Chaque année, de nombreux travailleurs sont encore victimes de maladies ou d'accidents du travail ; certains en décèdent. Cette situation, inacceptable sur le plan moral, l'est aussi vis-à-vis des coûts que supporte la collectivité.
Le législateur a pris des décisions visant à réduire le nombre et la gravité de ces atteintes à la santé des travailleurs en renforçant les lois et en complétant le code du travail.
La responsabilité des employeurs évolue ainsi progressivement d'une obligation de moyens vers une obligation de résultats. La jurisprudence confirme cette tendance.
Le zéro accident et le zéro maladie s'ajoutent ainsi aux zéro défaut, zéro retard, zéro papier... désormais bien connus.
Les accidents du travail sont malheureusement assez nombreux, et le risque encouru dans les entreprises du bois est supérieur à la moyenne nationale. Les causes sont assez classiques et diffèrent peu de celles des autres métiers : chutes, manipulations d'objets lourds ou volumineux sont les premières causes.
Les maladies sont en revanche plus ciblées bois, bien que l'on retrouve en premier lieu les troubles musculo-squelettiques et le port de charges lourdes, maladies également bien présentes dans les autres secteurs professionnels. Ces deux causes représentent plus de 80 % des cas. Les solutions pour faire face à ces pathologies sont maintenant assez bien connues, même si leur mise en œuvre reste souvent le fait de spécialistes (surtout pour les TMS). La solution passe par une analyse de chaque situation au cas par cas.
La troisième cause de maladies est propre à la matière usinée : l'exposition aux poussières de bois. Même si elle se trouve classée loin derrière les deux premières en terme de nombre de maladies déclarées, elle focalise l'attention de tous les acteurs de la filière du fait de la gravité des pathologies. En effet, c'est la seule cause de mortalité par maladie dans les professions du bois. Le nombre de cancers déclarés est assez stable depuis quelques années et se situe à environ 75 cas par an, avec un pronostic de guérison assez pessimiste.
Pour remplir ses obligations, l'employeur doit se tenir régulièrement informé de l'évolution de cette réglementation qui évolue rapidement et se complexifie progressivement. Il doit suivre aussi l'évolution technologique qui doit lui fournir des outils pour mieux faire face à ses responsabilités. La non-application des mesures de prévention (ou leur mise en place insuffisante) se traduit de plus en plus souvent par une accusation de « faute inexcusable ».
Souvent, les employeurs se trouvent confrontés à des situations désagréables à cause de la méconnaissance de leurs obligations ou des solutions techniques et organisationnelles.
Les paragraphes développés ci-après ont pour objectif de les aider à parfaire leurs connaissances du domaine réglementaire et d'apporter des réflexions et des solutions adaptées pour réduire les risques inhérents au travail du bois.