La crise de la Covid-19 a rappelé le caractère crucial de la logistique et de la supply chain. La qualité de la réponse des États à cette crise sans précédent a ainsi clairement été fonction de la performance de la logistique sanitaire et des supply chains médicales que les Gouvernements ont réussi (ou non) à mettre en place. Ainsi, les États les plus en pointe sont ceux qui sont parvenus à mettre à disposition des masques, à accroître les capacités de lits de réanimation, à isoler les cas et tracer les cas contacts, à organiser rapidement auprès des bonnes personnes des tests, à vacciner le plus rapidement possible la population une fois les vaccins reçus, etc.
Cet exemple illustre l’importance de disposer de supply chains performantes, et ce quelle que soit le type d’organisation considérée : entreprise, service public, association, etc. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement, disposer d’une supply chain et d’une logistique « performante » ? Sachant qu’une supply chain rassemble de fait plusieurs entités indépendantes, du point de vue de qui de la logistique et de la supply chain peut-elle être qualifiée de « performante » ? Quels sont les grands indicateurs qui permettent de mesurer cette performance ? Quels sont les principaux outils qui contribuent à améliorer la performance de la supply chain ? C’est à cet ensemble de questions que cherche à répondre cet article, qui est structuré en quatre parties.
La première commence par préciser ce que recouvre la notion de performance de la supply chain. Elle définit tout d’abord clairement de quoi est composée une supply chain. Elle souligne ensuite que deux indicateurs clefs permettent d’en apprécier la performance : le niveau de coût logistique et le niveau de service logistique.
La seconde s’intéresse à la manière dont la supply chain contribue à la performance organisationnelle. Elle montre comment la supply chain impacte la performance sur les trois volets du développement durable (l’économique, l’écologique et le sociétal). Elle souligne que la supply chain a un impact sur la performance de toute organisation.
La troisième partie se demande comment une organisation peut améliorer la performance de sa supply chain. Elle montre que l’objectif est pour une organisation de construire des interfaces avec les acteurs qui sont situés en amont et en aval et de promouvoir une vision globale de la chaîne. Elle souligne également que la performance visée doit évidemment être adaptée à la stratégie de l’organisation.
Enfin, la quatrième partie discute de la performance collective des supply chains. Les supply chains sont enchevêtrées, et la performance de la supply chain d’une organisation n’est pas indépendante de celle de ses concurrents. L’enjeu est de faire appel à des prestataires de services logistiques et des associations de standardisation, pour développer des pratiques de mutualisation et de standardisation entre chaînes et interconnecter celles-ci dans une perspective d’économie circulaire.
Signalons enfin ici que dans cet article, nous utiliserons les termes de logistique et de supply chain comme étant synonymes et identiques. Si certains considèrent que la supply chain et les démarches de supply chain management sont une extension de la logistique, qui n’en constituerait qu’une sous-partie, nous considérons avec d’autres que le supply chain management est juste une manière de renommer la logistique (1).