La chaîne logistique (Supply Chain Management) doit être mise globalement sous contrôle. Cela semble évident car ce processus est essentiel pour la qualité du service rendu aux clients. Il n’est cependant pas facile, compte tenu de la complexité de ce processus de le mettre facilement et simplement sous contrôle et de savoir comment agir pour corriger ses déviations. Le pilotage des flux est une notion récente qui se définit sur la base d’une gestion optimale de la chaîne logistique. La notion d’optimum pose en soi une première question car, n’étant optimale que par rapport à un objectif et suivant la définition de celui-ci, cette référence change. L’objectif, donc l’optimum, une fois défini, il s’agit alors de mesurer la performance actuelle de la gestion, de la comparer à cet optimum ou de l’évaluer par rapport aux attentes pour en déduire des actions correctrices si nécessaire.
Naturellement, cette évaluation se réfère à une situation qui vient de se réaliser, mais aussi au regard d’une évolution probable d’environnement dont il s’agit de mesurer les conséquences.
Pour mettre en œuvre le pilotage des flux, il convient de pouvoir mesurer une performance, d’en juger le résultat et enfin de pouvoir agir pour corriger, quand nécessaire, le fonctionnement qui pourrait être meilleur ou qui pourrait se dégrader lorsqu’une évolution prévisible doit survenir.
Chaque entreprise, à son échelle et à son niveau, ne peut négliger ce pilotage et doit prendre conscience de la relation entre ses propres objectifs et ceux que l’on pourrait se donner à un niveau global.
L’optimisation recherchée par les modèles à notre disposition n’est pas toujours la réponse idéale au besoin de réactivité nécessaire. D’une vision locale, on évolue vers une approche plus globale. Les changements rapides, souvent subis, de l’environnement commercial demandent une capacité d’adaptation, une réponse flexible, appropriée dans la durée, par opposition au meilleur comportement à un instant précis face à un environnement maîtrisé. Il y a un changement de cible. Il ne s’agit plus d’être optimum, à l’instant « t », (recherche de précision), mais de définir un scénario qui, peut-être moins performant ponctuellement, assurera la meilleure performance d’ensemble et dans le temps (recherche d’une plage de fonctionnement).
Si on analyse les positionnements possibles pour une entreprise dans la chaîne logistique globale, on se rend compte que, de la production à la distribution, les contraintes, les points de vue et les objectifs peuvent être très différents. Cela conduit à une application pratique du pilotage qui peut être très diverse.
On doit même se poser la question de la possibilité du pilotage d’une chaîne logistique complète quand elle n’est pas gérée dans sa totalité par une même entreprise.
Piloter un tel ensemble devient pourtant primordial pour obtenir une performance globale qui soit la meilleure possible et adapter ce fonctionnement aux variations prévisibles. À partir d’ajustements obtenus par des méthodes peu explicites, appliqués à l’aide de paramètres, on évolue vers un pilotage direct des opérations.
D’un contrôle « explicatif et passif », on évolue vers un pilotage « anticipatif et actif ».
Les différents modèles existants de gestion des flux ont été présentés dans l’article [AG 5 100].