En 2019, soit hors effet Covid, en France, les dépenses totales de transport se sont élevées à 438 milliards d’euros, soit 18 % du PIB national. Le transport est le secteur d’activité le plus émetteur de gaz à effet de serre avec 31 % des émissions.
Cette même année 2019, toujours en France, le transport terrestre de marchandises a représenté 370 milliards de tonnes-kilomètres, dont seulement 34 milliards par voie ferrée soit 9 % du trafic, 89 % étant effectués par la route, alors qu’après-guerre le rail transportait 73 % des marchandises françaises et encore plus de 40 % dans les années 1980.
La chute du trafic ferroviaire est maintenant stoppée et, avec le dérèglement climatique et la préoccupation montante pour l’environnement, le mode ferré peut retrouver un nouveau souffle.
Par ailleurs les années récentes sont marquées par la fin du monopole de la SNCF et l’ouverture à la concurrence en France, à l’image de la plupart des pays voisins. La période se caractérise également par un rôle croissant des autorités européennes dont les incitations en faveur de l’environnement sont de plus en plus inscrites dans le droit.
Dans ce contexte, il importe d’analyser comment fonctionne le transport ferroviaire de marchandises en France, au regard de ce qui se passe en Europe et dans le monde. L’organisation générale est nouvelle parce que liée à un marché désormais concurrentiel où de nouveaux acteurs ont trouvé leur place. Les évolutions techniques n’ont jamais cessé mais la phase actuelle, avec l’explosion de la digitalisation, montre l’arrivée de véritables révolutions technologiques de nature à renforcer les atouts du mode ferroviaire dont le marché peut s’ouvrir à la fois vers plus d’Europe, mais aussi vers un ancrage territorial plus prononcé.
Enfin, par sa frugalité énergétique et son pouvoir de décarbonation, le fret ferroviaire peut être en situation de devenir un acteur majeur d’une logistique verte et intermodale.