Les organisations sont devenues le modèle de référence, lieu d'affiliation pour beaucoup d'actifs, elles assurent la socialisation des individus par l'emploi. Les organisations productives créent la richesse, contribuent au développement des territoires. Elles sont aussi celles par qui le scandale arrive, les accidents écologiques, la corruption, la crise de 2008 et ses conséquences économiques, etc. Même si l'angle d'approche de nombreuses études relatives à l'éthique est celle de l'éthique en entreprise, sous-entendant que ce sont les individus qui peuvent adopter des comportements contraires à l'éthique, il existe également un pan moins bien exploré qui est celui de l'entreprise éthique, c'est-à-dire du comportement de l'entreprise elle-même. On n'attend plus uniquement d'une entreprise qu'elle produise les biens ou rende les services correspondant à sa vocation, qu'elle crée de la richesse, on exige d'elle également qu'elle se conduise conformément à une certaine éthique. L'attente du public concernant l'éthique des affaires (business ethics) comporte une composante universelle qui figure le plus souvent dans de grandes déclarations internationales telles que les « principes directeurs de l'OCDE », mais elle obéit également à des exigences régionales et l'éthique des entreprises en France ne recouvre pas, en tout point, celle des États-Unis. Par exemple, outre-Atlantique, on juge très souvent le caractère « socialement responsable » d'une entreprise à partir de ce qu'elle produit, tandis qu'en France on évalue plutôt le caractère socialement responsable de sa gestion. Enfin, l'importance des médias et de la réputation de l'entreprise vis-à-vis de ses environnements est devenue primordiale, et cela introduit relativement à l'éthique une contrainte supplémentaire. Il ne suffit plus pour une entreprise de se comporter en conformité avec les règles éthiques, il faut, en plus, paraître éthique, avoir une réputation éthique. Les contours de cette réputation ont tendance à se confondre avec celle de la responsabilité sociale, c'est pourquoi nous prendrons souvent des exemples issus de ces deux domaines étroitement imbriqués. La communication éthique est un impératif. Elle repose sur plusieurs composantes, que nous étudierons tour à tour.
Une entreprise soucieuse de l'éthique doit se doter de nombreux outils de communication et de gestion de l'éthique, elle peut également adhérer à des normes et obtenir des certificats sur le sujet. Elle doit s'efforcer de mesurer sa situation et ses progrès. Elle doit enfin donner des informations régulièrement à ses parties prenantes et engager un dialogue avec elles.