Développements en cours et futurs de la biosurveillance végétale
Biosurveillance végétale de la pollution de l'air et de l'eau

7.1 Constat

Que ce soit dans le milieu aérien comme dans le milieu aquatique, jusqu'à présent les grandes fonctions de la biosurveillance végétale ont été avant tout :

• la détection des polluants présents dans le milieu ;

• l'estimation des différents niveaux de pollution ;

• la délimitation (cartographie) des zones contaminées.

Ces travaux de biosurveillance s'effectuent généralement à partir de végétaux identiques disséminés sur les sites à étudier. Il est intéressant de remarquer que, dans ces travaux, les végétaux sont toujours utilisés comme des indicateurs d'état, même lorsque l'étude de leurs perturbations physiologiques pour estimer les niveaux des polluants aurait permis de les utiliser parallèlement comme des indicateurs d'exposition. Cela pourrait provenir du fait que, jusqu'à une date récente, ces études ne concernaient pas les végétaux pour eux-mêmes, mais étaient réalisées avant tout pour connaître les niveaux de pollution auxquels l'homme était soumis. Il faut aussi considérer que, sur le terrain, les indicateurs d'état sont plus faciles à mettre en œuvre que les indicateurs d'exposition.

Mais, avec l'intérêt croissant pour la santé des écosystèmes aériens ou aquatiques soumis aux polluants et avec la prise en compte récente des risques environnementaux et sanitaires, le recours à des indicateurs d'exposition est devenu de plus en plus nécessaire et incontournable.

Par ailleurs, il est apparu que, en France, si le recours à des végétaux pour donner une estimation de la qualité du milieu aquatique vis-à-vis d'un ou plusieurs paramètres s'est traduit par le développement de plusieurs méthodes de biosurveillance normalisées (animales et végétales), par contre, ce n'est pas encore le cas pour le milieu aérien.

De plus, on constate que, si les études au moyen des méthodes de biosurveillance végétale sont abondantes, la comparaison des données obtenues d'une étude à l'autre est rarement envisageable, car les protocoles mis en œuvre peuvent différer considérablement. La normalisation est alors une voie incontournable pour surmonter cette difficulté et, en Europe, les travaux pilotés par l'UNECE notamment dans le cadre du programme intégré de coopération sur la végétation (cf. ...