Article de référence | Réf : J3950 v1

Procédés durables pour la décontamination d’agents chimiques de guerre

Auteur(s) : Julien LEGROS

Relu et validé le 23 oct. 2020

Cet article offert jusqu'au 01/04/2024
Consulter en libre accès

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

RÉSUMÉ

Au-delà des stocks anciens d’armes chimiques en passe d’être progressivement détruits, la réapparition ponctuelle d’engins immergés pose de sérieux problèmes environnementaux et de santé. De plus, certaines organisations terroristes et États ont montré leur capacité à déployer des agents chimiques de guerre malgré leur interdiction. Cet article présente des méthodes de neutralisation chimique catalytiques récentes, potentiellement utilisables pour la décontamination d’infrastructures (environnement urbain) et aux impacts écologiques mineurs. L’accent sera particulièrement mis sur les dispositifs directement déployables sur le terrain comme alternative à l’habituel déplacement des toxiques vers des sites sécurisés dédiés à leur destruction.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

ABSTRACT

Sustainable processes for the decontamination of chemical warfare agents

Besides the old stockpiles of chemical weapons, which are gradually being destroyed, the occasional reappearance of submerged devices poses serious environmental and health problems. In addition, some terrorist organizations and States have shown their ability to deploy chemical warfare agents despite their prohibition. This article presents recent mild catalytic chemical neutralization methods, potentially usable for infrastructure decontamination (urban environment) and with minor ecological impacts. Particular emphasis will be placed on devices directly deployable in the field as an alternative to the usual moving of toxic materials to secure sites dedicated to their destruction.

Auteur(s)

  • Julien LEGROS : Directeur de recherches au CNRS - Laboratoire COBRA-CNRS, Université de Rouen-Normandie, Mont-Saint-Aignan, France

INTRODUCTION

Malgré la signature de la Convention d’Interdiction des Armes Chimiques (CIAC) par la quasi-totalité des pays du monde (seuls la Corée du Nord, l’Égypte et le Soudan du Sud n’ont pas signé la CIAC ; Israël l’ayant signé mais pas ratifié), une effrayante résurgence des armes chimiques est récemment apparue au cours de différents conflits (attaque au sarin à Khan Cheikhoun en Syrie en avril 2017), ou encore d’attentats terroristes (assassinat de Kim Jong-nam à Kuala Lumpur en février 2017, attentat dans le métro de Tokyo en 1995). La CIAC proscrit la production d’armes chimiques à large échelle mais les stocks mondiaux en armes chimiques anciennes restent également importants ; la question de leur destruction et le développement de méthodes plus sûres constituent donc un défi d’actualité. Si la plupart des pays occidentaux signataires du CIAC se sont dotés au cours des dernières années de sites de destruction sécurisés, le cas Syrien a soulevé de nouvelles problématiques. En effet, compte tenu de la situation de conflit interne et du refus de nombreux états d’accueillir le stock d’arme Syrien pour destruction sur leur territoire (1 033 t de gaz moutarde et 300 t de sarin et de VX officiellement), la décontamination a eu finalement lieu en mer, pendant 2 ans, à bord du « Cape Ray » un bateau américain équipé d’une plateforme de traitement chimique, le « Field Deployable Hydrolysis System » (FDHS). Malheureusement les effluents résultants de ce traitement sont colossaux (plusieurs dizaines de litres d’eau/litre d’agent traité) et doivent être retraités à un coût parfois plus élevé que la neutralisation du toxique. La France, quant à elle, possède sur son territoire environ 300 tonnes d’armes chimiques stockées datant de la première Guerre mondiale. Le programme SECOIA (Site d’Élimination des Chargements d’Objets Identifiés Anciens) a été initié en ce sens : la méthode de destruction utilisée repose sur une destruction automatisée par explosion dans une enceinte blindée puis les déchets sont récupérés, conditionnés puis traités. L’efficacité opérationnelle de ce procédé dans le cadre d’obus fossiles est la plus sécurisée car automatisée, et elle prendra plusieurs dizaines d’années pour détruire les stocks actuels. La découverte de 10 à 20 tonnes supplémentaires chaque année aggrave d’autant plus le problème que toutes les armes chimiques découvertes ne sont pas éligibles pour SECOIA qui n’accepte que les engins intègres (sans fuites de toxique). Le personnel de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) doit alors pratiquer un traitement de neutralisation dépendant du type de toxique. Il est donc essentiel de disposer de méthodes efficaces et durables pour neutraliser efficacement les agents chimiques de guerre sous différents conditionnements et sur différents lieux. Cet article propose de décrire les dernières avancées dans le domaine de la neutralisation des molécules toxiques présentes dans les armes chimiques. Il s’agit de l’utilisation de méthodes récentes (2000-2018) issues du monde académique (catalyse, réacteur en flux continu) permettant d’économiser les quantités de réactifs et/ou de faciliter le traitement à large échelle de façon sûre.

 

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Cet article offert jusqu'au 01/04/2024
Consulter en libre accès

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

KEYWORDS

process intensification   |   chemical weapon   |   neutralization   |   civil and military security   |   flow chemistry   |   microreactor process

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-j3950


Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(156 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Cet article offert jusqu'au 01/04/2024
Consulter en libre accès

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

TEST DE VALIDATION ET CERTIFICATION CerT.I. :

Cet article vous permet de préparer une certification CerT.I.

Le test de validation des connaissances pour obtenir cette certification de Techniques de l’Ingénieur est disponible dans le module CerT.I.

Obtenez CerT.I., la certification
de Techniques de l’Ingénieur !
Acheter le module

Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(156 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - LEPICK (O.) -   Les armes chimiques.  -  Que sais-je ? 3472, Presses Univ. de France, Paris 127 pp. (1999).

  • (2) - GHABILI (K.), AGUTTER (P.S.), GHANEI (M.), ANSARIN (K.), PANAHI (Y.), SHOJA (M.M.) -   Sulfur mustard toxicity : History, chemistry, pharmacokinetics, and pharmacodynamics.  -  Crit. Rev. Toxicol. 41 5 384 (2011).

  • (3) - DORANDEU (F.), NACHON (F.) -   Des contre-mesures médicales face à la menace des neurotoxiques organophosphorés.  -  Biofutur 384 42 (2017).

  • (4) - THIERMANN (H.), WOREK (F.), KEHE (K.) -   Limitations and challenges in treatment of acute chemical warfare agent poisoning.  -  Chem. Biol. Interact. 206 3 435 (2013).

  • (5) - YANG (Y.C.), BAKER (J.A.), WARD (J.R.) -   Decontamination of chemical warfare agents.  -  Chem. Rev. 92 8 1729 (1992).

  • (6)...

1 Sites Internet

Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques

https://www.opcw.org/

HAUT DE PAGE

2 Réglementation

Produits visés par la CIAC

http://non-proliferation.irsn.fr/

HAUT DE PAGE

3 Événements

Des congrès sur les problématiques NRBC (risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques) ont lieu annuellement en France et dans le monde :

https://cbrneconference.fr/ (Lyon, 2017)

http://www.cbrn-symposium.com/ (Berlin 2018)

HAUT DE PAGE

4 Annuaire

...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 94% à découvrir.

Cet article offert jusqu'au 01/04/2024
Consulter en libre accès

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(156 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Sommaire

QUIZ ET TEST DE VALIDATION PRÉSENTS DANS CET ARTICLE

1/ Quiz d'entraînement

Entraînez vous autant que vous le voulez avec les quiz d'entraînement.

2/ Test de validation

Lorsque vous êtes prêt, vous passez le test de validation. Vous avez deux passages possibles dans un laps de temps de 30 jours.

Entre les deux essais, vous pouvez consulter l’article et réutiliser les quiz d'entraînement pour progresser. L’attestation vous est délivrée pour un score minimum de 70 %.


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(156 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS