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ALMA révèle l’existence de chantiers de construction planétaire

Posté le par La rédaction dans

Grâce au Vaste Réseau (Sub-)Millimétrique de l'Atacama (ALMA), des astronomes ont trouvé d'indiscutables preuves de la récente formation de planètes dont les masses excèdent plusieurs fois celle de Jupiter au sein des disques de gaz et de poussière qui entourent quatre jeunes étoiles. Des mesures effectuées sur le gaz qui environne les étoiles ont par ailleurs permis de mieux cerner les propriétés de ces planètes.

Autour de chaque étoile ou presque orbite(nt) une ou plusieurs planètes. Toutefois, les conditions de leur formation demeurent aujourd’hui encore partiellement incomprises. Afin de lever ce voile de mystère, les astronomes étudient les disques de gaz et de poussière en rotation autour des jeunes étoiles à partir desquels les planètes se forment. La puissance d’ALMA leur a permis de s’affranchir de la petitesse de ces disques ainsi que de leur éloignement de la Terre.

Les disques transitoires constituent un type de disques particulier, dénués de poussière en leur centre, là où se situe l’étoile hôte. Cette mystérieuse absence de matière résulterait de l’un ou l’autre scénario ci-après : soit de puissants vents stellaires ainsi qu’un intense rayonnement ont balayé ou détruit cette matière, soit cette matière a été expulsée par les jeunes planètes massives en formation, alors qu’elles orbitent autour de leur étoile.

L’incomparable sensibilité d’ALMA d’une part, la netteté des images obtenues d’autre part, ont tout récemment permis à une équipe d’astronomes conduite par Nienke van der Marel de l’Observatoire de Leiden au Pays-Bas, de cartographier, avec un degré de précision inédit, la distribution de gaz et de poussière au sein de quatre disques transitoires. Les résultats obtenus leur ont en outre permis de privilégier l’un des deux scénarii de disparition de la poussière centrale.

This ALMA image combines a view of the dust around the young star HD 135344B (orange) with a view of the gaseous material (blue). The smaller hole in the inner gas is a telltale sign of the presence of a young planet clearing the disc. The bar at the bottom of the image indicates the diameter of the orbit of Neptune in the Solar System (60 AU).

Les images nouvellement acquises montrent l’existence de quantités significatives de gaz au sein des trous de poussière. A la surprise de l’équipe, il est toutefois apparu que le gaz présentait lui aussi une cavité, de dimension jusqu’à trois fois inférieure à celle du trou de poussière.

Cette observation trouve une seule et unique explication : les planètes massives nouvellement formées ont nettoyé le gaz à mesure qu’elles ont décrit leurs orbites autour de l’étoile centrale, et piégé les particules de poussière en périphérie.

“De précédentes observations suggéraient déjà la présence de gaz au sein des trous de poussière”, précise Nienke van der Marel. “ALMA étant capable de cartographier la matière sur la totalité du disque avec une résolution nettement supérieure à celle de tout autre instrument, nous avons été en mesure d’exclure l’autre scénario envisagé jusqu’à présent. Une cavité aussi profonde plaide nettement en faveur de l’existence de planètes dotées de masses de l’ordre de plusieurs masses joviennes, et résulte de leur balayage du disque.

Il est intéressant de noter que ces observations ont été effectuées alors que le réseau ALMA était encore en construction sur le Plateau Chajnantor au Chili. Il n’était doté alors que de 10% de son pouvoir de résolution actuel.

De nouvelles études, appliquées à d’autres disques transitoires, permettront peut-être d’établir l’universalité de ce scénario de défrichage planétaire. D’ici là, les observations d’ALMA auront fourni aux astronomes de précieux renseignements concernant le processus complexe de formation planétaire.

“L’ensemble des disques transitoires étudiés à ce jour et qui présentent de vastes trous de poussière, sont également caractérisés par des cavités de gaz. Grâce à ALMA, nous pouvons à présent déterminer le lieu ainsi que l’époque de formation de ces planètes géantes au sein de ces disques, puis comparer les résultats obtenus aux modèles de formation planétaire”, précise Ewine van Dishoek, de l’Université de Leiden et de l’Institut Max Planck dédié à la Physique Extraterrestre à Garching. “La détection directe de planètes est à la portée des instruments actuels, et la prochaine génération de télescopes actuellement en cours de construction, tel le télescope géant Européen, nous permetta de repousser ces limites. ALMA permet de cibler les observations à venir.”

Source : European Southern Observatory

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