Qualité de l’air intérieur - Mesures, capteurs, prévention

L’air intérieur correspond à l’air que nous respirons dans des espaces clos ou environnements intérieurs non industriels. Il s’agit classiquement de lieux que nous fréquentons quotidiennement : notre domicile, les établissements recevant du public, les immeubles de bureaux et les moyens de transport. La qualité de l’air intérieur est dépendante des polluants provenant de l’extérieur et de ceux émis à l’intérieur par les composants de l’espace clos et par les activités humaines. Elle dépend aussi des conditions du renouvellement de l’air intérieur et de l’apport d’air extérieur par l’aération et/ou la ventilation. Une dégradation de la qualité de l’air intérieur par accumulation de polluants est à l’origine de problèmes d’inconfort et de santé car nous passons entre 80 % et 90 % de notre temps dans des espaces clos. Elle se traduit rapidement par des nuisances sans gravité, mais qui perturbent la vie quotidienne, et qui disparaissent lorsqu’on quitte cet espace clos. Ce sont des sensations de gêne et d’inconfort, des nuisances olfactives et des symptômes divers, comme des irritations des yeux, du nez et de la gorge, des maux de tête, une fatigue, des difficultés de concentration, des signes respiratoires et cutanés, des troubles visuels. Mais une mauvaise qualité de l’air intérieur favorise aussi les intoxications oxycarbonées (en cas de source de combustion), les maladies allergiques respiratoires et la transmission d’agents infectieux (virus, bactéries), avec un plus fort impact pour les personnes fragiles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, personnes souffrant de maladies chroniques). L’exposition régulière à des substances indésirables, au potentiel cancérigène, mutagène, toxique pour la reproduction, perturbateur endocrinien, est un facteur aggravant pour le développement de pathologies chroniques respiratoires, cardiovasculaires ou tumorales. Le coût socio-économique d’une exposition dans les espaces clos à six polluants (benzène, trichloréthylène, radon, monoxyde de carbone, particules fines et fumée de tabac environnementale) a été estimé en France à 19 milliards d’euros annuels . Il existe en 2022 plusieurs moyens métrologiques pour identifier et mesurer les concentrations des différents polluants, biologiques, physiques et chimiques présents dans nos environnements intérieurs. Ces mesures, sont réalisées par des campagnes de prélèvement, d’enregistrement et d’analyse en laboratoire ou à l’aide de microcapteurs, à des moments clés de la vie du bâtiment (réception d’un bâtiment neuf ou rénové, bâtiment en exploitation, investigation suite à un signalement). Elles permettent de mieux comprendre l’évolution de la pollution intérieure et d’ajuster les actions préventives et correctives, afin d’assurer le confort, le bien-être et la santé des occupants de ces espaces clos. Cet article a pour objet de décrire, après un rappel des sources et polluants de l’air intérieur, les différents outils disponibles, sur site et en laboratoire, et les situations de la mesure de ces polluants, l’interprétation des résultats et la conduite à tenir ainsi que les actions de prévention.