Dire qu’Internet prospère est aujourd’hui une affirmation des plus en vogue. Mais au-delà de la constatation, il est intéressant de remarquer que l’essor d’Internet se caractérise par la généralisation d’un mode de fonctionnement qui existait auparavant dans les systèmes de terminaux : un nombre limité de serveurs concentre et traite des requêtes provenant d’une multitude de clients. Là où le réseau des réseaux se distingue de ce modèle, c’est par la nature de ses clients : non pas un parc homogène de terminaux bien connus, dédiés à une seule fonction, mais une foule hétérogène et anonyme d’ordinateurs exécutant pele-mêle toutes sortes d’applications. La mixité inhérente des informations, la vulnérabilité du commun ingénu suscitant la malveillance du profiteur habile, l’improbabilité de modéliser finement les usagers du réseau, effacent alors définitivement toute possibilité d’exploiter Internet dans une confiance mutuelle et générale. Pourtant, quoi qu’il en soit, l’inextricable Toile doit être sécurisée afin d’en tirer un service viable : à charge pour le chercheur et l’ingénieur de fournir les cadres convenables. Ici, on s’intéresse en particulier à examiner comment la cryptologie et l’ingénierie de protocole s’allient pour rendre sûres des applications telles que le commerce en ligne.