Les réseaux électriques de distribution publique sont un des vecteurs de développement des sociétés, ils doivent donc évoluer en permanence pour s’adapter, d’une part, aux besoins sociologiques et économiques des différents pays et, d’autre part, aux exigences nécessaires pour un fonctionnement optimal de l’ensemble des installations électriques de distribution publiques et privées. Concernant la distribution de l’énergie électrique, les évolutions des réseaux sont décidées dans le cadre des études de développement des réseaux de distribution, c’est l’objet de cet article. Ces études peuvent concerner les aspects indiqués ci-dessous :
-
les choix techniques fondamentaux ;
-
le choix des matériels à installer sur les réseaux de distribution ;
-
l’électrification de nouvelles zones ;
-
le traitement des contraintes électriques dues à l’accroissement des charges ;
-
le raccordement des nouveaux utilisateurs sur les réseaux de distribution ;
-
l’intégration des productions décentralisées et des bornes de recharge des véhicules électriques ;
-
l’amélioration de la qualité de fourniture au quotidien ainsi que lors d’événements climatiques ou technologiques exceptionnels ;
-
la réduction ou la maîtrise des pertes électriques ;
-
la rénovation des réseaux vétustes ou présentant une fiabilité intrinsèque insuffisante ;
-
la préservation de l’environnement et la sécurité des biens et des personnes ;
-
la modernisation des ouvrages pour une exploitation plus souple, plus rationnelle et plus automatisée.
Dans le domaine des réseaux de distribution MT, les études décisionnelles concernant certains aspects listés ci-dessus sont souvent orientées par le schéma directeur d’évolution des réseaux de distribution, qui fait l’objet de l’article [D 4 211].
Toutefois, les orientations structurelles du schéma directeur, qui permettent de réduire la combinatoire du nombre de solutions à étudier, sont souvent insuffisamment développées et détaillées pour envisager directement un investissement à partir de ces éléments. Cela est d’autant plus vrai que le schéma directeur peut avoir une ancienneté telle qu’il est nécessaire d’actualiser les données d’entrée pour s’assurer de la pertinence du projet.
La complexité des études de développement des réseaux de distribution est liée à la très grande quantité d’ouvrages à gérer, aux fluctuations des puissances transitées et aux nombreux paramètres techniques et économiques à prendre en compte dans les études. De plus, comme la durée de vie des ouvrages est très longue (30 à 40 ans), il ne suffit pas de s’assurer qu’un ouvrage est utile et économique à une année donnée, mais il faut vérifier qu’il aura toujours sa raison d’être à long terme.
Afin de choisir les meilleures solutions, il est indispensable de disposer d’outils de calcul et des méthodes adaptées permettant de prendre les bonnes décisions. Pour investir une somme d’argent, il faut être en capacité de définir le bon endroit sur le réseau, la bonne date de création d’ouvrage et la bonne technologie à mettre en œuvre. Le calcul technico-économique appliqué aux réseaux électriques, développé dans la troisième partie permet de répondre à ces exigences.
Les études de développement des réseaux de distribution, appelées aussi études de planification des réseaux de distribution, consistent à imaginer le réseau le plus vraisemblable possible à un horizon donné, généralement en réponse à une sollicitation : demande de raccordement de client, dépassement de capacité d’un ouvrage, obsolescence d’un composant, insertion de nouveaux équipements. Il est déterminé à partir d’hypothèses crédibles et en respectant, d’une part, les politiques techniques et économiques de l’entreprise et, d’autre part, les attentes de la société des pays et des utilisateurs des réseaux de distribution.
Avertissement : dans cet article à visée internationale, l’auteur n’utilise volontairement pas les termes désignant les tensions dans la norme française NFC 18-510. Pour un électricien français, il faudrait traduire ces termes comme suit :
BT : BT tension 50 V < U ≤ 1 000 V
MT : HTA tension 1 000 V < U ≤ 50 kV
Postes MT/BT : postes HTA/BT
HT et THT : HTB partitionnée en HTB1 : 63 et 90 kV ; HTB2 : 150 et 225 kV ; HTB3 : 400 kV
Remarque : le terme « planification des réseaux » n’a pas forcément la même signification à l’international qu’en France, c’est la raison pour laquelle, l’auteur a préféré utiliser la notion de développement des réseaux