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Comment les prix des énergies renouvelables ont-ils pu tomber si bas ?

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

L’appel d’offres international organisé par le Mexique pour la construction de nouvelles centrales électriques a été un succès. Les concurrents ont répondu présents et proposé des prix historiquement bas. Le groupe italien Enel Green Power, lauréat de l’appel d’offres, symbolise la guerre des prix qui fait rage dans le secteur des renouvelables.

Mexique : terre bénie

Avec un prix minimum de 20,57 $/MWh, le gouvernement mexicain peut se frotter les mains. Il a reçu des offres pour la construction de centrales solaires et éoliennes avec des prix défiant toute concurrence, même d’énergies fossiles polluantes. Ce nouvel appel d’offres va se traduire par la construction de quinze centrales cumulant 2 562 MW. Le pays bénéficie de conditions climatiques idéales, d’une consommation en hausse et a récemment libéralisé son secteur de l’énergie pour attirer les investisseurs. C’est donc assez logiquement que les appels d’offres organisés par le Mexique – c’est le 3e en seulement 18 mois – se soient traduits par des prix très bas (42$ et 31$/MWh). Mais la chute continue des coûts des énergies renouvelables (Enr) laisse désormais perplexes certains observateurs du secteur.

Mexico a bénéficié à plein de la guerre des prix qui fait actuellement rage dans le secteur de l’énergie. En élaborant des appels d’offres internationaux et surtout « technologiquement neutres », le gouvernement mexicain abandonne une vieille tradition consistant à déterminer son mix électrique selon des considérations politiques pour ne faire jouer que le principe de concurrence entre énergies. Le Mexique n’est pas le seul à avoir choisi cette voie dans la région à l’image du Chili, de l’Argentine ou plus proche de nous, l’Espagne. Tous ces pays ont tiré profit de la baisse des coûts des Enr tout en surfant sur la concurrence acharnée que se livrent les grands groupes pour capter ces parts de marché.

Guerre des prix

Une stratégie symbolisée par le cas Enel Green Power, grand vainqueur du dernier appel d’offres mexicain comme des précédents d’ailleurs, et poids lourd du secteur. Cette fois-ci, le groupe italien a remporté 593 MW éoliens à lui seul, notamment sur trois parcs dénommés Amistad (2-3 et 4). Ils sont des extensions d’un parc existant, Amistad 1, déjà remporté lors d’un autre appel d’offres, ce qui permet de réduire une partie des coûts (notamment liés au raccordement réseau). Enel a également mis en place une stratégie financière agressive visant à revendre très rapidement les projets remportés pour ne pas faire face au mur d’investissements qu’ils représentent. Dans l’éolien, l’investissement est d’environ 1 millions d’euros par Mégawatt installé. C’est ainsi qu’en octobre dernier, le groupe italien a revendu pour plus d’un milliard d’euros ses projets Enr mexicains à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le fonds de pension CKD Infraestructura México, à travers une structure nommée Holdco.

Une stratégie qui a placé l’Enel comme le 1er opérateur Enr du pays avec 728 MW installés et plus de 1 800 MW en projet ou construction. A noter également le projet photovoltaïque de 377 MW remporté par le développeur français Neoen et les quatre centrales gagnées par Engie cumulant 688 MW.

Par Romain Chicheportiche

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