Les explosions de gaz en milieu confiné sont des accidents domestiques ou industriels fréquents et souvent spectaculaires. Les explosions de gaz résultent de l’inflammation d’un gaz dans une enceinte ou un milieu confiné. L’inflammation est possible si la composition du gaz ou du mélange gazeux est inflammable et si une source d’inflammation est présente. L’inflammabilité d’un mélange gazeux est donc déterminée par sa composition, les conditions environnementales, la température, la pression, l’enceinte où il se trouve, le type et l’intensité des sources d’amorçages présentes. Pour écarter le risque d’explosion de gaz, il faut connaître et maîtriser toutes ces conditions.
Les données d’inflammabilité des gaz ou vapeurs de carburants dans l’air sont bien souvent limitées à des données réglementaires fournies dans des conditions standard qui ne correspondent pas aux conditions du procédé considéré. Mais à partir de ces informations limitées, il est possible de recalculer les informations recherchées dans les conditions spécifiques du procédé.
Dans le présent article, la recherche des données d’inflammabilité et des données réglementaires sur les gaz carburants d’une part, et les méthodes de calcul permettant l’adaptation des limites d’inflammabilité dans l’air aux conditions environnementales et aux mélanges de carburants d’autre part, seront développées. La même attention sera portée à l’étude des auto-inflammations en phase gazeuse. En vue de passer à la mise en œuvre industrielle, il est toujours nécessaire de faire des vérifications expérimentales directes ou indirectes, mais le travail expérimental nécessaire s’en trouve fortement allégé.
Trois types d’explosion de gaz peuvent être distingués en fonction de leur mode de propagation et des effets de pression observés : l’explosion homogène, la déflagration et la détonation. Les différents modes de propagation des explosions de gaz et leurs conditions de prévalence seront décrits.
Lorsqu’une phase gazeuse est inflammable, il se pose la question des effets de pression de l’explosion dans une enceinte. Les informations caractéristiques des déflagrations sont la surpression maximale d’explosion Pmax (bar G) et la violence de l’explosion caractérisée par le KG (bar · m · s–1). Ces données sont connues pour un petit nombre de gaz carburants dans l’air et pour quelques gaz instables. L’utilisation de ces données de Pmax et KG sera développée dans l’article [SE 5 021] consacré à la prévention des explosions de gaz et à la protection des enceintes contre des surpressions excessives, par des évents d’explosion ou des suppresseurs d’explosion.
Enfin, nous décrirons les appareils permettant la détermination expérimentale des limites d’inflammabilité des gaz et vapeurs carburants dans l’air ou dans une atmosphère comburante, que l’on peut trouver dans un laboratoire de sécurité des procédés très bien équipé. Ils consistent en des appareils de mesure des points d’éclair, une sphère de 20 L résistant à la pression permettant la réalisation d’explosions de gaz, un appareil de mesure des températures d’auto-inflammation de gaz et de liquides suivant la norme.