Les radars de défense terrestres et navals ont pour objet la détection de tous les objets et/ou selon le cas de toutes les personnes susceptibles de constituer une menace : aéronefs de toutes sortes (avions, hélicoptères, missiles, drones, obus...), véhicules au sol (chars, convois de troupes, véhicules de toutes sortes...), navires (des plus imposants comme les porte-avions aux plus petits comme les dinghies), fantassins, nageurs de combat...
Non seulement les cibles sont non coopératives, mais elles tendent à se faire difficilement détectables : réduction de leur réflexion des ondes radar, trajectoires basse altitude, masquage derrière les reliefs de terrain. De plus, le contexte d'emploi des radars de défense est un contexte hostile. L'ennemi peut faire usage de moyens de contre-mesures électroniques, destinés à altérer le fonctionnement des radars. Il peut aussi tirer des missiles anti-radiations qui se dirigent vers les émissions radar. Les radars de défense disposent donc de moyens de protection contre ces menaces, et de procédures automatiques pour s'en prémunir.
Comme les objets à détecter sont non coopératifs, ce sont les radars primaires qui assurent la détection. Ils sont en général associés à des radars secondaires qui fournissent l'information « ami ou ennemi » (IFF, Identification Friend or Foe).
Au-delà de l'association d'un radar primaire et d'un radar secondaire, les radars de défense sont surtout des composants d'un système de défense, qui combine des moyens de détection et de localisation (dont font partie les radars), de communication, de fusion et de traitement des informations, dans les centres de contrôle et de commandement terrestres ou dans les systèmes de combat navals, et enfin des moyens de riposte, pour contrer les attaques.
Les radars de défense sont donc conçus en vue de s'intégrer dans un système de défense pour contribuer, par la détection, la localisation et la reconnaissance des cibles, à assurer la mission du système.
• Ils sont dimensionnés en fonction du domaine de protection assuré par le système de défense : portée, cadence de renouvellement de l'information, capacités de reconnaissance de cibles non coopératives. Leur architecture est définie en vue des capacités requises par le système de défense : radars de veille, de poursuite ou multifonction. Leurs fonctionnalités sont développées selon les besoins du système : capacité de mesure précise des trajectoires d'obus par un radar contre-batterie, analyse du succès d'un tir « kill assessment », pour un système de conduite de tir terrestre, détection de gerbe « splash spotting », pour orienter le tir d'un système naval.
• Ils respectent les contraintes mécaniques liées au système de défense. Qu'il s'agisse d'un système d'armes terrestre ou d'un système de combat naval, celui-ci impose des limites d'encombrement à la partie externe du radar (l'antenne) et aussi à l'ensemble des parties internes. Il impose également des contraintes de masse totale et de répartition des masses entre les parties hautes et basses. Dans certains systèmes de combat navals, c'est le système qui impose au radar une architecture à panneaux fixes disposés autour du mât.
• Ils respectent les standards d'échanges avec le système : standards de communication et cadences de renouvellement de l'information, contraintes de consommation électrique et de système d'évaluation des calories, comme le refroidissement à air pour les radars de défense terrestres, et le refroidissement à eau pour les radars de défense navals.
• Enfin, ils respectent les exigences de coût de possession sur l'ensemble de la durée de vie du radar (exemple : 20 ans), y compris les exigences de fiabilité (tendant à l'emploi de sous-ensembles à dégradation douce, comme les antennes actives), et de facilité d'accès pour réduire le coût de la maintenance préventive et des rechanges en cas de panne.