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Les communications des sous-marins pourraient-elles être interceptées ?

Posté le par Philippe RICHARD dans Innovations sectorielles

Des chercheurs de Princeton et du MIT ont mis au point une méthode permettant d’intercepter les communications sous-marines depuis les airs. Elle a été testée avec succès sur un petit lac. Des essais en haute mer permettraient de confirmer son efficacité.

Les communications sous-marines représentent un enjeu majeur pour les échanges entre les pays, les entreprises, mais aussi les forces armées. Plus de 400 câbles sous-marins reposent au fond des océans, assurant 99 % du transit des télécommunications plus ou moins confidentielles. Résultat, ce maillage représente une cible régulière des États dans le cadre d’actions hostiles (coupures, pratiques de renseignement, censures…).

Les informations reçues et émises par les sous-marins constituent également une cible de choix. Ces données sont très sécurisées. Leur confidentialité repose sur l’incapacité du son à traverser la surface de l’eau. Les ondes sonores sous-marines rebondissent généralement à la surface, mais en 2018, le MIT a découvert qu’elles laissent des vibrations détectables. En utilisant un radar monté sur un drone et des algorithmes spécifiques, ils ont pu décoder ces signaux.

La méthode développée récemment par des chercheurs de Princeton et du MIT repose sur un radar pour capter les signaux acoustiques sous-marins, ou sonar, en décodant les minuscules vibrations produites à la surface de l’eau. Ils ont également découvert que certains types de modulation sont plus vulnérables aux interceptions.

Vulnérabilité des transmissions sous-marines

Leur technique pourrait également permettre de localiser approximativement un émetteur sous-marin. Un adversaire pourrait intercepter des informations sensibles transmises par des capteurs climatiques, des plateformes pétrolières et gazières, ou même des sous-marins.

Ce dispositif a été testé avec succès sur le lac Carnegie à Princeton : il pouvait déterminer les paramètres inconnus et décoder les messages malgré les interférences. Le système a identifié le type de modulation avec une précision de 97,58 %.

Bien que son application en haute mer soit plus complexe, les chercheurs estiment qu’elle est réalisable avec des avancées techniques. Leur objectif est non seulement d’alerter sur la vulnérabilité des transmissions sous-marines, mais aussi de proposer des stratégies pour prévenir les interceptions.

Ce n’est pas la première fois que des doutes et inquiétudes concernant la sécurité des sous-marins sont évoqués publiquement. En 2016, l’organisation britannique European Leadership Network (ELN) avait publié le rapport « Is Trident safe from cyber attack ? » d’Andrew Futter (professeur de politique internationale à l’université de Leicester) qui s’interrogeait sur la vulnérabilité aux cyberattaques de Trident, un système opérationnel de quatre sous-marins.

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Posté le par Philippe RICHARD


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