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Décryptage

Le Grenelle des Ondes déjà court-circuité ?

Posté le par La rédaction dans Environnement

Après le Grenelle de l'Environnement et celui de la Mer, voici le Grenelle des Ondes. Associations et représentants de la téléphonie, de l'environnement et de l'urbanisme ont commencé le 6 mai à discuter des éventuels risques pour la santé et d'une réglementation concernant aussi bien la pose d'antenne-relais que le niveau d'émission des ondes. Un débat réclamé depuis longtemps, au vu de l'essor d'antennes dans le paysage urbain, mais aussi rural.

Placée sous la tutelle du Ministère de la Santé, mais également de deux Sous-secrétariats d’État (Écologie et Développement de l’économie numérique), la première table ronde de ce Grenelle n’a pour l’instant pas satisfait ses participants. Si les associations et le monde politique sont représentés, il reste des absents comme le souligne Philippe Goirand, porte-parole toulousain du parti des Verts, dans la Dépêche du Midi : « Ces discussions ne sont pas alimentées par des éléments scientifiques, puisqu’aucun n’a été invité à ces débats ».En tout cas, toute procédure de ce type pose, semble-t-il, la question de la légitimité et de la représentativité des personnes qui y sont conviées, comme de celles qui restent sur le pas de la porte. 20 Minutes relève que les associations Agir pour l’Environnement et Priartem estiment que l’organisation du Grenelle s’est faite « dans la précipitation et l’improvisation », tandis que pour Philippe Goirand, « Tout cela ne semble pas très préparé et relève plus du coup marketing ». Le Grenelle serait-il déjà court-circuité ? En tout cas, il ne freine pas les débats autour de l’impact sanitaire des antennes-relais.L’association Robin des Toits s’est ainsi érigée en porte-drapeau de mesures visant à réduire le taux d’exposition maximal aux ondes. Actuellement, et selon un décret datant de 2002, les antennes françaises peuvent émettre jusqu’à un niveau compris entre 41 et 61 Volts/mètre, « conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et de la Commission Européenne », rappelle 20 Minutes.

« La question du seuil d’exposition est une fausse question »
Un seuil beaucoup trop élevé et qui devrait être ramené à 0,6 V/m, « ce qui correspond à la position consensuelle de tous les scientifiques indépendants » selon Robin des Toits. 20 Minutes note également que Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle sous-secrétaire d’État à l’Economie numérique et donc impliquée dans le Grenelle, avait déjà proposé en 2005 « une proposition de loi relative à la réduction des risques pour la santé publique des installations et des appareils de téléphonie mobile dont le premier article fixait cette même limite ». Des tests grandeur nature de ce nouveau seuil d’exposition seront par ailleurs réalisés dans quatre communes française, rurales et urbaines, qui se sont portées volontaires.Pour autant, la question est-elle réglée ? Dans une interview au Journal de l’Environnement, Danielle Salomon, chercheur associé au Centre de sociologie des organisations et fondatrice du bureau d’études Risques&Intelligence, explique que « la question du seuil d’exposition est une fausse question qui ne résoudra probablement pas la controverse ». Elle explique ainsi que le seuil d’exposition de 0,6 V/m est déjà en vigueur dans certains pays de l’Union Européenne, ce qui n’apaise pas la contestation pour autant.A l’origine, c’est un « besoin d’information non satisfait qui a nourri la contestation », explique Mme Salomon. Le succès du Grenelle dépendrait ainsi en premier lieu de la capacité à informer sur le sujet afin de rassurer les personnes préoccupées de l’impact de ces ondes. Implantation en lieux scolaires, effets selon l’âge, distance par rapport à l’antenne, nocivité du téléphone portable… Autant de questions sur lesquelles sont attendues des explications, préalables à une législation, et sur lesquelles le Grenelle des ondes devrait se pencher dans les jours à venir. Et puis, plus fondamentalement, n’est-ce pas le lien entre évaluation du risque et gestion du risque qu’il faut réinterroger ?

Source :
Mission d’Animation des Agrobiosciences 
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