Certains métiers de l’industrie souffrent d’un déficit d’image et d’un manque d’attractivité auprès des jeunes générations. C’est le cas du soudage, un métier pourtant stratégique pour la relance de notre filière nucléaire et incontournable dans le contexte de réindustrialisation. Fronius était présent au salon Global Industrie 2025. Pour le leader des technologies de soudage, très impliqué dans le rayonnement de la filière, c’était l’occasion d’évoquer les pistes permettant d’attirer les jeunes générations vers le métier de soudeur.
Les propos qui ont servi à la rédaction de cet article ont été recueillis par Annabelle Chamiot, du Cabinet GTEC, lors de tables rondes Fronius. Les intervenants dont il est question ici sont :
- Jean-Marc Scolari, Directeur Général de Fronius France ;
- Stephen Blanchard, Responsable cobotique de Fronius France ;
- Jean-Marc Sicchiero, Responsable produits et formation chez Fronius France.
La cobotique, un argument pour attirer les jeunes technophiles
L’intégration de la cobotique en milieu industriel, pour les opérations de soudage, implique une montée en compétences du soudeur.
Celui-ci doit au préalable transmettre son savoir-faire au cobot et ses connaissances en soudage et reproduire ses gestes techniques pour les intégrer au robot. Il doit ensuite le programmer pour qu’il soit capable de souder la pièce de manière autonome, avec des mouvements identiques.
L’alliance entre soudage et cobotique est ainsi un vaste sujet, que nous avions déjà abordé avec Fronius en 2023, à l’issue de l’édition 2023 de Global Industrie et qui demeure plus que jamais d’actualité.
Selon Stephen Blanchard, il y a un fort attrait de la nouvelle génération pour la cobotique puisque, née avec des écrans, des smartphones et des tablettes, cette génération adore la technologie et utilise des applications au quotidien.
Or c’est typiquement la façon de programmer un robot collaboratif, car la cobotique implique de travailler avec une tablette, sur une interface graphique tactile, avec des technologies avancées. C’est donc un outil qui va permettre à ces jeunes d’évoluer dans leur métier, et d’acquérir de nouvelles compétences.
Et cet attrait se vérifie dans l’industrie. Stephen Blanchard affirme ainsi que, chez la plupart des clients Fronius, « les jeunes n’ont aucune appréhension d’utiliser le cobot dans l’industrie. Ils l’accueillent avec grand plaisir. »
L’amélioration des conditions de travail : aspiration des fumées de soudage et réduction des TMS
L’amélioration des conditions de travail des soudeurs est aussi un argument de première importance pour attirer les jeunes. D’après Stephen Blanchard, la cobotique permet d’ailleurs de réduire les TMS et les risques de blessures ; certains clients Fronius choisissent même d’intégrer la cobotique pour cette raison, avant même la recherche de productivité.
Mais au-delà de la réduction des TMS, la vraie problématique de santé concerne la gestion des fumées de soudage, qui sont particulièrement toxiques. D’après Jean-Marc Sicchiero, responsable de la welding business academy France, les choses évoluent heureusement dans le bon sens en ce qui concerne le traitement des fumées, puisque les règles en vigueur en France, plus strictes, ont été reprises au niveau de l’UE.
Désormais tous les fabricants de matériel de soudage doivent donc s’aligner sur les recommandations fixées par la CARSAT et l’INRS en ce qui concerne la prise en compte des Valeurs Limites d’Émission (VLE), des vitesses minimales d’aspiration, de volume d’air aspiré, etc.
Du point de vue matériel, ceci implique de disposer de moyens de captage et il en existe différents types :
- torches de soudage équipées d’un système d’aspiration capable de recracher l’air pollué à l’extérieur de la zone de soudage ;
- tables de travail avec captage à la source ;
- hottes aspirantes, pour aspirer les fumées au-dessus du poste de travail.
Et concernant les équipements de protection individuels (EPI), Jean-Marc Sicchiero rappelle que les cagoules ventilées modernes sont équipées de systèmes pour séparer l’air ambiant de l’air pollué par les fumées de soudage.
La montée en puissance des influenceurs : une opportunité à saisir !
Afin de devenir réellement attractive et séduire les jeunes, l’industrie doit aussi utiliser tous les outils à sa disposition. La collaboration avec des influenceurs fait partie de ces leviers puissants, mais encore trop peu utilisés.
Or, parmi les témoignages recueillis à Global Industrie, il y a aussi celui de Jean-Marc Scolari au sujet du levier d’influence ; l’exemple qu’il a confié à Annabelle Chamiot était plutôt évocateur.
Fronius collabore depuis plusieurs années avec Shoodrik, un influenceur et sculpteur qui utilise le recyclage et le soudage à des fins artistiques. Ils ont démarré cette activité avec une volonté de sortir des sentiers battus et de changement, aussi bien de canaux de communication que de sujets et d’outils.
Ce choix découlait d’une analyse : la nécessité d’être présent sur les réseaux de communication des cibles les plus jeunes, pour les attirer.
Jean-Marc Scolari précise néanmoins que, dans un domaine industriel comme le soudage, un tel changement n’est pas facile à opérer et que la communication digitale n’est pas quelque chose d’inné pour un fabricant de générateurs de soudage.
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