Le déchet : une richesse potentielle
Valorisation énergétique des déchets

Toute activité humaine produit des déchets . Il est important de convenablement gérer ceux-ci pour des raisons économiques et environnementales. On qualifie de déchet toute substance solide, liquide ou gazeuse qui n’est pas utilisable ou valorisable par celui qui le produit. Réduire l’impact négatif pour les personnes et l’environnement d’une activité implique de minimiser la production de déchets. Ces derniers peuvent être une matière première pour d’autres utilisations. Il est alors intéressant d’exploiter cette possibilité pour autant qu’elle soit économiquement rentable ou qu’elle permette de satisfaire à une règlementation en matière d’environnement. Dans ce dernier cas, l’activité doit être financée par la collectivité sous forme d’aides ou de subventions. L’objectif final de la gestion des déchets est de valoriser ce qui peut l’être pour aboutir à des déchets ultimes qu’il faudra stocker d’une manière ou d’une autre.

Il existe plusieurs manières de valoriser ou gérer les déchets produits par notre civilisation. La production d’énergie ou de sources d’énergie est une voie parfois possible. Cet article est le premier d’une série dédiée à ce type de valorisation. C’est une introduction générale qui survole ce domaine complexe. Il introduit des sujets qui seront plus détaillés techniquement, réglementairement et économiquement dans des articles ultérieurs rédigés par des spécialistes.

Nous montrerons d’abord que la production d’énergie est une valorisation parmi d’autres des déchets. Puis nous montrerons, sur deux exemples non conventionnels, comment on peut obtenir une source d’énergie à partir de déchets. Le premier exemple sera consacré aux déchets nucléaires des centrales nucléaires actuelles (réacteurs à neutrons lents) qui sont des combustibles potentiels pour les centrales futures (réacteurs à neutrons rapides). Le second présentera la production d’un combustible à partir du gaz carbonique issu de la combustion de combustibles fossiles. Pour réaliser cette valorisation, on doit fournir plus d’énergie que ce que l’on pourra récupérer par la suite. Ces exemples sont deux situations extrêmes puisqu’avec les déchets nucléaires des centrales actuelles il est possible de produire beaucoup plus d’énergie que ce qu’il est possible de faire avec la technologie actuelle, alors que pour le gaz carbonique il faut dépenser beaucoup d’énergie pour resynthétiser un combustible. Après avoir introduit les principales filières de déchets permettant une valorisation énergétique, nous décrirons rapidement les valorisations énergétiques de celles-ci. La partie sur les farines animales sera un peu plus développée que les autres car il s’agit de déchets pouvant conduire à des maladies mortelles dans 100 % des cas pour les bovins (ESB) ou pour un être humain (Creutzfeldt-Jakob). Ce sont donc des déchets qui méritent une attention particulière.