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L’Europe et le Japon au premier plan de l’innovation concernant les technologies liées à l’hydrogène

Posté le par Arnaud Moign dans Chimie et Biotech

Dans une récente étude, l’Office européen des brevets (OEB) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) font une analyse poussée des tendances mondiales d’innovation dans les filières industrielles de l’hydrogène sur la période 2011-2020. La France apparaît comme le deuxième plus grand innovateur européen en la matière et la recherche française se paie même le luxe d’apparaître en tête du classement mondial des organismes de recherche publics !

Dans le communiqué de presse du 10 janvier 2023, António Campinos, président de l’OEB, affirme ainsi que « si l’hydrogène doit jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de CO2, il est urgent d’innover dans un large éventail de technologies. »

Cette 3e étude conjointe AIE/OEB, fait ainsi « apparaître des modèles de transition encourageants entre les pays et les secteurs industriels, notamment la contribution majeure de l’Europe à l’émergence de nouvelles technologies de l’hydrogène. Elle met également en évidence la contribution des startups à l’innovation dans le domaine de l’hydrogène, et leur recours aux brevets pour commercialiser leurs inventions. »

Elle est téléchargeable dans son intégralité (en anglais) sur le site de l’Office Européen des Brevets. Pour les plus pressés, une courte vidéo d’illustration est également disponible.

L’Europe et le Japon en tête de la course aux technologies propres

Sur la période 2011-2020, les dépôts de demande de brevets internationaux en lien avec l’hydrogène sont dominés par l’Union européenne (28 %) et le Japon (24 %), les États-Unis ayant perdu du terrain (20 % des dépôts).

Au sein de l’UE, le leader incontesté est l’Allemagne, comptant à lui seul pour 11 % du total mondial, suivi de la France (6 %) et des Pays-Bas (3 %).

Chose surprenante, la Chine n’est qu’en cinquième position, bien que l’activité internationale de brevetage sur ce secteur soit en progression.

Automobile, industrie chimique et recherche sont les principaux domaines concernés

Selon le rapport de l’OEB, l’industrie chimique européenne (Linde, Air Liquide, BASF…) domine l’innovation dans les technologies établies de l’hydrogène. En outre, son expertise du domaine lui donne également une longueur d’avance dans les technologies « propres » comme l’électrolyse ou les piles à combustible[1].

Les entreprises du secteur automobile (notamment Toyota, Honda et Hyundai) sont également très actives, aussi bien sur les applications finales dans les véhicules que sur le stockage, la distribution et la transformation de l’hydrogène.

Hormis ces deux secteurs, les universités et les instituts de recherche publics ont par ailleurs généré 13 % de l’ensemble des brevets internationaux liés à l’hydrogène entre 2011 et 2020, pour des brevets concernant des méthodes de production propres comme l’électrolyse. L’étude révèle également un fait intéressant : la France arrive en tête de ce classement, grâce notamment au CEA, à l’IFPEN et au CNRS !

L’innovation du secteur hydrogène attire les investissements

Voici un fait qui peut inciter les jeunes entrepreneurs à innover sur le secteur de l’hydrogène. Selon le communiqué de presse, détenir un brevet serait une garantie d’attirer des financements puisque « plus de 80 % des investissements de dernière phase dans ces jeunes entreprises du secteur de l’hydrogène pour la période 2011-2020 sont allés à des sociétés qui avaient déjà déposé une demande de brevet dans des domaines tels que l’électrolyse, les piles à combustible ou les méthodes à faibles émissions pour produire de l’hydrogène à partir de gaz. »

La trajectoire est la bonne !

L’hydrogène est un élément clé de la stratégie européenne visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. Si aujourd’hui la quasi-totalité de l’hydrogène produit dans le monde est issue de ressources fossiles, il est donc urgent d’accélérer la transition vers des modes de production d’hydrogène décarboné.

Dans le rapport, le Dr Fatih Birol, Directeur Exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie, semble confiant : « Les conclusions de ce rapport nous confortent dans l’idée que les innovateurs répondent à la fois aux besoins en termes d’hydrogène à faible taux d’émissions et aux opportunités économiques que cela représente. »

Néanmoins, il précise également que le rapport identifie « des domaines – en particulier des applications finales – où des efforts supplémentaires sont nécessaires. »

Si beaucoup de travail reste donc à accomplir, l’Europe et le Japon semblent néanmoins prendre le bon chemin, ce qui est plutôt encourageant.


[1] Voir la figure E2 en page 12 du rapport complet.

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