Total renforce sa présence sur le secteur pétrolier
 au Sénégal

Bloc contesté

Le premier accord est un contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures sur le bloc « Rufisque Offshore Profond » d’une superficie de 10 357 km2, dont Total sera opérateur à hauteur de 90%, aux côtés de la Société Nationale des Pétroles du Sénégal (Petrosen), qui détiendra les 10% restants. Il a été contesté par la compagnie australienne African Petroleum Corporation, qui rappelle dans un communiqué avoir elle-même signé un accord identique en 2011 et affirme « qu’il est toujours valable tant que le Sénégal n’a pas légalement mis en œuvre de procédure de résiliation ».

Le second accord concerne une coopération entre Total, Petrosen et le Ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables de la République du Sénégal, aux termes duquel Total réalisera une étude de la zone en mer très profonde, en vue d’en déterminer le potentiel d’exploration et de devenir opérateur d’un bloc d’exploration. Interrogé par l’AFP, Patrick Pouyanné, pdg de Total, a estimé que l’investissement devrait « se chiffrer autour environ de 100 millions de dollars pour pouvoir faire des travaux à la fois d’étude sismique puis aller forer. Si c’est un succès, on forera plusieurs puits, donc l’investissement pourra se chiffrer à plusieurs centaines de millions de dollars ».

Intégration verticale

Ces accords permettent à la Major française d’être désormais présente sur toute la chaîne pétrolière au Sénégal. De l’exploration et la production en amont, à la distribution de produits pétroliers en aval où Total est n°1 grâce notamment à un réseau de 174 stations-service, sans oublier le raffinage et le transport. Une marque de fabrique du groupe français.

Interrogé sur le limogeage du ministre de l’Énergie, annoncé à peu près au même moment, le patron de Total a exclu tout lien avec les contrats. Aucune explication officielle n’a été donnée au départ de Thierno Alassane Sall, réputé proche du président et membre de son parti, l’Alliance pour la République (APR). Un communiqué du porte-parole du gouvernement a seulement annoncé qu’un décret du 2 mai mettait fin aux fonctions du ministre et que le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ajoutait le portefeuille à ses fonctions actuelles.

Romain Chicheportiche

PSA avance sur les véhicules autonomes

Tests sur routes ouvertes

Le partenariat prévoit que nuTonomy intègre son logiciel de conduite autonome et son système de capteurs sur le modèle Peugeot 3008 du constructeur en vue de tester les véhicules autonomes sur routes ouvertes à Singapour. Le projet se déroulera en plusieurs phases. Dans la phase initiale, nuTonomy va installer son logiciel ainsi que des capteurs dédiés et des plateformes de calcul dans les voitures prédisposées par les équipes Innovation du Groupe PSA. nuTonomy prévoit une intégration complète de son système véhicule autonome (VA) d’ici à l’été 2017. Les expérimentations de conduite autonome débuteront à Singapour en septembre prochain si tout va bien.

PSA s’intéresse de plus en plus à ces technologies qui rendront l’acte de conduire de moins en moins répandus. Cette collaboration s’inscrit ainsi dans le cadre du programme AVA (« Autonomous Vehicle for All ») de PSA, qui vise à proposer des solutions de mobilité à la demande et complètement autonomes. Pour l’instant, le constructeur français développe des systèmes d’aide à la conduite sur lesquels le conducteur a toujours la possibilité de reprendre la main. Mais cela pourrait changer à mesure que la technologie prend le pas sur le conducteur. PSA travaille notamment sur un système de conduite automatisé gérant la vitesse et la direction de la voiture, en s’adaptant aux limites légales de vitesse. Ce système est prévu pour prendre le contrôle du véhicule s’il détecte un manque d’attention du conducteur en cas de fatigue, pour réduire le risque d’accident.

Course technologique

Considéré encore il y a quelques années comme un projet quelque peu futuriste, le véhicule autonome intéresse de plus en plus les constructeurs français. Valeo va ainsi tester son propre système dans les rues de Paris dans les prochains jours. La jeune entreprise lyonnaise Navya a déployé plus de 35 navettes autonomes et revendique le transport de 130 000 passagers dans le monde (des Etats-Unis à Singapour en passant par la Nouvelle-Zélande). Mais ce marché n’intéresse pas que les constructeurs automobiles, loin s’en faut. Le défi technologique et le besoin de traitement de big data a attiré d’autres curieux. Ainsi la firme Apple a obtenu l’autorisation il y a deux semaines des autorités américaines pour tester son système autonome sur une Lexus blanche. General Motors, Tesla, Volkswagen, Ford, BMW, Mercedes-Benz, Google ou encore Uber sont eux-aussi sur les rangs pour tester leur technologie. Une multiplication des projets qui laisse présager l’émergence d’une ou plusieurs systèmes concurrents.

Romain Chicheportiche

La transition énergétique à l’épreuve du prochain quinquennat !

La loi de transition énergétique est très riche et diverse. Elle fixe les grands axes de la politique environnementale de la France jusqu’en 2050. D’un côté, il y a les questions d’évolution du mix énergétique, de la rénovation des bâtiments et de la lutte contre la précarité énergétique. De l’autre, la lutte contre toutes sortes de gaspillages. De l’individualisation des frais de chauffage dans les immeubles collectifs  jusqu’à l’interdiction des sacs plastiques de caisse à usage unique et la création du délit d’obsolescence programmée, elle est à l’origine de nombreuses avancées.

Ségolène Royal se félicite !

À une semaine de l’investiture du prochain Président de la République, Ségolène Royal dresse le bilan de son action. Selon la ministre, la France est désormais à « l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique ». Les textes d’application de la loi de transition énergétique sont presque tous publiés. Les 19 ordonnances ont été présentées en Conseil des ministres. Leur ratification est « en bonne voie », assure la ministre. Sur les 162 décrets prévus, 98% ont été soumis au Conseil d’Etat ou mis en signature et 95% ont été publiés.

La transition énergétique est enclenchée au niveau national et local. 554 territoires sont labellisés « Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte ». En tant que tels, ils béfécient d’un soutien financier (750 millions d’euros sur 3 ans) pour  financer des projets en lien avec l’efficacité énergétique, la mobilité durable, l’économie circulaire, les énergies renouvelables, la biodiversité et la sensibilisation et l’éducation à l’environnement.

La transition énergétique en questions

Côté énergie, la loi vise notamment la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025 (au lieu de 72,3% en 2016). Elle plafonne la capacité du parc nucléaire à sa puissance actuelle de 63,2 gigawatts (GW). La consommation énergétique primaire en énergies fossiles baissera de 30% en 2030.

Par ailleurs, la France devra fortement diminuer sa consommation énergétique. Le texte prévoit une baisse de 50 % de la consommation énergétique en 2050 par rapport à 2012, avec un objectif intermédiaire de 20 % en 2030. Cela sera notamment atteint par la rénovation de l’ensemble des bâtiments à l’horizon 2050 en fonction des normes basse consommation. Pour cela, il est prévu la rénovation énergétique de 500 000 logements par an à compter de 2017. Les émissions de gaz à effet de serre devront également être divisées par quatre d’ici 2050 par rapport à 1990. Un objectif intermédiaire de baisse de 40% est fixé pour 2030.

Le nucléaire et les énergies fossiles seront lentement remplacés par les énergies renouvelables qui représenteront 32 % de la consommation finale d’énergie d’ici 2030. 40 % pour l’électricité, 38 % pour la chaleur, 15 % pour les carburants et 10 % pour le gaz. Pour avantager les énergies renouvelable, le texte prévoit de quadrupler entre 2016 et 2030 le prix du carbone. De 22 euros la tonne de CO2 à 100 euros, en passant par un objectif intermédiaire de 56 euros en 2022.

Macron vs. Le Pen : quid du prochain quinquennat ?

Le prochain locataire de l’Elysée arrivera à une période charnière. Son quinquennat jusqu’en 2022 sera capital pour l’atteinte de l’ensemble de ces objectifs. D’ores et déjà, Marine Le Pen a fait savoir que si elle était élue, elle ne réduirait pas la part du nucléaire et ne fermerait pas la centrale de Fessenheim. Elle mettra la priorité sur la fin des énergies fossiles. Elle déclare vouloir développer les énergies renouvelables  compétitives, mais uniquement si elles sont produites en France. Elle souhaite néanmoins instaurer un moratoire sur le développement de l’éolien, car elle considère les éoliennes comme une pollution visuelle. Elle est hostile au rapprochement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence.

A l’opposé, Emmanuel Macron s’est engagé à respecter l’ensemble des dispositions de cette loi. Notamment concernant la réduction de la part du nucléaire, le développement de toutes les énergies renouvelables et le prix du carbone. Le candidat d’En Marche projette ainsi doubler le parc éolien et solaire lors de son quinquennat. Il s’engage à respecter la fermeture de la centrale de Fessenheim, conditionnée à la mise en service de l’EPR de Flamanville. Pour la fermeture des 18 réacteurs prévus pour respecter la loi de transition énergétique, il se référera à l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire. Il souhaite en plus rapprocher la fiscalité de l’essence et du diesel et mettre fin au charbon durant le quinquennat. Il considère que le cadre est désormais bien posé par la loi. Il ne souhaite pas rentrer dans une surenchère d’objectifs qui ne seront pas atteints, mais essayera déjà de respecter les objectifs actuels.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

La loi de Moore est-elle dépassée ?

La finesse de gravure aura-t-elle une limite ? Alors que deux fondeurs, TSMC et Samsung, commencent à commercialiser des gravures en 10 nm, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) associés à l’Université de Chicago affirment que l’on peut descendre jusqu’à… 7 nanomètres (7 nm).

De quoi modifier la fameuse loi empirique dite de Moore, du nom de l’ingénieur américain qui en 1965 constate que les progrès en matière de puces électroniques sont réguliers et homogènes . D’où cette fameuse loi : le nombre de transistors des microprocesseurs sur une puce de silicium double tous les deux ans. Et elle s’est révélée très juste : la densité des transistors sur le marché a doublé tous les 1,96 an.

Néanmoins, Intel rencontre des difficultés à graver toujours plus fin. Résultat, le géant des puces a officiellement annoncé que ce cycle durerait trois ans, ce qui est déjà le cas pour les puces 14nm. Et il a tenu à préciser que toutes les gravures en 10 nm ne se valaient pas…

Comment les chercheurs du MIT et de l’Université de Chicago ont-ils relevé ce défi et passer sous la barre des 10 nm? Schématiquement, la technique actuelle consiste à faire fondre des modèles de circuits sur des galettes de silicium via des masques utilisant des ondes électromagnétiques. L’équipe de chercheurs se base sur une technologie d’autoassemblage de fils de gravure sur des puces et la  lithographie par ultra-violet extrême (EUV – Extreme Ultra Violet). Un réseau de lignes est produit par un procédé conventionnel à faisceau d’électrons. L’addition d’un copolymère à bloc et d’une couche de finition conduit à quadrupler le nombre de lignes. Ensuite, la couche de finition est décapée, laissant apparaître le nouveau motif de fines lignes.

Ce n’est pas la première fois que des annonces sont faites à propos d’une puce très fine obtenue par  EUV. En 2008, des chercheurs de l’Université d’Aix-la-Chapelle, de l’Institut Fraunhofer d’ingénierie laser d’Aix-la-Chapelle et de la société Philips s’étaient appuyés sur cette solution pour repousser les limites. Plus récemment, en 2015, IBM avec GlobalFoundries et Samsung avait mis au point une puce fonctionnelle gravée en 7 nm avec le même procédé.

Philippe Richard

Recrutements : un bon premier trimestre et des perspectives en hausse

Le contexte général de l’emploi plutôt favorable est souligné par l’enquête annuelle de Pôle Emploi sur les “Besoins de main-d’oeuvre” (BMO), qui annonce que “les intentions de recrutement des employeurs progressent de 8,% en 2017 après une croissance de +5,1% en 2016, soit près de 2 millions d’embauche potentielles”. Ceci concernant tous les secteurs comme les services aux entreprises dont la progression pour 2017 est de 9,3% après +8% l’an dernier et dont le secteur représente désormais presque un quart des projets de recrutements. Mais aussi dans le secteur de la construction (104000 projets d’embauche, +22,5% par rapport à 2016) ou l’industrie où les besoins sont en hausse de 8,7% en 2017 après une progression de 2,6% en 2016.

L’embauche des cadres reste dynamique

Concernant les cadres, près de six entreprises sur dix ont recruté au moins un cadre au cours du premier trimestre 2017 révèle le baromètre trimestriel de l’Apec sur le marché de l’emploi. Et le deuxième trimestre devrait lui aussi être favorable à l’emploi des cadres puisque 55% des entreprises interrogées dans cette enquête envisagent de recruter au deuxième trimestre, ce recrutement étant sûr pour 73% d’entre elles. Cependant, on s’en doute, l’optimisme n’est pas de mise de façon égale pour tous les secteurs.

L’ingénierie/R&D voit gris ?

Le moral des entreprises est dans l’ensemble stable ou meilleur notamment dans le secteur de l’informatique où près des deux tiers des entreprises jugent leur environnement économique meilleur (+20 pts par rapport à mars 2016) alors que que l’ingénierie-R&D voit son taux d’entreprises pessimistes augmenter de 5 pts passant à 20%. Pour autant, les entreprises de l’ingénierie sont 82% à avoir recruté au premier trimestre et sont 87% à envisager de recruter un cadre au deuxième trimestre 2017 et pour 25% d’entre elles, l’embauche est motivée par un développement d’activité. Dans l’informatique, le niveau des recrutements est toujours au maximum avec 94% des entreprises qui ont recruté et 96% qui l’envisagent pour le deuxième trimestre, principalement pour des développement d’activité (60%). Dans l’industrie, la stabilité prévaut : 60% de recrutements effectifs et envisagés, mais là, la première motivation est le remplacement de départs.

Difficulté de recrutement

L’analyse du troisième trimestre 2016 montre que certains secteurs continuent d’avoir des difficultés à recruter. Les tensions sont particulièrement fortes dans l’informatique (75% des recrutements sont jugés difficiles selon l’Apec et +62% selon les chiffres de Pôle Emploi), dans la production industrielle et les travaux et chantiers (77%), et ils restent élevés dans les Etudes, recherche et développement (51%) mais ont néanmoins baissé de 11 points par rapport à 2015.

Par Sophie Hoguin

Le jeu risqué de Trump en Corée

Des manœuvres et un bouclier anti-missiles

La montée des tensions en Asie du nord-est est liée à l’arrivée fin avril du porte-avions américain Carl Vinson et d’un sous-marin nucléaire dans le port coréen de Pusan. Ce mardi 2 mai, le porte-parole de la défense sud-coréenne, Moon Sang-gyun, a annoncé le déploiement de deux bombardiers américains B-1B lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’exercice s’inscrivait dans le cadre des efforts de dissuasion face à la Corée du nord. En effet, les armées américaines et coréennes réalisent régulièrement des exercices en cette période de l’année.

Mais l’arrivée au pouvoir de l’imprévisible de Donald Trump a mis fin de facto à ce qu’il appelait « la patience stratégique » de l’administration Obama. Le président américain prévenant même qu’il était prêt à agir seul : « toutes les options sont sur la table ». Des propos qui ont naturellement inquiété le gouvernement chinois : « Nous sommes opposés au déploiement du système Thaad en Corée du Sud. Nous appelons les parties en présence à arrêter ce déploiement immédiatement et nous prendrons fermement les mesures nécessaires pour défendre nos intérêts », a déclaré devant la presse le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Geng Shuang.

Korea map
Carte géostratégique de la Corée du Nord

Prolifération nucléaire

Le cas nord-coréen est un exemple classique du risque lié à la prolifération nucléaire. Kim Jong-un et avant lui son père (Kim Jong-il), considère l’arme nucléaire comme le moyen de dissuasion ultime permettant la survie du régime communiste. Le régime de Pyongyang développe donc depuis des années un programme nucléaire visant à mettre en place toute une batterie de missiles de courte, moyenne et longue portée dotée de charges nucléaires (voir carte). C’est la raison pour laquelle Donald Trump a fait pressé l’installation du fameux bouclier anti-missiles. « L’administration Trump craint que la Corée du Nord finisse par développer un missile intercontinental qui représenterait une menace pour son territoire. Les États-Unis considèrent sérieusement à présent la possibilité de frappes préventives sur le Nord », expliquait Cheong Seong-chang, chercheur à l’Institut Sejong à Séoul à nos confrères de Mediapart.

Un cas de figure qui laisserait craindre d’énormes pertes des deux côtés de la frontière. En effet, malgré le bouclier Thaad, la Corée du nord représente selon les experts la 4ème plus grande armée du monde avec 1,19 million de soldats et officiers, et une réserve de 5,7 millions de miliciens. L’armée nord-coréenne est assise sur un vétuste mais impressionnant stock d’armes issu de la Guerre Froide (6 000 blindés, 500 avions de combat, 70 sous-marins…) sans compter les 21 000 pièces d’artillerie bunkerisées à la frontières. La chute du régime entraînerait par ailleurs des millions de réfugiés que les pays voisins ne souhaitent pas forcément accueillir.

Négociation géopolitique ?

Il n’est guère aisé d’interpréter le déploiement militaire américain et dans le même temps l’annonce de Donald Trump qui a surpris ce lundi expliquant être prêt à parler au dictateur nord-coréen : « La plupart des politiques ne diraient jamais cela, mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais […]. Je serais honoré de le faire ». Un dialogue prôné par Pékin, seul véritable allié du régime nord-coréen. La Chine n’a rien à gagner de la fin du statu quo qui permet de maintenir la division d’une Corée concurrente. Le locataire de la Maison-Blanche, qui se présente comme un expert en négociation, cherche peut-être à user du dossier coréen, en laissant planer le risque de conflit, pour obtenir des concessions notamment économiques de la part du gouvernement chinois. Toujours est-il que cette pression supplémentaire va sans doute renforcer la volonté du régime de Pyongyang de s’équiper le plus tôt possible d’une force de dissuasion opérationnelle.

A noter qu’en pleine crise diplomatique, la Corée du sud organise elle-aussi son élection présidentielle. Malgré les vives tensions les favoris à l’élection, Moon Jae-in et Ahn Cheol-soo, se sont tous deux déclarés en faveur d’une reprise du dialogue avec le voisin du nord.

Romain Chicheportiche

Challenge Industrie du Futur

L’idée est simple, inviter les startups françaises à soumettre un  projet disruptif et innovant afin de participer activement à la transformation de l’usine de demain.

Le challenge « Industrie du Futur » a vocation à impulser la conception et le déploiement de nouvelles technologies qui pourront améliorer la performance et la qualité des services des industriels.

Il s’agit in fine pour SKF et Atos d’être réactifs face aux  attentes du marché, tout en permettant à de jeunes startups d’optimiser, voire de faciliter les transformations qui touchent toutes les parties prenantes du secteur de l’industrie.

Les thématiques du challenge traitent, par exemple, des matériaux du futur, des nouveaux procédés de fabrication, de l’usine connectée et de son écosystème, ou bien encore du Machine Learning.

L’intérêt du challenge pour les startups candidates

La philosophie de ce challenge est de veiller à un intérêt gagnant-gagnant pour l’ensemble des parties, en stimulant le niveau de réflexion avec l’ensemble des différents contributeurs.

A l’issue de la première phase de sélection, mi-juillet, 12 finalistes verront leur projet accompagné par des « experts métier », jusqu’à la finale (8 novembre 2017).

Durant cette phase d’approfondissement, 12 startups françaises pourront ainsi adapter leur projet au contexte industriel des organisateurs et bénéficier de leur support.
Lors de la finale, les finalistes feront leur présentation devant les dirigeants de SKF en France et de Atos, de Techniques de l’Ingénieur et de nombreux partenaires de la région Centre -Val de Loire.

Quatre prix distincts seront décernés, avec à la clé pour les startups les plus prometteuses, la perspective d’une dotation financière pouvant aller jusqu’à 5.000 €.

Les délais pour le dépôt des projets

Fin des dépôts des candidatures – le 30 juin 2017.

  • Annonce des 12 startups sélectionnées et invitées à présenter leur projet devant les dirigeants de SKF,  Atos et Techniques de l’ingénieur – le 17 juillet 2017.
  • Phase d’approfondissement entre les startups finalistes et les « experts métier » – du 17 juillet au 3 novembre 2017.
  • La grande finale se tiendra le 8 novembre 2017, à la SKF Solution Factory, à St-Cyr-sur-Loire (37).

Frédéric Ponson, directeur ingénierie chez SKF France et Steve Péguet, directeur de l’innovation chez Atos France, vous en disent plus sur le challenge.

Retrouvez tous les détails du challenge Industrie du Futur sur : agorize.com/industrie-du-futur

Les vitrimères en passe de (vraiment) révolutionner l’industrie des plastiques

Présenté fin 2011 à la communauté internationale dans un article de Science publié par le laboratoire de matière molle et chimie de l’ESPCI Paris/CNRS, les vitrimères avaient déjà fait sensation à l’époque (Best chemistry 2011 par l’hebdomadaire Chemical & Engineering News de l’American Chemical Society puis prix de l’inventeur européen de l’office européen des brevets en 2015 à Ludwik Leibler, directeur du laboratoire).

Mais au fait, c’est quoi déjà un vitrimère ?

Les vitrimères sont une nouvelle catégorie de matériaux organiques légers et résistants qui une fois durcis peuvent être refondus et remoulés comme le verre tout en présentant des propriétés mécaniques supérieures au verre. Ils allient donc les qualités des composés thermoplastiques (famille de plastiques qui peuvent être refondus et remoulés donc recyclés) aux composés thermodurcissables qui présentent de bonnes propriétés mécaniques, chimiques et thermiques mais ne peuvent pas être réutilisés (si on les chauffe de nouveau, ils brûlent mais ne fondent pas).

Le vitrimère présenté en 2011 était fabriqué à base d’epoxy. Il a aussitôt intéressé les secteurs du bâtiment, de l’aéronautique, de l’automobile ou de l’électronique qui s’en sont servis pour créer de nouveaux matériaux composites.

Une nouvelle réaction de métathèse

Mais que manquaient-ils aux vitrimères pour être parfaits ? La possibilité de les produire avec les mêmes ingrédients que les plastiques actuels et la possibilité de les produire avec les outils industriels existants et aux mêmes cadences de production énonce le CNRS dans son communiqué. Et c’est justement ce que viennent de rendre possible les chercheurs du laboratoire de matière molle et chimie de l’ESPCI Paris/CNRS. Leurs travaux ont été publiés dans un article de Science du 7 avril 2017. En s’appuyant sur la métathèse (c’est-à-dire une réaction d’échange d’atomes entre molécules) de dioxaborolanes, ils ont réussi à fabriquer des vitrimères à partir de polymères courants et très différents tels que le poly(méthacrylate de méthyle) – autrement dit le PMMA qui correspond au bien connu Plexiglas®, le polystyrène ou le polyéthylène haute densité (PE-HD). Cette réaction est rapide, efficace et les composés obtenus montrent des propriétés chimiques, mécaniques et thermiques supérieures aux composés de départ. Elle est applicable à tous les polymères dont le squelette est carboné avec des liaisons carbone-carbone simples, c’est-à-dire à 75% des plastiques. En outre, “la réaction ne nécessite pas de catalyseur, ce qui constitue un réel avantage économique et écologique”, précise le communiqué. Cette découverte a fait l’objet de plusieurs brevets déposés par l’ESPCI.

Le beurre et l’argent du beurre

Ces nouveaux vitrimères se présentent comme des matériaux hautes performances. A titre d’exemple, les chercheurs illustrent cette qualité par une expérience simple: Plongé dans de l’eau savonneuse, un échantillon de polyéthylène se craquèle en 30h contre 350h pour le vitrimère de polyéthylène. Sachant qu’un quart des craquelures et ruptures de plastiques et composites sont dus au contact avec un liquide, l’utilisation des vitrimères seraient alors une alternative très intéressante pour différentes applications allant des canalisations à des dispositifs médicaux ou des pièces automobiles.

Par ailleurs, les chercheurs se sont aperçus que la réaction de métathèse pouvait aussi avoir lieu entre deux vitrimères de plastiques à l’origine incompatibles. Formant alors des alliages dont les propriétés peuvent s’avérer encore meilleures que les composants d’origine en matière d’imperméabilité, de résistance aux chocs ou de rigidité. Cela ouvre tout un nouveau pan de recherche en chimie des matériaux.

Mais cerise sur le gâteau, cette propriété de pouvoir faire des alliages permet aussi de s’affranchir d’une autre contrainte des plastiques actuels: le tri sélectif selon la nature du plastique. En effet, jusqu’alors pour recycler un plastique il faut les trier selon leur nature. Avec les vitrimères, ce tri devient inutile puisqu’on peut les marier entre eux. Dès lors le recyclage des plastiques pourrait devenir plus rentable et bien plus facile à mettre en oeuvre.

Sophie Hoguin

Des véhicules électriques pas si écolo ?

La voiture propre n’existe pas. Pour fabriquer une voiture, il faut toujours extraire des ressources et consommer de l’énergie. Ensuite, il faut pouvoir la faire rouler et la recycler en fin de vie. Alors, quand il est question de voiture électrique, quels sont les freins majoritaires? Il est souvent avancé que les principaux freins sont à chercher du côté d’un prix d’achat trop élevé, une trop faible autonomie et un réseau de bornes de recharge insuffisant.

Des chercheurs de l’Université de technologie de Queensland, en Australie, ont voulu prendre le problème différemment. Puisque les voitures électriques sont vendues comme des alternatives vertes, leurs performances environnementales doivent bien avoir un rôle important dans l’acte d’achat. Pour évaluer cet aspect, ils ont mené 40 entretiens auprès d’utilisateurs finaux de véhicules électriques. En parallèle, ils ont réalisé une enquête auprès de 167 participants à des tests de conduite avec un véhicule électrique à batterie. Et ils sont arrivés à une conclusion surprenante. En réalité, les performances environnementales permettent de mieux prédire si une personne est susceptible ou non d’acheter un véhicule électrique que son prix ou son autonomie.

Autrement dit, si peu de personnes achètent des véhicules électriques, c’est avant tout parce qu’elles ne les considèrent pas si écologiques que cela.

Lier développement des énergies renouvelables et des véhicules électriques

Pour comparer des véhicules entre eux, il faut s’intéresser aux émissions sur route liées au carburant utilisé, mais aussi les émissions du puits à la roue, incluant toutes les émissions liées à la production, au traitement, à la distribution et à l’utilisation du carburant. Le lien entre véhicules électriques et énergies renouvelables est capital, car ceux-ci sont vendus sur le principe de « zéro émission ».

« Par exemple, un véhicule à essence produit 119 g de CO2 équivalent par kilomètre [gCO2e/km], dont la plupart sont des émissions sur route, précise l’auteur principal de cette étude, Kenan Degirmenci. En comparaison, un véhicule électrique produit zéro émission sur route ». Évidemment, cela n’est pas si simple. Pour un véhicule électrique, les émissions dépendent directement du mix électrique du pays où il est rechargé.  « Si l’électricité pour charger un véhicule électrique est générée à partir de charbon, il émet 139 gCO2e/km du puits à la roues, contre seulement 9 gCO2e/km avec de l’électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelables », complète-t-il. Pour constituer une véritable alternative, la majorité des participants à l’étude considèrent donc que l’électricité alimentant les voitures doit être produite grâce à des sources renouvelables.

Bannir les véhicules électriques en lien avec le charbon

L’agence internationale de l’énergie expliquait en 2014 que les véhicules électriques permettent une économie nette de CO2 uniquement si leur batterie est chargée avec de l’électricité dont l’intensité de carbone est inférieure à 700 gCO2e par kilowattheure. Ce qui n’est pas le cas des pays qui dépendent en grande partie du charbon pour leur production d’électricité.

Les experts le savent depuis longtemps : en 2008, l’AIE avait calculé qu’une voiture électrique émettait 112 gCO2e/km avec le mix électrique moyen européen, mais 255 gCO2e/km lorsque l’électricité était produite à partir de charbon. Avec un objectif européen de 95 gCO2e/km pour les véhicules thermiques neufs en 2020, une voiture électrique émettra donc plus de CO2 qu’une voiture thermique neuve à cet horizon. Ce qui confirme qu’en l’absence de déploiement massif d’énergies renouvelables à grande échelle, l’aspect écologique des véhicules électriques reste surévalué. Ce qui a changé est que les consommateurs en ont désormais aussi conscience. Désormais, plus les énergies renouvelables se développeront, plus les consommateurs accepteront facilement d’adopter ces véhicules.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

720 milliards d’euros pour les ENR en Chine d’ici 2030

Dans son plan quinquennal 2016-2020, la Chine a prévu d’atteindre une part d’énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie primaire de 15% en 2020, contre 12% aujourd’hui. Et elle devrait atteindre 20% en 2030. La part du charbon passera d’environ 65 % en 2015 à 55 % en 2020. Cette diminution sera permise par le développement des énergies renouvelables, mais aussi par le doublement de la capacité nucléaire et l’augmentation du gaz naturel.

L’éolien et le solaire photovoltaïque (PV) représentaient 4% de la puissance du mix électrique chinois en 2015. Pour atteindre ces objectifs, ils devront atteindre 8% en 2020 et 17% en 2030. La capacité éolienne devrait passer de 129 gigawatts (GW) fin 2015 à 210 GW en 2020, et celle solaire de 43,2 GW à 110 GW.

Des investissements massifs

En 2015, le solaire PV et l’éolien ont attiré un investissement de 53,3 milliards d’euros en Chine. Il devrait atteindre 66 milliards d’euros en 2030. Entre 2016 et 2030, ces deux technologies devraient attirer un investissement total de près de 720 milliards d’euros. Et d’ici 2030, elles contribueront à environ 1,1% du PIB de la Chine.

La Chine a dépensé 3,3 milliards d’euros pour développer l’accès à l’électricité entre 2013 et 2015. Le solaire PV non relié au réseau est la solution la plus économique pour électrifier les zones reculées. Sur la période, 43,4% des nouveaux accès ont été réalisés grâce au solaire PV. Mais pour seulement 16,5% de l’investissement total.

En 2015, l’éolien et le solaire PV représentaient 450.000 emplois directs et 1 million d’emplois indirects en Chine. D’ici 2030, ils pourraient plus que quadrupler pour atteindre 2,4 millions d’emplois directs et 5,3 millions d’emplois indirects. « D’ici 2030, les industries chinoises du solaire PV et de l’éolien devraient employer 7,7 millions de personnes, ce qui équivaut au nombre total d’étudiants diplômés en Chine en 2015 », note Greenpeace.

Réduire les externalités négatives

L’éolien et le solaire ont permis d’éviter l’utilisation de près de 60 millions de tonnes de charbon en 2015. D’ici 2030, le solaire PV et l’éolien réduiront a consommation de 300 millions de tonnes de charbon en Chine. À cet horizon, les externalités positives du solaire PV et de l’éolien pourraient représenter 0,04 centimes d’euros par kilowattheure. Soit un bénéfice total pour la Chine s’élevant à 60,8 milliards d’euros en 2030.

En 2015, le développement de l’éolien et du solaire PV a permis de réduire la consommation d’eau d’environ 0,57 milliards de mètres cubes. D’ici 2030, ce sera 3,6 milliards de mètres cubes. Ce qui correspond à la consommation annuelle de 200 millions de personnes.

La quantité d’énergie consommée pendant le processus de fabrication des éoliennes ou des panneaux solaires est presque négligeable. En Chine, le temps de retour énergétique pour l’énergie éolienne est de 0,7 an pour une exploitation de 20 ans. Elle atteint 1,6 an pour une installation solaire PV qui est prévue pour 25 ans.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

Stocker l’énergie solaire dans un liquide : on progresse !

Leurs travaux, publiés dans le journal Energy & Environnemental Science, sont l’aboutissement de plus de six ans de recherche sur le sujet. L’équipe avait présenté en 2013 une première démonstration du concept avec un composé chimique à base de ruthénium (très cher) et un rendement de 0,01 %. Quatre ans plus tard, le système a beaucoup été amélioré.

Du ruthénium au norbornadiène

A présent, les suédois ont choisi de s’appuyer sur une molécule moins chère, le norbornadiène, un hydrocarbure bicylique à la géométrie particulière et qui a la propriété de se transformer en quadricyclane quand il est exposé à la lumière. Dans cette transformation, l’énergie phototonique est stockée dans une liaison chimique. C’est ce qu’on appelle un système d’énergie héliothermique moléculaire. En l’occurence, ce sont des liaisons doubles qui se transforment en simples. Le système est réversible par l’ajout d’un catalyseur. Avec l’emploi de ce composé, le rendement a été multiplié par 100… Et même s’il reste limité à 1,1%, la chaleur réémise peut atteindre plus de 200°C, permettant d’envisager des applications beaucoup plus ambitieuses que celles possibles aujourd’hui avec des systèmes d’échanges thermiques qui s’appuient sur l’eau. De plus, dans leur article, les chercheurs suédois présentent leur système couplé à un panneau photovoltaïque pour chauffer de l’eau. Le stockage est alors un “bonus” de l’installation classique et permet de considérer que l’on convertit 80% de l’énergie solaire.

Utiliser “plus” de lumière

A l’avenir, l’équipe suédoise a bon espoir de trouver des molécules plus efficaces et a ainsi montré qu’on pouvait stocker l’énergie solaire dans un liquide et la restituer sur plus de 140 cycles avec une dégradation négligeable du support de stockage. En parallèle, la recherche se penche aussi sur une autre voie d’amélioration du processus: l’utilisation d’un plus large spectre de la lumière. En effet, seuls les photons à haute énergie (spectre bleu de la lumière du soleil) mènent à cette réaction chimique, aussi, les chercheurs essayent de transformer les photons à basse énergie en photons à haute énergie à l’aide de films installés sur les cellules qui reçoivent les rayons du soleil.

Sophie Hoguin

Photovoltaïque : la gravure à sec rend le solaire plus propre et abordable

Le procédé mis au point par Solnowatt remplace le traitement chimique par voie humide par l’utilisation d’une gravure à sec à pression ambiante. Le gaz de gravure utilisé est du fluor, activé thermiquement à l’intérieur du réacteur où va se réaliser la gravure. Il n’y a donc pas besoin ni de plasma, ni de vide. Le réacteur, monoface, applique la gravure sur un seul côté et ce procédé permet d’économiser du silicium car il limite les pertes. Au final, les cellules sont plus sombres et plus efficaces pour absorber les photons.

Des atouts compétitifs pour l’Europe

La baisse des coûts de production par l’emploi de ce nouveau procédé est estimé à 25%. Le procédé, breveté sous le nom de ADE (Atmospheric Dry Etching) est polyvalent. Il a permis aux partenaires du projet de créer toute une gamme de texture dans différentes configurations de production, validant l’utilisation de cette technologie sur des pilotes industriels et prouvant la plus grande efficacité des cellules produites. En outre, son aspect foncé permet une meilleure intégration à de nombreux matériaux de construction, encourageant son emploi. La société, Nines PV, créée à la fin du projet assure désormais la promotion et la commercialisation de la technologie auprès de grands acteurs industriels.

Sophie Hoguin

Pourquoi Eric Olsen a t-il démissionné de son poste de directeur de Lafarge ?

La cimenterie de Jalabiya, à 150 km au nord-est d’Alep a été inaugurée en 2010 et abandonnée en septembre 2014, une fois aux mains des terroristes. LafargeHolcim avait confié une enquête indépendante à deux cabinets d’avocats pour répondre aux accusations révélées par le journal Le Monde en juin 2016.  Après avoir nié les faits dans un premier temps, le Conseil d’administration avait reconnu le 2 mars dernier que « rétrospectivement, les mesures prises pour poursuivre les activités de l’usine étaient inacceptables ».

Aujourd’hui, le Conseil d’administration reprend ces termes et ajoute que « bien que ces mesures aient été prises à l’initiative la direction locale et régionale, certains membres de la direction du Groupe ont eu connaissance de situations indiquant des violations du code de conduite des affaires de Lafarge ». Néanmoins, il blanchit Eric Olsen, actuel Directeur général depuis la fusion de Lafarge et du suisse Holcim en septembre 2015. Ce dernier a toutefois remis sa démission tout en précisant qu’il n’était « en aucune manière impliqué, ni même informé d’actes répréhensibles ». Il espère que son départ prévu le 15 juillet prochain apaisera les « fortes tensions ».

Lorsque Lafarge finance les groupes armés en Syrie

Le journal Le Monde avait révélé que Lafarge « a payé des taxes à l’organisation Etat islamique entre 2013 et 2014, afin de continuer à fonctionner pendant la guerre ». Il s’est acquitté de « droits de passage aux checkpoints tenus par les djihadistes pour ses camions » et a acheté du pétrole auprès de négociants « dont les champs étaient tenus par l’EI ». LafargeHolcim précise désormais que ces « arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions » avait pour but de « maintenir l’activité et d’assurer un passage sûr des employés et des approvisionnements vers, et, depuis l’usine ». Les responsables des opérations en Syrie pensaient agir « dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses employés ». Le Conseil d’administration estime que ces mesures relèvent d’ « erreurs de jugement significatives ».

Le groupe précise qu’il ne s’est pas enrichi durant cette période, les activités en Syrie fonctionnant à perte. Son communiqué veut rassurer les actionnaires : « rien n’indique que les allégations dont il a été fait état sont susceptibles d’avoir un impact financier négatif significatif sur le Groupe ». Pour éviter que cette situation se reproduise, le groupe a notamment annoncé la création d’un nouveau Comité Éthique, Intégrité et Risques, supervisé par un membre du Comité exécutif.

Plusieurs plaintes déposées

Lafarge ne devrait pas s’en sortir si facilement. L’entreprise devra répondre de ses actes devant la justice. Une plainte a été déposée contre le groupe par l’ONG Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR). Une autre par le ministre de l’Economie Michel Sapin. Les accusations portent notamment sur le financement du terrorisme, complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

Le Wi-Fi arrive à grande vitesse dans les trains !

Dès cet automne, plusieurs lignes vers le Sud-Est offriront une connexion Internet gratuite en Wi-Fi à leurs passagers. Et d’ici la fin de l’année, le Wi-Fi à bord sera une réalité de Paris vers Bordeaux, Strasbourg, Lille, Rennes, Marseille, Nice, Brest ou encore Montpellier. La SNCF projette d’équiper 300 rames TGV d’ici la fin de l’année. Et proposer son service TGV Connect à 80% de ses voyageurs. L’ensemble du réseau grandes lignes devrait être équipé avant fin 2018.

Le projet est titanesque. Pour proposer le Wi-Fi, la SNCF doit d’abord capter les réseaux 3G/4G à l’extérieur du train par le biais de 8 antennes installées sur le toit de la voiture-bar. Elle diffuse ensuite un signal dans chaque wagon. Pour ce faire, elle devra installer 124 km de fibre optique et 18.000 antennes sur l’ensemble de ses rames. Et débourser 100 millions d’euros.

Grâce à une collaboration avec les différents opérateurs télécoms, des antennes 4G sont installées le long des voies, au moins tous les 3 kilomètres, pour maintenir un service de qualité. Car à 300 km/h, la connexion passe d’un relais à l’autre toutes les 15 secondes.

La SNCF ne veut pas connecter que les TGV. D’ici 2020, elle projette que 90 % des voyages en train en France soient connectés en 3G/4G. Depuis le 18 avril, cette connectivité est disponible entre les gares de Bibliothèque François Mitterrand et Champ de Mars du RER C à Paris.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

Nous sommes plus que notre ADN : découverte d’un nouveau mécanisme d’hérédité épigénétique

En modifiant de façon transitoire la fonction des protéines du groupe Polycomb, dont l’activité est essentielle au cours du développement, ils ont obtenu des lignées de drosophile porteuses de la même séquence d’ADN mais caractérisées par des yeux de couleurs différentes. Ces différences dépendent d’un degré variable de répression par les protéines Polycomb qui est hérité de façon stable mais réversible. Cette hérédité épigénétique s’applique aussi bien à des lignées transgéniques qu’à des lignées naturelles et peut être modifiée par des changements de conditions environnementales, comme la température ambiante. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Genetics, le 24 avril 2017.

Elles ont toutes le même ADN mais des caractères bien différents : des chercheurs ont obtenu des lignées de drosophiles aux yeux blancs, jaunes ou rouges, en perturbant de façon transitoire des interactions entre des gènes cibles des protéines Polycomb, des complexes protéiques impliqués dans la répression de nombreux gènes, notamment des gènes de développement.

Les informations nécessaires au fonctionnement des cellules ne sont pas toutes portées par le matériel génétique. D’autres paramètres, transmis de façon héréditaire mais non codés par les gènes d’un individu, pilotent la vie des cellules. Ces facteurs dits épigénétiques sont un étiquetage chimique et une organisation spatiale bien définie de notre génome. Ils correspondent en particulier aux modifications des histones, les protéines autour desquelles l’ADN s’enroule. Les protéines du groupe Polycomb, elles, sont impliquées dans la définition de l’architecture tridimensionnelle des chromosomes, qu’elles régulent en établissant des interactions entre gènes dans l’espace 3D du noyau cellulaire. Or, selon la position d’un gène à un moment donné, son expression sera activée ou réprimée.

En perturbant de façon transitoire ces interactions, les chercheurs ont pu établir des lignées de drosophiles caractérisées par des niveaux différentiels de répression ou d’activation génique dépendant des Polycomb. Les chercheurs ont séquencé le génome entier de chaque lignée de drosophiles, afin de vérifier que leur ADN soit bien identique. Malgré l’identité de leurs séquences d’ADN, ces lignées peuvent être maintenues indéfiniment et transmettent fidèlement leurs différences phénotypiques une fois établies. Ce phénomène peut être réversible : en croisant ces individus aux gènes surexprimés ou sous exprimés avec des drosophiles n’ayant pas de modifications, il est possible d’induire un retour à la normal de la couleur des yeux sans changer la séquence d’ADN, ce qui démontre le caractère épigénétique de cette forme d’héritage.

Les chercheurs ont ensuite pu montrer que la modification des conditions environnementales, notamment la température ambiante, peut affecter l’expression de l’information épigénétique sur plusieurs générations, sans pour autant effacer sa transmission. Cette influence transitoire de l’environnement dans lequel ont vécu les générations précédentes sur l’expression des traits des insectes confère à ce mécanisme épigénétique des propriétés évolutives uniques. La pertinence du phénomène dans la nature a de plus été confirmée par des études en microcosme menées en collaboration avec l’Inra.

L’équipe de Giacomo Cavalli démontre ainsi l’existence d’un héritage épigénétique transgénérationnel stable, dépendant de la structure tridimensionnelle des chromosomes et régulé par les facteurs Polycomb. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour les sciences biomédicales. Ils suggèrent notamment que l’épigénétique pourrait expliquer en partie le mystère de « l’hérédité manquante », c’est-à-dire l’incapacité de trouver les causes génétiques de certains caractères héréditaires normaux ainsi que de nombreuses pathologies humaines.

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© Filippo Ciabrelli Three drosophila epilines are shown. All share the same DNA sequence, but each has a unique eye color caused by transient perturbation of their epigenetic state. This perturbation alters levels of Polycomb-mediated repression of the eye color gene.

 

Références :
Stable Polycomb-dependent Transgenerational Inheritance of Chromatin States in Drosophila, Ciabrelli, F., Comoglio, F., Fellous, S., Bonev, B., Ninova, M., Szabo, Q., Xuereb, A., Klopp, C., Aravin, A., Paro, R., Bantignies, F., et Cavalli, G, Nature Genetics, DOI : 10.1038/ng.3848, 24 avril 2017.

Consulter le site web de Nature

Source : cnrs

Mastodon : la version « libre » de Twitter

Pour épater vos amis, ne dites plus que vous envoyez des « tweets » ; vous échangez des… « toots ». Exit donc Twitter et ses petits messages de 140 signes, place à Mastodon  et ses échanges de 500 signes.

Lancé il y a quelques semaines, ce réseau de microblogging rencontre un succès très important auprès des… « geeks ». Rien de diffamant derrière ce constat ; il est logique que tout nouveau projet internet intéresse en premier les accros aux nouvelles technologies. Le réseau a dû fermer temporairement les inscriptions pour adapter les performances de ses serveurs à l’afflux des connexions.

Mais au-delà de cette audience « limitée » (près de 200 000 inscrits contre 300 millions pour Twitter), c’est le concept de Mastodon qui est séduisant. À l’origine, il s’agit d’un logiciel open source développé à l’automne dernier par Eugen Rochko, un Allemand de 24 ans. Aujourd’hui, c’est devenu une plate-forme d’échanges ou plus exactement une « confédération » car elle n’est pas centralisée. Ses utilisateurs sont dispersés sur plusieurs nœuds et doivent commencer par choisir une « instance » pour y créer un compte. Ces « instances » sont des serveurs équipés du même logiciel libre et peuvent communiquer entre eux. Cela signifie que pour les utilisateurs, les échanges ne sont pas pénalisés ou bloqués par cette structure décentralisée.

Comme sur Twitter, il est possible de signaler (à des modérateurs bénévoles), de bloquer ou de mettre « en sourdine » des utilisateurs.

Actuellement, il y a environ 1000 instances. Certaines sont ouvertes à tous, d’autres nécessitent une validation pour y accéder. Elles peuvent être généralistes, géographiques ou thématiques (joueurs de Minecraft, défenseurs des droits des animaux…). Il existe des instances françaises, dont une adresse igouv.fr. D’autres ont été créées par des fournisseurs associatifs d’accès à Internet (comme Tetaneutral à Toulouse ou Aquilenet en Aquitaine), l’association de défense des libertés en ligne la Quadrature du Net, ou Framasoft, qui développe des outils libres pour « dégoogliser » Internet.

À la différence de Twitter, chacun peut créer son propre réseau social en partageant le contenu avec qui il veut. Et cela, sans avoir de grosses compétences en développement, et sans avoir à dépenser quoi que ce soit puisque tout est gratuit.

Financé en crowdfunding sur la plate-forme de microdons appelée Patreon, Mastodon a récupéré quelque 2600 euros. Tout n’est pas encore parfait. Reposant sur le travail de bénévoles, l’amélioration peut être plus lente. C’est le cas en particulier des applications pour Android et iOS qui sont en cours de finalisation.

Reste à savoir si Mastodon va durer. Le cap du million de « toots » a été franchi récemment sur l’instance principale (« Flagship »). D’autres alternatives aux plates-formes centralisées ont déjà été lancées mais elles sont restées plus ou moins confidentielles, ou sont retombées dans l’oubli. Premier bilan après l’été… (mais Facebook et Twitter ne se sont pas faits en un seul mois…) !

Par Philippe Richard

Une application de réalité augmentée pour les réseaux souterrains

Baptisé LARA, le système est en cours de test à Chypre, d’où le projet est coordonné, ainsi qu’à Birmingham et en Grèce. Ce système s’appuie sur des solutions logicielles et matérielles qui permettent de gérer les données géospatiales des installations souterraines des services publics et les met à disposition de manière ergonomique sur tablettes.

Ainsi, il restitue la complexité des réseaux souterrains d’eau, de gaz, d’électricité etc. aux acteurs de terrain. Cela passe à la fois par une représentation visuelle de l’infrastructure et de ses attributs dans un système d’affichage d’informations géographiques et par un appareil de réalité augmentée en 3D implémentée sur les images de la caméra. En outre, l’outil permet aussi de générer des rapports et de mettre à jour les cartes d’infrastructures existantes.

Une précision de l’ordre du centimètre

L’appareil LARA est équipé d’un récepteur GNSS haute précision, basse consommation et longue autonomie. Il atteint des précisions de l’ordre du centimètre et peut travailler avec des systèmes de navigation par satellites multiples (GPS, Galileo et Egnoss mais aussi le système russe Glonass ou le chinois Beidou). Afin d’améliorer encore la précision, l’appareil utilise des technologies de corrections différentielles. Au fur et à mesure des tests sur le terrain, les prototypes se sont améliorés et l’équipe du projet pense aboutir à une solution commerciale et une mise sur le marché avant la fin de l’année 2017.

Quel est l’enjeu ?

En France, à l’occasion de la mise en place du décret DT-DICT sur les déclarations obligatoires avant travaux sur les réseaux qui vise à limiter les dommages on évaluait la longueur totale des réseaux à 4 millions de kilomètres (dont les deux tiers souterrains). L’Ineris estimait alors que sur les cinq à dix millions de chantiers menés sur ou à proximité de ces réseaux chaque année ces travaux étaient responsables de quelques 100 000 dommages par an. Engendrant un coût indirect très important et comportant des risques pour la sécurité des travailleurs et des riverains non négligeables.

Sophie Hoguin

Première image du réseau de matière noire qui relie les galaxies

Ce travail publié dans un article du Monthly Notices de la Société royale d’astronomie britannique, s’appuie sur  l’observation de 23 000 galaxies regroupées par paires situées à plus de 4,5 milliards d’années-lumière à travers des lentilles gravitationnelles faibles. Les données proviennent principalement du CFHT (Canada France Hawai Telescope) situé sur le volcan Mauna Kea à Hawai et s’étalent sur plusieurs années.

C’est la combinaison des différentes images obtenues par cette technique qui a permis de créer l’image composite où apparaissent les filaments de matière noire reliant les paires de galaxies entre elles. Il apparaît que le filament entre deux galaxies est d’autant plus important quand la distance séparant les deux galaxies est inférieure à 40 millions d’années lumière.

filament matiere noire (2)

La technique des lentilles gravitationnelles

La technique des lentilles gravitationnelles faibles est une technique de base pour étudier la matière noire, qui, rappelons-le, dans le modèle actuel est sensée représenter 25% de l’Univers. En effet, puisque par nature celle-ci n’interagit pas avec la lumière, la seule façon de l’étudier est de passer par des effets de dus aux forces de gravitation. Or, la matière noire, quand elle est suffisamment concentrée peut déformer les rayons lumineux et donc déformer l’image de certains corps que nous observons. C’est le phénomène de lentille gravitationnelle. On le qualifie de fort quand cet effet est observé sous l’effet d’une galaxie par exemple (voir cette vidéo [LIEN= https://www.youtube.com/watch?v=49L6XY2a-40 ]) ou de faible quand il s’agit de l’effet que l’on observe alors qu’il n’y a aucun corps céleste identifié entre la source du rayonnement et l’observateur. En comparant les différentes déformations, on peut en déduire les informations sur la répartition et la concentration de la matière noire.

Une prédiction enfin observée

Depuis des années, les astrophysiciens ont prédit l’existence de filaments de matière noire entre les galaxies qui créeraient comme une superstructure, un réseau connectant les halos de matière noire entourant les galaxies entre eux. Mais jusqu’à présent, on n’avait seulement réussi à mettre en évidence la présence de tels filaments qu’entre des amas de galaxies (2012). Cette nouvelle étude vient donc renforcer le modèle cosmologique standard introduisant la matière noire, même si on est encore loin de savoir de quoi elle est composée.

Sophie Hoguin

L’éolien offshore n’a plus besoin de subvention en Allemagne

Record hors-raccordement

Le gouvernement allemand lui-même ne s’attendait pas à ça. Les groupes Dong Energy et EnBW ont remporté l’appel d’offres avec des projets éoliens cumulant respectivement 480 et 900 MW. Ils ne bénéficieront d’aucun soutien de l’Etat et vendront l’électricité directement sur le marché. Un quatrième projet (110 MW) a été attribué à Dong Energy pour un prix cible de 60 €/MWh. A noter que le coût du raccordement n’est pas inclus dans les projets et sera pris en charge par le gestionnaire de réseau TenneT.

Convaincu par les prix historiquement bas proposés par les développeurs, Berlin a décidé d’organiser dans les prochains mois d’autres appels d’offres pour plus de 3 GW. Une occasion de renouveler le parc électrique vieillissant à moindre coût. En effet, le secteur des renouvelables se livre à une concurrence féroce sur les prix.

Age d’or des renouvelables

Le record allemand n’est pas un cas isolé. Depuis des années, les différents appels d’offres internationaux pour la construction de nouvelles installations électriques sont dominés par les énergies renouvelables. En concurrence frontale avec d’autres technologies (gaz, charbon, pétrole, nucléaire), les énergies renouvelables remportent la grande majorité des projets grâce à une durée de construction courte (2-3 ans en moyenne) et des coûts en chute libre. Des performances dues souvent aux conditions favorables de certains pays à l’instar du Chili qui a obtenu en août 2016 un prix de 25,6 €/MWh pour un projet photovoltaïque dans la région de Tarapaca (désert d’Atacama). Plus récemment, c’est un pays moins connu pour son soleil, le Danemark, qui affiche un nouveau record européen pour le solaire avec 17,3 €/MWh + prix marché spot.

Concentration

La chute des prix de vente s’est accompagnée d’un mouvement de concentration des acteurs du secteur pour faire face à la concurrence, notamment dans l’éolien. Récemment, l’Espagnol Gamesa a fusionné avec l’Allemand Siemens. Du coté français, il y a bien sûr Alstom Energie racheté par l’américain General Electric en 2015 et Adwen (Areva) absorbé par Siemens grâce à Gamesa. A noter aussi l’Espagnol Acciona passé sous le contrôle de l’Allemand Nordex. Ce mouvement de concentration vise également à faire face à la montée en puissance des acteurs asiatiques tels que le Chinois Goldwind, passé en 2016 en 1ère position détrônant Vestas à la surprise générale.

Par Romain Chicheportiche

L’alimentation européenne dopée aux résidus de pesticides !

Ce rapport de l’Efsa est basé sur l’analyse des données provenant de 84.341 échantillons, issus des programmes nationaux de contrôle de chaque pays membres de l’Union Européenne (UE), de l’Islande et de la Norvège. 774 résidus de pesticides différents ont été recherchés.

Selon les résultats de l’agence sanitaire européenne, sur l’ensemble des échantillons analysés, 53,3% ne contiennent pas de résidus de pesticides quantifiables. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’aucun résidu n’a été détecté. A côté, si 43,9 % des échantillons contiennent des résidus quantifiés, les valeurs sont inférieures aux limites légales. Seulement 2,8% des produits analysés dépassent donc les limites légales de résidus. « Ces chiffres sont similaires à ceux de 2014 », se félicite l’Efsa, avec 97,1% de taux de conformité l’année précédente. Les dépassements sont nettement plus importants pour les produits importés de pays tiers. 5,6 % des échantillons sont au-dessus des limites légales dans ce cas, contre 1,7 % pour les produits européens.

Un panier témoin passé au crible

Le deuxième volet du rapport s’intéresse au programme de contrôle coordonné par l’UE (EUCP). Son but est d’étudier le taux de dépassement des limites maximales de résidus (LMR) pour un un « panier témoin » d’aliments trouvés sur le marché commun européen. Pour 2015, il était constitué de 11 produits: aubergines, bananes, brocoli, huile d’olive vierge, jus d’orange, petits pois, poivrons, raisin, blé, beurre et œufs. Un panier identique à celui analysé en 2012.

Dans le cadre de ce programme, 10.884 échantillons ont été analysés par les 30 pays déclarants, couvrant 164 pesticides. Au total, seulement 0,8% des échantillons ont dépassé les LMR. 38,1% étaient quantifiés en dessous de ces limites légales et 61,1% étaient en dessous des limites de quantification. Des résultats proches de 2012 où les LMR avaient été dépassées dans 0,9% des échantillons.

Par ailleurs, les pays ont aussi analysé au moins un échantillon provenant de la production biologique pour chacun des 11 produits alimentaires. Pour ce panier, seulement 0,7% des échantillons dépassent les LMR. Les pesticides sont quantifiés en dessous des LMR dans 13,5% des cas. 85,8% des échantillons se situent en dessous des limites de quantification. Le programme a enfin testé des échantillons de céréales destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge: 3,5% dépassaient les LMR.

De faibles dépassements mais de multiples résidus

Dans le panier témoin, les dépassements les plus importants ont été observés pour les brocolis, avec 3,4 % des échantillons. Suivis du raisin (1,7%) et des poivrons (0,8%). Peu de dépassements ont été enregistrés pour l’huile d’olive, le jus d’orange et les œufs. Aucun dépassement n’a été enregistré pour le beurre.

Le fait qu’un produit ne dépasse pas les LMR ne signifie pas pour autant qu’il est sans risque. D’autant plus que la plupart des produits contiennent plusieurs résidus, entre 2 et 5 ou plus. Ainsi, 58,4% des bananes, 58,3% du raisin et 24,4% des poivrons présentent de multiples résidus. Sur la base de ces résultats, l’Efsa conclut toutefois que le risque pour les consommateurs est faible, tant pour l’exposition à court terme qu’à long terme.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

Expérience Pilot : les poussières interstellaires étudiées depuis un ballon

Avec une masse de près d’une tonne, Pilot utilise les plus gros ballons lancés par le CNES. Elle a été développée par l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/CNES/Université Paul Sabatier) et l’Institut d’astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Sud) et l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’univers (CEA-Irfu). Pilot a déjà volé une première fois en septembre 2015 depuis le Canada : il s’agira donc de son premier vol sous le ciel de l’hémisphère sud, plus riche en sources d’intérêt pour Pilot.

L’émission des grains de poussières présents dans le milieu interstellaire de notre Galaxie et des galaxies proches est faiblement polarisée car les grains de poussière sont allongés et alignés avec le champ magnétique qui baigne le milieu interstellaire. Les mesures de Pilot renseigneront les scientifiques sur la nature des grains de poussière et les processus qui les alignent ainsi. Elles permettront également de cartographier la géométrie du champ magnétique, qui joue un rôle fondamental dans la contraction du gaz présent dans le milieu interstellaire conduisant à la formation de nouvelles étoiles.

Cette émission étant par ailleurs une nuisance pour les expériences qui mesurent précisément la polarisation du fond diffus cosmologique, les mesures de Pilot permettront également une meilleure connaissance de cette émission, et ainsi de mieux interpréter les résultats obtenus par ces expériences.

L’expérience Pilot observera cette émission dans l’infra-rouge lointain. Elle est équipée de 2048 détecteurs individuels, refroidis à une température de 300 millikelvins, soit proche du zéro absolu. La polarisation est mesurée grâce à une lame rotative et à un polariseur séparant deux polarisations orthogonales sur les deux plans focaux de l’expérience. A l’exception du miroir primaire du télescope, l’ensemble de l’optique est maintenu à une température cryogénique (2°Kelvin ou -271°C) à l’intérieur d’un cryostat refroidi à l’hélium liquide, de façon à limiter l’émission propre de l’instrument.

L’expérience a été imaginée et réalisée par les scientifiques et ingénieurs du CNRS à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/CNES/Université Paul Sabatier) et à l’IAS (CNRS/Université Paris-Sud) avec des contributions importantes de la division ballon du CNES (Toulouse), de l’ESA, du CEA (Saclay), qui a développé le plan focal et son électronique de lecture, et des universités de La Sapienza à Rome (Italie) et de Cardiff (Royaume-Uni). L’ensemble du projet est soutenu par les laboratoires du CNRS et par le financement du CNES.

Pilot sera lancé dans quelques jours par le CNES dans le cadre d’une campagne comportant trois vols de nacelles différentes depuis Alice Springs, au centre de l’Australie. La masse de Pilot approche la tonne et devra atteindre une altitude de presque 40 km, ce qui nécessite d’utiliser un ballon stratosphérique ouvert d’environ 100 m de diamètre (le plus gros ballon ouvert lancé par le CNES), et une chaine de vol aussi haute que la tour Eiffel.

Le vol aura lieu durant l’une des deux inversions annuelles des vents stratosphériques, condition nécessaire pour espérer réaliser des observations pendant plus de 30 heures au plafond. Si Pilot a déjà été lancé une première fois depuis le Canada en septembre 2015, ce vol depuis l’hémisphère sud permettra d’observer cette fois des sources astrophysiques exceptionnelles comme les nuages de Magellan, galaxies satellites de la nôtre, ou les régions internes de la Voie lactée, inaccessibles depuis l’hémisphère nord.

Source : cnrs

7e édition d’HydroGaïa – Salon International de l’Eau à Montpellier

En complément d’une zone d’exposition regroupant plus d’une centaine d’acteurs et experts, cet événement professionnel repose sur un programme complet de conférences, d’ateliers thématiques et de rendez-vous business. L’objectif n°1 de ce Salon est d’apporter des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les acteurs de la filière eau.

Venir au salon HydroGaïa, c’est l’assurance de :

  • Booster votre business en France et à l’international
  • Créer des contacts utiles
  • Echanger autour des enjeux de la ressource Eau
  • Bénéficier de la présence et du savoir-faire des partenaires du salon, professionnels de leur secteur

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Un réacteur nucléaire au thorium, késako ?

La piste explorée est d’utiliser le thorium dans des réacteurs à sels fondus (RSF). Au lieu d’être solide comme dans les réacteurs français actuels, le combustible y est liquide. La matière fissile est mélangée à un sel fondu. Cette piste est explorée par le projet européen SAMOFAR qui regroupe une dizaine de laboratoire publics européens, dont le CNRS. Il développe le concept MSFR qui utilise un fluorure de lithium, associé à du thorium. La Chine, les Etats-Unis et le Canada soutiennent d’autres projets pour développer des réacteurs nucléaire à sels fondus (RSF). La France n’est néanmoins pas très impliquée. EDF et Areva cherchent avant tout à rentabiliser les infrastructures industrielles de la filière uranium. Le CEA mise surtout ses cartes sur un prototype de surgénérateur au sodium (Astrid).

Le thorium est un élément chimique qui serait quatre fois plus répandu que l’uranium (U) sur Terre. On le trouve presque toujours dans les gisements de minerais d’uranium, de terres rares ou dans des formations granitiques. Ses ressources sont plutôt bien réparties sur la planète.

Obtenir un combustible fissile avec du thorium

Les réacteurs nucléaires nécessitent un combustible pour fonctionner ! Celui-ci peut être fissile : il contient des atomes dont les noyaux se fractionnent sous l’action d’un neutron. Ou être fertile : frappé par un neutron, le noyau l’absorbe. Il donne alors un nouveau noyau qui est fissile. A l’état naturel, on trouve l’U-235 qui est fissile, l’U-238 et le thorium 232 qui sont fertiles.

Lorsqu’un noyau lourd se fissionne, il se brise en deux nouveaux éléments plus légers : les produits de fission (Cesium 135, Iodine 131, Strontium 90…). Mais lorsqu’un noyau absorbe un neutron, il se transforme en un nouvel élément plus lourd, désigné sous le nom d’« actinide mineur ».

Les principaux atomes fissiles utilisés dans la filière nucléaire sont l’U-233, l’U-235, le plutonium 239 et le plutonium 241. L’ensemble du parc nucléaire français actuel recoure à la technologie de réacteurs à eau pressurisée (REP). Elle utilise l’U-238 enrichi en U-235 comme combustible. Dans un RSF, les noyaux de thorium 232 bombardés par des neutrons se transforment d’abord en Protactinium 233, puis en U-233 fissile.

Quelles différences entre un REP et un RSF ?

Dans un REP, il y a deux circuits d’eau pour extraire la chaleur issue de la réaction nucléaire. Le circuit primaire va extraire la chaleur depuis le cœur du réacteur. Un échangeur de chaleur la transfère ensuite du circuit primaire à l’eau du circuit secondaire. La température du réacteur tourne autour des 300°C, sous une pression de 155 bars, pour maintenir l’eau du circuit primaire à l’état liquide. Dans un RSF, la température du coeur monte à 750°C, mais le sel fondu reste à la pression atmosphérique. Le même liquide circule dans le cœur du réacteur et dans le circuit primaire. Le sel combustible circule directement dans les échangeurs de chaleur pour transmettre la chaleur à l’eau du circuit secondaire.

Le RSF est un surgénérateur :  il génère plus d’U-233 qu’il n’en consomme. Une fois amorcé, il ne dépend pas d’autres réacteurs pour lui fournir la matière fissile. Mais puisqu’il n’existe pas à l’état naturel, il faut le fabriquer pour démarrer le réacteur. C’est l’étape la plus compliquée. Soit la totalité de l’U-233 nécessaire au démarrage est fabriquée dans un REP par irradiation de thorium. Soit une partie de cet U-233 est produite de la même façon et associée à un mix d’U-235 ou de plutonium et d’actinides mineurs extraits des REP. Dans ce dernier cas, du thorium est injecté progressivement pour former l’U-233 grâce aux neutrons libérés par les réactions nucléaires précédentes.

Le RSF aurait une puissance d’environ 1000 mégawatts électriques, contre 900 MW pour un REP et 1650 MW pour l’EPR. Précisons que l’U-233 est fortement irradiant. Son utilisation nécessiterait des blindages plus performants pour respecter les règles de radioprotection lors de certaines étapes de préparation, de transport, de manipulation des combustibles ou de retraitement du combustible usé.

Moins de déchets radioactifs

Dans tout réacteur, deux types de déchets sont produits : les produits de fission et les actinides mineurs. Ce sont les actinides mineurs qui posent le plus problème, à cause de leur grande durée de vie.

Dans les REP qui sont des réacteurs dits à neutrons lents, les actinides mineurs ne sont pas fissionnés. Ils sont vitrifiés avec les produits de fission dans des conteneurs en inox. Ils attendent d’être entreposés en couche géologique profonde, certainement à Cigéo. Les actinides mineurs principalement produits par cette technologie sont le Neptunium-237 (période de 2,15 millions d’années), l’Américium (période de 432 ans) et le Curium-244 (période de 18 ans).

Mais la fission des actinides mineurs est possible dans un réacteur à neutrons rapides. Ce qui est le cas des RSF. Dans un REP, les barres de combustible restent dans le coeur du réacteur environ 4 ans, avant d’être retirées.  Mais un RSF n’a pas besoin de pause pour recharger le combustible ; les produits de fission sont retirés en continu. Ce traitement permet aussi de réinjecter les actinides mineurs et extraire l’U-233 produit en excès. Les actinides sont donc réinjectés dans le coeur du réacteur jusqu’à ce qu’ils fissionnent. Un RSF pourrait donc « brûler » le plutonium militaire entassé, les actinides mineurs issus des REP et non vitrifiés.

Les produits de fission ne sont plus radiotoxiques au bout de 350 ans. Le projet européen MSFR permettrait ainsi une réduction de  80% du volume des déchets par rapport aux réacteurs actuels. Mais il n’y a pas de solution miracle ! Même avec le thorium, il resterait toujours un très faible pourcentage d’actinides mineurs à stocker, n’ayant pu être séparés des produits de fission. Le thorium produit par exemple le protactinium 231 dont la durée de demi-vie est de 33 000 ans.

Une sécurité accrue pour les RSF

Avec un réacteur au thorium, les catastrophes de Tchernobyl ou de Fukushima n’auraient pas eu lieu.  Le point d’ébulition des sels fondus est supérieur à 1800°C et ils ne peuvent donc pas se vaporiser dans l’atmosphère. Le RSF n’est pas sous pression : dans tous les cas, les produits radioactifs restent dans le sel fondu. Ils se solidifient quand la température passe sous les 600°C. Si du sel combustible s’échappait de la cuve, il se solidifierait donc et ne pourrait pas former de nuage radioactif. Les sels fondus sont stables, ils ne réagissent ni avec l’air, ni avec l’eau. Enfin, plus la température du coeur monte, plus le sel se dilate, et plus la réaction en chaîne s’affaiblit. Il n’y a donc pas d’emballement possible.

Les partisans du thorium précisent que cette technologie est assez flexible pour compenser l’intermittence de la production éolienne et solaire.  En jouant sur la température du réacteur, il est possible de contrôler la réaction en chaîne. Il pourrait ainsi doubler sa puissance en quelques minutes et la réduire tout aussi rapidement.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

L’Arctique est contaminée par les micro-plastiques !

On sait depuis quelque temps que les déchets plastiques s’accumulent dans les 5 gyres : Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud, océan Indien. Autour du globe, près de 270.000 tonnes de plastiques flottent dans les océans. On sait aussi que les mers semi-fermées, comme la Méditerranée, et les côtes sont polluées par des tonnes de micro-fragments de plastique. Cette étude dévoile que la pollution s’étend même jusqu’au pôle Nord, dans les zones les plus reculées.

« Les concentrations en plastique dans les eaux arctiques étaient faibles, comme nous nous y attendions, mais nous avons découvert un secteur au nord des mers du Groenland et de Barents [la partie nord de l’Atlantique Nord] présentant des teneurs relativement élevées », dévoile Andrès Cózar, professeur à l’Université espagnole de Cadix et directeur de l’étude. Dans cette zone, jusqu’à 63.000 fragments ont été mesurés par kilomètre carré. Cet écosystème reculé est menacé. Et si le plastique entrait dans la chaîne alimentaire ?

Les chercheurs estiment que cette zone contiendrait déjà entre 100 et 1.200 tonnes de plastiques flottants. L’estimation moyenne se situe à 400 tonnes, constituées de 300 milliards de fragments. 95% de ces fragments de plastique se concentrent dans la zone d’accumulation des mers du Groenland et de Barents. Mais rappelons-nous que si tant de plastiques flottent, cela signifie que les fonds arctiques doivent regorger encore davantage de plastiques.

Du plastique transporté d’Atlantique Nord vers l’Arctique

La taille des fragments et leur typologie suggère qu’ils sont issus de sources éloignées. Les modèles de circulation de surface et les données de terrain montrent que la branche polaire de la circulation dite « thermohaline » transfère des débris flottants de l’Atlantique Nord aux mers du Groenland et de Barents. Celles-ci formeraient un cul-de-sac favorable à l’accumulation des débris flottant.

Ces micro-fragments flottants ne sont donc pas majoritairement produits par la faible population locale. Une petite partie provient de l’augmentation de l’activité maritime dans cette zone. Mais la plupart est transportée par les courants océaniques à grande échelle. Elle est issue du gyre de l’Atlantique Nord, de la côte est des États-Unis, des côtes du nord-ouest de l’Europe et du Royaume-Uni. La zone d’accumulation située en Arctique se nourrit donc du plastique libéré à des latitudes plus basses.

Ces résultats découlent de l’exploitation des données issues de l’expédition Tara autour de l’Océan Arctique en 2013. La goélette Tara a réalisé des prélèvements de microplastiques sur 42 sites autour du bassin Arctique pendant cinq mois. Des filets Manta ont été tirés à 15 cm de profondeur pendant 20 minutes pour prélever les fragments supérieurs à 0,3 mm.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan : nucléaire, thorium et isolation

Aucune initiative fiscale sur le carbone

Là où M.Fillon ne s’est pas exprimé sur les sujets de la progression prévue de la Contribution Climat Energie vers 100€/t en 2030 ou de la taxation du diesel, Le Pen et NDA ont clairement exprimé leur désaccord à l’encontre de ces taxes permettant au gouvernement de financer ses actions en matière environnementale. Par ailleurs, aucune proposition des nationalistes ou de la droite ne remet en cause la niche fiscale dont bénéficient les compagnies aériennes et les énergies sales en matière de TVA et TICPE réduites, pour environ 10 milliards d’Euros par an.

Système énergétique : le nucléaire avant tout

Les FN s’engage à « développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables » mais ne donne pas d’objectif chiffré. NDA semble quant à lui plutôt opposé aux ENR en avançant le coût de leur développement pour les consommateurs comme rédhibitoire : cette posture est pourtant mise à mal aujourd’hui par les chiffres. En effet, les tarifs de soutien sont passés de parfois plus de 500€/Mwh en 2006 à 62,5€ et 82€ en solaire et éolien aujourd’hui, là où le nouvel EPR nucléaire coutera 116€/Mwh.

L’éolien souffre par contre d’une opposition déclarée par les souverainistes, NDA dénonçant la défiguration du paysage par la multiplication des éoliennes, et Le Pen s’engageant à leur opposer un moratoire. Pourtant, le développement d’un parc éolien demande aujourd’hui déjà plus de 4 études d’impact, une enquête publique, une consultation de la commission départementale de « la nature, des paysages et des sites », une consultation de l’autorité environnementale, ceci afin d’obtenir plus de trois autorisations administratives, qui peuvent faire l’objet de recours des riverains.

Le nucléaire bénéficie quant à lui du soutien des candidats nationalistes et de François Fillon.  Marine Le Pen veut moderniser la filière avec les EPR, refuser la fermeture de Fessenheim et prolonger l’exploitation des centrales existantes de 40 à 60 ans. Nicolas Dupont-Aignan va plus loin en proposant de développer des réacteurs fonctionnant au Thorium pour prendre ensuite le relai des centrales fonctionnant à l’uranium.  Les réacteurs au Thorium présentent effectivement l’avantage de ne pas pouvoir entrer en fusion comme ce fut le cas à Fukushima et les déchets qu’ils produisent ne seront radioactifs « que » pour quelques siècles (contre des centaines de milliers d’années avec l’uranium).

Pour rappel, le coût induit par le stockage des déchets radioactifs n’est pas pris en compte dans les estimations du coût du nucléaire, ni celui de la nécessaire protection militaire des sites face aux menaces terroristes.

En ce qui concerne les énergies fossiles, aucun des deux candidats nationalistes n’a affiché l’objectif de François Fillon de fermer les dernières centrales à charbon. Nicolas Dupont-Aignan s’est déclaré fermement opposé au gaz de schiste, là où François Fillon est plutôt ambigu. Marine Le Pen propose d’en interdire l’exploitation « tant que des conditions satisfaisantes en matière d’environnement, de sécurité et de santé ne seront pas réunies », ce qui laisse une porte entrouverte.

Des engagements pour la rénovation énergétique des bâtiments

Le FN s’engage à faire de l’isolation une priorité budgétaire du quinquennat. Comme l’a constaté L’UFC–que choisir, les aides actuellement accordées pour la rénovation thermique des bâtiments n’ont pas toujours orienté les consommateurs vers les travaux les plus efficaces comme l’isolation (avec seulement 34% des dépenses), la proposition apparaît donc particulièrement pertinente.

Cela dit, Les frontistes ne détaillent pas par quels moyens ils comptent tenir cet objectif. Nicolas Dupont-Aignan promet lui aussi de vastes plans d’équipement d’isolation, mais il annonce aussi d’autres mesures : création d’un livret « dispositifs d’économies d’énergie » selon le même principe que le plan d’épargne logement, développement du solaire thermique et des Pompes à Chaleur, des technologies particulièrement efficaces pour remplacer le gaz en matière de chauffage et d’eau chaude.

Les candidats souverainistes font preuve de pertinence sur la rénovation énergétique mais sans plan d’investissement ou engagement chiffré, il n’est pas possible de déterminer s’ils augmenteront – comme Emmanuel Macron ou Jean Luc Mélenchon – les efforts considérables déjà déployés par le gouvernement sortant.

Les propositions en matière de mobilité électrique

Nicolas Dupont-Aignan vise le remplacement des 10 millions de véhicules les plus énergivores en 10 ans en améliorant le dispositif de bonus-malus existant. Il promet un investissement d’un milliard par an quand cette dépense de l’état était de 225 million en 2015 et vise un objectif d’une borne de recharge électrique installée dans chacune des 11000 stations-service d’ici la fin du quinquennat. Le candidat de Debout-La-République propose une accélération du développement des véhicules électriques dans la droite ligne du gouvernement d’Hollande, qui avait soutenu le déploiement d’environ 16 000 points de recharge entre 2012 et 2017. Avec aujourd’hui une autonomie dépassant souvent les 250km, des temps de recharge de 30 minutes et le plein pour 2-3€, ce soutien de l’état a pour objectif d’aider les Français à « moins hésiter » sur le passage à l’électrique.

Marine Le Pen n’a pas pris d’engagements sur la mobilité électrique mais n’a pas annoncé de remise en cause des dispositifs d’aide déjà existants. Elle n’accélèrera donc pas l’effort actuel alors que les véhicules électriques représentent toujours moins de 1% des ventes et que les importations de pétrole sont toujours aussi importantes. Le FN déclare néanmoins vouloir soutenir le développement de l’hydrogène afin de « réduire notre dépendance au pétrole ».

Problème, pour des raisons de coûts, aujourd’hui 95% de l’hydrogène est produit à partir d’énergie sales (pétrole, charbon, gaz), son développement aurait donc tendance à maintenir la dépendance aux fossiles. Par ailleurs, lorsqu’il est produit avec une électricité décarbonée, il faut ensuite le comprimer, le transporter, l’injecter dans le réservoir des voitures, puis qu’il se retransforme via la pile à hydrogène en électricité, pour enfin entrainer le moteur.

Chacune de ces étapes voit des pertes alors que pour une voiture à batterie, l’électricité alimente directement celle-ci, qui la regénère ensuite directement pour le moteur. De la production de l’électricité à son utilisation pour actionner le moteur, une voiture à batterie sera donc toujours plus efficace énergétiquement qu’une équivalente à hydrogène, avec environ 60% d’efficacité contre 25% pour l’hydrogène.

Sur l’agro-ecologie

Les pratiques respectueuses de l’environnement en agriculture ont pour effet d’augmenter la concentration en matière organique des sols et la quantité de carbone qu’ils stockent par la même occasion. Les candidats de la droite proposent plusieurs mesures pour les agriculteurs, mais aucun n’affiche un soutien direct à l’agriculture biologique ou agro-écologique. A l’inverse, ils promettent tous deux de mettre fin à une accumulation de normes, notamment environnementales. Seul Nicolas Dupont-Aignan propose par ailleurs d’encourager une agriculture raisonnable et de rémunérer les agriculteurs pour leurs services écosystémiques comme l’entretien de haies, mais contrairement à Emmanuel Macron, Benoit Hamon ou Jean-Luc Mélenchon, le candidat n’annonce pas de budget concret sur cette proposition.

La question européenne

Les candidats souverainistes basent en grande partie leur programme sur une sortie de l’Union Européenne. Cette position de repli national n’est pas une réponse adaptée au réchauffement climatique, qui est international et demande une action globale, au moins au niveau européen. Ce problème se pose également sur les autres enjeux environnementaux, comme la préservation de la biodiversité. La France n’étant pas la seule responsable de ces problèmes globaux, seule une action internationale peut apporter une réponse pertinente.

En conclusion, les candidats souverainistes sont les seuls à donner la priorité au nucléaire par rapport aux renouvelables avec François Fillon, mais ils freinent en plus sur les dispositifs de soutien à l’éolien. Ils font preuve de pertinence sur le chantier de la rénovation énergétique des bâtiments, mais sans prendre d’engagement fort. Le front national est muet sur la transition vers la mobilité électrique, préférant soutenir la solution – moins efficace énergétiquement parlant – de l’hydrogène. Debout-La-France annonce au contraire un objectif chiffré ambitieux, dépassant les promesses d’En Marche sur le sujet. Globalement, aucun des deux candidats ne semble prendre sérieusement en compte la transition énergétique. Bien que le programme de Nicolas Dupont-Aignan fait preuve d’une plus forte détermination que celui de Marine Le Pen, une sortie de l’UE et le repli national vont à l’encontre de toute réelle volonté de combattre le réchauffement climatique, qui demande une action internationale.

Par Gabriel Brezet

Gabriel Brézet est ingénieur de formation. Il a suivi un double cursus avec un mastère spécialisé en économie de l’énergie. Il travaille aujourd’hui dans le secteur des énergies renouvelables.

François Fillon mise sur le nucléaire

M.Fillon se félicite de la COP21 mais regrette qu’elle ne s’est « pas encore traduite par des plans d’action contraignant » et lui assène une critique cinglante : « on ne peut pas se contenter d’un discours ou d’intention généreuse ». Pourtant, la lecture de son programme énergétique laisse apparaître des doutes sur l’ambition réelle du candidat Fillon sur l’énergie et le climat.

Une politique fiscale sans ambition sur le carbone

Avec un prix actuel de 7 à 10€/tCo2 sur les marchés du carbone européen, un objectif de 30€ semble téméraire. Mais le candidat reprend ici la recommandation basse d’une étude de RTE (Réseau Transport d’électricité), sans intention de viser à plus long terme 50 ou 100€ comme elle le recommande pourtant vivement.  De plus, le marché de carbone européen ETS (European Trading Scheme) est déjà entré dans sa 3e phase de réforme avec l’objectif clair de relever le prix du carbone, tandis que le dernier gouvernement a entériné la progression de la Contribution Climat Energie (CCE), qui passera de 22€/tCo2 à 56€ et 100€/tCo2 en 2020 et 2030. Le programme de M Fillon n’est donc ici que l’expression de son accord vis-à-vis d’un processus déjà engagé.

Solaire au sol et éolien terrestre : moins chers que le nucléaire

François Fillon est convaincu que la lutte contre le réchauffement climatique ne peut se faire sans le nucléaire, qui est selon lui une énergie moins chère que celles dites renouvelables.

Il propose ainsi de prolonger la durée d’exploitation des 58 réacteurs nucléaires tout en reculant sur les subventions aux énergies renouvelables (ENR), qui pèseraient trop lourd sur la facture d’électricité des Français. Le candidat justifie cette position en comparant les 55 Milliards (Mds) d’euros que coutera le programme de prolongation de vie des centrales (d’après EDF) aux 73 Mds de la CSPE (une taxe qui finance les ENR) prévus entre 2014 et 2025. Monsieur Fillon oublie de préciser que la cour des comptes a chiffré à 100 Mds ce programme de prolongation ou qu’environ 64% de la Contribution au Service Public de l’Electricité était consacré aux ENR en 2015, une proportion qui représenterait moins de 55 Milliards d’euros, appliquée aux 73 Mds de CSPE pour les ENR.

Le raisonnement qui conduit le candidat Fillon à ces propositions est discutable. Plutôt que de comparer des prévisions de taxes à l’évaluation d’un programme d’investissement, il apparaît plus pertinent d’évaluer le coût d’un MWh d’électricité produit par différentes technologies.

Le groupe de conseil financier LAZARD, connu pour son sérieux, a publié son analyse du cout du MWh d’électricité le 15 décembre 2016;

  • Le solaire au sol est à 55 $/MWh (49$/MWh à 61 $/Mwh)
  • L’éolien terrestre est à 47 $/MWh (32 – 62 $/Mwh)
  • Le nucléaire est à 116 $/MWh (97 – 136 $/Mwh)
  • Les centrales à gaz sont à 84€/MWh (68 – 101 $/Mwh)
  • Les centrales à gaz à cycle combiné sont à 63$/MWh (48 – 78 $/Mwh)
  • Les centrales à charbon sont à 101 $/MWh (60 – 143 $/MWh)
  • Les centrales à fioul sont à 246$/MWh (212 – 281 $/Mwh)

L’intermittence des ENR entraine un coût de stockage. La France dispose déjà d’importants moyens de stocker l’électricité, mais le cabinet Lazard a aussi chiffré le coût des systèmes ENR avec stockage :

  • Le solaire avec stockage est à 92$/MWh
  • L’éolien avec stockage est à 118 $/MWh 

Ces travaux montrent que le solaire au sol et l’éolien terrestre peuvent – aujourd’hui –  fournir une électricité des plus compétitives. Cette nouvelle donne commence à peine à être reprise dans la presse, comme le montre un article du figaro « le nouveau solaire deux fois moins cher que l’EPR ».  Les résultats des derniers appels d’offre dans le monde illustrent aussi ce constat. Au Mexique par exemple, un appel d’offre ouvert à tous types d’énergie avec comme seul critère de sélection le coût, a attribué 95% des 5 776 MW à l’éolien terrestre et au photovoltaïque au sol. En France, les lauréats en solaire au sol ont obtenu des tarifs d’achat moyen de 62,5€/MWh et le dernier tarif d’achat dont pouvait bénéficier l’éolien en France était de 82€/MWh pendant 10 ans suivis de 28 à 82€/MWh pendant 5 ans.

En comparaison, l’Angleterre s’est engagée à acheter l’électricité du réacteur nucléaire EPR d’EDF à 116€/MWh pendant 35 ans. Concernant l’EPR de Flamanville, le coût du MWh est difficilement évaluable avant la fin des travaux, mais certaines estimations l’ont chiffré à 92€/MWh lorsque le chantier était de 8,5 Mds d’euros, alors qu’il est désormais de 10,5 Mds d’euros. 

D’après la cours des comptes, le coût du MWh des centrales plus anciennes que l’EPR est quant à lui passé de 49,6€/Mwh en 2010 à 59,8€/MWh en 2013 suite aux investissements dus aux normes de sécurité post-Fukushima et à la maintenance des centrales . Ce coût continuera donc encore d’augmenter avec le programme de prolongation d’exploitation des centrales évalué à 100 milliard d’ici 2030, alors qu’il dépasse déjà les niveaux indiqués par Lazard en solaire au sol.

Monsieur Fillon estime que « notre politique énergétique doit se fonder de manière raisonnée sur des critères objectifs ». Il est vrai que le critère économique ne doit pas être le seul, concernant la sureté par exemple, les ENR ne présentent aucun risque d’accident majeur nécessitant de déplacer des milliers de personnes. Un tel évènement dans le nucléaire français pourrait couter entre 120 et 450 Milliards d’euros d’après la cour des comptes.

Des propositions contradictoires sur les énergies renouvelables

François Fillon propose de viser un objectif de 0% d’électricité fossile le plus rapidement possible, de supprimer la CSPE ainsi que les tarifs d’obligation d’achat pour les nouvelles installations ENR, de privilégier les appels d’offres pour les grosses unités et d’autoriser l’autoconsommation.

Toutes ces propositions sont déjà en place.  La fermeture des centrales à charbon est prévue pour 2023 dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Le mécanisme d’obligation d’achat a été supprimé en 2016 pour la majorité des ENR (notamment Solaire au sol et Eolien terrestre), des appels d’offres sont prévus jusqu’en 2019 et l’autoconsommation est déjà autorisée.

Les seules nouveautés que propose le candidat sont de supprimer la CSPE en reportant le financement des ENR sur la CCE, et de remplacer les tarifs d’obligation d’achat restants par un crédit d’impôt. Cette dernière mesure, beaucoup moins incitative qu’un tarif d’achat, menace le secteur du PV en toiture, tandis que le candidat prône paradoxalement l’autoconsommation.

Certes, le PV en toiture est plus coûteux que le solaire au sol : le tarif d’obligation d’achat fin 2016 est de 123€/Mwh contre 62,5€/Mwh en solaire au sol. Mais cette performance approche celle du nucléaire de type EPR et cette technologie a fait des progrès considérables. Il y a 5 ans, le tarif était encore de plus de 400€/Mwh !

Un manque d’ambition pour réduire les émissions de CO2 françaises

En France, les émissions de carbone proviennent principalement du transport, puis de l’habitat et enfin de l’agriculture. Le candidat républicain dit viser une « ambitieuse stratégie de transfert d’usage du pétrole et du charbon vers des énergies décarbonées », mais concrètement, ses propositions sont au nombre de neuf en ce qui concerne l’électricité, qui est déjà à 90% décarbonée, contre quatre pour l’habitat et quatre autres pour la mobilité électrique. L’agriculture BIO et l’agroécologie, dont les sols sont de véritables puits de carbone, sont totalement absentes de son programme « environnement et transition énergétique ».

Au niveau de l’habitat, les propositions de M.Fillon consistent à prolonger le dispositif de crédit d’impôt déjà existant pour les travaux de rénovation, à instaurer une franchise de TVA pour les artisans, à aligner les conditions du prêt à taux zéro des bâtiments anciens sur celles des bâtiments neufs  et à  faire progresser le niveau de qualification des artisans de la construction. Le crédit d’impôt pour la transition énergétique comme le prêt à taux 0 sont des processus dont la lourdeur administrative est décourageante et sont surtout réservés aux classes aisées. François Fillon ne propose pas ici de mesure simplificatrice pour recourir à ces aides, ni de moyen de les orienter vers l’isolation, qui est l’intervention la plus efficace en terme d’économies d’énergie.  De plus, aucun grand programme de rénovation des bâtiments n’est proposé, notamment sur le parc de bâtiment publics. Or, la franchise de TVA et la formation des artisans de la construction sont surtout avantageuses si un marché existe pour leur activité. Il est peu probable que les propositions du candidat accélèreront significativement l’effort de l’Etat dans ce domaine.

Concernant le transport, François Fillon propose d’engager la mise en concurrence de la SNCF, de moderniser et remettre à niveau le réseau ferroviaire,  de confier aux régions le rôle d’autorités organisatrices pour lancer des appels d’offres, de donner aux régions toutes les compétences sur leur territoire pour la meilleure organisation du transport et d’inciter au développement des véhicules à énergie propre.

Le secteur particulièrement émetteur de l’aviation n’est pas une seule fois mentionné. L’ouverture du marché du transport ferroviaire à la concurrence est actée par une directive européenne, l’organisation du transport régional est déjà grandement géré par les régions et il n’est pas précisé si les subventions aux véhicules électriques seront augmentées ou non. Le candidat LR exprime la volonté de recourir à la commande publique pour privilégier l’électrique et de jouer un rôle majeur dans la mise en place des infrastructures de recharges rapides, mais dans quelle mesure cette intention va-t-elle se concrétiser ? On ne sait pas, puisque qu’aucun de ces objectifs n’est chiffré.

Le gouvernement Fillon s’engage-t-il à convertir progressivement à l’électrique la flotte de véhicules publics? Trouvera-t-on d’ici 2020-2025 un équipement complet en infrastructure de recharge le long de plusieurs autoroutes? Verra-t-on de grands projets soutenus par l’état de nouvelles lignes de TGV pouvant porter concurrence à l’avion ou aux camions? Ce genre de proposition est absent du programme des républicains.

Aujourd’hui encore, la balance commerciale extérieure française est pénalisée par l’importation de pétrole et la pollution qu’il génère est de plus en plus sérieuse. D’après Airparif, 95% des Franciliens sont potentiellement concernés par les particules fines. L’impact en termes de réduction d’espérance de vie est chiffré à entre 4 mois et 2 ans selon différentes études et des centaines d’hospitalisations couteuses pourraient être évitées. Par exemple, plus de 2000 enfants se sont rendus aux urgences pour pathologies respiratoires entre le 30 novembre et le 7 décembre 2016, contre 1516 pour la même période, en 2015.

En conclusion, on remarquera que la transition énergétique version Fillon reste floue. Peu de propositions chiffrées, un choix du nucléaire assumé et des mesures en faveur des énergies renouvelables dont l’impact sur ces nouvelles filières reste insondable. Les propositions pour l’habitat et le transport, elles aussi, semblent cosmétiques au regard des enjeux actuels de la décarbonisation de ces secteurs.

Par Gabriel Brézet

Gabriel Brézet est ingénieur de formation. Il a suivi un double cursus avec un mastère spécialisé en économie de l’énergie. Il travaille aujourd’hui dans le secteur des énergies renouvelables.

Energie : les ambitions de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon

Une politique fiscale ambitieuse sur le carbone

Les déclarations des deux candidats indiquent qu’ils sont favorables à la fiscalité carbone (ici pour Hamon, là pour Mélenchon)La progression de la Contribution Climat Energie vers 100€/Tco2 en 2030 ne devrait donc pas être remise en cause par la gauche, à l’instar de tous les autres candidats sauf de Marine Le Pen et de Nicolas Dupont-Aignan.Ils s’engagent également à supprimer l’avantage fiscal du diesel, comme Emmanuel Macron, mais vont plus loin en fixant un objectif clair : sortir du diesel.

La gauche est la seule à déclarer s’opposer aux niches fiscales environnementales. Le traitement favorable en termes de TICPE et TVA, dont bénéficie l’aviation et les énergies sales pour plus de 10,8 Mds d’€ par an, pourrait disparaitre avec les Socialistes ou la France Insoumise. Benoit Hamon propose d’ailleurs de moduler la TVA en fonction de l’empreinte environnementale du produit.

Système énergétique

Les deux candidats se sont engagés, comme tous les autres, à interdire l’exploitation du gaz de schiste, à l’exception de François Fillon qui ne s’est pas exprimé sur le sujet. Ils sont par contre les seuls à proposer une sortie du nucléaire. Benoit Hamon veut l’effectuer en 25 ans pour 2042, tandis que Jean-Luc Mélenchon s’engage à ne pas prolonger l’exploitation des centrales au-delà de 40 ans, ce qui revient à 2042 pour le dernier réacteur. Hamon vise par contre un objectif de 50% de nucléaire en 2025 qui implique de fermer plusieurs réacteurs avant leurs 40 ans. La France insoumise veut aussi abandonner le projet d’EPR de Flamanville tandis que le PS ne s’est pas exprimé sur le sujet.

Les candidats s’accordent également sur un objectif de 100% d’ENR en 2050. La question de la faisabilité technique d’un tel objectif se pose, mais elle apparait comme un défi que les technologies actuelles, sinon futures, peuvent résoudre. Un consortium de recherche européen a par exemple récemment annoncé une percée dans les matériaux supraconducteurs qui pourrait « révolutionner les renouvelables », permettant de doubler la puissance d’une éolienne. Des études comme celle de l’ADEME, de Negawatt ou de l’université de Standford ont montré qu’un mix 100% ENR est théoriquement réalisable et de nombreuses technologies innovantes permettent de gérer l’intermittence des ENR.  Des solutions de stockage sont par exemple déjà disponibles (station de pompage, batteries) et de nouvelles émergent, comme le stockage écologique en mer porté par la start-up française « MGH-energy ».  Les outils de prévisions de production d’énergie solaire et éolienne sont fiables, tout comme les solutions d’effacement de consommation électrique

Au-delà des difficultés techniques, l’enjeu de ce type de proposition se situe donc plutôt sur son financement, et c’est là que les candidats se distinguent. Benoit Hamon prévoit 3,5Mds/an pour l’ensemble de son programme de transition environnementale tandis que Jean Luc Mélenchon veut consacrer 25 milliards exclusivement aux ENR, soit 5 Mds/an. Le parti socialiste propose donc d’atteindre le même objectif que la France insoumise avec beaucoup moins de moyens. A titre de comparaison, Emmanuel Macron prévoit 15 Mds d’investissement publiques dans la transition environnementale, soit 3 Mds/an, la fermeture de Fessenheim à ses 40 ans et souhaite attendre l’avis de l’ASN pour décider de la prolongation des centrales. La droite dans son ensemble souhaite quant à elle soutenir le nucléaire et ne vise en aucune façon sa réduction.

L’Institut Montaigne a évalué à 217 milliards le coût de sortie du nucléaire d’Hamon, dont 10 Mds/an sur le quinquennat. On y trouve 179 milliards pour le développement des ENR (montant financé par les charges de CSPE, une taxe payée par le consommateur d’électricité) et 25 milliards d’indemnités à EDF pour la sortie anticipée de l’atome. Néanmoins, l’institut a surestimé le montant car il a considéré une sortie en 18 ans au lieu des 25 proposés par Hamon. Il a aussi compté les charges de CSPE liées aux parcs ENR déjà existants, qui seront payées indépendamment de toute stratégie de sortie du nucléaire. Cela pourrait représenter une surestimation d’au moins 40 Mds, sans oublier que la prolongation d’exploitation des centrales est estimée à 100 Mds d’ici 2030 par la cour des comptes. Un calcul plus optimiste donnerait donc 77 milliards sur 25 ans soit 3 Mds de dépense supplémentaire par an.

L’étude de l’Institut Montaigne montre surtout que l’on peut réduire la dépense en choisissant une sortie plus souple de l’atome. Cela permettrait de mieux profiter des futures réductions de coûts dans les ENR et de diminuer les indemnités dues à EDF.

Lors du prochain quinquennat, 19 des 58 réacteurs auront 40 ans. Cela signifie que la gauche propose de remplacer en 5 ans environ 20 % de l’électricité par les ENR, qui n’en représentent aujourd’hui que 17,5% : une tâche ambitieuse. En s’engageant auprès des électeurs à ne prolonger l’exploitation d’aucune centrale, les candidats se coupent d’une importante marge de manœuvre et de négociation.  En effet, accepter des prolongations de quelques années sur un petit nombre de réacteurs n’empêche en théorie ni de sortir du nucléaire d’ici 2042 ni d’atteindre 100% d’ENR en 2050. 

La rénovation énergétique des bâtiments

Hamon prévoit un plan d’efficacité et de sobriété énergétique portant entre autres sur l’isolation et un budget de 100 milliards sur 5 ans dans la rénovation urbaine et thermique. Le candidat n’a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait la mise en œuvre de ce chantier. Lors d’une conférence organisée le 17 mars, le parti socialiste a indiqué que la transition environnementale représentera 3,5  Milliards de nouvelles dépenses par an et les investissements dans les infrastructures et le logement 5,3 Milliards. Cela ne semble pas correspondre au plan de 100 milliards sur 5 ans inscrit dans son programme.

La France Insoumise prévoit un plan d’investissement de 4 Mds/an dans l’isolation thermique des bâtiments. Le parti compte augmenter notablement les moyens de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) en lui confiant la coordination de ce plan d’isolation et souhaite la mise en place de « guichets uniques » qui accompagneront de manière complète les ménages dans leurs travaux.

Le bilan de la rénovation énergétique sous le quinquennat Hollande est nuancé. En 2014, près de 400 000 rénovations ont été efficaces sur un objectif de 500 0000 mais sur les 3,5 millions de travaux de rénovations, 3,1 peuvent être qualifiés de faibles ou moyens. L’isolation des murs est l’un des postes qui fut des moins fréquents malgré son efficacité. Parallèlement, le programme « Habiter Mieux » de   l’ANAH a concerné 70% de ménages précaires et a réalisé un gain d’énergie d’en moyenne 40%. Ces résultats excellents en font une référence reconnue, avec une offre d’accompagnement complète en guichet unique.

La gauche fait donc preuve de pertinence en se concentrant sur l’isolation. Le FN le propose aussi, mais contrairement à ce dernier la France insoumise propose des mesures concrètes et chiffrées tirées des enseignements passés.

Les propositions en matière de mobilité électrique

Les candidats de la gauche préfèrent tous deux se concentrer sur les alternatives à la voiture individuelle (ferroviaire, transport en commun) plutôt que sur la voiture électrique. Benoit Hamon mentionne un effort de déploiement de bornes de recharges et de recherche dans l’autonomie des batteries, son plan d’efficacité énergétique évoque les véhicules propres, mais le candidat dit vouloir donner la priorité au ferroviaire. Ces ambitions sont positives mais ne sont pas accompagnées d’objectifs concrets ou de plan d’investissement chiffré. La France insoumise prévoit 1 milliard d’investissement par an dans le ferroutage avec comme objectif que tous les camions traversant la France entre la frontière belge et la frontière espagnole passent sur des trains. Les insoumis veulent aussi développer plus intensément le maillage ferroviaire, bloquer son ouverture à la concurrence, nationaliser les autoroutes et revenir sur la loi Macron qui a développé des liaisons par autocars privés.

Le plan de ferroutage de Mélenchon aurait un impact très positif sur la réduction des émissions de CO2 par les poids lourds, mais un budget d’un milliard par an est peut-être trop court si la France Insoumise compte également développer le réseau national. D’après la SNCF 4,9 Mds€ ont été investis dans la modernisation du réseau en 2015. Autre exemple, la future ligne Poitiers-Limoge est chiffrée par la SNCF à 1,62 milliards pour 112km de nouveaux rails.

Le parti veut remettre en cause l’utilisation de la voiture individuelle tout en se montrant hostile à l’égard de la concurrence dans les transports publics. Pourtant, en baissant les coûts la concurrence permet d’attirer plus de voyageurs et de réduire l’utilisation de la voiture. De même, le bilan concernant les autocars privés n’est pas mauvais : 1 350 emplois ont été créés, et sur 5,2 millions de passagers en 2015, 17 % n’auraient pas voyagé sans ce mode de transport, 19 % auraient utilisé la voiture et 2% l’avion, le reste se partageant entre train et covoiturage. Cela correspond à 1 million de trajets en voiture économisés et 100 000 passagers en avion soit 200 airbus A380 restés au sol.

26 millions de véhicules particuliers et utilitaires sont actuellement en circulation, la France insoumise laisse ce problème presque entier en ne centrant aucune proposition sur la voiture électrique. Le parti a cela dit indiqué vouloir mettre en place une politique nationale en faveur du vélo et du vélo à assistance électrique et n’a pas déclaré vouloir revenir sur les actuels dispositifs d’incitations à l’achat de véhicule électrique mis en place par le PS

Sur l’agro-ecologie

Benoit Hamon veut instaurer un minimum de 50 % de repas Bio ou issus des circuits courts dans la restauration collective, une proposition partagée avec Emmanuel Macron, mais il propose aussi de réduire la TVA sur ces produits. Le candidat partage également avec En Marche une volonté de s’opposer aux perturbateurs endocriniens.

Jean-Luc Mélenchon présente quant à lui un plan de transition écologique de l’agriculture qui vise à fortement restreindre l’utilisation des pesticides et des engrais. Il partage également l’idée de soutenir la restauration collective pour qu’elle distribue plus de produits biologiques locaux. Ce plan implique de s’extraire de la logique de libre-échange européenne en agriculture et de ré-instaurer un protectionnisme pour garantir un revenu aux agriculteurs.

Appui européen

L’approche de la question européenne est un point différenciant les deux candidats de la Gauche. Hamon souhaite faire une Europe de l’énergie, visant à adopter un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros pour la sobriété, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

La France Insoumise souhaite proposer une renégociation radicale de plusieurs traités européens. En cas d’accord partiel, le résultat sera soumis à un referendum donnant le choix entre une sortie de la France ou son maintien au sein de l’UE. L’échec des négociations mènera par contre à la sortie, sans consultation par referendum.

Les insoumis souhaitent entre autres la fin du libre-échange, la fin de l’indépendance de la Banque Centrale Européenne, une annulation partielles des dettes souveraines, la fin de la libéralisation de plusieurs secteurs au sein de l’union européenne et l’abandon du marché carbone. L’ambition de ces demandes laisse croire qu’aucun accord ne sera obtenu et qu’une sortie de l’Union Européenne rime avec la France Melenchonienne.

Simultanément, les insoumis veulent organiser le passage de la France à une 6e république, en proposant un référendum pour engager la convocation d’une assemblée constituante citoyenne. En cas de résultat positif, le parti lui soumettra ses propositions afin d’aboutir à un projet de nouvelle constitution. Ce projet sera alors soumis à référendum. Cette réorganisation de la France doublée d’une probable sortie de l’Europe, conditionnées par plusieurs référendums, génère de l’incertitude.

Les deux candidats de la Gauche présentent des politiques énergétiques très similaires. Les objectifs qu’ils proposent d’atteindre dans ce seul domaine sont particulièrement ambitieux et donc difficiles à tenir. Hamon donne moins de propositions concrètes que son rival mais affiche l’ambition d’entrainer l’Europe dans son action, tandis que Jean-Luc Mélenchon adopte une position qui mènera probablement à la sortie de l’UE. Les problèmes environnementaux étant mondiaux, il semble contreproductif de vouloir faire de la France un élève modèle en matière de transition si elle l’effectue seule, comme l’illustre l’abandon du marché carbone.

Par Gabriel Brezet

Gabriel Brézet est ingénieur de formation. Il a suivi un double cursus avec un mastère spécialisé en économie de l’énergie. Il travaille aujourd’hui dans le secteur des énergies renouvelables.

Energie : les plans d’investissement d’Emmanuel Macron

Une politique fiscale peu ambitieuse sur le carbone

Le candidat d’En Marche affiche sa volonté d’augmenter le coût du carbone par une taxe atteignant 100€/tCO2 d’ici 2030 et par la réforme du marché de carbone en Europe. Comme monsieur Fillon, Emmanuel Macron propose ici des processus déjà engagés par la loi de transition énergétique et les réformes prévues du marché ECTS. Là où M.Fillon ne s’est pas exprimé sur le sujet de l’augmentation de la Contribution Climat Energie, En Marche confirme son objectif et s’engage à supprimer l’avantage fiscal du diesel par rapport à l’essence, sans pour autant évoquer une sortie du diesel.

Le candidat manque – comme François Fillon – l’occasion de faire preuve de fermeté face à la stratégie d’évasion climatique des compagnies aériennes. En effet, celles-ci sont parvenues à faire exempter leurs vols internationaux du marché du carbone européen, tout en faisant miroiter un mécanisme de compensation au coût très faible – à l’horizon 2035. De plus, les avantages fiscaux pour les carburants comme le kérosène se sont élevés à 10,8 Mds en 2015 et les billets d’avion bénéficient d’une TVA réduite à 10% et d’exonérations diverses.

Le contexte actuel de prix bas du pétrole serait pourtant favorable à la remise en cause de ce traitement de faveur. A l’inverse, EM propose de l’accroitre, en augmentant à 200 000 le nombre de billets aidés pour l’outre-mer.

Système énergétique : une vision volontariste mais nuancée

Les marcheurs proposent de doubler la capacité en éolien et solaire d’ici 2022 par la mise en place d’un calendrier d’appel d’offres après l’élection. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) mise en place par le PS vise une augmentation de 70% de la capacité en énergie renouvelable (ENR) entre 2014 et 2023. La proposition d’EM va donc plus loin en visant une augmentation de 100% sur un laps de temps plus court. En Marche donne aussi des moyens cohérents pour y parvenir, en proposant de simplifier les procédures de déploiements des ENR et de focaliser la recherche sur le stockage et sur les réseaux intelligents. Ces mesures faciliteront le développement des ENR tout en en réduisant les coûts.

EM partage avec François Fillon l’objectif de fermer les centrales à charbon restantes d’ici 5 ans, ce qui était déjà inclus dans la PPE. Les marcheurs promettent en plus d’interdire le gaz de schiste et de ne délivrer aucun nouveau permis d’exploration d’hydrocarbures. M.Fillon ne s’est pas exprimé sur le sujet, mais sa politique libérale et sa remise en cause du principe de précaution ne garantissent pas qu’il partage ces objectifs.

La position d’Emmanuel Macron sur le nucléaire est à l’image de son mouvement politique : nuancée pour ses partisans, indécise et floue pour les autres. Le candidat reprend les propositions du président sortant : 50% d’énergie nucléaire en 2025, fermeture de Fessenheim lors de la mise en service de l’EPR, attente de l’avis de l’autorité de sureté nucléaire quant à la prolongation d’exploitation des centrales existantes de 40 à 60 ans.

M. Macron se garde d’annoncer un objectif à long terme de 100% d’électricité ENR. La faisabilité technique d’une telle ambition est pourtant appuyée par plusieurs études théoriques (ici, ici et ), et certaines ENR sont désormais moins chères que le futur réacteur EPR. Le solaire au sol flirtant même avec les coûts du nucléaire historique en cas de prolongation de son exploitation.

Dans ce contexte, et sachant qu’il faudra fermer entre 10 et 20 réacteurs (sur 58) pour réduire à 50% la part de l’atome, En Marche devrait donc s’être engagé à ne pas prolonger l’exploitation d’un minimum de centrales en plus de Fessenheim, ce qui n’est pas le cas.

Des engagements pour la rénovation énergétique des bâtiments

« En Marche » projette deux plans de rénovation de 4 Mds chacun : le premier portant sur les bâtiments publics et le second visant les logements des propriétaires les plus modestes. EM propose aussi un budget de 1 Md transformant le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE) en prime immédiatement perceptible au moment des travaux. Enfin, des audits gratuits seront proposés aux ménages les plus pauvres ainsi qu’une aide aux diagnostics énergétiques pour les PME françaisesIl convient  de comparer ces propositions aux dispositifs d’aide à la rénovation déjà existants (CITE, Eco Prêt Taux 0, TVA réduite sur les travaux) pour évaluer ces propositions.

Le projet de loi de finance de 2016 montre que de 2014 à 2016, la dépense publique dans la rénovation énergétique a représenté 3,5 Mds d’euros par an en moyenne (à travers le CITE et la TVA réduite), soit 17,5 Mds d’euros en 5 ans. En Marche ne remettant pas en cause ces dispositifs, un investissement de 8 Mds correspond donc à une augmentation de 45% de l’effort de l’Etat en la matière.

Les marcheurs pourraient bien entendu proposer plus et surtout plus efficace. L’UFC–que choisir a montré que le CITE n’avait pas orienté les consommateurs vers les travaux les plus efficaces, avec seulement 34% des dépenses concentrées sur l’isolation. Le FN  propose par exemple d’en faire une priorité budgétaire, mais cette proposition est faite sans engagements concrets de programme d’investissement, tout comme chez Les Républicains.

Les propositions en matière de mobilité électrique

Emmanuel Macron vise un objectif de 0 véhicule thermique vendu en 2040, à travers les normes anti-pollution européennes. Une concertation avec les industriels étant prévue pour les aider à diversifier leur offre. EM propose une prime exceptionnelle de 1000€ qui permettra à ceux dont les véhicules datent d’avant 2 001, d’acheter des voitures moins polluantes, neuves ou d’occasion. 3 Mds seront consacrés à cette mesure, tout en injectant 250 millions d’euros pour la création d’un réseau de bornes électriques de recharge rapide.

Afin d’évaluer ces engagements, il est nécessaire de les comparer aux incitations et investissement existants. Actuellement, les particuliers ont accès à un système de bonus de 6 000€ pour l’achat d’une voiture électrique (1000€ pour les deux roues), tandis qu’un malus allant jusqu’à 10 000 € s’applique sur les véhicules polluants. S’ajoute à ce dispositif une prime pour le remplacement d’un vieux véhicule Diesel qui porte l’aide à un maximum de 10 000€ pour l’achat d’un véhicule électrique.

D’après la cour des comptes le système bonus-malus s’est autofinancé en 2015, avec 225M d’€ de bonus versés et 300 M d’€ de malus perçus. 3 milliards d’aide sur le quinquennat correspond à 600M par an. Les marcheurs s’engagent donc sur une augmentation de 200% des bonus versés. La prime exceptionnelle appliquée également à l’occasion augmentera l’intérêt des consommateurs, mais ne sera peut-être pas suffisante pour induire une telle accélération. Le chiffre de 3 milliards d’€ d’aide reste donc de l’ordre de la prévision.

Les infrastructures de recharge ont quant à elles été soutenues par 61M€ d’aides publiques sur 3 ans de 2012 à 2015 avec plus de 20 500 points de charge installés. Un plan de 250 Millions d’Euros, soit 50 M€ par an, correspond donc bien à une accélération du déploiement des bornes de charge.

Les propositions d’EM ne sont pas anodines, mais on peut douter qu’elles permettront d’atteindre l’objectif de 0 véhicule thermique vendus en 2040. La loi de transition énergétique visant 7 millions de point de charge en 2030, beaucoup reste à faire. Par exemple, étendre à 100% l’obligation d’acquisition de véhicules électrique lors du renouvellement des flottes publiques au lieu des 50% actuels, ou aider les programmes d’électrification des lignes de bus ou des flottes de taxis-VTC … aurait été plus en cohérence avec l’ambition affichée par le candidat d’EM.

Sur l’agro-ecologie

Là où « agro-écologie » et « agriculture biologique » sont des termes introuvables dans le programme de François Fillon, Emmanuel Macron donne plusieurs objectifs les favorisant : la restauration collective devra proposer au moins 50% de produits biologiques, labels de qualité ou locaux d’ici 2022 et un calendrier d’élimination progressive des pesticides sera défini. Afin d’y parvenir, EM promet de séparer les activités de conseil aux agriculteurs et de vente de pesticides, de rémunérer à hauteur de 200 millions/an les agriculteurs pour leurs services environnementaux et d’établir un plan de transformation agricole de 5 milliards sur 5 ans.

Il n’est pas possible de déterminer si les propositions des marcheurs sont suffisantes pour atteindre les objectifs qu’ils affichent. D’autant que la manière dont les 1,2 milliards par an seront dépensés n’est pas détaillée dans le programme.

La volonté affichée de soutenir l’agroécologie est néanmoins une nouvelle positive car les sols cultivés en agroécologie peuvent stocker une quantité significative de carbone en comparaison à une agriculture industrielle intensive. Une étude de l’INRA a par exemple montré que l’équivalent de 9% des émissions de l’agriculture pourrait être stocké dans les sols, avec la mise en œuvre de pratiques agricoles à impact positif, sans changement majeur de l’orientation des systèmes de production.

En conclusion, les propositions et les valeurs d’En Marche en matière énergétique et climatique se situent dans la ligne droite de la loi de transition énergétique du PS, elles en accentuent même l’effort et font preuve d’une ambition plus forte que les républicains. Néanmoins, on note que certains objectifs ne sont pas accompagnés des engagements nécessaires : la réduction à 50% du nucléaire ou le zéro véhicule thermique vendus en 2040 ou qu’En marche aurait pu faire de la transition énergétique une priorité plus importante dans ses propositions.

Par Gabriel Brézet

Gabriel Brézet est ingénieur de formation. Il a suivi un double cursus avec un mastère spécialisé en économie de l’énergie. Il travaille aujourd’hui dans le secteur des énergies renouvelables.

Recherche : Que disent les candidats à la présidentielle ?

Nathalie Arthaud – Force Ouvrière (FO)

Nathalie Arthaud fait le constat du désengagement financier de l’Etat dans l’Education supérieure et la Recherche et pointe du doigt la loi sur l’indépendance des universités (loi LRU) votée en 2007.

« Plutôt que de financer la recherche publique et les universités, l’État préfère consacrer des milliards au CIR (Crédit Impôt Recherche), dont 80 % va aux grandes firmes multinationales. L’ensemble du CIR, 6 milliards d’euros, représente plus de deux fois ce que l’État alloue annuellement à tout le CNRS. L’industrie pharmaceutique s’est octroyée deux milliards de CIR entre 2008 et 2012 tout en détruisant 2 400 emplois de recherche et développement. Renault, qui touche 140 millions d’euros de CIR par an, avait créé des filiales fantômes, tout en réduisant ses investissements et ses effectifs en recherche et développement. 140 millions d’euros, c’est ce qui est nécessaire pour faire fonctionner une université de 20 000 étudiants. »

Nathalie Arthaud se propose de remettre en cause la loi LRU et d’augmenter le financement public de la Recherche.

François Asselineau – Union Populaire Républicaine (UPR)

François Asselineau fait le constat d’une recherche précarisée financièrement et dont l’indépendance est remis en cause : « Le modèle de l’université française, lieu de savoir et de réflexion, temps essentiel dans la formation de tout citoyen, qui se caractérise par son indépendance à l’égard du pouvoir, risque ainsi de disparaître. L’indépendance même des universitaires, leur liberté de pensée et l’orientation de leurs travaux sont de plus en plus remises en question par le pouvoir politique en faveur d’intérêts économiques guidés par l’idéologie néolibérale ».

Son programme contient 9 propositions sur la Recherche :

  • Proposition 151 : Restaurer l’indépendance et la liberté des chercheurs et des enseignants-chercheurs.
  • P 152 : Suppression de l’Agence nationale de la recherche.
  • P 153 : Mettre fin à la complexification administrative croissante.
  • P 154 : Suppression du crédit d’impôt recherche (CIR) et redéploiement des financements.
  • P 155 : Réduire la précarité dans l’enseignement et la recherche en lançant une politique de recrutement ambitieuse.
  • P 156 : Revaloriser le doctorat et les grilles salariales des acteurs de l’enseignement et de la recherche.
  • P 157 : Sauvegarder le faible coût des études et l’accès à l’université pour tous.
  • P 158 : Favoriser la diffusion de la culture humaniste et des connaissances techniques issues du monde universitaire et de la recherche.
  • P 159 : Refuser les grilles d’évaluation anglo-saxonnes et le monopole de l’anglais.

Jacques Cheminade

Jacques Cheminade s’intéresse à la Recherche, surtout celle dédiée à l’espace qu’il considère comme le fer de lance de son engagement politique. Il est de loin le candidat qui parle le plus d’Espace et de projets spatiaux.

Les propositions de Jacques Cheminade sur l’Espace :

  • Un vaste programme d’exploration robotisée, d’observation radio-astronomique et de veille spatiale depuis la Terre s’impose avant d’en arriver à la présence permanente de l’homme.
  • Veille accrue contre les menaces spatiales, géologiques et climatiques : renforcement des programmes Neo et Copernicus, création d’une Agence mondiale de décision sous l’égide des Nations unies.
  • Ouvrir une nouvelle fenêtre du cosmos en participant au projet chinois visant à installer un observatoire par radio-interférométrie sur la face cachée de la Lune.
  • Lancer une exploration robotique lunaire de grande ampleur suivie de l’implantation de centres industriels et scientifiques sur la Lune. Soutenir le projet de « village lunaire » de l’ESA.
  • Au-delà d’Ariane 6, développer un véritable lanceur lourd européen capable de propulser 60 à 140 T en orbite basse.
  • Développer de nouveaux systèmes de propulsion, notamment nucléaires.
  • Renforcer le contrôle public sur l’industrie spatiale, sans exclure de vastes coopérations avec le secteur privé.
  • Création d’un ministère de l’Exploration et de la Recherche spatiale.
  • Fondation d’un nouvel Institut européen de la recherche lunaire et spatiale.
  • Consacrer au moins 3 % de notre produit intérieur brut à la recherche, pour contribuer selon nos capacités aux objectifs communs de l’humanité.

Nicolas Dupont-Aignan – Debout la France

Nicolas Dupont-Aignan s’engage à « faire de la France le paradis des chercheurs ». Pour cela, il a plusieurs propositions :

  • 1 – Former les futurs ingénieurs et chercheurs à la question du brevet (brevetabilité d’un sujet, savoir rédiger un brevet, connaître les étapes pour le déposer).
  • 2 – Valoriser et motiver au sein des laboratoires et entreprises les chercheurs et ingénieurs déposant des brevets de qualité par le versement de royalties sur leur exploitation industrielle.
  • 3 – Autofinancer partiellement la recherche par un circuit de transfert technologique de brevets de qualité vers des start-ups prêtes à les mettre en application avec versement de royalties à l’exploitation.
  • 4 – Protéger les brevets qui ont été subventionnés par le CIR, par des subventions ou allocations.
  • 5 – Favoriser les liens entre les centres de recherche, les universités et les entreprises.
  • 6- Diversifier l’évaluation des chercheurs et intégrer le nombre de citations de leurs travaux et l’exploitation de leurs brevets.
  • 7- Développer de nouvelles sources d’énergie fusion/fission nucléaire et le stockage.
  • 8 – Développer les nouveaux systèmes informatiques : les supercalculateurs, les ordinateurs quantiques.
  • 9 – Développer les nouvelles technologies de médecine et de santé : diagnostic automatisé & biologie synthétique.
  • 10 – Développer les nouvelles technologies de transport : Télé-présence au travail & véhicules autonomes.
  • Pour cela, Nicolas Dupont-Aignan souhaite franchir le seuil des 3% de ratio de dépenses en R&D/PIB dès 2019 (contre 2,2% à l’heure actuelle). L’Etat investirait 4 milliards d’€ supplémentaires par an pour relancer la recherche.

François Fillon – Les Républicains

François Fillon soutient la réforme sur l’autonomie des universités et souhaite « faire confiance à l’excellence des chercheurs » dans le domaine de la Recherche. Il considère également que le numérique doit être une priorité et que « le pétrole du XXIe siècle est la data ».

Les 3 propositions de François Fillon sur la Recherche :

  • 1 – Remettre la créativité et les équipes au cœur de la politique de la recherche. Redonner à l’agence nationale de la recherche (ANR) les moyens de financer des projets à caractère original et innovant et donner une nouvelle impulsion aux investissements d’avenir et au soutien dans la durée des projets d’excellence.
  • 2 – Faciliter la vie des chercheurs en simplifiant les procédures administratives qui leur sont imposées. Revaloriser la fonction de chercheur. Aider les chercheurs à préparer des réponses aux appels à projet européens.
  • 3 – Promouvoir les liens avec l’industrie : développement du label « Carnot » et des laboratoires communs, renforcement du dispositif des thèses CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche).

Benoit Hamon – Parti Socialiste

Benoit Hamon veut faire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche une priorité budgétaire en y investissant un milliard d’euros supplémentaire par an.

Les propositions de Benoit Hamon sur la Recherche :

  • 1- Les universités accueilleront 25 % d’étudiants internationaux supplémentaires, et soutien de l’asile scientifique et universitaire en France pour les chercheurs et étudiants en danger.
  • 2 – Création de 7 500 emplois dans les universités et les laboratoires, revalorisation de 10 % la rémunération des universitaires et chercheurs en début de carrière, et fin aux thèses non financées notamment en doublant les doctorats préparés en entreprise.
  • 3 – Augmentation des moyens des laboratoires.

Jean Lasalle

Jean Lasalle s’intéresse à la Recherche, notamment celle sur l’humain. Il souhaite également renforcer la recherche sur les énergies décentralisées, en phase avec son projet d’aménagement de l’ensemble du territoire.

Les 6 propositions de Jean Lasalle sur la Recherche :

  • 12.33 : Fédérer des scientifiques des différents pays pour la recherche d’autres mondes habités.
  • 12.34 : Développer la R&D sur l’énergie de la houle et les hydroliennes.
  • 12.35 : Accroître la recherche sur la biodiversité marine et le milieu océanique.
  • 12.36 : Lancer des appels d’offres pour la recherche pharmaceutique, et sur les maladies orphelines, au lieu de la financer par crédit d’impôt.
  • 12.37 : Développer la recherche sur l’humain, la transformation de l’humanité.
  • 12.38 : Garantir l’accès en ligne, gratuit, au savoir produit par la recherche publique.

Emmanuel Macron – En Marche

Emmanuel Macron soutient l’autonomie des universités et met en garde contre le risque de « relégation de la Recherche française face à une concurrence mondiale inédite ».

Les propositions d’Emmanuel Macron sur la Recherche :

  • 1 – Soutenir la constitution d’universités de niveau mondial, sur la base de regroupements volontaires d’universités et de grandes écoles avec le soutien des organismes de recherche.
  • 2 – Allouer des moyens supplémentaires au financement de projets en priorité.
  • 3 – Faire de la France le leader mondial de la recherche sur le réchauffement climatique et la transition environnementale.
  • 4 – Donner aux universités la possibilité de déployer librement leur offre de formation, à condition d’offrir une palette suffisamment large de filières et d’orientations et de favoriser les aménagements de cursus aux étudiants en stage, en alternance ou en activité professionnelle. Développer les licences professionnelles en alternance sur les 3 ans.
  • 5 – Donner aux universités et aux grandes écoles la liberté de recruter elles-mêmes leurs enseignants-chercheurs suivant les standards internationaux de qualité et d’indépendance. Le recrutement des dirigeants des organismes de recherche et des grandes universités se fera suivant les normes internationales.
  • 6 – Sanctuariser le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche.
  • 7 – Attribuer des moyens publics supplémentaires aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche sur des bases contractuelles.
  • 8 – Permettre aux universités et aux grandes écoles de diversifier leurs sources de financement.

Jean-Luc Mélenchon – La France Insoumise

La mer, l’espace, le monde du numérique et du virtuel sont les domaines sur lesquels Jean-Luc Mélenchon souhaite concentrer les efforts de Recherche.

  • 1 – Développer les énergies marines renouvelables (EMR) dans le cadre du plan de transition énergétique et d’une maîtrise publique des installations et réseaux.
  • 2 – Faire de la France le leader mondial de la recherche et de l’éducation dans le secteur maritime, en ouvrant au moins un lycée professionnel maritime dans chaque département littoral en métropole et dans chaque département ou territoire d’Outre-mer, et développer les formations d’enseignement supérieur liées au maritime, en renforçant les moyens de recherche de l’Inserm et de l’Inra liés aux ressources marines, ainsi que les moyens de l’Ifremer.
  • 3 – Soutenir la recherche publique sur la réalité et l’humanité augmentées dans le cadre d’une concertation éthique et citoyenne constante.
  • 4 – Sur l’espace : Garantir le lancement de la fusée Ariane 6 en 2020 et renforcer les recherches pour Ariane 7, notamment la recherche pour un lanceur réutilisable en 2025 et la maîtrise des technologies nécessaires à un vol habité. Revenir sur la privatisation d’Arianespace et la filière de lancement de satellites, renforcer les moyens du Centre national d’études spatiales. Instaurer un protectionnisme pour favoriser le développement d’Arianespace pour les lancers européens. Garantir l’achèvement du programme Galileo de radio-navigation par satellites. Renforcer la contribution française à la présence humaine permanente dans l’espace en lien notamment avec la Russie, la Nasa, la Chine et l’Inde. Renforcer la recherche sur les propulseurs nécessaires aux expéditions les plus lointaines et avancer dans la maîtrise des vols suborbitaux. Doter la France des moyens de neutralisation des actions hostiles menées contre elle depuis l’espace.

Marine Le Pen – Front National

Marine Le Pen souhaite renforcer la recherche en française par une augmentation du budget public et en redirigeant les crédits d’impôts.

Les propositions de Marine Le Pen sur la Recherche :

  • 1 – Promouvoir les secteurs stratégiques de la recherche et de l’innovation, en augmentant la déductibilité fiscale des dons. Augmenter de 30 % le budget public de la recherche (pour le porter à 1 % du PIB).
  • 2 – Recentrer le Crédit Impôt Recherche vers les PME et les startups, diriger une part de l’assurance-vie (2 %) vers le capital-risque et les startups et inciter les grands groupes à créer leur propre fonds dans les entreprises innovantes.
  • 3 – Soutenir une filière française de l’hydrogène (énergie propre), par un appui de l’État en matière de recherche et développement, afin de réduire notre dépendance au pétrole.

Philippe Poutou – Nouveau Partie Anticapitaliste (NPA)

La Recherche ne fait l’objet d’aucun traitement dans le programme de 48 pages de Philippe Poutou. Liée à ce thème, la rédaction n’a relevé que la proposition de rendre l’université gratuite et sans sélection.

Romain Chicheportiche

Revue du web #101 spéciale aéronautique : les vidéos les plus étonnantes du mois

Eraole, l’avion du futur photovoltaïque et endurant

Les véhicules du futur souffrent souvent d’un cruel manque d’autonomie.

Ce ne sera pas le cas d’Eraole selon le laboratoire français Ocean Vital qui travaille à la conception d’un avion, alimenté par des panneaux solaires et des biocarburants, capable d’effectuer de longs trajets sans escales.

Le premier vol transatlantique sans escale est prévu pour 2018 !

 

Un taxi, sur terre et dans les airs

Les ingénieurs d’Airbus ont imaginé Pop.up, une capsule de deux mètres dans laquelle deux personnes peuvent s’installer.

En cas d’embouteillages, ce véhicule du futur est capable de se placer sous un module aérien, à cinq mètres du sol.

Le plus grand avion du monde

Le projet avance ! Dévoilé en 2011, Stratolaunch est actuellement en cours de construction en Californie.

72 mètres de long, 6 réacteurs, 28 roues, il ressemble à deux avions reliés par une aile géante.  Cette aile mesurerait 117 mètres, la longueur d’un terrain de football. Mais ce n’est pas le plus impressionnant : il serait capable d’envoyer en orbite un satellite…

Entrée en service prévue en 2020 !

 

Double Bubble : quand un nouveau design permet de consommer moins d’essence

C’est le pari de l’Aurora D8. Surnommé Double Bubble, il pourrait un jour se faire une place aux côtés d’Airbus et Boeing, les deux mastodontes qui dominent actuellement le marché.

Si son allure est très proche de ce que l’on connaît déjà, quelques innovations discrètes pourraient changer la donne.

Plus large et plus court, doté de plusieurs couloirs et d’ailes plus courtes, il afficherait un meilleur aérodynamisme.
Résultat promis : une consommation d’essence divisée par deux.

 

Voler grâce à une combinaison

Richard Browning, un inventeur anglais, vient de mettre au point un nouveau jet pack particulièrement sportif qui lui permet de s’élever dans les airs.

Il s’agit de trois réacteurs fixés dans le dos et sur les bras dont la puissance est contrôlée par le pilote, un « dispositif pionnier entièrement nouveau dans l’histoire de l’aviation » selon lui.

 

Un drone capable d’encaisser les chocs

Si vous avez déjà essayé de piloter un drone, vous connaissez bien le problème : il s’élève dans les airs, plane doucement et… rencontre un obstacle.

Si ses hélices ont la chance d’être dotées d’une cage protectrice, votre drone devrait survivre. Mais loin de constituer une solution idéale, cette cage l’alourdit et lui fait perdre en aérodynamisme.

La solution ? Une armature en mousse élastique selon ces chercheurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).

 

Bonus insolite : une piste d’atterrissage circulaire !

Des chercheurs du centre aérospatial des Pays-Bas ont imaginé une alternative aux pistes d’atterrissage classiques.

Par I. T