Pour accompagner le développement des méga-usines de fabrication de batteries pour véhicules électriques, il faudra installer des usines de recyclage de batteries. Lumière sur trois projets majeurs.
Le 2 juillet, Hydrovolt, une entreprise de recyclage de batteries créée en 2020, a annoncé la construction d’une usine de recyclage de batteries lithium-ion, à Hordain, au cœur de la « Vallée de la batterie » du nord de la France. La région est aujourd’hui « un centre croissant pour la chaîne de valeur des batteries », prévient l’entreprise. « Le site choisi à Hordain dispose déjà d’une configuration adaptée aux opérations de recyclage sur environ 3 000 mètres carrés », partage l’entreprise qui est une joint-venture entre le géant industriel norvégien Hydro et le fabricant de batteries suédois Northvolt.
Le site devrait démarrer ses opérations mi-2025, après l’obtention de ses permis d’exploitation. Il permettra de démonter et recycler jusqu’à 95 % des métaux stratégiques présents dans les batteries, notamment le lithium, le cobalt et le nickel. Les matériaux recyclés permettront de produire de nouvelles batteries. L’enjeu est important, puisque les batteries représentent environ 40 % du coût total d’un véhicule électrique. « C’est une étape importante pour Hydrovolt, et l’entrée sur le marché français nous aidera à maintenir notre position de leader européen du recyclage des batteries lithium-ion », a déclaré Ole-Christen Enger, PDG d’Hydrovolt,
Un projet à Dunkerque par Eramet et Suez
Un autre projet porté par le groupe minier Eramet, en collaboration avec SUEZ, prévoit la construction de deux usines à Dunkerque. L’objectif : recycler les batteries en fin de vie et les rebuts de production des gigafactories pour produire de nouvelles batteries. La première usine sera pilotée par SUEZ et devrait voir le jour dès 2025. Elle permettra de démanteler, broyer et séparer les différents constituants des batteries jusqu’à la production de la black mass, une poudre noire contenant les métaux stratégiques nickel, cobalt et lithium. Elle pourra traiter jusqu’à 50 000 tonnes de modules de batteries par an, soit l’équivalent de 200 000 batteries.
La deuxième usine d’hydrométallurgie portée par Eramet extraira et raffinera les métaux stratégiques contenus dans la black mass. Elle permettra ainsi de produire 5 000 tonnes de nickel, 1 000 tonnes de cobalt et 4 000 tonnes de lithium par an, sous forme de sels métalliques « de qualité de batterie ». Eramet a lancé une usine pilote à Trappes en novembre 2023 pour tester et optimiser ce procédé. Il s’agit d’une réplique au 1/1000ème de l’usine prévue à Dunkerque. La décision finale d’investissement est prévue d’ici fin 2024 pour un démarrage en 2027.
Une autre usine de recyclage près d’Arras
La start-up française Battri a annoncé pour sa part l’ouverture à l’été 2024 de sa première usine de recyclage de batteries lithium-ion à Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras (Pas-de-Calais). L’usine assurera les premières étapes du processus de recyclage – celles dites de prétraitement – jusqu’à l’obtention de la black mass. L’usine devrait pouvoir recycler plus de 30 000 tonnes de batteries lithium-ion par an, selon un communiqué de l’entreprise.
Ces usines doivent répondre aux objectifs prévus par la réglementation européenne pour abaisser la pression minière. En juin 2023, le Parlement européen et les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur des objectifs de récupération de matières et de réutilisation dans le secteur de la batterie. 50 % du lithium devra être récupéré d’ici à 2027 et 80 % d’ici à 2031. Le cobalt, le cuivre, le plomb et le nickel devront atteindre des taux de récupération de 90 % d’ici à 2027 et de 95 % d’ici à 2031.
depuis 2ans (environ) Veolia recycle ( en Lorraine ) les batteries Li Ion , le lithium étant revendu à Renault …. pour les batteries de la Zoé
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