La protection respiratoire individuelle doit toujours être le dernier recours en termes de protection des individus, que ce soit dans le domaine du travail ou du grand public. En effet, il est toujours recommandé de s'orienter en premier lieu vers des moyens de protection collective en recherchant l'élimination ou la réduction à la source des risques d'exposition. Cette recommandation peut être appliquée au niveau industriel, par exemple par la mise en place de moyens d'extraction dans des espaces restreints ou l'aménagement des postes de travail ; cela devient plus difficile à réaliser lorsque les individus à protéger doivent accomplir des tâches dans des lieux isolés, de trop grande superficie, ou des tâches d'intervention telle que la lutte contre l'incendie ou même l'évacuation d'un lieu où un risque important survient.
Qu'il s'agisse de la protection du grand public à la ville comme à la maison, durant des travaux de bricolage, ou du personnel hospitalier où, comme on l'a vu récemment, les risques de pandémie grippale étaient présents, il est impossible d'assurer une protection collective avec la même efficacité qu'une protection individuelle. Il en est de même lorsque l'équipement de protection individuelle fait office d'équipement de travail, comme c'est le cas pour les équipements de plongée.
Comme on le voit, la multiplicité des situations où ces dispositifs représentent le seul moyen de protéger les individus justifient à elles seules la mise en place de règles d'élaboration et de vérification des équipements de protection respiratoire. Ceux-ci, lors de leur conception, doivent répondre à des exigences de performances minimales.
Les outils mis en place pour les concepteurs sont des normes dont l'application peut être rendue incontournable par des textes réglementaires tels que la directive européenne 89/686/CEE relative aux équipements de protection individuelle, les règlements OSHA aux États-Unis ou autres... Ces règlements imposent la vérification par un laboratoire indépendant des performances de chaque type d'appareil avant leur mise sur le marché.
La principale performance sera son efficacité à réduire ou éliminer les risques pour son porteur. Comme on le verra plus tard, mesurer l'efficacité effective d'une protection respiratoire individuelle en conditions réelles de travail relève de si nombreux facteurs qu'il est difficile d'en apprécier réellement le niveau. Parmi ces facteurs, une attention particulière sera apportée dans le choix d'un dispositif et de son adaptation au porteur.
Enfin, comme son nom l'indique, une protection respiratoire est essentiellement destinée à protéger les voies respiratoires. Elle peut couvrir tout ou partie de la tête et être combinée avec d'autres équipements de protection comme un vêtement ou un casque. Le concepteur de tels dispositifs devra alors tenir compte de toutes les exigences relatives à chaque type de protection et s'assurer qu'il n'y a pas d'interférence négative entre chaque fonction.
Le Comité technique européen de normalisation CEN TC79 a mis en place des normes par type de produit. À chaque fois qu'une description d'appareil ou de composant d'appareil existe, elle sera citée. Par souci de lisibilité, elle sera citée plutôt que de renvoyer le lecteur à la bibliographie. Celui-ci pourra se rapporter ensuite aux différentes publications normatives de l'AFNOR.