Le segment des produits d’hygiène bucco-dentaire, au premier rang duquel se situent les dentifrices qui y jouent un rôle moteur, est un marché dynamique porté par de nombreuses nouveautés et innovations. Outre les innovations performantes sur les segments porteurs en thérapeutiques ou cosmétiques, les marques y ont massivement investi dans la communication afin de stimuler ce marché. D’après Euromonitor, le chiffre d’affaires généré par les dentifrices en France en 2015 est de 565 millions d’euros, avec un net avantage pour la GMS (grande et moyenne surface).
La formulation et le développement d’un dentifrice suivent des étapes classiques, avec des variantes à prendre en compte en amont de sa conception. Par ailleurs, les allégations souhaitées dans la stratégie marketing conditionnent le statut réglementaire du futur produit (médicament, dispositif médical, cosmétique, etc.), qui a d’importantes conséquences sur sa composition ainsi que sur les composantes clés du développement produit : le coût, le délai et la qualité. La phase de préconception doit faire appel à des connaissances marketing, scientifiques et réglementaires, afin de mettre en place une vraie stratégie pour le développement et la commercialisation du futur produit. S’agissant des réglementations relatives au statut du produit, leurs frontières sont parfois floues.
L'objectif de cet article est d’illustrer la mise en place d’une véritable stratégie de développement en amont de la conception d’un dentifrice. Pour ce faire, on présente d’abord aux ingrédients entrant communément dans leur composition, ainsi que leur formulation sous toutes ses formes, notamment la pâte et le gel, les différences se situant principalement sur les qualités organoleptiques du produit (texture, transparence, perception au cours du brossage, etc.). Ensuite, les différents statuts réglementaires et allégations possibles pour un dentifrice en Europe sont abordés. Enfin, on s’intéresse à la méthode que les entreprises peuvent adopter pour optimiser le développement de nouveaux dentifrices.
Comme il est d’usage dans la profession, les pourcentages indiqués sont, sauf précision contraire, massiques.