Une organisation peut être évaluée selon deux critères indépendants :
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son efficacité, liée à la mesure d’un écart entre le but qu’elle se fixe et le résultat des actions qu’elle décide ;
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son efficience, liée à l’économie des moyens qu’elle met en place pour atteindre son but.
La mise en place d’un plan qualité, la recherche du zéro défaut sont des démarches visant à l’amélioration de l’efficacité.
La mise en place d’un contrôle budgétaire est destinée à contrôler, voir améliorer l’efficience.
L’objet de ce dossier est de proposer un principe de modélisation des organisations qui serve de support à l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience d’une organisation quelconque et plus globalement au management de cette dernière.
La particularité du modèle sénaire nous permettra de définir une mesure de l’efficience ne reposant plus sur l’étude des flux monétaires, mais sur les fréquences de travail des différents niveaux hiérarchiques d’une organisation structurée. C’est ainsi que nous pourrons nous intéresser à l’étude d’organisations à but non lucratif, telles que des administrations, et aux dysfonctionnements que l’on regroupe sous le terme de « bureaucratie ».
Pour ce faire, notre démarche sera la suivante :
1.Partant du principe qu’une action quelconque est toujours entreprise, soit en vue d’un résultat, soit en réponse à un stimulus extérieur, nous nous intéresserons à la modélisation des actions avec effet rétroactif (feed-back).
Nous modéliserons la situation élémentaire de deux acteurs face à face de façon à ce que notre modèle puisse prendre en compte toutes les formes de transactions susceptibles de s’établir entre eux.
Cette situation, lorsque les règles du jeu n’évoluent pas, constitue ce que l’on peut définir comme « le présent » des acteurs.
Nous appellerons les analyses que l’on peut faire à l’aide de ce modèle simple : « analyses synchroniques ».
Ensuite nous prendrons en compte l’environnement des acteurs en présence.
De proche en proche, nous construirons un modèle à plusieurs « niveaux synchroniques », en partant de l’hypothèse que notre modèle élémentaire peut représenter tout niveau d’une organisation quelconque (on pourrait parler de modèle « fractal »).
Nous parlerons, alors d’« analyse diachronique ».
L’ensemble de ces deux analyses nous permet de caractériser la structure d’une organisation.
Nota :
les termes « synchronique » et « diachronique » renvoient à la linguistique et ce n’est pas un hasard. On peut en effet voir notre travail comme un effort pour développer un langage structuré adapté à la description des actions.
2. Après avoir vérifié la possibilité de n’utiliser qu’un seul type de modèle élémentaire pour conduire ces différentes analyses, nous pourrons considérer ce dernier comme une sorte de « modèle atomique » (atomique au sens grec : élément insécable) susceptible de représenter tout type de transaction au sein d’une organisation quelconque.
En associant à chaque transaction l’énergie qu’elle met en jeu, nous appliquerons à cet atome bien particulier les résultats établis par Boltzmann pour la théorie des gaz parfaits.
Nous proposerons alors d’appréhender la performance globale d’une organisation grâce à la mesure des fréquences de transactions propres à chaque niveau hiérarchique.
Cela nous permet de caractériser la dynamique d’une organisation.
3.Enfin, nous présenterons un exemple concret d’utilisation de la méthode pour définir une stratégie industrielle.