L’étude de danger a pour objet de rendre compte de l’examen effectué par l’exploitant pour caractériser, analyser, évaluer, prévenir et réduire les risques d’une installation ou d’un groupe d’installations situé dans un environnement industriel, naturel et humain défini, autant technologiquement réalisable qu'économiquement acceptable, que leurs causes soient intrinsèques aux substances ou matières utilisées, liées aux procédés mis en œuvre dans l'installation, à la gestion de l'établissement ou dues à la proximité d’autres risques d’origine interne ou externe à l’installation.
L’article L. 512-1 du code de l’environnement précise : « cette étude donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents selon une méthodologie qu’elle explicite ». À titre de rappel, cette analyse de risques est indispensable pour les installations soumises à autorisation avec servitudes.
L’évaluation d’un risque nécessite de pouvoir estimer les deux composantes du couple probabilité/gravité. La gravité est habituellement estimée à l’aide de modélisations des phénomènes. C’est, entre autre, le cas pour les dispersions atmosphériques de toxiques, les incendies, ou encore les explosions. L’estimation de la probabilité d’occurrence, pour les risques liés au secteur de l’industrie, nécessite aujourd’hui d’avoir recours à des méthodologies utilisées depuis de nombreuses années dans d’autres domaines, tels que le nucléaire, ou l’aéronautique.
En effet, en France, avant les années 2000 et contrairement aux pays anglo-saxons, l’approche du risque était déterministe, basée principalement sur des avis d’experts pour l’estimation des probabilités d’occurrence d’accidents. L’accident survenu à Toulouse, le 21 septembre 2001, a contribué à un tournant pour l’Administration française qui prône aujourd’hui l’utilisation d’approche probabiliste pour évaluer les risques dans les études de dangers.
À ce jour, il est possible de conclure que la mise en application de l’approche probabiliste dans les analyses de risques a eu pour effet de complexifier grandement les études de dangers et de dériver dangereusement vers la réalisation d’analyses peu compréhensibles pour des non-initiés. Cet article se propose donc d’expliciter les différentes méthodes qui peuvent être mises en œuvre dans le cadre d’une étude de dangers.