Le classement 2025 de l’Institut Choiseul met en lumière 200 entreprises de taille intermédiaire (ETI) considérées comme les plus solides du pays, dont une part significative relève directement de l’industrie et des services à l’industrie. Dans un contexte de tensions économiques et de recomposition des chaînes de valeur, ce palmarès offre un éclairage utile sur l’état réel du tissu industriel intermédiaire français.
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) occupent une place centrale dans l’appareil productif national, en particulier dans l’industrie manufacturière. Le classement Choiseul Conquérants 2025, publié par l’Institut Choiseul, vise à identifier celles qui parviennent à maintenir leur trajectoire industrielle malgré un environnement marqué par la hausse des coûts, les incertitudes géopolitiques et les transformations technologiques en cours. Ce palmarès met l’accent sur des entreprises souvent moins visibles que les grands groupes, mais essentielles à la structuration des filières industrielles françaises.
Le périmètre du classement repose sur la définition statistique des ETI, avec des entreprises réalisant entre 50 millions et 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’Institut Choiseul précise que la sélection intègre volontairement une diversité sectorielle et territoriale, afin de refléter la réalité du tissu productif français, marqué par une forte implantation industrielle en régions.
Une lecture industrielle de la solidité des ETI
La méthodologie du classement s’appuie sur une combinaison d’indicateurs économiques et d’analyses qualitatives, avec une attention particulière portée à la capacité des entreprises à inscrire leur performance dans la durée. Pour les ETI industrielles, cette solidité se traduit notamment par leur aptitude à maintenir leurs capacités de production, à investir dans l’outil industriel et à sécuriser leurs approvisionnements. L’Institut Choiseul ne se limite donc pas à une photographie financière, mais cherche à identifier des modèles industriels capables de résister aux chocs exogènes.
Le classement met en avant plusieurs dimensions structurantes pour l’industrie, telles que l’innovation technologique, la contribution à l’emploi industriel ou encore le rôle dans l’autonomie stratégique nationale. Ces critères traduisent une évolution de la notion de performance industrielle, désormais indissociable des enjeux de souveraineté, de montée en gamme et de transition des procédés productifs. Selon l’Institut Choiseul, cette approche permet de mieux rendre compte de la réalité des contraintes industrielles contemporaines.
Toutefois, les analyses associées au palmarès soulignent également une fragilisation relative de certaines trajectoires industrielles. La hausse durable des coûts de l’énergie, les tensions sur la main-d’œuvre qualifiée et les incertitudes réglementaires pèsent sur les marges et sur la capacité d’investissement de nombreuses ETI. Ces contraintes se traduisent parfois par un report de projets industriels ou une plus grande prudence dans les stratégies d’expansion, sans pour autant remettre en cause la solidité structurelle des entreprises concernées.
Filières industrielles porteuses et transformations en cours
Le classement 2025 met en évidence plusieurs domaines industriels appelés à jouer un rôle déterminant dans les prochaines années. Les activités manufacturières à forte valeur ajoutée restent particulièrement représentées, notamment celles liées aux équipements industriels, aux matériaux techniques et aux composants. Ces segments bénéficient directement des dynamiques de réindustrialisation et de relocalisation partielle, portées par les politiques publiques et par la volonté de sécuriser certaines chaînes de valeur stratégiques.
Les secteurs industriels engagés dans la transition énergétique et environnementale apparaissent également comme des pôles de transformation majeurs. Les ETI positionnées sur la décarbonation des procédés, l’efficacité énergétique ou les technologies de production plus sobres sont confrontées à une double exigence. Elles doivent à la fois investir massivement dans l’outil industriel et répondre à des contraintes réglementaires croissantes, ce qui renforce la sélectivité économique au sein de ces filières.
Enfin, le palmarès souligne la montée en puissance des activités industrielles intégrant des briques numériques avancées, notamment dans l’automatisation, les systèmes embarqués ou les solutions industrielles fondées sur la donnée. Ces domaines apparaissent comme particulièrement porteurs, mais aussi fortement exposés aux enjeux de compétences, de cybersécurité et d’investissement. Pour les ETI industrielles, la capacité à intégrer ces transformations conditionnera largement leur compétitivité future.









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