Le remplacement de la dent naturelle, pour obéir aux nombreuses contraintes biologiques, mécaniques, fonctionnelles mais également esthétiques, nécessite à l’heure actuelle une structure complexe, comprenant plusieurs éléments superposés et faisant appel à certains matériaux et traitements de surface. Un implant permet de remplacer une racine dentaire déficiente par un dispositif généralement métallique vissé dans l’os. C’est donc une racine artificielle insérée dans l’os de la mâchoire afin de créer un ancrage résistant et le plus pérenne possible. Un implant dentaire sert ensuite à poser une superstructure (pilier) sur laquelle sera déposée une couronne esthétique ou une prothèse dentaire (constituée de plusieurs couronnes) dite alors « implanto portée ». Il est assimilable à une vis de longueur, largeur et de forme variable (l’un des plus petits implants disponibles sur le marché est de l’ordre de 4 mm de longueur et 4 mm de diamètre). Il permet de transférer les forces masticatoires à l’os dans lequel il est ancré. L’implant idéal ne doit pas s’altérer avec le temps au contact de la gencive, de la salive et autres éléments de la cavité buccale. Aujourd’hui, près de 99 % des implants dentaires sont en titane ou alliage de titane. En dentisterie, le titane présente de nombreux avantages par rapport aux autres métaux, grâce notamment à ses propriétés physiques et chimiques qui lui ont ainsi permis de s’imposer dans l’arsenal technique et thérapeutique. Hormis la haute résistance mécanique qu’on lui connaît ou sa faible masse volumique qui ont permis une utilisation très importante dans de nombreux secteurs industriels, c’est son incroyable biocompatibilité qui est mise en avant dans le secteur médical due en grande partie à la formation d’un film passif protecteur sur sa surface lorsqu’il est exposé en environnement agressif. Chaque année, 11 millions de couronnes et bridges sont posés en France. Les prothèses nécessitent des investissements importants (bloc opératoire, chaîne de stérilisation et de traçabilité, aménagement spécifique des locaux, etc.). Cet article montre différents aspects de l’état de l’art de l’implantologie dentaire moderne en termes de durabilité, corrosion et traitements de surface utilisés.
Comme il est d’usage dans la profession, les pourcentages indiqués sont, sauf précision contraire, massiques.