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Tribune

L’impact économique et sociologique de l’exploitation des océans

Posté le par Pierre Thouverez dans Environnement

L'impact sociologique et économique de l'exploitation des océans est important. C'est pour cela que les Nations Unis ont pris des résolutions qui vont dans le sens d'une gestion plus durable des ressources marines, dans tous les sens du terme. Rappels.

Dans le document final de Rio +20 « L’avenir que nous voulons», l’attention a été attirée sur les océans et les mers. Toutefois, ceux-ci ayant été à peine mentionnés dans les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), lorsque les travaux du GTO (groupe de travail ouvert) ont débuté en 2013, une mobilisation plus forte des États Membres et de la société civile a été nécessaire pour mettre en évidence le rôle central des océans dans le développement durable.

rioCertains considéraient les océans et les mers principalement comme une question environnementale, n’étant pas pleinement conscients de leur importance économique et sociale. Durant l’été 2013, sous l’impulsion des États Membres, avec à leur tête les petits États insulaires en développement du Pacifique et Timor-Leste, et avec le soutien de la société civile, y compris par le Forum mondial sur les océans, il a été établi qu’il était nécessaire de définir un objectif lié aux océans pour assurer la survie de la planète et le bien-être économique et social à l’échelle mondiale et nationale. L’engagement de la société civile sollicité par les co-présidents du GTO des Nations Unies, qui ont mis en place un vrai processus ouvert, a contribué à l’adoption de l’ODD 14 qui a été soutenu par un grand nombre et une grande variété de pays – pays en développement et pays développés, pays côtiers et enclavés, petites îles et pays continentaux.

L’ensemble des questions liées aux océans et aux mers abordées dans l’ODD 14 « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable », avec ses sept cibles et ses trois dispositions sur les moyens de mise en œuvre, est très important. L’objectif, ses cibles et les moyens de mise en œuvre renforcent de manière ciblée et avec une urgence accrue les prescriptions internationales issues de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, le Sommet mondial pour le développement durable de 2002, la Conférence des Nations Unies de 2012 sur le développement durable (Rio +20) et la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui sont entrées en vigueur en 1994.

On retiendra la cible 14.7 « D’ici à 2030, augmenter, pour les petits États insulaires en développement (PIED) et les pays les moins avancés (PMA), les avantages économiques découlant de l’utilisation durable des ressources marines, notamment à travers la gestion durable de la pêche, de l’aquaculture et du tourisme ». Cette question, qui aurait dû être traitée depuis très longtemps, conduira à modifier profondément les décisions portant sur la gestion des océans afin de souligner leurs impacts économiques et sociaux.

Certaines dispositions de l’ODD 14 pourraient être mieux formulées, mais je pense que l’ensemble est tout à fait satisfaisant et pourrait être adopté, pratiquement comme tel, par l’Assemblée générale des Nations Unies. Un point important, le cas échéant, serait l’ajout d’une disposition pour renforcer la gouvernance des océans comme, par exemple, l’amélioration des processus décisionnels concernant la gestion des océans et des zones côtières, notamment par la promulgation de lois relatives aux océans et aux zones côtières et par le renforcement des capacités.

D’autres ODD proposés sont également liés à ces questions et peuvent contribuer à la réalisation de l’ODD 14 sur les océans et les mers, notamment :

  • l’ODD 1 (sur la pauvreté),
  • l’ODD 2 (sur la sécurité alimentaire),
  • l’ODD 6 (sur l’eau et l’assainissement),
  • l’ODD 7 (sur l’énergie),
  • l’ODD 8 (sur la croissance économique),
  • l’ODD 9 (sur l’infrastructure),
  • l’ODD 10 (sur la réduction des inégalités),
  • l’ODD 11 (sur les villes et les établissements humains),
  • l’ODD 12 (sur la consommation et la production durables),
  • l’ODD 13 (sur les changements climatiques),
  • l’ODD 15 (sur la biodiversité) et
  • l’ODD 17 (sur les moyens de mise en œuvre et les partenariats).

C’est exactement l’objectif de la proposition du GTO, tel qu’il est noté dans l’introduction au document : « Ces objectifs constituent un ensemble intégré, indivisible de priorités mondiales en vue du développement durable […] Ces objectifs et cibles intègrent les dimensions économiques, sociales et environnementales, en reconnaissant leur interdépendance pour atteindre le développement durable sous tous ses aspects1. »

Les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015 se poursuivront jusqu’en août 2015 lorsque les révisions et les changements auront lieu. L’adoption des objectifs, des cibles et des moyens de mise en œuvre qui influenceront profondément toutes les questions liées au développement durable aura lieu lors du Sommet des Nations Unies consacré au programme de développement pour l’après-2015 en septembre 2015. Il est donc important pour les États Membres et la société civile de continuer à exprimer leur soutien aux ODD, en particulier à l’ODD 14 sur les océans et les mers, et de commencer à planifier leur mise en œuvre.

Elizabeth Thompson, Co-Executive Coordinator de la conférence RIO+20

Source : Extrait du Rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable, 12 août 2014 (A/68/970), UN Chronicles

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Posté le par Pierre Thouverez


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