Le père du management moderne est français... et c'est un ingénieur ! Lorsqu'en 1916, Henri Fayol publie dans le Bulletin de la Société de l'Industrie minérale son « Administration industrielle et générale », il pose les bases de la gestion du début du XXe siècle (que l'on ne peut encore qualifier de management puisque le terme n'existe pas). Empruntant étymologiquement au ménage et au manège, la notion de management, définie par Raymond-Alain Thiétart comme le fait de diriger, planifier le développement et contrôler une organisation, va progressivement se répandre.
Un siècle plus tard, de nombreux modes de management (fordisme, toyotisme...) sont apparus, de nombreux outils (cercles de qualité, tableaux de bord prospectifs...) ont été développés. Aujourd'hui, le management n'est plus le même car il a subi de profondes évolutions.
Ce sont ces évolutions mêmes que nous présentons en commençant par identifier les mécanismes qui les sous-tendent. Nous nous appesantirons moins sur l'innovation managériale que sur sa diffusion au sein d'une population d'entreprises. En effet, la diffusion présente des enjeux bien plus larges : pour une société Toyota, combien de centaines de milliers d'entreprises ont adopté une forme plus ou moins aménagée du toyotisme ?
Ensuite nous citons quelques évolutions remarquables à travers des pratiques managériales récentes. Ces dernières sont si diverses et fluctuantes qu'une telle évocation ne prétend, bien sûr, pas à l'exhaustivité. Parmi les 25 outils de management (qui seraient) les plus populaires en 2011, selon une étude de Bain (un cabinet international de consultants), on retrouve des pratiques extrêmement variées, allant du prototypage rapide à la gestion de la relation client en passant par les fusions-acquisitions ou les centres de service partagés. Nous retenons quelques pratiques de management récentes et importantes.