Le procédé de déformation par filage, bien qu’utilisé pour le plomb depuis 1797 (par Bramah en Grande-Bretagne), puis développé pour les métaux cuivreux durant le 19 e siècle, n’a été réellement appliqué industriellement pour l’aluminium qu’au début des années 1920. Depuis, il a connu une utilisation continuellement croissante avec un saut sensible à partir des années 1960 par suite de la pénétration importante des profilés en alliage d’aluminium dans le domaine de la menuiserie métallique.
Aujourd’hui, le filage peut être considéré − après le laminage cependant − comme un des procédés majeurs et essentiels pour la mise en forme de l’aluminium et ses alliages :
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d’une part, les progrès accomplis durant ces dernières décennies font que cette technique se prête admirablement à la réalisation de produits filés de formes ou profils extrêmement variés, voire même très sophistiqués ;
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d’autre part, les alliages d’aluminium aptes au filage sont nombreux et, du fait de la grande variété de leurs propriétés, ils peuvent être considérés comme bien
adaptés aux différentes applications qui s’ouvrent aux produits filés en aluminium, applications qui couvrent actuellement les domaines les plus variés, et dont les plus importants sont les transports (aérospatiaux, terrestres, maritimes), le bâtiment, la construction mécanique, etc.
Nous nous attacherons dans cet article à décrire les particularités propres à l’aluminium et à ses alliages en examinant successivement :
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les aspects technologiques (procédés, outillages, lubrification) ;
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les conditions et possibilités de déformation par filage : pressions, températures, vitesses, limites dimensionnelles, influence de la nature de l’alliage et des traitements thermiques préalables éventuels ;
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les aspects métallurgiques (y compris le procédé de trempe sur presse) ;
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les alliages d’aluminium les plus spécialement utilisés en filage.
Notons qu’il est courant dans les ateliers de filage des alliages d’aluminium de distinguer deux types d’alliages :
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les alliages « doux » : alliages des séries 1000, 3000, 5000 (avec Mg
) et 6000 qui présentent une bonne, voire très bonne aptitude au filage ;
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les alliages « durs » : alliages des séries 2000, 7000 et 5000 (avec Mg
) dont l’aptitude au filage est relativement moins bonne.
Le lecteur pourra se reporter aux articles « Filage de l’acier et des métaux difficiles à déformer » et « Propriétés de l’aluminium et des alliages d’aluminium corroyés »
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