Depuis de nombreuses années, les programmes « classiques » de surveillance environnementale sont complétés par des mesures basées sur des bioindicateurs. Dans ce contexte, les recherches sur les organismes vivants ou leurs résidus sont utilisées pour dresser le bilan de la situation environnementale en termes qualitatif (bioindication) ou quantitatif (biosurveillance). Elles fournissent des éléments d'information sur les dommages environnementaux d'une région à un instant donné ou de ses variations dans le temps (analyses de tendances). La bioindication classique traite souvent d'observations et de mesures de noxaes chimiques (à la fois inorganiques et organiques) dans des bioindicateurs bien définis de plantes, d'animaux ou d'humains. En termes de procédures analytiques et de résultats, on note des développements parallèles entre les progrès en bioindication et les avancées innovantes des méthodes analytiques. Après environ trente ans de développement en bioindication, les lignes suivantes de développement futur sont 1) l'inclusion plus fréquente d'analyses multi-élémentaires totales pour l'étude détaillée des corrélations mutuelles en terme de système biologique ou éléments, 2) des travaux supplémentaires sur les aspects de spéciation (analytique) pour progresser dans les sciences environnementales orientées vers les effets réels, et 3) l'intégration de méthodes de bioindication pour mieux aborder les problèmes de surveillance environnementale. Dans ce contexte, l'utilisation d'un bioindicateur unique ne fournira pas d'information pertinente. Ainsi, des concepts intégrateurs tels que le Concept de Bioindication Multi-Marqueur (CBMM) offrent des moyens de base pour mieux aborder les effets des mesures de protection environnementale reposant sur une méthodologie de bioindication de seconde génération. Une étude de cas de biosurveillance en Suisse illustre les nouvelles méthodologies. Cet article repose en partie sur une publication de synthèse de Markert et al. (2003).