Produire des cellules iPS : la découverte du 5ème élément

Reprogrammer une cellule déjà spécialisée en cellule souche incarne une prouesse scientifique que de nombreux chercheurs convoitaient. En 2006, le japonais Shinya Yamanaka a réussi pour la première fois à produire ces « cellules pluripotentes induites », dites cellules iPS, capables de devenir n’importe quelle cellule du corps humain, par un procédé nécessitant l’introduction d’un cocktail de quatre gènes dans des cellules différenciées. Jusqu’à présent, seules les cellules souches humaines d’origine embryonnaire possédaient une telle caractéristique. Les cellules iPS représentent une avancée prometteuse. Grâce à elles, il serait, à terme, possible de remplacer des organes malades du patient par de nouveaux organes dérivés de ses propres cellules en écartant ainsi tout risque de rejet. Elles éviteraient aussi les problèmes éthiques soulevés par l’utilisation de cellules provenant d’embryons humains.

Malgré ce succès, la reprogrammation cellulaire n’est pas encore complètement contrôlée. Elle est limitée par certaines barrières, dont un phénomène de mort cellulaire programmée qui restreint le nombre de cellules produites. Dans ce contexte, l’équipe de Fabrice Lavial, en collaboration avec l’équipe de Patrick Mehlen, a tenté d’identifier de nouveaux régulateurs de la genèse des cellules iPS.

Dans ce but, les chercheurs ont porté leur attention sur les facteurs impactés par les quatre gènes inducteurs au tout début de la reprogrammation. Ils ont ensuite sélectionné dans cette liste ceux connus pour avoir un rôle dans la mort cellulaire programmée et dont l’expression varie au cours de la reprogrammation. A l’issu de ce tri, une molécule apparaît : la nétrine-1. 

La nétrine-1 est une protéine sécrétée naturellement par l’organisme. De façon intéressante, elle est en particulier capable d’empêcher la mort programmée des cellules. Dans les premiers jours de la reprogrammation de cellules de souris, les chercheurs observent que leur production de nétrine-1 est fortement réduite. Cette déficience limite l’efficacité du processus. Les chercheurs ont alors testé l’ajout artificiel de nétrine-1 pour compenser son insuffisance dans les premières étapes de la reprogrammation.
Cette fois, la quantité de cellules iPS produites à partir de cellules de souris est beaucoup plus importante. Une constatation retrouvée lors de l’étude des cellules humaines, à partir desquelles quinze fois plus de cellules iPS sont produites grâce à l’addition de nétrine-1.

Dans une perspective thérapeutique, il était important de déterminer si ce traitement n’affectait pas la qualité de la reprogrammation cellulaire.
« Après plusieurs vérifications, le traitement avec la nétrine-1 ne semble pas avoir d’impact sur la stabilité génomique et la capacité des cellules iPS à se différencier en d’autres tissus », souligne Fabrice Lavial, chargé de recherche Inserm.
Les travaux de l’équipe continuent afin de tester l’effet de la nétrine-1 dans la reprogrammation d’autres types cellulaires et pour mieux comprendre le mode d’action de cette molécule dans la physiologie des cellules souches.

Sources
CNRS

Netrin-1 regulates somatic cell reprogramming and pluripotency maintenance, Nature communications, 8 juillet 2015
Duygu Ozmadenci1, Olivier Féraud2, Suzy Markossian3, Elsa Kress4, Benjamin Ducarouge1, Benjamin Gibert1,Jian Ge5, Isabelle Durand6, Nicolas Gadot7, Michela Plateroti4, Annelise Bennaceur-Griscelli2, Jean-Yves Scoazec7,Jesus Gil8, Hongkui Deng5, Agnes Bernet1, Patrick Mehlen1,* & Fabrice Lavial1,9,*
1 Apoptosis, Cancer and Development Laboratory – Equipe labellisée ‘La Ligue’, LabEx DEVweCAN, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, Inserm
U1052-CNRS UMR5286, Université de Lyon, Centre Léon Bérard, 69008 Lyon, France.
2 INSERM U935, ESTeam Paris-Sud, Université Paris-Sud, Villejuif, France.
3 Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon, Université de Lyon, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut National de la Recherche Agronomique, École Normale Supérieure de Lyon, 69364 Lyon, France.
4 CGjMC UMR 5534 – Université Lyon 1, Campus de la Doua, Bâtiment Gregor Mendel 16, Rue Dubois, 69622 Villeurbanne, France.
5 College of Life Sciences, Peking University, Beijing, China.
6 Cytometry Facility, Centre de Cancérologie de Lyon, INSERM U1052-CNRS UMR5286, Université de Lyon, Centre Léon Bérard, 69008 Lyon, France.
7 Anipath, Université de Lyon, Hospices Q1 Civils de Lyon, Hôpital Edouard Herriot, Anatomie Pathologique, 69437 Lyon, France.
8 Cell Proliferation Group, MRC Clinical Sciences Centre, Imperial College London, London, UK.
9 Cellular Reprogramming and Oncogenesis Laboratory, ATIP/Avenir Laboratory, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, INSERM U1052-CNRS UMR5286, Université de Lyon, Centre Léon Bérard, 69008 Lyon, France.
* These authors contributed equally to this work.
 

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Paris continue de miser sur l’autopartage

L’autopartage trace sa route à Paris. Autolib’ c’est déjà plus de 2120 emplacements répartis sur 530 stations dans la capitale. Bolloré a également lancé en décembre le service Utilib’, une centaine de voitures utilitaires électriques rouges à destination des artisans, commerçants et particuliers pour transporter des petites marchandises, jusqu’à 230 kg, grâce à un coffre de 900 litres. Mais la Mairie veut aller plus loin. Selon une délibération approuvée au Conseil de Paris, 226 nouvelles places  de stationnement en voierie sont attribuées à 6 sociétés de véhicules en autopartage. Elle lance aussi une expérimentation avec 12 véhicules utilitaires électriques partagés pour les artisans et commerçants du quartier Montorgueil. 

Les 6 sociétés retenues sont Bluecarsharing, Communauto, Ier, Keylib, Ubeeqo et Zipcar. Elles se partageront 113 stations sur la voirie à proximité immédiate des stations Autolib’, qui comprendront chacune 2 places de stationnement, dès la rentrée de septembre. Les stations seront reconnaissables par le label « S.V.P », pour « service de véhicules partagés ». Contrairement à Autolib’ qui cible des locations de courte durée (35 minutes en moyenne) en trace directe, S.V.P proposera des locations en boucle à la demi-journée ou à la journée. Le véhicule devra donc être ramené à la station où il a été retiré.

Afin d’expérimenter au mieux ce nouveau service d’autopartage, différents types de véhicules seront proposés. Les utilisateurs auront le choix entre 49 véhicules électriques (dont 17 utilitaires), 42 voitures hybrides rechargeables, 131 hybrides classiques électrique/essence et 4 véhicules à essence classique. Dans sa lutte contre la pollution de l’air, la Mairie a décidé de bannir la motorisation diesel.

En complément du déploiement d’Utilib’, Paris va expérimenter début 2016 un système de partage de véhicules utilitaires électriques pour les commerçants et artisans du quartier Montorgueil (2e arrondissement). 12 véhicules seront mis à disposition de 200 artisans et commerçants volontaires. L’accompagnateur de start-up Numa aura en charge la collecte et l’analyse des résultats pour définir l’offre la mieux adaptée aux besoins des entreprises et une grille de tarifs attractifs. 

Un service privé de scooters électriques en libre-service, baptisé Cityscoot, a également été lancé à titre expérimental à Paris le 30 juin. Durant 4 mois, 70 scooters seront disponibles à la location. Aucune station n’est prévu durant cette phase de tests, les scooters seront localisés sur une application mobile et il sera possible de les rendre à n’importe quel endroit, sur les places autorisées, dans dix quartiers. En cas de succès, 1 000 scooters seront déployés progressivement au court de l’année 2016 dans toute la capitale. 

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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UCC Coffee, le torréfacteur français a créé une nouvelle ligne de production de capsules compatibles Nespresso®

5 millions d’euros. C’est ce qu’a coûté cette toute nouvelle ligne de production dédiée à la fabrication de capsules de café compatibles Nespresso®. Le spécialiste du café français espère ainsi se faire une place sur le marché juteux des capsules estimé à 2 milliards et en croissance annuelle de 33%. La tâche s’annonce ardue puisque Nespresso®, filiale de Nestlé, détient 85% du marché, mais UCC Coffee possède quelques atouts qui pourraient bien faire la différence. Son usine de production à Valence est prête à relever le défi. 

Le nouveau process, baptisé NPX, fabrique les capsules par thermoformage. Avant de remplir les dosettes, le café est aspiré dans de grands silos pour une période de dégazage d’au moins 5 heures. UCC Coffee a choisi de fermer ses capsules à l’aide d’un opercule en aluminium alimentaire. Tout d’abord, une machine découpe de l’aluminium qui est pré-soudé avant que la capsule ne soit pressurée. Toute cette étape se fait sous azote pour préserver la qualité du café qui serait oxydé au contact de l’air. Le café est ensuite introduit dans la capsule et l’opercule supérieur est mis en place. La capsule ainsi terminée est alors envoyée dans une dernière machine qui les range dans les boites. 

La nouvelle gamme du français Grand Crü est composée de 6 saveurs dont un décaféiné. Elle est vendue en ligne ainsi que dans des commerces de proximité. UCC Coffee est spécialiste des dosettes souples MDD et un des plus gros fournisseurs européens de café à marque distributeurs. Un savoir-faire et une expérience sur laquelle il compte bien capitaliser afin de percer sur le marché ultra-concurrentiel mais si rentable des capsules compatibles Nespresso®.

Figure 1: Si besoin, la phase de dégazage peut durer jusqu’à 10 heures

 

Figure 2: la capsule de UCC Coffee est obtenue par thermoformage

 

Figure 3: Changement de la bobine d’aluminium

 

Figure 4: La ligne de production peut atteindre un débit de 600 capsules/min

 

Figure 5: les capsules sont rangées en quinconce sans emballage pour un conditionnement compact

 

Par Audrey Loubens

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L’UE s’oriente vers la levée des sanctions contre l’Iran après l’accord sur le nucléaire

« Le Conseil européen a prolongé jusqu’au 14 janvier 2016 la suspension des mesures restrictives de l’Union européenne », a annoncé un communiqué, afin « permettre à l’UE de faire les arrangements et les préparatifs nécessaires pour la mise en œuvre » de l’accord.

L’UE avait gelé en janvier 2014 certaines de ses sanctions contre l’Iran en gage de bonne volonté, dans le cadre des pourparlers qui ont finalement abouti mardi 14 juillet à un accord entre Téhéran et les grandes puissances. Ce gel a été prolongé à plusieurs reprises pour donner du temps aux négociations.

L’accord garantit le caractère civil du nucléaire iranien et rend quasi impossible la construction d’une bombe atomique par Téhéran.

Les sanctions adoptées depuis 2006 par les États-Unis, l’UE et l’ONU, qui brident l’économie du pays, pourront commencer à être levées à partir du premier semestre 2016 si la République islamique respecte ses engagements. En cas de violation de l’accord, elles pourront être rétablies.

Nouvelle ère dans les relations internationales

Cet accord parachève d’intenses négociations entre l’Iran et le groupe P5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour solder ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.

« Grâce à cet accord, la communauté internationale sera capable de s’assurer que la République islamique d’Iran ne développe pas une arme nucléaire », s’est félicité le président américain Barack Obama, qui a fait de cette question l’une des priorités de sa politique étrangère.

Cet accord, « fondé sur les vérifications » plutôt que la confiance, « nous donne une chance d’aller dans une nouvelle direction. Nous devons la saisir », a-t-il ajouté tout en soulignant que si l’Iran ne respectait pas ses engagements, « toutes les sanctions » seraient rétablies.

Les pays européens saluent l’accord

À Londres, le premier ministre David Cameron a salué un accord « historique » qui « contribuera à faire de notre monde un endroit plus sûr ».

À Paris, le président François Hollande s’est réjoui d’un accord « très important » qui démontre que « le monde avance », appelant Téhéran à en profiter pour « aider » la coalition internationale sur le dossier syrien.

A Berlin, la chancelière Angela Merkel a salué un « succès important de la diplomatie internationale », et a appelé à une « application rapide » de l’accord.

Satisfaction également à Madrid qui préside le comité des sanctions visant l’Iran à l’ONU et « veillera à la bonne application de cet accord ».

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a, lui, estimé que « cet accord démontre que la solution des crises par des moyens pacifiques est possible ».

Enfin, à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a jugé que la communauté internationale pouvait désormais pousser « un grand soupir de soulagement ».

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné que l’accord permettait de « lever les obstacles » à la constitution d’une « large coalition » contre le groupe Etat islamique (EI) et d’autres groupes terroristes.

Colère en Israël

Du côté iranien, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei et le président modéré Hassan Rohani se sont dits satisfaits.

« Tous nos objectifs ont été atteints » a affirmé Hassan Rohani qui a estimé que l’accord était « un point de départ » pour rétablir la confiance avec les Occidentaux. » Si cet accord est appliqué correctement (…) nous pouvons peu à peu éliminer la méfiance », a-t-il affirmé en assurant que son pays ne chercherait « jamais à avoir l’arme nucléaire ».

La conclusion de l’accord a en revanche provoqué la colère du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui bataille depuis des mois pour le dénoncer. « Cet accord est une erreur historique pour le monde », a-t-il déclaré à Jérusalem. « Israël n’est pas lié par cet accord avec l’Iran, car l’Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre », a-t-il prévenu.

Le Canada, soutien inconditionnel d’Israël, a également critiqué l’accord, jugeant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l’Iran restait « l’une des plus importantes menaces à la paix et à la sécurité internationales ».

RÉACTIONS

Le Parti socialiste se félicite de cet accord, qui permet d’espérer un changement profond dans la région. En effet, celui-ci « ne porte pas seulement sur le nucléaire iranien mais (…) peut ouvrir un nouveau chapitre sur les relations internationales », selon les propres mots de la chef de la diplomatie européenne, Federico Mogherini, au nom du groupe 5+1. Le parti de gouvernement a aussi rendu hommage au président de la République et plus particulièrement à Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères qui, à chaque étape de la négociation, n’a cessé de réclamer un accord « vérifiable et robuste » et a participé à sa conclusion dans la clarté.

Le président François Hollande qui s’est entretenu mardi 14 juillet avec Barack Obama a souligné :

« Le processus mis en place, comprend des limitations claires au programme nucléaire iranien, un système de contrôle robuste et la possibilité de rétablir les sanctions en cas de violation des engagements. Il appartient à l’Iran de mettre en œuvre, dans le calendrier qui a été établi, l’ensemble des mesures prévues. La France, avec ses partenaires, veillera de bonne foi et avec rigueur au respect de cet accord.

En France, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a exprimé « un doute très sérieux quant à l’application des promesses de garanties de sécurité et de contrôle des installations nucléaires» .

«L’intention exprimée et répétée par les leaders religieux du régime de Téhéran d’obtenir la bombe atomique dans l’intention de détruire l’​E​tat d’Israël représente un danger sérieux et réel pour les habitants d’Israël, mais aussi pour toute la région et pour le monde. Par ailleurs, l’Iran soutient les mouvements terroristes au Moyen Orient et en Afrique et les actions terroristes en Occident » précise l’organisation.

LIENS EXTERNES

Déclaration du président du Conseil européen Donald Tusk sur l’accord sur le nucléaire iranien (en anglais) – 14 juillet

Source : EurActiv.fr avec Agences

La Nasa confirme le succès du survol rapproché de Pluton par la sonde New Horizons

La sonde, qui est passée à seulement 12.400 km de Pluton après un voyage de neuf ans et 5 milliards de kilomètres, a envoyé un message confirmant qu’elle avait réussi à frôler sans encombre la planète naine.

Les techniciens de l’Agence spatiale américaine, qui redoutaient un éventuel problème, ont reçu avec soulagement cette transmission vers 20H55 (00H55 GMT mercredi).

« Nous avons bien reçu la télémétrie envoyée par la sonde », a déclaré depuis le centre de commandes de Laurel (Maryland, est) Alice Bowman, la chef du projet, déclenchant une explosion de joie parmi ses collègues.

New Horizons est la sonde la plus rapide envoyée par l’homme dans l’espace: elle a frôlé Pluton à plus de 49.000 km/h et à cette vitesse une collision même avec un débris de la taille d’un grain de riz aurait pu s’avérer catastrophique.

Durant une fenêtre de quelques heures New Horizons a emmagasiné un maximum d’images et d’informations sur Pluton, dont on sait pour le moment peu de choses.

Mais la sonde était entièrement configurée pour effectuer cette collecte de données ces dernières heures et elle ne pouvait pas communiquer en même temps avec les techniciens à Terre. Elle s’est seulement interrompue quelques minutes vers 16H30 (20H30 GMT) pour envoyer 15 minutes de données télémétriques.

Plus de quatre heures ont été nécessaires pour que ces données envoyées depuis les confins de notre système solaire parviennent aux techniciens de la Nasa.

Les données reçues ont montré que la sonde est encore en parfait état et qu’elle a donc normalement pu effectuer son abondante collecte de données.

La sonde va commencer à envoyer ces précieux matériels qui permettront de répondre à de nombreuses questions sur Pluton à partir de mercredi. Il lui faudra au total 16 mois pour transmettre l’intégralité des données qu’elle a collectées durant son survol historique de la planète naine.

New Horizons poursuit à présent sa route pour aller observer la ceinture de Kuiper, un vaste amas de débris au-delà de l’orbite de Neptune.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »

La pollution de l’air en France coûterait plus de 100 milliards d’euros par an

La pollution de l’air coûterait plus de 100 milliards d’euros par an à la France, en dépenses de santé, absentéisme dans les entreprises ou baisse des rendements agricoles, selon l’évaluation d’une commission d’enquête du Sénat.

La pollution atmosphérique « n’est pas qu’une aberration sanitaire, c’est une aberration économique », indique cette commission d’enquête, présidée par Jean-François Husson (LR) et dont la rapporteure est Leila Aïchi (Ecologiste), dans son rapport « Pollution de l’air: le coût de l’inaction » devant être rendu public mercredi.

Elle représente « un coût majeur », une fois considéré les dépenses de santé pour prendre en charge les pathologies imputables à la pollution (particules fines, oxydes d’azote, etc.), l’impact de l’absentéisme professionnel sur la productivité des entreprises, la baisse des rendements agricoles, la perte de la biodiversité ou encore l’entretien des bâtiments dégradés.

Dans le détail, le coût sanitaire total de la pollution atmosphérique serait compris « entre 68 et 97 milliards d’euros » par an, retient le rapport (données du programme « Air pur pour l’Europe » de la Commission européenne), tandis que le coût non sanitaire est lui estimé à 4,3 milliards d’euros.

A elle seule, la pollution de l’air intérieur représente un coût de 19 milliards d’euros par an.

L’impact sur le système de santé français est lui estimé « a minima » à 3 milliards d’euros, relève le rapport qui inclut les dépenses pour traiter l’asthme dû à la pollution, certains cancers, ou encore les frais d’hospitalisations.

Mais le coût global « est largement sous-estimé », indique à l’AFP Leïla Aïchi pour qui la France « est en retard » et « manque de recherches sur cette question ». Les effets sanitaires de certains polluants sont ainsi mal connus, notamment +l’effet cocktail+ de la présence de plusieurs polluants.

« L’air est globalement moins pollué » mais « la pollution a changé de nature », moins localisée au niveau des sites industriels et plus diffuse, via les transports, le chauffage, l’agriculture et l’air intérieur », constate le rapport.

Et la commission énumère 61 mesures plaidant pour « une véritable fiscalité écologique » et pour « compléter les normes existantes » mal définies ou ne couvrant pas tout le champ des polluants connus.

Dans les transports, elle préconise notamment l’alignement progressif jusqu’en 2020 de la fiscalité de l’essence et du diesel, et la mise en place d’une taxe sur les émissions d’azote, d’oxyde d’azote et de particules fines.

Le rapport veut également accélérer le soutien aux transports propres (véhicules hybrides et électriques, fret ferroviaire, roulage des avions).

Dans l’agriculture, la commission recommande d’étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs du fait de certains types de cancers et de mieux contrôler les dispersions de polluants.

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La main de l’homme, pas si « évoluée » que cela

Des scientifiques des Etats-Unis et d’Espagne ont découvert que la main humaine serait plus primitive que celle de son plus proche cousin dans le règne animal (avec le bonobo): le chimpanzé.

En fait, la main de l’homme serait plus proche de celle du dernier ancêtre commun entre homo sapiens (homme moderne) et singes, qui vivait il y plusieurs millions d’années.

« Ces travaux montrent que la structure de la main de l’homme moderne est dans sa nature en grande partie primitive plutôt que le résultat de sélections naturelles » ayant favorisé la fabrication d’outils en pierre, explique la revue Nature Communications, qui publie l’étude.

Les mains des chimpanzés et des orangs-outans ont plus évolué que celles de l’homme depuis l’apparition du sous-groupe des homini, commun aux hommes modernes et aux singes évolués.

Les doigts de ces singes se sont allongés, par rapport au pouce pour pouvoir se balancer de branche en branche tandis que la main de l’homme dispose d’un pouce proportionnellement plus long qui permet à chacun des doigts de le toucher pour faire une pince utile aux travaux.

Jusqu’à présent l’hypothèse la plus répandue était que le dernier ancêtre commun entre l’homme et les grands singes, était un animal avec des mains similaires à celles du chimpanzé actuel.

Mais les travaux réalisés par l’équipe de Sergio Almecija, du Centre de paléobiologie humaine de l’Université George-Washington, remettent en question cette idée.

Des analyses et mesures précises des mains chez les hommes modernes, les singes vivants et les fossiles, montrent que la main de l’homme a subi relativement « peu de changement » par rapport à celle du dernier ancêtre commun avec les grands singes.

« Quand les hominidés (famille de l’homme moderne distincte de celle des grands singes) ont commencé à produire des outils de pierre de façon systématique, il y a probablement 3,3 millions années, leurs mains étaient – en termes de proportions globales – à peu près comme les nôtres aujourd’hui », explique à l’AFP M. Almecija dans un échange par courrier électronique.

« Un autre message important à retenir est que si les mains humaines sont en grande partie primitives, les changements pertinents qui ont favorisé le développement de la culture de l’outil de pierre, étaient probablement d’ordre neurologique », explique-t-il. C’est notre cerveau et non la forme de notre main qui a permis le développement de la culture de l’outil, suggère-t-il.

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L’origine inattendue du parfum de la rose

La rose est la fleur la plus vendue au monde. Composé de centaines de molécules odorantes, son parfum est utilisé depuis l’Antiquité par les parfumeurs et l’industrie de la cosmétique. L’odeur typique de rose est attribuée principalement aux molécules de la famille des monoterpènes (en particulier le géraniol). Comment ces monoterpènes sont-ils synthétisés chez les roses et pourquoi certaines roses ne sont-elles pas parfumées ? Ce sont les deux questions auxquelles ont tenté de répondre les équipes de chercheurs.
Jusqu’à présent, on pensait qu’il n’existait qu’une seule voie de biosynthèse de ces monoterpènes, faisant intervenir des enzymes de la famille des terpènes synthases. Pour la première fois, les chercheurs révèlent, chez la rose, une nouvelle voie de biosynthèse de ces monoterpènes : celle-ci ne fait pas intervenir des terpènes synthases mais une enzyme appelée nudix hydrolase (RhNUDX1). Les scientifiques ont également montré que les roses non parfumées n’expriment pas le gène RhNUDX1. Ce type d’enzymes nudix hydrolase est connu chez tous les êtres vivants mais n’avait encore jamais été associé au parfum. Par exemple, chez Arabidopsis, une nudix hydrolase similaire intervient dans l’élimination des produits toxiques de la cellule lors d’un stress oxydatif, évitant ainsi des dommages génétiques.
A terme, ces résultats devraient permettre de comprendre quelle est l’origine du parfum de la rose, et en particulier de savoir si la fonction spécifique de RhNUDX1 est apparue au cours de la domestication de cette plante ou de manière plus ancienne au cours de l’évolution. De plus, ces travaux permettent d’expliquer pourquoi de nombreuses roses sont dépourvues de parfum (le plus souvent les roses coupées, destinées au bouquet) : ces fleurs n’expriment pas RhNUDX1. La découverte de ce gène permet d’envisager la possibilité de l’utiliser comme marqueur durant la sélection des rosiers, de manière à pouvoir, dans un avenir proche, acheter chez le fleuriste des bouquets de roses parfumées, à coup sûr !

Référence :
Biosynthesis of monoterpene scent compounds in roses. Jean-Louis Magnard, Aymeric Roccia, Jean-Claude Caissard, Philippe Vergne, Pulu Sun, Romain Hecquet, Annick Dubois, Laurence Hibrand-Saint Oyant, Frédéric Jullien, Florence Nicolè, Olivier Raymond, Stéphanie Huguet, Raymonde Baltenweck, Sophie Meyer, Patricia Claudel, Julien Jeauffre, Michel Rohmer, Fabrice Foucher, Philippe Hugueney, Mohammed Bendahmane et Sylvie Baudino, Science, 3 juillet 2015.

Source : CNRS

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Chine : les drones, ces nouvelles recrues high-tech au service de l’environnement

Pollution : les drones sur tous les fronts

Pollution atmosphérique : en Chine ou les pics de pollution de l’air atteignent régulièrement les 1.000 microgrammes de particules par m3 d’air, les autorités ont investi dans deux flottes de drones
Les dépollueurs : conçus par le constructeur Aviation Industry Corporation of China (AVIC), ces drones munis d’une aile de parapente peuvent stocker jusqu’à 700 kg de substances chimiques. Une fois vaporisées sur le nuage de pollution, elles gèlent les particules polluantes qui retombent alors sur le sol. Utilisés depuis plusieurs années déjà, ces drones sont révisés chaque année afin d’améliorer leurs performances et de réduire leur coût de production.
Les vigiles : en phase de test dans la province du Hebei depuis novembre dernier, une flotte de drone équipés de caméras infrarouges a pour mission de repérer les émissions illégales de gaz polluants par les sites industriels de la région. A l’heure actuelle, 64 usines parmi les 256 inspectées ont été sanctionnées pour infractions aux réglementations environnementales.
Pollution de l’eau : les drones sont aujourd’hui les engins les plus adaptés à la surveillance des rivières et des zones côtières. Peu onéreux, ils sont capables d’embarquer du matériel de pointe pour capturer des images et des vidéos de haute définition, ou pour mesurer précisément les nombreux paramètres qui déterminent les hydrosystèmes. La Chine a investi près d’un milliard de yuan dans l’installation de systèmes de suivi des tâches de pollution et de détection du niveau de pollution grâce à la couleur de l’eau. Des flottes de drones côtiers sont testées depuis 2011 dans le bassin de la rivière Liao, dans le but d’être généralisées à l’ensemble du territoire d’ici 2020.

Drones des champs…

Déjà nombreux à officier dans les villes, les « éco-drones » se popularisent également dans les campagnes chinoises, notamment dans le secteur agricole. Bien qu’encore peu répandus ou en phase de tests, les « drones paysans » sont au service d’une agriculture plus écologique et plus raisonnée grâce à un meilleur dosage des engrais, un épandage plus régulier ou un repérage minutieux des besoins en eau des cultures. Les objectifs à court terme : optimiser l’utilisation des intrants et surtout réduire le gaspillage des ressources de plus en plus préoccupant dans le modèle agricole chinois.
Dans les campagnes comme dans les villes, le rôle de sentinelle de l’environnement revient tout naturellement aux drones : surveillance contre le braconnage, collecte de données dans des zones difficiles d’accès, détection de plantations de drogue, prévention des incendies… ils assurent à 90% des missions de contrôle afin de faire respecter les normes environnementales chinoises de plus en plus rigoureuses.
Dans ce domaine, la Chine affirme vouloir s’inspirer des initiatives dans le reste du monde pour diversifier encore les missions de sa flotte d’éco-drones. Dans le cadre du programme de reforestation initié en 1978 (politique de la « grande muraille verte »), les « drones planteurs » intéressent les autorités chinoises. Ces appareils mis au point par une start up française, équipés de graines pré-germées, seraient en mesure de planter près de 36 000 arbres par jour. Une technique qui se révèlerait 85% moins couteuse que les méthodes traditionnelles.

Source : diplomatie.gouv.fr

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USA: l’administration veut des garde-fous sur le cryptage de données

L’administration américaine tire depuis plusieurs mois la sonnette d’alarme sur le développement par les grands d’Internet comme Apple et Google de services cryptés inviolables, dont seul l’utilisateur a la clef.

L’administration redoute l’utilisation de ces applications par des criminels ou des terroristes.

Ces données inviolables sont « réellement une question de sécurité nationale », a estimé la secrétaire adjointe à la Justice américaine, Sally Quillian Yates, lors d’une audition mercredi devant le Sénat américain.

L’administration « n’a pas exclu » de proposer une mesure législative pour contraindre les entreprises à conserver cet accès, a-t-elle dit.

Mais « une approche plus productive » serait que le gouvernement travaille avec les fournisseurs pour « trouver une solution avec chaque entreprise », sans « faire du prêt-à-porter » législatif, a-t-elle souligné.

« Nos outils sont de plus en plus inefficaces » du fait du cryptage inviolable, a souligné de son côté le directeur du FBI, James Comey.

Il a pris l’exemple du groupe Etat islamique (EI). Celui-ci utilise Twitter pour entrer en contact avec des sympathisants sur le sol américain, puis les fait basculer sur des applications de messagerie instantanées cryptées pour discuter d’éventuelles opérations, a expliqué M. Comey.

« Nous pouvons les voir donner des instructions » via Twitter à des contacts « vers une application de messagerie mobile » et « ensuite ils disparaissent », a-t-il expliqué.

« C’est un énorme problème », a-t-il souligné, avertissant que le FBI ne pourrait pas stopper « indéfiniment » les attaques de sympathisants de l’EI aux Etats-Unis, comme il l’a fait jusqu’à présent.

Traumatisées par les révélations d’Edward Snowden sur les interceptions de communications électroniques par l’agence américaine de sécurité NSA, parfois avec leur concours, la plupart des grandes sociétés américaines d’Internet défendent bec et ongles le cryptage inviolable.

« Nous ne savons pas comment mettre une +porte dérobée+ (un accès aux données) accessible uniquement aux gentils », expliquait récemment Eric Schmidt, le patron de Google.

Un argument rejeté mercredi par James Comey, qui en a appelé à la créativité légendaire de la Silicon Valley.

« La Silicon Valley est pleine de gens qui étaient dans leur garage il y a quelques années, et qui s’entendaient dire que leurs rêves étaient inatteignables », a-t-il dit.

« Je ne pense pas » que la question de l’inviolabilité « ait reçue une attention franche et sincère », a-t-il dit.

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Le prochain équipage de l’ISS « prêt » et confiant dans le succès de sa mission

Le décollage vers l’ISS de cet équipage composé du Russe Oleg Kononenko, du Japonais Kimiya Yui et de l’Américain Kjell Lindgren était initialement prévu pour le 26 mai depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

Mais il a été retardé de presque deux mois, au 23 juillet, en raison notamment de l’accident d’un vaisseau cargo Progress fin avril.

« Maintenant, nous sommes prêts, vraiment prêts », a affirmé le Japonais Kimiya Yui, lors d’une conférence de presse au centre d’entraînement des cosmonautes à la Cité des étoiles, près de Moscou. « Je sais que le Soyouz est un vaisseau très fiable et sécurisé », a souligné l’astronaute qui va faire son premier voyage dans l’espace.

Kjell Lindgren, 42 ans, qui va effectuer lui aussi son premier vol vers l’ISS, a assuré être « prêt à s’envoler dans l’espace dès que le vaisseau spatial sera opérationnel ».

« Nous sommes confiants dans le fait que les ingénieurs (…) pourront identifier les problèmes et s’assurer qu’il n’y en ait pas sur notre vaisseau », a-t-il indiqué.

Grâce au changement de la date de décollage, « nous avons eu du temps en plus pour nous entraîner, rester un peu plus longtemps auprès de nos familles et nous reposer », a-t-il précisé.

« Nous n’avons pas peur du tout, et rien ne suscite notre préoccupation », a affirmé Oleg Kononenko.

Le secteur spatial russe, qui fait historiquement la fierté du pays, a connu une série de revers humiliants ces derniers mois, avec notamment la perte de coûteux satellites et vaisseaux.

Le retour des trois spationautes de l’équipage précédent, revenus sur Terre le 11 juin, a été retardé d’un mois à cause de l’accident du vaisseau cargo Progress, qui s’est désintégré le 8 mai dans l’atmosphère, après sa perte de contrôle par les opérateurs russes fin avril.

Oleg Kononenko, Kimiya Yui et Kjell Lindgren ont indiqué avoir choisi comme mascotte de leur prochain voyage le robot R2-D2, l’un des personnages emblématiques de la saga cinématographique Star Wars (La Guerre des Étoiles), dont ils sont fans.

Au cours de leur séjour sur l’ISS, les spationautes vont réaliser plusieurs expériences scientifiques, notamment celles visant à contrôler des robots à distance.

Ils vont retrouver à bord de la station les Russes Guennadi Padalka et Mikhaïl Kornienko et l’astronaute de la Nasa Scott Kelly.

De son côté, Oleg Kononenko a promis d’étudier le « comportement des bulles de savon », pour satisfaire la demande des jeunes amateurs de l’espace.

La Russie fournit à l’ISS son principal module, où se situent les moteurs-fusées, et les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale, depuis l’arrêt des navettes spatiales américaines.

Seize pays participent à l’ISS, avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998 ayant coûté au total 100 milliards de dollars, financés pour la plus grande partie par la Russie et les États-Unis.

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L’absence de sanctions menace les objectifs climat 2030

Tenus par des objectifs énergie-climat ambitieux pour 2030, les Etats membres devront soumettre leurs projets nationaux de mise en oeuvre à Bruxelles et faire des rapports biannuels sur l’application de leurs plans, révèle un document de travail de la Commission obtenu par EurActiv.

Un mécanisme d’évaluation qui pourrait cependant s’avérer inefficace, estiment les défenseurs de l’environnement. En effet, ce mécanisme n’inclut pas la possibilité d’une action légale, comme les procédures d’infraction de la Commission, entrainant des amendes. Et aucune des sections du document ne fait mention d’actions à l’encontre des gouvernements qui ne respecteraient pas leurs engagements.

Dans le passé, des projets similaires ne pénalisaient pas les États membres qui n’atteignaient pas les objectifs, mais prévoyaient des procédures légales contre les pays qui ne prenaient pas de mesures adéquates.

Pourquoi est-ce important ?

Il est nécessaire d’établir un nouveau système de gouvernance parce que les objectifs en termes de renouvelables et d’efficacité pour 2030 ne sont pas contraignants au niveau national, mais le sont au niveau européen.

Les dirigeants européens ont décidé qu’il fallait mettre en place une gouvernance et une supervision des États membres afin de s’assurer que les objectifs européens seraient atteints, même si les objectifs nationaux ne sont qu’indicatifs.

Au mois d’octobre 2014, les dirigeants européens se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % et à améliorer la part des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique d’au moins 27 % d’ici à 2030, comparé aux chiffres de 1990. Le premier objectif, de 40 % est contraignant, mais pas celui de 27 %, qui vise le niveau national.

Dans leurs conclusions, ils insistent également sur la flexibilité, qui sera nécessaire si les États membres veulent atteindre leurs objectifs.

Ces objectifs sont la pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique dans l’UE. Les dirigeants de l’UE se sont félicités du message de détermination qu’ils envoient, à quelques mois de la conférence de l’ONU pour le climat, qui se déroulera à Paris en novembre et qui a pour but d’établir un accord mondial contraignant pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.

Un précédent pour la punition ?

Les objectifs d’efficacité énergétique et de sources renouvelables pour 2020 sont quant à eux contraignants au niveau national. Dans le cas d’objectifs nationaux contraignants, des procédures d’infractions peuvent être lancées à l’encontre des États membres, qui risquent alors des amendes. Les engagements qu’ont souscrits les pays ne peuvent pas être renégociés si le gouvernement change.

La directive européenne relative aux énergies renouvelables, de 2001, fixe des objectifs européens et nationaux non contraignants pour l’électricité produite à partir de sources renouvelables.

Les actions légales à l’encontre d’un État membre ne sont pas engagées en cas d’objectif non atteint, mais en cas d’absences de mesures visant à atteindre l’objectif.

La directive relative aux énergies renouvelables de 2009 n’inclut pas de mécanisme de sanction pour les objectifs non atteints, mais des procédures d’infraction ont été lancées contre la Pologne, l’Italie, l’Espagne, Chypre, la Belgique, l’Autriche et l’Estonie en 2011.

En 2013, la Commission a demandé que des amendes journalières de 1 333 288,80 euros et 11 404,80 euros soient appliquées à la Pologne et à Chypre, qui n’ont pas transposé la directive dans leur législation nationale.

« Le document de travail de la Commission sur le système de gouvernance de l’Union de l’énergie manque complètement d’autorité », estime Jean-François Fauconnier, coordinateur des politiques sur les renouvelables au Réseau action climat. « La communication des plans et les rapports ne suffiront pas pour atteindre et dépasser les objectifs énergie climat pour 2030 de l’UE. »

« Cette proposition ne responsabilise pas les gouvernements vis-à-vis de l’investissement dans les renouvelables et l’efficacité énergétique. Ce sont les objectifs nationaux contraignants qui ont rendu possible le succès de l’Europe en ce qui concerne les énergies renouvelables », souligne-t-il.

Union de l’énergie

Un nouveau système de gouvernance est considéré comme nécessaire pour élargir la stratégie de l’Union de l’énergie. L’Union de l’énergie est le projet élaboré par la Commission pour renforcer sa résistance aux pénuries et lutter contre le changement climatique.

Le document de travail, point de départ des négociations entre la Commission et les États membres, explique comment le système de rapports contribuerait au renforcement de la sécurité énergétique et à l’intégration du marché de l’énergie européen.

Le document de travail a été communiqué aux États membres avant la réunion des représentants le 15 juillet. Le groupe de travail du Conseil de l’énergie se réunira ensuite à l’automne pour en discuter plus amplement. La Commission espère obtenir le soutien des ministres de l’Énergie lors de leur sommet du mois de novembre prochain.

CONTEXTE

En tant que Premier ministre polonais, Donald Tusk a donné la première impulsion pour la création d’une Union de l’énergie européenne. Depuis, cette idée a été reprise par la Commission européenne, qui a nommé Maroš Šefčovič commissaire spécial chargé du projet et vice-président.

Les détails du projet ont commencé à s’éclaircir le 4 février, quand le collègue des commissaires a débattu pour la première fois des mesures à prendre. Le 25 février, la Commission a publié un document sur sa vision du projet, accompagné d’une annexe de « propositions concrètes », parmi lesquelles se trouvent des lois, des décisions et des analyses.

L’Union de l’énergie concernera des secteurs divers, comme l’énergie, les transports, la recherche et l’innovation, la politique étrangère, la politique européenne de voisinage, le commerce et l’agriculture, explique la Commission.

Un nouveau système de gouvernance est considéré comme nécessaire pour élargir la stratégie de l’Union de l’énergie. L’Union de l’énergie est le projet élaboré par la Commission pour renforcer sa résistance aux pénuries et lutter contre le changement climatique.

PROCHAINES ÉTAPES

  • 15 juillet : Les représentants nationaux se réunissent pour discuter du projet.
  • Novembre 2014 : Conseil des ministres de l’Énergie.
  • Novembre-décembre 2015 : Conférence sur le changement climatique de l’ONU à Paris (COP21).

 LIENS EXTERNES

COMMISSION EUROPÉENNE

Source : EurActiv.com | James Crisp traduit par Manon Flausch (EurActiv.fr)

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Sécurité et sûreté des sites industriels chimiques

En France, la sécurité industrielle de ces entreprises, c’est-à-dire l’évaluation et la maîtrise des risques accidentels, a été prise en compte très tôt. Sans attendre la première directive européenne en la matière, un dispositif législatif et réglementaire, assorti d’une inspection par les services de l’Etat, a été mis en place au milieu des années 70  sur la base de textes précédents datant du début du 19ème siècle. Plus récemment, à l’aune d’accidents technologiques tels que la catastrophe de Toulouse en 2001, cette réglementation a été revisitée dans le but de rehausser à nouveau le niveau de sécurité de ces établissements, de maitriser l‘urbanisation à leur voisinage et de mieux protéger la population en cas d’accident.

Si cette réglementation a permis de réduire de manière significative la probabilité d’occurrence d’un événement à caractère accidentel, elle ne prend pas en compte la survenue d’événements d’origine malveillante ou terroriste. Seul un nombre, très restreint, de ces sites est soumis aux dispositions du Code de la défense qui visent au maintien de certaines fonctions essentielles pour la continuité de l’Etat en cas de conflit ou de crise. Il s’agit, par exemple, de certains organismes ou entreprises ayant des capacités particulières de production ou de fourniture dans les domaines, dénommés « Secteurs d’activités d’importance vitale », de la santé, de l’industrie, du transport, de l’alimentation, de l’énergie….

Certains sites sont par ailleurs tenus de respecter des standards de sûreté imposés par des normes spécifiques car ils produisent, ou utilisent, des substances susceptibles d’être employées comme précurseurs d’armes chimiques, d’explosifs ou de stupéfiants ou bénéficient d’un agrément en tant qu’opérateur économique. Les entreprises classées SEVESO sont également soumises à des obligations de sûreté (contrôle d’accès, protection des sites…).

Depuis la refonte du Plan Vigipirate en 2014, des recommandations sont communiquées aux sites industriels soit par le biais de leurs organisations professionnelles soit directement par les services du Haut fonctionnaire de défense des différents ministères lorsqu’il s’agit d’informations dont la diffusion est restreinte. Ces recommandations peuvent constituer un début dans la mise en place d’un système de gestion de la sûreté.

L’Union des industries chimiques dispose de lignes guides, le Code de sûreté du programme « Responsible Care » qui décrit les bonnes pratiques de management afin de préserver la sûreté des sites et de la chaine logistique. Il est conçu pour aider les entreprises à mettre en œuvre une boucle d’amélioration continue de la performance « sûreté », en utilisant une approche fondée sur le risque, afin d’identifier, d’évaluer et de prendre en compte les vulnérabilités, de les supprimer ou de les réduire, d’améliorer la formation et les capacités de réponse.

L’INERIS, en partenariat avec les services de l’Etat, a également développé une méthodologie destinée à analyser la vulnérabilité des sites chimiques face aux menaces de malveillance et de terrorisme pour aider les entreprises dans leur démarche de sûreté.

Cette méthode s’est aussi construite au travers de la collaboration de l’INERIS avec plusieurs opérateurs, dans l’industrie chimique, au sein de plate-formes portuaires, dans le transport de masse.

Ainsi, la méthodologie a été confrontée à des sites :

  • implantés dans des environnements variés et denses en activités économiques (zones industrielles, zones portuaires) ;yant des enjeux économiques et stratégiques différents : sites français appartenant à des groupes internationaux, réseaux fortement maillés, réseaux d’eau potable, transports publics…).
  • l’application de cette méthodologie à des activités autres que des sites chimiques, telles que les opérateurs de zones portuaires, les opérateurs de transport de masse ou encore les opérateurs de réseaux d’eau potable, a permis de conforter la démarche tout en adaptant certains paramètres d’évaluation aux cas de figure rencontrés. En effet, ces différents opérateurs se distinguent par des spécificités en termes :
  • de typologies (milieu ouvert ou fermé, réseau maillé ou concentré),
  • d’enjeux (conséquences humaines, continuité d’activité, attention médiatique, ..),
  • de menaces (terroristes, activistes, criminels, etc.).

Aujourd’hui, il apparaît que cette évaluation de sûreté, étape essentielle pour une protection des sites contre les menaces de tous ordres, devrait être étendue aux sites susceptibles de présenter des vulnérabilités.

Par François Fontaine et Denis Ropers, membres de l’association AGENOME

François Fontaine ([email protected]) coordonne les activités « Sécurité globale » de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS). Denis Ropers ([email protected]), responsable sécurité/sûreté transport du groupe Dow Chemical en France, représente par ailleurs l’Union des industries chimiques auprès des instances européennes pour les questions de menaces Nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques et explosifs (NRBCE). Tous deux font partie de l’association AGENOME qui regroupe des spécialistes de la gestion des risques et de la lutte contre les menaces NRBCE.

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“Smart Home” : piles intelligentes contre objets connectés

Pour rendre votre maison connectée, il ne sera peut-être pas nécessaire de remplacer tous vos appareils par d’autres, version intelligente. L’entreprise américaine Roost a ainsi conçu une pile de 9 Volts (la plus courante de toutes les piles), qui transforme votre détecteur de fumée en objet connecté. La “smart battery” contient, outre une batterie Lithium-ion censée tenir plus de 5 ans, un dispositif WiFi qui lui permet de communiquer avec une application iOS ou Android.

La pile intelligente de Roost permet ainsi de connaître des informations sur votre détecteur de fumée, même s’il n’a jamais été “connecté” auparavant. Ainsi, en cas de problème, vous recevrez une alerte sur votre smartphone.

L’application vous permettra en outre d’appeler les secours, ou d’éteindre une alarme. Chaque pile peut être “nommée”, vous permettant aussi de savoir quel détecteur retentit, dans quelle pièce.

Un “dispositif partagé”

Selon le président et cofondateur de Roost, Roel Peeters, le détecteur de fumée deviendra un « dispositif partagé » avec votre famille, et non “individuel”, car les piles pourront communiquer avec votre smartphone, mais aussi avec celui de votre conjoint ou de vos enfants.

Au final, cette pile vous coûtera nettement moins cher (35 dollars la “smart battery”) que d’acheter un détecteur de fumée intelligent comme le Nest Protect (100 €), bien que le détecteur transformé proposera largement moins de fonctionnalités.

Pour l’instant, la “smart battery” de Roost (qui sera vendue sur Amazon à partir de septembre) ne concerne que les détecteurs de fumée, mais elle pourrait fort bien permettre, à terme, de “connecter” d’autres appareils de votre maison, sans avoir besoin d’en acheter de nouveaux, spécialement conçus pour être intelligents.

Par Fabien Soyez

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Ces entreprises qui s’alimentent à l’énergie solaire

  • Apple

C’est au Nevada que la firme à la pomme a décidé de continuer à miser sur le photovoltaïque. Pour alimenter son Datacenter de Reno, une structure très gourmande en énergie, Apple construit une immense ferme de panneaux solaires, sur une surface de près de 67 hectares. Cet ensemble alimentera à lui seul le datacenter. Mais ce n’est qu’une étape dans la politique d’Apple qui ne cache plus sa volonté de développer l’énergie solaire au maximum. Une première ferme solaire de 40 ha est déjà utilisée pour alimenter le datacenter de Maiden (Caroline du Nord) et en ce début d’année Apple a annoncé investir 848 millions de dollars pour la construction d’une nouvelle ferme solaire en Californie, sur une surface de 12 km² et capable de fournir 250 MW, largement suffisant pour son datacenter de Newark, ses bureaux et même ses boutiques basés dans l’Etat.

Pour Apple, qui revend aux localités l’électricité non utilisée, il s’agit avant tout d’alléger sa facture énergétique plombée par les besoins énormes des datacenters. Comme l’expliquait Tim Cook lors d’une conférence, « Nous nous attendons à réaliser des économies très significatives car le prix des énergies renouvelables est fixe et qu’il y a une différence notable entre celui-ci et le prix de l’énergie (fossile) », sans toutefois chiffrer cette économie. Le choix du photovoltaïque lui permet en plus de redorer son image. Et le pari semble réussit car GreenPeace elle-même, qui avait dénoncé Apple en 2012, reconnait dans son rapport annuel la responsabilité environnementale dont fait preuve la firme : « Malgré une croissance rapide et continue, Apple reste en ligne avec son objectif d’approvisionnement en énergies renouvelables, affichant une nouvelle fois un taux de 100 % ». Des félicitations en règles, de quoi faire rougir Apple.

  • Google

Le géant du net s’est engouffré dans le solaire depuis plusieurs années, avec notamment l’acquisition de plusieurs parcs solaires. Mais si cette énergie renouvelable lui sert à alimenter ses propres datacenters, elle lui permet aussi de bénéficier d’allègements fiscaux, de quoi atteindre une rentabilité des investissement de 8 à 12% selon Gigaom, un blog américain spécialisé dans les nouvelles technologies. Pour aller encore plus loin, Google vient d’investir 300 millions de dollars en s’associant à Solar City, installateur de panneaux solaires aux Etats-Unis, pour financer la pose de panneaux solaires sur les toits de particuliers. Pour Sidd Mundra, responsable des énergies renouvelables de Google : « C’est un projet bon pour l’environnement, bénéfique pour les familles et sensé d’un point de vue économique ». 

  • Michelin

En 2011, l’entreprise française a fait poser 17 000 panneaux solaires sur les ¾ de la toiture de son usine de Blavozy (43). Le site devenait alors le 1er en France des sites Michelin alimenté par l’énergie solaire, bien qu’à l’époque 5 autres sites européens en bénéficiaient déjà. Décidément bien orienté vers le solaire, Michelin est aussi partenaire de Solar Impulse. Cet avion capable de voler exclusivement grâce à l’énergie solaire est équipé de roues Michelin.

  • Casino

C’est sur le toit du supermarché Géant Casino à Anglet que 5650 panneaux solaires ont été installés en 2013, une première pour le groupe Français qui a très vite enchainé avec d’autres projets similaires. La filiale Green Yellow a été créée spécifiquement pour gérer le développement de l’énergie solaire.  Aujourd’hui, une cinquantaine de sites de l’enseigne sont équipés, principalement dans le sud, en dessous d’une ligne Bordeaux-Grenoble pour bénéficier du meilleur ensoleillement possible. Cette stratégie repose sur une rentabilité à long terme, avec entre autres un accord de revente de l’électricité à EDF valable 20 ans.

Par Audrey Loubens

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Lego veut créer des briques « durables »

Pour atteindre son objectif, Lego a créé un centre dédié aux matériaux durables, le Lego Sustainable Materials Centre, basé dans son siège social, à Billund, au Danemark. Le groupe emploiera plus de 100 spécialistes des matériaux et dépensera 1 milliard de couronnes danoises, soit 130 millions d’euros, pour « financer la recherche, le développement et la mise en œuvre de nouvelles matières premières durables qui entreront dans la fabrication des briques ainsi que des emballages de produits Lego », fait savoir la direction dans un communiqué. 

En 2014, Lego a utilité environ 6 000 tonnes de plastique pour fabriquer plus de 60 milliards de briques. Remplacer le plastique par des matériaux durables réduirait considérablement l’impact de ses produits. « Nous avons déjà pris des mesures importantes pour réduire notre empreinte carbone et avoir un impact positif sur la planète : diminution du volume des emballages, introduction de matériaux d’emballage labellisés FSC, investissement dans un parc éolien en mer, vante Jørgen Vig Knudstorp, CEO et président du groupe Lego. Maintenant, il est temps de nous concentrer sur les matériaux. »  

Lego veut réduire son empreinte écologique

Ce projet fait suite à un partenariat lancé en 2013 avec le WWF, association de défense de l’environnement, pour mettre en œuvre une stratégie de développement de matériaux durables. Un nouveau projet de collaboration avec le WWF a été initié au printemps 2015, pour évaluer de façon plus précise la durabilité et l’impact écologique global de nouveaux matériaux d’origine biologique pour la fabrication des briques et des emballages Lego.

Il s’agit d’un véritable défi technologique. « Il n’y a pas de définition unique d’un matériau durable. Plusieurs facteurs entrent en ligne de mire pour le définir : sa composition, sa provenance, ce qu’on en fait lorsqu’il arrive en fin de vie. Tous ces facteurs doivent être pris en compte lorsque nous recherchons de nouveaux matériaux », rappelle Jørgen Vig Knudstorp. Lego estime que pour être qualifié de « durable », tout nouveau matériau doit permettre de réduire l’empreinte écologique et sociale par rapport au matériau qu’il remplace, et ce dans plusieurs domaines clés : utilisation des énergies fossiles, droits de l’homme, changement climatique.

En plus d’être plus écologique, ce matériau devra avoir des propriétés bien précises. Les nouvelles briques devront s’emboîter avec les anciennes,  s’assembler et se désassembler avec le même niveau de force, ne pas se déformer durant plusieurs années et répondre aux mêmes normes de qualité et de sécurité que les briques traditionnelles. Et biensûr, le coût de production du matériau ne devra pas dépasser celui du plastique !

En attendant de trouver son nouveau matériau, Lego devra nouer un nouveau partenariat avec un pétrolier. En effet, suite à une large campagne de 3 mois menée par Greenpeace, Lego a annoncé en octobre 2014 qu’il ne renouvellerait pas son partenartiat avec le pétrolier Shell, pourtant lancé en 1960. Celui-ci prendra donc fin au premier semestre 2016. La raison? Le groupe ne veut pas être associé à l’une des principales compagnies pétrolières qui s’entête à vouloir forer en Arctique.

  • Vidéo virale de la campagne de Greenpeace, visionnée plus de 7 millions de fois sur Youtube, demandant à Lego d’abandonner son partenariat avec Shell

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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La chimie verte peut-elle rester écoresponsable ?

La chimie verte repose sur 12 principes visant à orienter la chimie vers un mode plus durable, à savoir la prévention de la pollution, la conception de molécules non toxiques, le remplacement des solvants polluants ou encore le développement de l’utilisation des ressources renouvelables au détriment du pétrole. Autant de bonnes intentions qui boostent cette chimie devenue à la mode, pour son côté écolo mais aussi parce qu’elle commence à devenir économiquement rentable et compétitive face à la pétrochimie.

La chimie verte est donc en plein essor, l’Union des industries chimiques s’est même engagée à porter la part des approvisionnements en matière biosourcée à 15% d’ici 2017. Se pose alors la question de l’approvisionnement en biomasse et le conflit entre un usage industriel et alimentaire des ressources agricoles, notamment en ce qui concerne la fécule de pomme de terre et le maïs. Le développement « intensif » de la chimie végétale, une composante majeure de la chimie verte, fait craindre un détournement des terres au profit de l’industrie. De plus, s’ajoute la problématique de l’utilisation d’eau pour les cultures, le maïs en nécessitant une grande quantité.

Toutefois, les industriels pourraient s’affranchir du problème en exploitant la biomasse lignocellulosique, c’est-à-dire issue des arbres, comme le bois ou la paille par exemple. Dans ce cas, le conflit avec l’agriculture destinée à nourrir les populations disparait. Le développement de la chimie verte permettra aussi de mettre au point de nouvelles techniques, à l’image de la Start-up française Plant advanced technologies et ses « plantes à traire ». La technologie brevetée consiste à cultiver des plantes sous serre, à les stimuler pour doper la fabrication de molécules actives présentes dans les racines afin de les extraire, le tout sans détruire la plante. Parmi ces plantes, l’Edulys est d’origine sud-américaine et produit des biomolécules qui servent dans des cosmétiques anti-âge.

Par Audrey Loubens

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Eolien: la reprise se confirme, les professionnels veulent accélérer

Sur les six premiers mois de l’année, 523 mégawatts ont été raccordés au réseau électrique, selon les chiffres publiés mardi par France Energie éolienne (FEE), qui rassemble près de 90% des acteurs du secteur.

« Après quatre années de baisse des nouvelles installations, 2014 marquait déjà un rebond (…). La dynamique se poursuit en 2015 », s’est félicité Frédéric Lanoë, président de FEE.

Actuellement le parc éolien français représente une puissance installée de 9.713 MW, exclusivement dans le terrestre, selon l’association, soit l’équivalent d’environ dix tranches nucléaires.

La loi sur la transition énergétique prévoit d’atteindre 32% d’énergies renouvelables dans le bouquet électrique en 2030, tandis que les déclinaisons par filière (éolien, solaire, etc) seront connues dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

France énergie éolienne plaide pour un objectif de 40.000 mégawatts pour l’éolien terrestre et 21.000 mégawatts pour l’éolien en mer (posé et flottant).

« Cela correspondrait à 25% du mix-électrique du pays », a indiqué Frédéric Lanoé, lors d’une rencontre avec la presse.

Dès 2023, l’objectif de FEE est d’atteindre 27.000 MW dans le terrestre et 16.000 MW en mer à l’horizon 2023.

Mais pour cela, « il faut arriver à une programmation régulière des appels d’offres » dans l’éolien en mer posé, a estimé Frédéric Lanoë.

Deux appels d’offres ont été lancés et attribués pour un total de 3.000 MW, mais le troisième, dont les zones géographiques sont en cours de définition, se fait attendre.

Durant la concertation, cinq zones potentielles ont été identifiées sur le littoral nord et une autre au large de Poitou-Charentes.

« Il faut conclure sur les zones à l’automne et lancer un appel d’offres sur 3.000 MW », a insisté Frédéric Lanoë, qui l’espère pour « courant 2016 ».

Le secteur est également toujours dans l’attente de l’appel à projets dans l’éolien flottant, annoncé pour le mois dernier par le Premier ministre Manuel Valls.

L’un des enjeux de ces deux filières sera de les rendre compétitives par rapport aux autres sources d’énergie, et notamment le nucléaire.

Pour accélérer le développement de l’éolien terrestre, les professionnels pointent plusieurs obstacles à lever comme les contraintes d’implantation, notamment les conflits de cohabitation avec les zones militaires.

Ils demandent également une « simplification de l’autorisation unique » des projets éoliens et une « réforme du contentieux administratif de l’environnement », alors que les recours entraînent selon eux des délais trop longs de réalisation des projets.

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COP 21 – Oceans 2015 Initiative : des chercheurs analysent le futur des océans

Avec cette analyse du futur des océans, les chercheurs souhaitent alerter les décideurs qui se retrouveront en fin d’année à Paris pour la COP21. Jean-Pierre Gattuso, premier auteur de l’article, rappelle que « les mers et océans n’ont pas été jusque-là considéré à leur juste valeur dans les négociations climatiques. Notre étude avance des arguments incontestables pour que cela change dès la COP21 ».

Depuis le début des années 1970, l’océan a absorbé plus de 90 % de l’excès de chaleur liée à l’augmentation de l’effet de serre, limitant ainsi la température de l’air mais en réchauffant l’eau et augmentant le niveau de la mer. Il a également absorbé plus du quart des émissions de CO2 d’origine anthropique depuis 1750, ce qui acidifie l’eau de mer. Enfin, l’océan reçoit la totalité de l’eau libérée par la fonte des glaciers et des calottes polaires, ce qui contribue à l’élévation du niveau de la mer.

[Figure : Modifications physiques et chimiques de l’océan et impact sur les organismes et les services écosystémiques selon deux scénarios : atténuation élevée (RCP2.6) et business-as-usual (RCP8.5). Les changements de température (∆T) et de pH (acidité ; ∆pH) en 2090-2099 sont exprimés par rapport à la période pré-industrielle (1870-1899). L’augmentation du niveau de la mer (SLR) en 2100 est exprimée par rapport à 1901. RCP2.6 est beaucoup plus favorable à l’océan même si plusieurs écosystèmes, biens et services restent très vulnérables. Ce scénario fournit également des options de gestion plus efficaces. h, l, m : latitudes hautes, moyennes et basses.]

 

D’un risque modéré à un risque très élevé

Les chercheurs montrent que même le scénario à faible émissions, qui correspond à l’objectif de +2°C en 2100 fixé par l’accord de Copenhague, comporte des risques de dommages majeurs, notamment sur les coraux tropicaux et les bivalves des latitudes moyennes. Le risque d’impacts sur d’autres organismes et écosystèmes restera modéré dans le cas d’un tel scénario. En revanche, des scénarios plus émetteurs de CO2 – par exemple si la trajectoire actuelle des émissions est poursuivie – aggraveront considérablement la situation : presque tous les organismes étudiés par l’initiative Océans 2015 (coraux, ptéropodes, poissons, krill, par ex.) auront à faire face à des risques de dommages très élevés, tel que des mortalités massives et d’importants déplacements d’espèces. De même, les services rendus par les écosystèmes marins et côtiers, la protection des côtes par les mangroves ou les récifs coralliens, par exemple, l’aquaculture, le tourisme ou la pêche, auront à faire face à des risques élevés à très élevés d’ici à 2100. On s’attend par exemple à des contraintes fortes sur les pêches tropicales dès la moitié de ce siècle, même dans le cas d’un scénario à faible émissions de CO2. Cette étude montre également que plus l’océan se réchauffera et s’acidifiera, plus la gamme des solutions possibles (atténuer, protéger, réparer, adapter) se réduira. Comment, par exemple, accroître la résilience de récifs coralliens s’il ne subsiste pas de récifs en bonne santé ? Certaines options sont aussi antagonistes. Par exemple, si la gestion du rayonnement solaire est mise en œuvre pour limiter l’augmentation de la température, elle aurait l’effet pervers de réduire les incitations à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, ne réglant donc pas le problème de l’acidification de l’océan. « Au regard de l’étendue des changements attendus, aucun pays n’est à l’abri, ce qui fait de cette question un enjeu mondial, au-delà des classiques divisions Nord/Sud », explique Alexandre Magnan, chercheur à l’Iddri et co-auteur de l’article.

 

Pousser à un accord durant la COP21 qui prendra en compte l’océan

Les auteurs tirent quatre messages de cette étude. L’océan est un acteur-clé du changement climatique, et l’avenir de l’Humanité dépend de celui de l’océan. Les impacts des émissions de CO2 dans l’atmosphère sur l’océan, sur ses êtres vivants, sur ses écosystèmes et sur les activités humaines qui en dépendent sont déjà détectables, à diverses latitudes. De nombreuses régions auront à faire face à des risques impacts élevés bien avant 2100, même dans le cas d’une trajectoire d’émission bas carbone. Des efforts immédiats de réduction des émissions de CO2 sont donc plus que jamais indispensables pour prévenir le risque de modifications brutales et irréversibles des écosystèmes marins et les services qu’ils nous fournissent. Parmi les solutions permettant de faire face à ces risques, les options de protection, adaptation et de réparation deviennent moins nombreuses et moins efficaces au fur et à mesure que la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmentera.

Au regard des futurs possibles mis en lumière dans cet article, les perspectives d’impacts sur l’océan apportent des arguments supplémentaires en faveur d’une diminution rapide, rigoureuse et ambitieuse des émissions de CO2. Un accord global sur le climat qui ne minimiserait pas les impacts sur l’océan serait incomplet et inadéquat.

À propos de l’Initiative Océans 2015 :

L’Initiative Océans 2015 a pour objectif de fournir aux négociateurs de COP21 des informations clés sur le futur des océans. Elle regroupe une vingtaine d’auteurs issus de laboratoires du monde entier, préoccupés par le futur de l’océan. Cette initiative est coordonnée par le CNRS, l’UPMC et l’Iddri. Elle est soutenue par la Fondation Prince Albert II de Monaco, le Centre de coordination international sur l’acidification des océans de l’Agence Internationale de l’énergie atomique, la Fondation BNP Paribas, et l’Association Monégasque pour l’acidification des océans.

Source : CNRS

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Et si la chimie pouvait se passer du pétrole ?

« Biosourcé », « biocarburant » ou encore « chimie verte », autant d’expressions que l’on entend de plus en souvent dans l’univers industriel.

Et pour cause, nombreuses sont les entreprises qui investissent dans de nouvelles technologies ou process avec en ligne de mire le remplacement du pétrole.

Ainsi, Michelin travaille sur l’utilisation de ressources naturelles pour la fabrication de pneumatiques. Aujourd’hui, alors que 25% de ses pneus sont déjà constitués de matière première renouvelable, le français veut faire mieux et étudie de très près des mélanges à base de caoutchouc et de résines naturelles par exemple.

Une démarche en cohérence avec une politique résolument tournée vers les énergies renouvelables, Michelin ayant déjà recouvert les toits de ses usines de panneaux solaires. Michelin prévoit aussi de produire du butadiène biosourcé dès 2020.

Du côté de l’alimentaire, Danone donne le la. Après avoir lancé un pot de yaourt en PLA dès la fin des années 90, qui fut un échec commercial, Danone a réessayé en 2009 avec la gamme Activia. Cette fois fut la bonne et sa gamme Actimel est elle aussi commercialisée dans des pots issus de bioéthanol. Sous les couleurs de Volvic, Danone propose aussi une bouteille d’eau d’origine végétale dont l’emballage est biosourcé à 20%.

Même Total s’y est mis

En partenariat avec Avantium, Danone développe de l’acide 2,5-furane dicarboxylique (FDCA), un monomère qui permet de fabriquer du polyéthylène-furanoate (PEF) qui pourrait bien remplacer le PET dans un futur proche. L’univers des cosmétiques s’implique tout autant dans une démarche de chimie verte. L’Oréal est fermement engagé dans cette dynamique avec 55% de ses matières premières estampillées renouvelables en 2011.

Son concurrent Unilever est lui aussi lancé dans cette course à l’indépendance des hydrocarbures et annonce que 100% de ses matières premières seront d’origine renouvelable en 2020. Même Total s’y est mis. Conscient que le pétrole est une ressource limitée, le géant pétrolier se tourne vers la production de carburants liquides comme le biodiesel et le biokérosène. Total vient d’ailleurs d’annoncer la reconversion de sa raffinerie de La mède basée en Provence en centre de production de biocarburants

Le virage de nombreux industriels vers le biosourcé s’inscrit dans une démarche à long terme, avec des temps de développements très long. Mais l’omniprésence des hydrocarbures s’effrite petit à petit, pour laisser la place à des produits plus « verts ». Finalement, l’après pétrole se fera peut-être avant l’épuisement de cette ressource fossile, grâce à une transition énergétique bien anticipée par les industriels.

Par Audrey Loubens

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Le réemploi promis à un bel avenir

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte entrera en deuxième lecture au Sénat à partir du 9 juillet. Dans sa forme actuelle, le texte prévoit de « développer le réemploi et augmenter la quantité de déchets faisant l’objet de préparation à la réutilisation, notamment des équipements électriques ett électroniques, des textiles et des éléments d’ameublement ». Les objectifs seront définis, filière par filière, dans les cahiers des charges des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP).

Le texte prévoit également de développer le réemploi dans les chantiers de construction et d’entretien routiers. « Au plus tard en 2020, l’Etat et les collectivités territoriales s’assurent qu’au moins 70 % des matières et déchets produits sur les chantiers de construction ou d’entretien routiers dont ils sont maître douvrage sont réemployés ou orientés vers le recyclage ou les autres formes de valorisation matière », indique le texte entrant au Sénat. Les appels d’offres lancés par l’Etat et les collectivités territoriales pour la construction ou l’entretien routier devront exiger la priorité d’utilisation de matériaux issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage des déchets. Dès 2017, au moins 50 % de l’ensemble des matériaux utilisés chaque année dans les chantiers de construction routiers devront être issus de cette filière.  En 2020, ce taux passera à 60%.

Enfin, après la promulgation de la loi, le Gouvernement aura un an pour remettre au Parlement un rapport identifiant les produits non couverts par une filière REP, et qui pourraient être mieux réemployés ou recyclés par l’économie sociale et solidaire (ESS). Il devra identifier les freins et leviers permettant de développer ces valorisations.

Le réemploi, un secteur porteur d’avenir

Le réemploi, la réparation et la réutilisation participent à l’économie circulaire en permettant une réduction du gaspillage des ressources par un allongement de la durée d’usage et de vie des produits et de leurs composants. En période de crise économique, les Français se tournent de plus en plus vers ces pratiques. Le secteur est en plein développement.

Selon l’édition 2015 de la publication « Réemploi, réparation et réutilisation » de l’ADEME, en 2014, l’annuaire des structures du réemploi et de la réutilisation recensait 5 607 structures en France, avec environ 600 structures supplémentaires par rapport à 2012.  Le marché de l’occasion représentait 51% des structures (dépôt-vente, brocante, revendeur), l’ESS 40% (oeuvre caritative, réseau spécialisé, réseau d’acteurs de l’insertion) ; 9% des structures demeuraient « non identifiées » dans l’une ou l’autre de ces deux catégories.

Au niveau national, le nombre de structures n’est cependant pas homogène. La réparatition des structures recensées varie entre 0,6 et 49,7 établissements pour 100 000 habitants ! Le département le mieux doté est celui des Côtes d’Armor, alors que la Corse reste en queue de peloton.

Le réemploi évalué à plus d’un milliard d’euros en France

Le secteur du réemploi et de la réutilisation se porte bien et sa croissance est constante. En 2013, le chiffre d’affaires lié au réemploi et à la réutilisation est évalué à près d’un milliard d’euros et représente 22 000 équivalent temps-plein (ETP). A noter que ce secteur est compartimenté en deux sous-secteurs, celui de l’occasion et celui de l’ESS.

Les structures de l’occasion représentaient alors 700 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 6 000 ETP. Il faut ajouter à ce montant environ 200 millions d’euros de biens vendus sur les sites internet et environ 622 millions dans les vides-greniers et brocantes par des particuliers (estimés à 10 000 ETP).

L’ESS affichait en 2013 un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, mais avec un effectif beaucoup plus élevé s’élevant à 16 000 ETP. Les bénévoles de l’ESS représentaient alors environ 7 000 ETP supplémentaires. Pour les opérateurs dont les données de 2011 sont connues, soit à périmètre constant, le chiffre d’affaires de l’ESS est en augmentation de 20 % entre 2011 et 2013, l’effectif en hausse de 30 %. Pour les structures de l’occasion, l’augmentation est respectivement de 12 % et 7 %.

Par Matthieu Combe

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Sharette simplifie le covoiturage urbain

Le RER A est l’une des lignes ferroviaire les plus utilisées en Europe avec un million de passagers par jour. Si durant l’été, la fréquentation est plus faible, l’interruption du trafic entre Auber et La Défense pour renouveler une partie des voies, nécessitera de réorienter plusieurs centaines de milliers de passager chaque jour. Pour ce faire, en plus des autres lignes de métro, de tramway et de bus, la RATP proposera à ses voyageurs, en partenariat avec la start-up Sharette, de faire une partie de leur trajet en covoiturage.

Sharette se développe depuis 2013 dans une communauté fermée regroupant aujourd’hui 3 500 inscrits. Depuis le 15 juin, l’inscription est ouverte à tous les franciliens et la start-up a déjà enregistré 900 nouveaux usagers. La possibilité de covoiturer pour ces nouveaux inscrits sera accessible dès le 15 juillet. Grâce à cette nouvelle visibilité apportée par la RATP, Sharette ambitionne de se développer rapidement et d’avoir 75 000 inscrits à la fin de l’été.

Le covoiturage urbain simplifié et bon marché

L’atout majeur de cette application est de combiner les trajets en voiture et les transports en commun dans une même recherche d’itinéraire. Pour le passager, le trajet peut être unimodal si un covoiturage est disponible pour l’ensemble de son parcours, sinon l’application lui proposera un trajet multimodal, combinant covoiturage, transport en commun et temps de marche à pied. Autre avantage : elle propose un tarif unique, quelle que soit la distance parcourue. Le trajet vous coûtera 2,36 euros : 2 euros vont au conducteur, et 0,36 euro à Sharette.
« L’application a été pensée pour les conducteurs. Elle ne leur fait pas faire de détour, ne leur impose aucune contrainte pour que le covoiturage entre facilement dans leur mode de vie, insiste Catherine Vallet, Responsable communication de Sharette. En tant que conducteur, vous allez entrer votre jour, heure et point de départ, ainsi que votre point d’arrivée ; l’application vous propose un itinéraire passant par un certain nombre de stations que vous pouvez ajouter ou non et elle calcule automatiquement votre horaire de passage aux stations souhaitées ».

Concrètement, une fois la réservation faite, le conducteur et le passager reçoivent leurs coordonnées mutuelles pour pouvoir se prévenir en cas de retard éventuel. Sharette propose une garantie d’attente de 5 minutes maximum ; en cas de retard supérieur, une des deux parties doit annuler la réservation via l’application avant l’heure initiale prévue pour le départ (plus la garantie d’attente de 5 min). Si le passager ne se présente pas au point de rendez-vous, sans prévenir, le trajet lui sera compté comme effectué. A l’inverse, si le conducteur ne présente pas au point de rendez-vous, le passager sera entièrement remboursé.

Un partenariat qui offre une large visibilité à Sharette

Grâce à ce rapprochement avec la RATP, Sharette va disposer d’une large visibilité. L’application mobile RATP, consultée par 2 millions d’utilisateurs chaque mois, va notemment être adaptée pour intégrer les trajets de covoiturage Sharette dans ses calculs d’itinéraires. Les usagers souhaitant réserver un covoiturage seront redirigés vers l’application Sharette où ils pourront réserver une voiture, de 48h jusqu’à 15 minutes avant le trajet à effectuer.

La RATP va également communiquer via ses différents canaux sur ce nouveau dispositif. Elle mènera notamment une campagne d’affichage dans les bus, en station et en gare, et des messages sur le site ratp.fr et les réseaux sociaux.

Le partenariat est pour l’instant expérimenté jusqu’en Décembre 2015. Il pourrait être renouvelé tous les étés sur toute la durée des travaux, soit 7 ans. L’application Sharette ne sera répertoriée dans l’application RATP que pendant la durée des travaux, mais la start-up continuera de se développer en Ile-de-France après, notamment pour mieux desservir les zones de banlieue mal desservies par les transports en commun ! Pour les prochaines années, elle envisage de se développer dans d’autres villes françaises et à l’étranger.

Si un conducteur prend quotidiennement un passager sur son chemin aller et retour, il pourra espérer gagner 20 € sur une semaine de travail. Pas de quoi devenir millionnaire, mais cela lui permettra tout de même de participer à ses frais d’essence, ce qui n’est pas négligeable. N’oublions pas que ce nouveau service réduit également l’autosolisme, la pollution et pourrait permettre de désengranger un peu les rues parisiennes !

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Reach/CLP : toute l’actualité de juillet 2015

  • 03/07/2015
Autorisation – L’ECHA a publié sa sixième recommandation de substances SVHC à inscrire à l’annexe XIV, elle comporte 15 entrées. Ces substances ont été priorisées à partir de la liste candidate (ou liste des SVHC) car elles sont utilisées à de haut tonnages et pour des usages répandus. La décision finale d’inclure ou non ces substances à l’annexe XIV de REACH sera prise ultérieurement par la Commission Européenne. Consulter la 6 ème recommandation de l’ECHA.
  • 23/06/2015
Enregistrement – Soyez prêts pour la dernière échéance d’enregistrement des substances chimiques ! Toutes les substances chimiques produites ou importées dans des quantités comprises entre 1 et 100 tonnes par an doivent être enregistrées auprès de l’ECHA au plus tard le 31 mai 2018. Cette échéance sera la dernière pour les substances chimiques existantes, au titre de REACH. Pour accompagner les entreprises dans cette démarche d’enregistrement, l’ECHA lance une campagne de sensibilisation et d’appui aux entreprises via sa « feuille de route REACH 2018 » qui divise le processus en 7 phases et décrit les étapes clés de chaque phase ainsi que les activités d’assistance que l’ECHA prévoit de proposer aux déclarants.
 
L’ECHA lance la première phase de cette campagne « REACH 2018 », qui consiste à prendre connaissance de son portefeuille de substances: analyser les volumes de vente et de production, vérifier quelles sont ses obligations en vertu de REACH et définir un programme portant sur la manière de gérer leurs enregistrements pour la dernière échéance. A ce stade, l’identification des substances concernées est essentielle. Un webinar portant sur cette première phase est programmé le 24/06/15 à 10h (heure de Paris). Sur ce sujet, lire le Communiqué de presse de l’ECHA.
  • 16/06/2015
Dans le cadre de la formation professionelle de ses équipes, l’ECHA lance dans chaque pays un programme de visite auprès des PME (durée : 2 jours, entre Sept.et Nov. 2015) qui a pour objectif de leur apporter une expérience « terrain » au sein des entreprises ayant des obligations liées à REACH et CLP.  Si vous êtes disponible et intéressé pour participer à ce programme, basé sur le volontariat, veuillez contacter l’ECHA à l’adresse suivante : [email protected]
  • 15/06/2015
Autorisation et SVHC – La liste des substances candidates à autorisation (ou SVHC) a été mise à jour le 15 juin 2015. Elle comporte deux entrées supplémentaires ce qui porte à 163 le nombre total d’entrées sur cette liste. Les deux nouvelles entrées concernent :
  • un mélange de diesters d’alkyles: 1,2-benzenedicarboxylic acid, di-C6-10-alkyl esters; 1,2-benzenedicarboxylic acid, mélange de décyl, hexyl et octyl diesters (N° CE: 271-094-0), (N° CE: 272-013-1), identifé pour ses proriétés toxiques pour la reproduction, lorsqu’il contient une quantité supérieure ou égale à 0,3% de dihexyl phthalate (N° CE: 201-559-5).
  • 5-sec-butyl-2-(2,4-dimethylcyclohex-3-en-1-yl)-5-methyl-1,3-dioxane, 5-sec-butyl-2-(4,6-dimethylcyclohex-3-en-1-yl)-5-methyl-1,3-dioxane, ce groupe de substances couvre notamment le karanal, utilisé principalement comme parfum. Ce groupe de substances a été identifié pour ses propriétés très persistantes et très bioaccumulables.

Par Pierre Thouverez

Sources : 

Loi transition énergétique : lutter contre les gaspillages en tous genres

Il semble enfin disposer d’une certaine cohérence pour atteindre ses objectifs de meilleure gestion des déchets. Le texte vient d’être revu en commission au Sénat avant la seconde lecture au Sénat programmée les 9, 10, 15, 16 et 17 juillet prochains.

Le texte fait la part belle au développement de l’économie circulaire. Il promeut, par ordre de hiérarchie, « la prévention de la production de déchets, notamment par le réemploi des produits et, suivant la hiérarchie des modes de traitement des déchets, une réutilisation, un recyclage ou, à défaut une valorisation des déchets ». Avec pour objectif de réduction de 10 % des quantités de déchets ménagers et assimilés produits par habitant en 2020 par rapport à 2010, le texte comprend plusieurs dispositions : lutter contre l’obscolescence programmée – une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende est prévue en cas d’obsolescence programmée avérée de la part d’un constructeur, voire jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires hors taxes le plus élevé réalisé en France en cas d’avantages avérés tirés par l’entreprise.

Le texte prévoit aussi de développer la deuxième vie des objets, « notamment des équipements électriques et électroniques, des textiles et des éléments d’ameublement » ; des objectifs seront définis ultérieurement pour chaque filière par les filières à responsabilité élargie des producteurs. 

Une gestion des déchets repensée

Une nouvelle filière de valorisation des déchets organiques verra le jour « en orientant vers ces filières de valorisation, respectivement, 55 % en 2020 et 65 % en 2025 des déchets non dangereux non inertes, mesurés en masse », de façon à ce que le tri à la source des déchets organiques, en vue de leur valorisation, soit généralisé « avant 2025 ». 

Suite aux résultats de l’expérimentation portant sur l’extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques, cette extension devra être déployée sur tout le territoire « avant 2022 », en vue de leur recyclage prioritaire. Pour optimiser la compréhension du tri par les ménages, les consignes de tri et les couleurs des contenants associés devraient enfin être harmonisés. Cette transition se fera progressivement, au fur et à mesure du renouvellement naturel du parc de poubelles. L’objectif est une harmonisation nationale en 2025.

Les déchets issus d’une collecte séparée ou d’une opération de tri dans une installation dédiée qui ne seront pas recyclabes dans des conditions de rentabilité suffisantes devront être valorisés énergétiquement. Le réemploi, le recyclage et la collecte des biodéchets devant se développer, ainsi qu’à défaut, la valorisation énergétique, les objectifs de réduction de déchets enfouis sont ambitieux. Ils visent à réduire de 30 % les quantités de déchets non dangereux non inertes – les déchets qui peuvent brûler ou être valorisés sans présenter de caractère dangereux ou toxique vis-à-vis de l’environnement ou de la santé humaine – admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010, et de 50 % en 2025. Pour aider un peu plus l’atteinte de cet objectif, le texte vise à « réduire de 50 % les quantités de produits manufacturés non recyclables mis sur le marché avant 2020 ».

Une filière de récupération des déchets dans le BTP devra se développer fortement d’ici 2020. En effet, le texte vise à valoriser sous forme de matière 70 % du secteur du bâtiment et des travaux publics en 2020, alors qu’aujourd’hui cette filière est quasiment inexistante. En 2020, 15 millions d’habitants devront être couverts par une tarification incitative en matière de déchets et 25 millions en 2025.

Diminution des déchets en matières plastique et de la vaisselle jetable

Certains articles de la loi apparaissent, puis disparaissent, avant d’être réamandés. Ainsi en est-il de l’interdiction de la vaisselle jetable en plastique. Le Sénat veut installer un tri des déchets à la source, l’Assemblée nationale préfère tout simplement l’interdire. En sortie de commission, le texte prévoit que, « au plus tard le 1er janvier 2018, les producteurs ou détenteurs de déchets d’ustensiles jetables de cuisine pour la table en matières plastiques, à l’exclusion des ménages, mettent en place un tri à la source de ces déchets et, lorsque ces déchets ne sont pas traités sur place, une collecte séparée de ces déchets.» De son côté, l’Assemblée nationale de son côté, préfère intedire au 1er janvier 2020, « la mise à disposition des gobelets, verres et assiettes jetables de cuisine pour la table en matière plastique, sauf ceux compostables en compostage domestique et constitués, pour tout ou partie, de matières biosourcées ». 

Les lobbies de l’industrie plastique sont à l’oeuvre pour essayer de supprimer l’interdiction des sacs plastiques en matières plastiques prévue par le texte. En vain, pour l’instant. Ainsi, l’ensemble des sacs en matières plastiques à usage unique destinés à l’emballage de marchandises, mis à disposition dans un lieu de vente seront progressivement interdits. Qu’ils soient gratuits ou payants ! A partir du 1er janvier 2016 pour les sacs de caisse et à compter du 1er janvier 2017 pour les autres. Après, seuls les « sacs compostables en compostage domestique et constitués, pour tout ou partie, de matières biosourcées » seront autorisés. Une disposition similaire concerne les emballages plastiques  pour l’envoi de la presse et de la publicité pour le 1er janvier 2017.

La fin des épaves sur la voie publique ou chez les privés

Trop d’épaves de véhicules sont abandonnées par leurs propriétaires sur la voie publique suite à une détérioration ou un vol. Cela sera enfin interdit. En effet, pour un véhicule laissé sur la voie publique ou sur le domaine public,  un maire pourra faire évacuer ce véhicule, aux frais du titulaire du certification d’immatriculation lorsqu’il est connu, soit vers un centre de véhicules hors d’usage agréé s’il est irréparable, soit vers une fourrière, si le véhicule est techniquement réparable.

De même, plusieurs épaves hors d’usage rouillent dans des jardins privés. Si « ce véhicule peut constituer une atteinte grave à la santé ou à la salubrité publiques, notamment en pouvant servir de gîte à des nuisibles susceptibles de générer une telle atteinte, peut contriber à la survenance d’un risque sanitaire grave ou peut constituer une atteinte grave à l’environnement », le maire dispose des mêmes pouvoirs. Simplement, dans ce cas, le délai d’attente avant intervention est de 15 jours, contre 10 jours pour le cas précédent, suite à la mise en demeure du propriétaire.

La fin du gaspillage alimentaire chez les enseignes ?

La pression citoyenne a été forte pour faire entrer la lutte contre le gaspillage alimentaire dans le texte. Grâce à une pétition qui a réuni plus de 210 000 signatures, cela a été chose faite avec un amendement voté par les députés et gardé, pour le moment, par la Commission du Sénat. 

Ainsi, les invendus propres à la consommation humaine devront désormais faire l’objet de don ou de transformation. Le reste devra être destiné à l’alimentation animale, utilisé en compost pour l’agriculture ou valorisé énergétiquement, notamment par méthanisation. La grande distribution ne pourra plus asperger ses invendus à l’eau de Javel pour les rendre impropres à la consommation ou à toute forme de valorisation. Ces dispositions entrent en application au 1er juillet 2016. D’ici là, les commerces dont la surface de vente est supérieur à 400 m2 (article 3 de la loi n°72-657 du 13 juillet 1972) devront avoir signé une convention avec une ou plusieurs associations pour leur fournir gratuitement les denrées alimentaires. Des contraventions de 3e classe (amende forfaitaire inférieure à 3000€) sont prévues en cas de manquement. 

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Le business model d’Hyperloop se précise

Dirk Ahlborn prévoit un réseau supersonique qui reliera bientôt toutes les villes du monde. Hyperloop pourrait ainsi redessiner l’ensemble des territoires. Il sera possible d’habiter à plusieurs centaines de kilomètres de son travail et de faire son trajet domicile-travail en moins d’une heure. Grâce à Hyperloop, il serait, par exemple, possible de vivre à Marseille et d’aller travailler à Paris en moins de 40 minutes !

La question que tout le monde se pose est : le prix du billet ne sera-t-il pas prohibitif? Loin de  là, selon Dirk Ahlborn. La société travaille sur des business models innovants, à l’opposé de l’industrie ferroviaire classique qu’il qualifie de « dinosaures ». Hyperloop Transportation Technologies réfléchit à une tarification nouvelle, inspirée des compagnies aériennes low-cost, comme Ryan Air. « Les prix pourraient être fixés en fonction de la demande ; par exemple, payant pendant les périodes de pointe et gratuit le reste du temps », confie Dirk Ahlborn à BFM Business. L’entreprise se rémunérerait avec de la publicité, des contenus proposés aux passagers pendant leur trajet ou encore grâce à de nouvelles approches de services aux usagers. « Nous pourrons vous vendre des services en fonction de votre destination ou de votre profil de voyageur. Regardez RyanAir, dans l’aérien, qui a des coûts plus élevés que le prix de ses tickets et qui parvient à gagner de l’argent d’une manière plus intelligente», explique le PDG d’Hyperloop.

Hyperloop, en ville et à la campagne, jusqu’à 1220 km/h

Hyperloop prendra l’aspect de plusieurs capsules cylindriques pouvant accueillir 28 ou 40 personnes. Celles-ci se déplaceront dans un tube à très basse pression, qui reposera sur des coussins d’air pressurisés. En éliminant ainsi les frottements de l’air, les capsules pourront se déplacer jusqu’à 1220 km/h en ligne droite et en campagne. Les vitesses d’accélération seront progressives pour que les passagers ne soient pas soumis aux nausées ou malaises. 

Deux versions sont d’ores et déjà prévues : une version métro rapide en ville et une version « train » qui relierait les grandes villes en quelques dizaines de minutes. Voulu écologique, Hyperloop devrait être entièrement alimenté grâce à des panneaux solaires placés sur les tubes.

Hyperloop, c’est pour quand?

La construction de la première portion d’essai commencera dès 2016 sur une propriété privée à Quay Valley en Californie. Après plusieurs tests, la première capsule embarquera 2 ans plus  tard ses premiers passagers sur une distance d’environ 8 km. Pour des questions de réglementation,  Dirk Ahlborn prévient que les premiers trains longue distance seront ensuite sûrement construits « en Asie et au Moyen-Orient, où il est plus facile de faire naître des projets innovants ».

L’entreprise mise sur le crowdsourcing pour développer rapidement son concept. Environ 400 experts issus de 21 pays contribuent en proposant leurs idées en échange d’actions de la société. En se déplaçant plus vite qu’un avion pour des tarifs beaucoup moins élevés que le train, Hyperloop est promis à un bel avenir. Voici encore un projet très ambitieux que nous continuerons à suivre !

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Les Pays-Bas sommés de lutter contre le réchauffement

C’est une première mondiale. Alors que le gouvernement néerlandais a abaissé ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, un recours collectif initié par la plateforme citoyenne Urgenda regroupant 886 plaignants, vient d’aboutir. Le collectif accusait directement le gouvernement : en ne respectant pas son engagement initial de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% en 2020 par rapport à 1990, il mettait en péril l’avenir de ses citoyens et violait les droits humains dans le monde entier. Les Pays-Bas sont en effet directement menacés par la montée du niveau des océans causée par le réchauffement climatique.

Le tribunal de La Haye a rendu son jugement. Le pays ne pourra pas se contenter de sa nouvelle trajectoire, visant une réduction située entre 14 % et 17 % en 2020, par rapport à 1990, mais devra atteindre une réduction de 25 %. Sa cible actuelle est insuffisante pour contenir les effets du réchauffement climatique. Les plaignants demandaient un objectif de réduction situé « entre 25 et 40% ».« L’État ne devrait pas se cacher derrière l’argument selon lequel la solution au problème global du climat ne dépend pas seulement des efforts néerlandais. Toute réduction des émissions contribue à la prévention et en tant que pays développé, les Pays-Bas devraient être des chefs de file sur cette question.» affirment les 3 juges en charge de l’affaire. Ces derniers ont estimé que les preuves scientifiques apportées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) établissaient la réalité du réchauffement climatique et que le gouvernement devait « faire plus pour contrer le danger imminent causé par le changement climatique, étant donné son devoir de protection de l’environnement ». Le contrôle des émissions incombe au gouvernement, estiment les juges, soulignant que les coûts de ces réductions ne seraient pas « inconcevablement élevés ».

Le gouvernement a 3 mois pour faire appel de cette décision de justice. Il n’a pour l’instant pas réagi officiellement à cette décision. « Ça va donner lieu à des débats très intéressants, vers des positions morales, expique Marjan Minnesma, directrice d’Urgenda, à Libération. Alors que la science est univoque et que tout le monde sait à quel point le changement climatique est un problème, est-ce qu’un groupe politique va être capable de dire « je veux faire appel, je ne veux pas prendre soin de mes concitoyens »? »

Le premier procès d’une longue série ?

Ce jugement constitue une première qui pourrait bien donner des idées à d’autres citoyens du monde. C’est d’ailleurs l’objectif d’un groupe international de juristes qui a publié en mars « les Principes d’Oslo », présentant « les obligations essentielles des Etats et des entreprises pour éviter le niveau critique de réchauffement climatique ». Ces principes constituent une série d’arguments juridiques utilisables devant un tribunal pour attaquer un gouvernement ou une entreprise qui s’engagerait insuffisamment dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

Dans le cadre de la conférence de Paris de Décembre 2015 (COP21), qui a pour ambition d’aboutir à un accord mondial contraignant visant à limiter la hausse des températures à 2°C en 2100, les plaignants mettent en garde. « Cela doit être pris en compte dans les engagements de réduction à Paris, parce que si les États ne le font pas, ils peuvent s’attendre à subir des pressions de leurs tribunaux », a déclaré au Guardian Dennis van Berkel, un des avocats du groupe Urgenda. Une action similaire est d’ores et déjà en cours en Belgique et une autre est en train de s’organiser en Norvège.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Lindane, DDT et 2,4-D : 3 pesticides sur la sellette

Le CIRC estime que les preuves scientifiques accumulées chez l’homme pour le lymphome non hodgkinien (LNH) permettent  de classer le lindane dans sa catégorie la plus dangereuse, celle des molécules chimiques qualifiées de « cancérogène pour l’homme » (groupe 1). Cette classification se base notamment sur de grandes études épidémiologiques, réalisées aux Etats-Unis et au Canada, portant sur les expositions en milieu agricole. Ces études ont montré une augmentation du risque de 60 % de LNH chez les personnes exposées au lindane. 

Le lindane a été largement utilisé pour lutter contre les insectes, dans l’agriculture et pour le traitement des poux et de la gale chez l’homme. Son utilisation est désormais interdite ou limitée dans la plupart des pays, dont la France depuis 1998. 

Le tristement célèbre DDT probablement cancérogène

Le CIRC qualifie désormais le DDT de « probablement cancérogène pour l’homme » (Groupe 2A). Les experts de l’agence de l’Organisation mondiale de la Santé spécialisée sur le cancer estiment que les indications sont « suffisantes » pour conclure que le DDT engendre le cancer chez les animaux de laboratoire, mais ils ne disposent que « d’indications limitées de sa cancérogénicité pour l’homme ». En détail, « les études épidémiologiques mettaient en évidence des associations positives entre l’exposition au DDT et le LNH, le cancer des testicules et le cancer du foie », signalent-ils. Il peut aussi affaiblir le système immunitaire et perturber les hormones sexuelles, mais n’a pas pu être associé au cancer du sein. 

Le DDT a été largement utilisé pour lutter contre les maladies vectorielles au cours de la Seconde guerre mondiale par les militaires, mais aussi par les civils, en agriculture, dans les maisons et contre des maladies vectorielles (paludisme, typhus…). La plupart des utilisations du DDT ont été interdites dans les années 1970, mais la molécule et ses sous-produits de dégradation sont très persistants dans l’environnement et continuent de le contaminer. A travers le monde, ils continuent de s’accumuler dans les tissus adipeux des animaux et des humains. L’exposition se fait principalement par l’alimentation. 

Le 2,4-D, un herbicide largement utilisé

L’herbicide 2,4-D, encore largement utilisé pour lutter contre les « mauvaises » herbes en agriculture, en foresterie, en ville ou chez les particuliers, est classé par les experts comme « peut-être cancérogène pour l’homme » (Groupe 2B). Il induirait un stress oxydatif possible chez l’homme et pourrait entraîner une immunodépression, selon des études in vivo et in vitro. « Cependant, les études épidémiologiques ne mettaient pas en évidence de hausses importantes ou uniformes du risque de LNH ou d’autres cancers par rapport à une exposition au 2,4-D », précise le CIRC. Tout un chacun peut être exposé par le biais de son alimentation, de l’eau, de la poussière ou d’applications résidentielles, et pendant la pulvérisation. 

Cette triple évaluation a été menée par un groupe de travail de 26 experts venus de 13 pays différents. Ils se sont basés sur une revue de la littérature scientifique disponible la plus récente. Si ces évaluations indiquent le degré des indices selon lesquels l’une de ces substances peut provoquer un cancer dans certaines circonstances, elles ne précisent pas le niveau de risque  associé à une exposition, c’est-à-dire la probabilité de développer un cancer. Ces niveaux de risques dépendent notamment du type ou de l’étendue de l’exposition et « sont très limités aux niveaux actuels d’exposition », selon le CIRC.

Lire aussi : Le CIRC classe le glyphosate « cancérigène probable »

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Vidéo : les secrets de fabrication des moteurs-fusées

« Avant le décollage, tout se joue près de Vernon, à 75 km au nord-ouest de Paris sur le site du motoriste spatial français Snecma. C’est ici, à l’abri des regards, que les moteurs sont allumés pour la première fois dans un énorme nuage de vapeur. »

Cette vidéo réalisée par Euronews nous en apprend un peu plus sur le fonctionnement des moteurs-fusées :
 


 

Source : Euronews

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Climat : la Chine confirme son engagement à plafonner ses émissions de CO2 à l’horizon 2030

Premier pollueur mondial, la Chine se fixe pour objectif « d' »atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 tout en s’efforçant de l’atteindre au plus tôt », a indiqué dans un communiqué la délégation accompagnant le chef du gouvernement, Li Keqiang.

Pékin entend aussi « porter la part des énergies non fossiles dans la consommation énergétique primaire à environ 20% ».

Toujours selon la délégation chinoise à Paris, la Chine projette d' »augmenter (son) stock forestier d’environ 4,5 milliards de mètres cube par rapport à 2005″.

La contribution dévoilée mardi reprend des objectifs déjà affichés par Pékin en novembre dernier, lors d’une annonce commune avec les Etats-Unis.

A l’époque, les autorités chinoises avaient été critiquées pour l’imprécision du terme « autour de 2030 » retenu pour le pic de ses émissions de gaz à effet de serre. Certains l’avaient interprété comme un droit que s’arrogerait Pékin de continuer d’accroître ses émissions pendant 16 ou 17 ans, voire davantage.

« Le Chine déploie le maximum d’efforts pour lutter contre les changements climatiques » et « assume sa responsabilité pour participer en profondeur à la gouvernance mondiale et promouvoir le développement partagé de l’humanité », a fait valoir au contraire mardi Li Keqiang, cité dans le communiqué.

Le Premier ministre chinois a également assuré le président français François Hollande de sa volonté de parvenir en décembre à Paris à « un accord global, équilibré et ambitieux » de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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Perturbateurs endocriniens : comment nous mettent-ils en danger ?

Au cours des dernières décennies, diverses études scientifiques ont attiré l’attention sur des effets éventuels sur les organes ou la fonction de reproduction de substances chimiques présentes dans l’environnement. Des études épidémiologiques observent en particulier une évolution de la fréquence de pathologies diverses touchant notamment les organes de la reproduction ou encore des altérations de la fertilité pour lesquelles les chercheurs interrogent une relation possible avec des effets perturbateurs endocriniens. Ainsi, de fortes préoccupations sont exprimées par certains scientifiques, des organismes de recherche indépendants et des associations sur l’impact sanitaire éventuel de substances, présentes dans l’environnement ou dans des produits de consommation sur le système hormonal. La compréhension exacte du rôle joué par ces substances dites « perturbateurs endocriniens », leurs modalités d’action, comme la part attribuable de leur effet dans l’accroissement de ces pathologies fait l’objet de controverses scientifiques et sociétales .

L’Anses réalise des travaux d’évaluation du risque, de veille scientifique et de référence sur les perturbateurs endocriniens. Elle a notamment lancé un travail d’envergure visant une trentaine de substances identifiées comme préoccupantes au regard de leur action de perturbateur endocrinien. Elle soutient par ailleurs des travaux de recherche via son Programme national de recherche en environnement-santé-travail (PNR-EST).

Que sont les perturbateurs endocriniens ?

Diverses définitions existent au niveau international qui font l’objet de débat. La définition proposée par l’Organisation mondiale de la santé en 2002 est la plus communément admise :
« Un perturbateur endocrinien potentiel est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous)- populations. Cette catégorie est divisée en deux sous- catégories : la catégorie 2a pour les perturbateurs endocriniens suspectés et la catégorie 2b pour les perturbateurs endocriniens pour les substances possédant des indications de propriétés de perturbation endocrinienne. »
De manière générale, il s’agit de substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle qui peuvent interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines, organes responsables de la sécrétion des hormones. Cette action peut passer par différentes voies :

  • Le perturbateur endocrinien peut mimer l’action d’une hormone naturelle et entrainer ainsi la réponse due à cette hormone
  • La substance peut empêcher une hormone de se fixer à son récepteur et ainsi empêcher la transmission du signal hormonal
  • Enfin la substance peut perturber la production ou la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.

Parmi les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens : le bisphénol A,phtalates, composés bromés, …

D’où viennent les perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens peuvent être d’origine naturelle (hormones et phytoestrogènes) ou être une conséquence des activités humaines (produits issus de l’industrie chimique contenus dans des objets de consommation courante, produits de traitement des cultures, médicaments, cosmétiques, etc …). Ils peuvent ainsi être présents, de manière naturelle ou du fait d’une contamination, dans différents milieux (eaux, aliments, produits ou articles de consommation…).

In fine, en perturbant le système endocrinien, ces substances peuvent altérer différents processus tels que la production, l’utilisation et le stockage de l’énergie et plus largement la régulation du métabolisme et le développement. Certaines de ces substances peuvent par ailleurs avoir d’autres effets toxiques, notamment sur la reproduction, et nuire à la fertilité ou perturber le développement du foetus.

Quelles sont les particularités de ces substances ?

De nombreux effets attribués aux perturbateurs endocriniens sont observés dans des études expérimentales chez l’animal. Toutefois elles soulèvent dans de nombreux cas la question de l’extrapolation des résultats des effets à l’homme, notamment pour des expositions à des faibles concentrations. Il semble que les effets des perturbateurs endocriniens ne passent pas tous par des mécanismes de toxicité « classique » (dysfonctionnements ou mort cellulaire) mais soient liés à des phénomènes de signalisation et de régulation de l’organisme. Certains effets perturbateurs endocriniens n’apparaissant par ailleurs qu’à de très faibles niveaux de concentrations.

Les travaux réalisés montrent, en outre, que la sensibilité aux perturbateurs endocriniens peut varier selon les périodes de la vie. C’est notamment le cas de la période du développement foeto-embryonnaire, des nourrissons, et des jeunes enfants qui présentent une sensibilité accrue à ces substances. Il est ainsi nécessaire de prendre en compte la période d’exposition à ces substances dans l’analyse de leurs effets.

Enfin, divers composés suspectés d’être des perturbateurs endocriniens sont présents dans l’environnement à l’état de traces. L’individu se trouve, ainsi, exposé par de multiples voies (ingestion, inhalation, contact cutané) et de multiples milieux (eaux, aliments, produits ou articles de consommation, dispositifs médicaux,…) à des niveaux de concentration faibles de plusieurs composés dont les effets peuvent être variés et peuvent également être communs à d’autres causes.

La compréhension des effets des perturbateurs endocriniens demande ainsi d’adopter une vision intégrative en replaçant l’homme dans son environnement, mais également de prendre en compte l’exposition de l’individu à un mélange de substances et de comprendre leurs interactions au sein de l’organisme sur le long terme dès la période du développement foeto-embryonnaire et la vie in utero.

Face à cette complexité, la connaissance des effets des perturbateurs endocriniens aux doses rencontrées dans l’environnement se heurte actuellement aux limites de la toxicologie classique et des méthodes d’évaluation des risques. La question est donc d’en développer de nouvelles, adaptées aux spécificités de ces composés.

La communauté scientifique mobilisée

Selon la Commission européenne un perturbateur endocrinien est « une substance ou un mélange exogène, altérant les fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets néfastes sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou de sous-populations ». A l’heure actuelle, il n’existe pas de définition et de critères communs à l’ensemble de la législation européenne.

Diverses instances européennes (l’Autorité européenne de sécurité des aliments –EFSA-, l’Agence européenne des produits chimiques –ECHA-, la Commission européenne) travaillent en lien avec les autorités des États membres pour tenter d’identifier les critères pertinents pour classer ces substances.

Au niveau international, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement écologique) a défini des lignes directrices incluant des protocoles d’essais toxicologiques et écotoxicologiques afin de détecter des effets liés aux perturbateurs endocriniens et permettre ainsi d’identifier les substances responsables d’effets oestrogéniques. De même, l’Agence participe à des réflexions en cours sur la stratégie d’utilisation de ces différents tests afin d’accroître le niveau de connaissance des effets liés à ces substances chimiques. Aux États-Unis, le programme de recherche Tox 21 a été initié suite sur la base d’un rapport de la National Academy of Science . Son objectif est d’identifier les principales voies de toxicités activées par quelques milliers de composés afin, in fine, de pouvoir raisonner en terme de voies de toxicité activées (une vingtaine) et non plus de composés chimiques pris isolément (plus de 100 000 substances existantes).

Système hormonal et perturbateur endocrinien

Il existe plusieurs types de substances pouvant agir sur le système hormonal :

  • Les hormones naturelles produites dans le corps : œstrogènes, testostérone, hormones thyroïdiennes, insuline, etc. Les hormones naturelles fabriquées par des plantes : phytoestrogènes (effets de type oestrogénique ou anti-oestrogénique), isoflavones (soja) ou resvératrol (raisin et le vin).
  • Les substances chimiques produites pour leur effet hormonal (oestro-progestatifs des pilules contraceptives) de structure proche voire identique aux hormones naturelles.
  • Les substances chimiques employées dans l’industrie, l’agriculture et les biens de consommation, ou utilisées comme sous-produits, mais dont l’effet sur les hormones n’est pas intentionnel.

Le rôle de l’Anses

A la demande du ministère chargé de la santé, l’Agence mène depuis 2009 un travail d’expertise d’envergure sur une trentaine de substances identifiées comme reprotoxiques de catégorie 3 ou/et perturbateurs endocriniens pour la reproduction et la fertilité. S’étalant sur plusieurs années, ce travail illustre le rôle joué par l’Anses sur la connaissance des substances chimiques, de leurs dangers et des risques. L’Agence a pour mission de :

  • Caractériser les dangers des substances
  • Identifier les produits et articles de consommation grand public contenant des substances toxiques pour les fonctions de reproduction, ou susceptibles de l’être
  • Caractériser les expositions de la population générale à ces substances par ces articles ou produits. Cette expertise porte en particulier sur les populations vulnérables (période de gestation notamment) et les personnes exposées à ces substances dans un cadre professionnel
  • Evaluer les risques pour la santé
  • Identifier les substitutions possibles pour les produits ou substances pour lesquels un risque sanitaire aurait été mis en évidence.

Deux premiers rapports, publiés en septembre 2011, sont relatifs aux effets sur la santé et aux usages du bisphénol A. L’Agence identifie à cette occasion comme objectif prioritaire la prévention des expositions des populations les plus sensibles (nourrissons, jeunes enfants et femmes enceintes ou allaitantes). Elle recommande une réduction de ces expositions, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires. Le rapport final d’expertise sur l’évaluation des risques liés à l’exposition du bisphénol A, qui a été publié au mois d’avril 2013, confirme ces effets sanitaires, en particulier pour la femme enceinte au regard des risques potentiels pour l’enfant à naître. Il prend en compte, pour la première fois, une estimation des expositions réelles de la population au bisphénol A par voie alimentaire, mais aussi par inhalation (via l’air ambiant) et par voie cutanée (au contact de produits de consommation). Il met en évidence que l’alimentation contribue à plus de 80 % de l’exposition de la population.

Trois autres rapports ont également été publiés : un état des lieux des alternatives potentielles au bisphénol A, une évaluation des dangers d’autres composés de la famille des bisphénols et un rapport sur les incertitudes entourant les perturbateurs endocriniens. En outre, les travaux ont conduit à identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires,…), en particulier dans un cadre professionnel.

Par ailleurs, ont été publiés en 2014 des rapports d’évaluation des risques et un avis relatifs à cinq substances considérées comme reprotoxiques de catégorie 2 et/ou perturbateurs endocriniens : méthyl tert-butyl éther (MTBE), toluène, n-hexane, cis-CTAC, O-phénylphénol (OPP). L’expertise des risques vise les expositions aux préparations (peintures, colles, parfums d’ambiance pour voiture, etc.) qui peuvent contenir ces substances.

Perfluorés, polybromés et phtalates font également l’objet d’expertises au sein de l’Agence, notamment sur les sources d’exposition, la contamination de différents milieux. L’Agence réalise aussi une synthèse des données récentes de toxicité relatives aux perfluorés et aux phtalates. Ces travaux ont servi de base à la priorisation des substances dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens.

Au-delà de ses travaux d’évaluation du risque, l’Anses exerce aussi des missions de veille, de recherche et de référence sur les perturbateurs endocriniens :

  • Observatoire des Résidus de Pesticides : collecte et analyse de données relatives à la présence de résidus de pesticides dans les milieux.
  • Deuxième Etude de l’Alimentation totale française (EAT2) publiée en 2011 : exposition des populations au-delà de l’âge de 3 ans à des substances d’intérêt dont certaines pouvant avoir une action de perturbateur endocrinien.
  • Etude de la présence de composés perfluorés dans les ressources en eau et dans l’eau potable par le laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Anses.
  • Programme « résidus médicamenteux et eaux » : hiérarchisation des substances à rechercher, développement de méthodes de détection et dosage dans l’eau.
  • Contribution à la mise en œuvre des règlements européens REACh (autorisation/restriction de substances chimiques) et CLP (classification harmonisée) : évaluation scientifique et technique dans son champ de compétence.
  • Laboratoire National de Référence pour les mycotoxines, contaminants (résidus de médicaments vétérinaires et colorants ; pesticides), contaminants physico-chimiques dans l’eau.

L’Anses participe aussi à la mise en place de coopérations internationales (notamment avec ses homologues allemands et nord américains), en vue de développer de nouvelles méthodologies d’évaluation des risques reconnues à l’international.

Source : Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

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