Le graphène, nanomatériau isolé initialement en 2004, fait l’objet d’une intense activité en recherche et développement depuis lors. Ce matériau présente des propriétés particulièrement intéressantes ayant des impacts potentiels sur l’ensemble des secteurs industriels, de l’électronique au milieu médical. Néanmoins, son industrialisation est actuellement largement limitée et ne concerne à l’heure actuelle que quelques produits, loin de l’impact qui est attendu.
Comme de nombreux matériaux tels que le silicium, sa capacité à être utilisé dans de multiples cas d’application est directement liée à la mise en place d’un procédé de production adéquat d’une forme de graphène directement utilisable par les industriels. De plus, il est désormais clair qu’il n’existe pas une forme universelle de graphène qui sera une référence pour l’ensemble des secteurs industriels. Une course s’est ainsi engagée, que cela soit au niveau académique, au sein des jeunes entreprises créées ces dernières années ou de grands groupes de Chimie, concernant le développement et l’optimisation de procédés de production.
Étant donné qu’il existe de multiples formes de graphène, chacune ayant ses propres propriétés physicochimiques et domaine d’applications, il est important d’identifier, selon les applications, la forme qui sera à même de répondre aux attentes des acteurs d’un secteur particulier.
Cet article se propose d’établir un lien direct entre les procédés de production et ces différentes formes de graphène. De plus, il présentera le lien entre l’évaluation de la qualité du graphène et plusieurs techniques d’analyses précises possibles, ainsi que les progrès de celles-ci. Enfin, dans un contexte où les nanomatériaux sont considérés avec une certaine méfiance, étant donné que de nombreuses questions subsistent sur leur devenir dans la nature et le corps humain, cet article appréciera les procédés de production du graphène au regard des risques encourus par les opérateurs et utilisateurs, mais en prenant en compte les impacts énergétiques et environnementaux. À ce titre, un procédé novateur, l’exfoliation chimique du graphite, permet d’envisager une réponse globale aux enjeux et limites de la production de graphène.