Au cours du processus de digestion anaérobie, la nature physique et chimique des substrats est modifiée. Si une partie du carbone organique des substrats est converti en biogaz, l’azote, le phosphore, le potassium, ainsi que les composés inorganiques ou bio-réfractaires (plastique, composés ligneux…) présents initialement, sont concentrés dans les fractions liquide ou solide du digestat, en fonction de leurs affinités pour l’une ou l’autre de ces matrices. Le digestat majoritairement composé d’eau (70 à 98 % en fonction du procédé) contient également des micro-organismes anaérobies.
Un post-traitement du digestat peut être appliqué en fonction des besoins locaux d’utilisation et de gestion des éléments fertilisants qu’il contient. Dans les zones excédentaires il peut être nécessaire d’exporter certains éléments vers d’autres territoires, le post-traitement permettant la concentration et la séparation des éléments fertilisants peut constituer un moyen efficace pour faciliter le stockage, le transport et l’épandage du digestat. Plusieurs post-traitements du digestat peuvent être mis en place. Il peut être déshydraté, grâce à des techniques de séparation physique (filtration, centrifugation, évaporation) avec ou sans ajout de réactifs chimiques (coagulant, floculant,…). Des étapes de concentration des nutriments (filtration, osmose inverse, extraction gazeuse, formation de struvite) ou de post-compostage [G2060] peuvent être mises en œuvre, en fonction de la nature du digestat, des débouchés potentiels des produits extraits, du contexte réglementaire et environnemental.
La comparaison des caractéristiques initiales des substrats méthanisés à celles du digestat produit permet d’établir des bilans entrée/sortie et de calculer des indicateurs de performance du procédé (rendement matière, taux de dégradation des solides volatils, rendement épuratoire, rendement méthane…). Un tel suivi analytique est systématiquement mis en œuvre dans les cas où la digestion anaérobie est employée pour traiter d’une source...
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