L’analyse du cycle de vie (ACV) est une compilation et une évaluation des entrants et des sortants et une représentation des impacts environnementaux potentiels d’un système assurant une (ou plusieurs) fonction(s), le long de tout son cycle de vie. Autrement dit, c’est un outil qui permet d’évaluer les impacts environnementaux potentiels de l’ensemble des processus se rapportant à un (ou plusieurs) produit(s), service(s), procédé(s) qui satisfait (satisfont) une (ou plusieurs) fonction(s).
Le cadre méthodologique de l’ACV a été normalisé entre 1997 et 2000 par la série de normes ISO 14040 à et comprend quatre étapes :
-
la définition des objectifs et du champ de l’étude ;
-
l’analyse de l’inventaire du cycle de vie (ICV) ;
-
l’évaluation des impacts environnementaux du cycle de vie (EICV qui comprend la classification, la caractérisation et l’évaluation globale des impacts) ;
-
l’interprétation des résultats.
Considérons le cas de la fonction « impression de pages A4 » réalisée par le produit « toner pour imprimante laser ». Pour réaliser une ACV, il est d’abord nécessaire de définir les objectifs de l’étude par rapport à cette fonction : par exemple comparer différentes marques de toner ou évaluer les performances de nouveaux composants et processus de fabrication. Ensuite, la fonction doit être quantifiée au moyen d’une unité fonctionnelle : par exemple « impression de 1 000 pages avec un taux de couverture de 5 % ». Le cycle de vie, qui lui est associée, peut comprendre tous les processus de production, d’utilisation, de démantèlement et d’élimination du toner (approche « du berceau à la tombe »). Comme l’étude du cycle de vie entier nécessite trop de temps et de ressources, on se limite généralement à une partie (le système de produits), identifiée en fonction des objectifs de l’étude. L’analyse de l’inventaire consiste dans l’évaluation des quantités de matières et d’énergie entrant et sortant du système de produits et cela généralement pour différents scénarios, selon les objectifs fixés. Afin de pouvoir interpréter les résultats d’inventaire, ces quantités sont transformées en impacts environnementaux potentiels relatifs à toutes les catégories d’impacts compte tenu de l’état de connaissances ([G 5 605] « Analyse du cycle de vie. Évaluation des impacts », [G 5 615] « Analyse du cycle de vie. Méthode d’évaluation des impacts ») . Les impacts sont potentiels car ils sont calculés dans des conditions fictives avec des modèles de caractérisation standardisés, à savoir les quantités de matière et d’énergie n’ont pas une relation causale continue, dans l’espace et le temps, avec l’unité fonctionnelle. Pour cela, les résultats d’impacts potentiels n’ont pas une signification absolue, mais peuvent être utilisés seulement pour comparer différents scénarios, différentes étapes du système du produit ou différents systèmes de produits. L’interprétation des résultats comprend la recherche d’améliorations et peut conduire à modifier les étapes précédentes lorsque le but de l’étude n’est pas atteint.
L’outil ACV permet de supporter les processus de décision qui visent au choix et/ou la mise au point de produits, de procédés et de services plus respectueux de l’environnement car il permet d’évaluer et de comparer différents scénarios alternatifs ou étapes du cycle de vie. La recherche d’un positionnement « environnemental » d’un produit par rapport à ses concurrents est également l’objectif de nombreuses études. Finalement, l’ACV permet de savoir « où d’agir » et non pas « comment agir » pour améliorer les performances environnementales.
Dans ce dossier article nous allons présenter les principes méthodologiques des deux premières étapes de l’ACV, à savoir la définition des objectifs et du champ de l’étude, et l’analyse de l’inventaire. Un exemple d’application sera également présenté.