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Négawatt mesures chiffrées de sobriété énergétique

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Négawatt propose 50 mesures chiffrées de sobriété énergétique

Posté le par Matthieu Combe dans Énergie

Négawatt a évalué l’effet d’une cinquantaine de mesures de sobriété énergétique dans le secteur du bâtiment résidentiel, du bâtiment tertiaire et des transports. Elles permettraient de réduire jusqu’à 13% la consommation énergétique française d’ici deux ans.

Alors que le Gouvernement a fixé pour objectif de réduire de 10 % la consommation énergétique d’ici 2 ans, l’association négawatt qui travaille sur la sobriété énergétique depuis plus 20 ans veut être force de proposition. Elle dévoile une cinquantaine de mesures de sobriété énergétique, à déployer en priorité dans le secteur du bâtiment résidentiel, du bâtiment tertiaire et des transports.

-13% de la consommation française en priorité grâce aux bâtiments

Avec ces 50 mesures, « on atteint 13 % de réduction de la consommation d’énergie française sur le gaz, l’électricité et le pétrole », prévient Stéphane Chatelin, directeur de l’Association négawatt. L’accent est principalement mis sur le gaz (-20 %) et l’électricité (-17 %). « On déduit de plus de la moitié les importations de gaz russe et on peut se passer de l’équivalent de la production de 12 réacteurs nucléaires », prévient Samuel Martin, membre de la Compagnie des négawatts et expert bâtiment tertiaire.

« L’objectif de -10 % est parfaitement atteignable et on peut même aller au-delà », assure dans ces conditions Stéphane Chatelin. Dans le détail, négawatt a évalué un gisement de réduction de consommation d’énergie de 30 % pour les secteurs des bâtiments résidentiels et tertiaires et de 3,5 % pour les transports. Le rapport n’a pas évalué de mesures chiffrées pour l’industrie et l’agriculture et n’a évalué que trois mesures pour les transports. Des mesures complémentaires dans ces secteurs pourraient donc aboutir à des réductions de consommation encore plus importantes.

Des mesures mobilisables à court terme

Le secteur résidentiel représente 30 % de la consommation d’énergie en France avec 450 térawattheures (TWh) dont 162 TWh d’électricité, 125 TWh de gaz et 50 TWh de produits pétroliers. Les gains potentiels majeurs de réduction portent sur le chauffage (60 % du gisement total). En particulier, le fait de respecter la consigne de chauffage des logements à 19°C permettrait d’économiser jusqu’à 23,5 TWh. Des gisements importants portent aussi sur l’eau chaude (18 TWh mobilisables), la cuisine et les consommations électrodomestiques, notamment l’extinction des appareils en veille (-11,4 TWh) et l’extinction des box internet et box TV (-3,1 TWh). Le fait de poser des limiteurs de débit (« mousseurs ») sur les robinets et douches économiserait jusqu’à 8,2 TWh.

Le secteur tertiaire représente pour sa part 16 % de la consommation d’énergie en France avec 245 TWh dont 128 TWh d’électricité, 63 TWh de gaz et 32 TWh de produits pétroliers. Négawatt a identifié 27 mesures pour le secteur. Là encore, les gains potentiels majeurs de réduction portent sur le chauffage (52 % du gisement total). De nombreux leviers existent, notamment sur la ventilation, l’éclairage ou la climatisation. En tête des gisements mobilisables, on retrouve le fait de respecter la consigne de chauffage des logements à 19°C qui permettrait d’économiser jusqu’à 22 TWh. Ici, le fait d’arrêter la ventilation en période d’inoccupation économiserait jusqu’à 18 TWh.

Enfin pour les transports, la mesure la plus efficace serait de réduire la vitesse sur autoroute à 110 km/h sur autoroute et 100 km/h sur voie rapide. Elle économiserait 6 % de la consommation totale de carburants des voitures.

Les mesures retenues ont été sélectionnées « sur la base d’une mise en œuvre réaliste à l’horizon de 2 ans », assure Samuel Martin. « Leur faisabilité a été éprouvée sur des cas de terrain réel », « les coûts sont nuls ou faibles » ou relèvent « d’investissements avec des faibles temps de retour », avec « une acceptabilité citoyenne et politique jugée satisfaisante », poursuit-il. Il s’agit de mesures prêtes à l’emploi comprenant les acteurs à mobiliser, les freins à lever, les leviers à activer. Elles excluent de fait les cas où les mesures ne paraissent pas applicables, notamment les logements de personnes âgées, en situation de précarité énergétique, les hôpitaux ou les crèches.

Une mobilisation collective et le rôle de l’État

Pour espérer une adhésion de la population à « l’effort de sobriété », négawatt souligne l’importance de l’exemplarité des entreprises et des collectivités. Elle propose ainsi la mise en œuvre de mesures relativement moins impactantes d’un point de vue énergétique, mais hautement symboliques. À ce titre, les mesures comme l’arrêt des panneaux publicitaires auraient un effet d’entraînement sur les autres mesures.

Le gisement réellement mobilisé dépendra des choix collectifs. « Le rôle de pilotage et d’orchestration de l’État va être déterminant dans ces plans de sobriété pour permettre d’engager une dynamique collective et permettre un effet d’entraînement et d’adhésion sur les différentes mesures : de la communication, de l’incitation, de la coordination d’acteurs têtes de pont, de la réglementation et de l’accompagnement », prévient Samuel Martin.

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