Dans le domaine des transports, la sécurité incendie a toujours été un des points primordiaux, de par la variété des scénarios d'incendie possibles et de l'impact social et économique de ces événements. À la différence d'autres domaines comme le bâtiment, les scénarios d'incendie sont caractérisés par des temps de mise en sécurité en général courts et des espaces réduits entraînant fréquemment l'exposition des personnes.
Ainsi, le nombre de paramètres étudiés pour éviter les sinistres dépend des caractéristiques du système de transport, comme il dépend des durées d'exposition possibles. Cela entraîne, par exemple, une graduation des exigences, tant en réaction au feu qu'en résistance au feu.
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Le transport automobile, caractérisé par un temps d'exposition supposé court, présente les exigences les plus faibles. En effet, en cas de départ de feu, le système de sécurité suppose que le conducteur peut s'arrêter et évacuer, le temps nécessaire à l'immobilisation du véhicule étant très faible.
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Dans le transport ferroviaire ou dans le transport maritime, les exigences sont plus importantes. À ces exigences en comportement au feu s'ajoutent des dispositions relatives aux systèmes actifs (détection, extinction) ainsi que la caractérisation des fumées (opacité et toxicité). Ces deux systèmes diffèrent néanmoins par les volumes mis en jeu et la philosophie d'évacuation. Dans le domaine ferroviaire, il convient de mettre les personnes en sécurité dans le véhicule puis au-dehors, et les exigences sont très fortes en terme de comportement au feu et de toxicité des fumées. Dans le domaine maritime, le navire est le dernier refuge. L'accent est alors mis sur les compromis entre résistance au feu et systèmes d'extinction. Les exigences sévères en réaction au feu se retrouvent sur les chemins d'évacuation.
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Dans le domaine aéronautique, deux familles de scénarios d'incendies sont considérées. Elles entraînent deux contraintes différentes. La première concerne la limitation de l'allumabilité des matériaux, obtenue par des exigences très sévères en termes de réaction au feu. L'objectif est alors d'empêcher le démarrage d'un feu en vol, toute évacuation étant impossible. La seconde famille concerne les matériaux constitutifs des soutes et du fuselage, ainsi que des sièges en cas de crash. L'agression considérée est alors un feu de kérosène très intense dont le développement ne doit pas mettre en échec l'évacuation des personnes.
Dans tous les cas, l’objectif premier reste la préservation des personnes au travers d’une évacuation sûre en limitant l’occurrence de l’incendie, son développement et ses effets à proximité ou dans l’environnement.