Les corps étrangers sont devenus la première source de réclamations des consommateurs dans l’industrie agroalimentaire.
Les efforts considérables qui ont été déployés à partir des années 1980 pour sécuriser l’hygiène et la qualité des produits alimentaires, ont porté leurs fruits : une diminution sensible des incidents et réclamations d’ordre sanitaire, imputables à des contaminations microbiologiques ou chimiques des produits.
Cependant, les incidents imputables à la présence de corps étrangers, même si eux aussi sont moins nombreux que par le passé, attirent plus l’attention. Les crises alimentaires des dernières années ont renforcé l’exigence des consommateurs et des distributeurs. Une réclamation de consommateur sur un corps étranger peut ainsi prendre une ampleur importante lorsqu’elle est relayée à différents niveaux (client, média, justice).
La lutte intégrée contre la présence des corps étrangers s’inscrit dans la démarche globale HACCP (« hazard analysis critical control point ») des entreprises agroalimentaires incluant l’identification des points critiques, les mesures préventives de surveillance et actions correctives, la recherche de partenaires en amont et en aval :
-
connaissance des corps étrangers potentiellement présents depuis la matière première jusqu’au produit fini, identification de leur nature, leur origine et leur fréquence ;
-
sélection et mise en application des mesures de prévention adaptées ;
-
choix, en complément, des solutions de détection et de tri minimisant la probabilité de trouver un corps étranger dans le produit fini ;
-
définition de mesures de traçabilité, alertes et rappels produits ;
-
préparation à une crise potentielle pour mieux la gérer le cas échéant.
L’essentiel dans cette démarche est le travail sur la prévention, qui fait avant tout appel au bon sens, à la rigueur des pratiques sur ligne, à la formation et à la responsabilisation des personnels de production et de maintenance.
Les dispositifs de détection et de tri ne doivent intervenir qu’en complément, comme l’ultime rempart contre une occurrence accidentelle en amont, ou lorsqu’un incident machine toujours possible impose une surveillance continue (bris de contenant en verre sur une ligne de remplissage, par exemple).
Différentes techniques existent, décrites dans cet article, pour réaliser la détection, le repérage spatial et le tri en vue de l’éjection des corps étrangers éventuellement présents : la capture des particules ferromagnétiques avec des aimants, les technologies électromagnétiques (détecteur de métaux), les technologies utilisant l’imagerie industrielle, soit au moyen de caméras (systèmes de tri optique à longueurs d’onde diverses – visible, ultraviolet, infrarouge, multispectrale), soit au moyen d’images « reconstituées informatiquement » à partir de balayages rapides du produit ou de capteurs spéciaux (imagerie laser d’examen de surface ou imagerie par rayons X, seule technique permettant la détection en profondeur du produit, et donc le contrôle d’un produit dans son emballage).
Chaque technologie est présentée dans son principe et ses applications. Une assistance au choix de technologie de détection est proposée pour aider les industriels à s’orienter vers les équipements les mieux adaptés à leurs cas particuliers, ainsi que quelques exemples de démarches expérimentales pour l’évaluation et la validation des performances. Enfin, ce document est complété d’un panorama de l’offre européenne de matériels et de services relatifs à cette thématique (dans la partie « Pour en savoir plus »).