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Décryptage

IBM relève le défi de la voiture électrique abordable à forte autonomie

Posté le par La rédaction dans Environnement

[Tribune] Lou Grinzo

IBM a frappé très fort en lançant le projet « Battery 500 » (pour 500 miles ou 800 km) qui pourrait accélérer la transition des carburants fossiles aux électrons en matière de transports. Dirigé par le Almaden Lab, celui-ci vise à créer une voiture électrique à batterie lithium-air abordable avec une autonomie supérieure à 800 km. Réponse dans deux ans...

IBM a frappé très fort en lançant le projet « Battery 500 » (pour 500 miles ou 800 km) qui pourrait accélérer la transition des carburants fossiles aux électrons en matière de transports. Dirigé par le Almaden Lab, celui-ci vise à créer une voiture électrique à batterie lithium-air abordable avec une autonomie supérieure à 800 km.

Pour Spike Narayan, chercheur chez IBM, « même si la technologie des batteries s’est améliorée, elle reste largement inférieure à l’essence en termes d’autonomie. La densité d’énergie (la quantité d’énergie stockée par unité de volume) d’une batterie lithium-ion ne permet pas de transporter une berline familiale sur des distances comprises entre 500 et 800 km ».

La solution, pour IBM, consiste à tirer profit des techniques de fabrication des semi-conducteurs à l’échelle nanométrique pour stimuler la capacité des batteries en multipliant leur densité de stockage par 10 par rapport aux batteries Lithium-ion. Le projet « Battery 500 » compte atteindre cet objectif en s’appuyant sur la batterie lithium-air dont le potentiel a été démontré plus tôt dans l’année à l’Université de Saint-Andrews en Ecosse.

Différencier jugement technique et économique

Avancer que la capacité des batteries à l’heure actuelle ne permet pas de dépasser 160 km n’est pas un jugement technologique mais économique. Il est aujourd’hui possible de construire aisément une voiture électrique dotée d’une autonomie de 800 km, pour peu qu’on y mette le prix (exorbitant). Le projet d’IBM porte donc essentiellement sur la viabilité commerciale des batteries.

Je pense depuis toujours que les deux grands domaines dont l’impact sera énorme pour notre futur en matière d’énergie et d’environnement sont le génie génétique et les nanotechnologies. Grâce au génie génétique, nous pouvons trouver de meilleures sources de biocarburants, transformer la cellulose et les algues en carburant ou encore rendre la capture de l’air et la séquestration du CO2 possibles. Les nanotechnologies pourraient nous aider à construire des véhicules plus robustes et légers et à améliorer considérablement l’autonomie des batteries. Ce sont nos deux jokers technologiques maîtres.

Imaginons un instant ce qui se passerait si le projet était couronné de succès avec une voiture électrique d’une autonomie de 800 km à un prix abordable sans limite immédiate en termes de ressources, de productivité ou de fiabilité. Nous sommes à l’automne 2011, les signes du changement climatique sont encore plus apparents qu’aujourd’hui, les consommateurs sont d’autant plus concernés et les prix du pétrole recommencent à grimper (du fait de la combinaison de faibles investissements pétroliers et du pic pétrolier).

Comment douter qu’une Honda Civic ou une Ford Fusion électriques disponible à un prix à peine supérieur de 20 % à une voiture à essence non hybride seraient en un rien de temps en rupture de stock ?

 

 

Economiste de formation, Lou Grinzo est un écrivain freelance basé à New York. Il anime le blog The Cost of Energy.

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