Les idées d’innovation technologique, qu’elles soient issues d’un laboratoire de recherche, du bureau d’études d’une entreprise, ou plus généralement de l’observation d’un individu qui pense avoir trouvé la solution originale d’un problème… sont nombreuses et chacun de nous, au moins une fois dans son existence, a eu l’idée d’inventer un nouvel objet technique.
Mais il faut bien reconnaître que l’idée doit se concrétiser, prendre forme, conduire à un prototype, le tester… ce qui engendre des coûts et beaucoup de temps à consacrer à l’invention pour que celle-ci devienne un produit innovant.
Force est de constater que l’innovation constitue une démarche risquée, semée d’embûches, dont les résultats sont incertains. Il n’est pas envisageable, dans une telle démarche, de passer directement de l’idée à la réalisation : il faut en premier lieu concevoir le projet, c’est-à-dire exposer la problématique et le principe nouveau sur lesquels se base le projet, définir les marchés visés et leurs caractéristiques, prévoir les étapes, les tâches à accomplir et les retombées potentielles qui sont rassemblées dans ce qui constitue l’avant-projet. La réalisation d’un tel document est indispensable pour les décideurs et pour l’équipe projet afin de servir de référentiel sur lequel chacun pourra s’appuyer dès le lancement du projet et tout au long de son déroulement, notamment pour détecter les écarts entre la réalisation et la prévision.
L’objectif de cet article est de fournir les points clés et une structure du document d’avant-projet d’innovation technologique et d’indiquer les principales lacunes souvent constatées. Il ne faut pas seulement considérer qu’il s’agit d’écrire un document, le document d’avant-projet constitue le livrable de plusieurs études préliminaires sur la technologie, le marché, la réponse aux impératifs sociétaux et environnementaux, dont les principaux résultats sont consignés dans ce livrable.