Comme le précisait Toby WARD fondateur et PDG de Prescient Digital Media et expert de l'Internet, le 27 septembre 2011, l'activité même de l'entreprise devient de plus en plus « sociale » en ce sens que les interactions humaines entre les collaborateurs d'une part et avec les différentes fonctionnalités qui leur sont proposées d'autre part – en matière de technologie du numérique et de l'Internet – conditionnent l'efficience des organisations du travail. Bertrand DUPERRIN blogueur réputé et observateur attentif de l'évolution des usages de l'Internet et des transformations en lien avec ce dernier, considère pour sa part que l'intranet social se caractérise par la « socialisation » de l'information, celle du collaborateur dans une logique EtoE (Employee to Employee, concept qui souligne notamment les échanges grandissants dans le cadre de l'intranet social entre les collaborateurs eux-mêmes, dans une dynamique de partage et de mutualisation permanente), ainsi que dans celle des outils métiers.
Pour définir les nouveaux paramètres d'évaluation de l'entreprise nécessités par son évolution rapide, les analystes financiers s'inspirent dans l'univers anglo-saxon de la notion de quotient Internet (initié par Cisco). Les critères de ce dernier définissent la contribution des technologies du numérique et de l'Internet à l'efficacité organisationnelle d'une organisation du travail. Ce concept distingue les deux notions complémentaires d'écosystème opérationnel et d'écosystème marché. Le premier évalue la contribution des nouvelles technologies à l'amélioration de l'efficience interne de l'organisation du travail, sous l'angle de ses procédures internes, comme des modes de collaboration et de mutualisation qu'elle instaure. Le second analyse la façon dont ces technologies améliorent la qualité du service et des relations de l'entreprise avec ses clients, ses partenaires, ses fournisseurs et son environnement extérieur. Dans l'attribution de la note globale, une pondération accorde à l'écosystème marché – finalité même de la performance de l'entreprise – une valeur double de celle attribuée à l'écosystème opérationnel.
Ce constat confirme que de simple outil d'information et de communication à l'origine, l'intranet s'inscrit désormais dans une perspective systémique d'intranet social – « social intranet » – en raison de sa vocation collaborative qui s'apprécie dans une triple dimension technologique, organisationnelle et managériale. Cette démarche consacre l'avènement de ce qu'Andrew McAFEE , de la Harvard Business Review, définissait dès 2006 comme l'entreprise 2.0, caractérisée par ses évolutions sociales. Dans un article publié en 2008 par l'AIIM (Association for Information and Image Management, organisme de normalisation et de standardisation), Carl FRAPPAOLO et Dan KELDSEN complétaient la définition de cette forme d'entreprise qu'ils caractérisaient comme « un système technologique numérique et Internet qui favorise une collaboration rapide et fluide, le partage d'information, l'émergence et l'acculturation par l'acquisition de nouvelles compétences, dans le cadre de l'entreprise étendue ».