Les voies respiratoires sont les premières voies de contact et d’entrée des toxiques dans l’organisme.
Irritation des voies nasales
Deux effets sont possibles :
- L’irritation des muqueuses des fosses nasales par des substances chimiques acides ou basiques (HCL, acrylates…) se traduit par de l’inflammation (érythème), du gonflement (œdème), qui entraînent de l’hypersécrétion de mucus (Rhinorrhée), de l’obstruction nasale, des éternuements et des maux de tête (Céphalées).
- La dégénérescence de l’épithélium olfactif peut aussi se produire ; elle est le résultat de l’atteinte de l’épithélium olfactif. Elle est une abrasion partielle ou totale des cellules de l’épithélium olfactif, et de la dégénérescence du nerf olfactif qui conduit au bulbe olfactif du cerveau.
L’irritation des voies nasales se traduit par une diminution (hyposmie) ou une perte totale (anosmie) de l’olfaction.
La personne atteinte d’abaissement de son seuil olfactif par l’action d’une substance chimique, comme le formol par exemple, n’est plus en mesure de détecter les odeurs à des niveaux bas d’exposition. Son seuil d’alerte à l’exposition est abaissé par la perte de cette faculté.
Cette perte de l’olfaction est réversible si les atteintes à l’épithélium olfactif ne sont pas trop sévères.
A noter
Irritation sensorielle égale inflammation neurologique par excitation du nerf trigéminal au niveau de la muqueuse nasale. Aucune inflammation n’est observée alors que les personnes se plaignent de sensation de picotement et de malaise. Ces syndromes sont aussi décrits comme le Sick Building Syndrome (SBS) ou le Multiple Chemical Sensitivity (MCS).
Irritation pulmonaire
Les effets des substances chimiques irritantes se traduisent par de l’inflammation et de l’œdème plus ou moins rapidement réversibles : irritation, bronchites, alvéolites par les acides et les bases notamment.
Ils peuvent dégénérer en insuffisance respiratoire permanente par la mise en place d’hyperplasie, de fibrose (poussières, silice) ou de cancer (amiante, silice)
La perte ou la paralysie des cils des cellules épithéliales de l’appareil muccociliaire (trachée, bronches) sous l’action d’un toxique entraînent une diminution de la clearance trachéo-bronchique et augmentation du temps de nettoyage des poumons (tabac).
Tests d’irritation respiratoire
Peu de tests de laboratoires ont été développés.
Chez le rat ou la souris de laboratoire, les terminaisons nerveuses du nerf trigéminal de la muqueuse nasale répondent à l’effet irritant d’une substance par une diminution de la fréquence respiratoire, proportionnelle à la concentration de cette substance.
La concentration produisant une diminution de la fréquence respiratoire de 50 % (DR50) sert de base pour établir des limites d'exposition professionnelle aux produits irritants.
Chez l’homme, des tests de mesure de la fonction respiratoire sont mis en œuvre sous contrôle médical. Les tests de la fonction respiratoire les plus courants sont la spirométrie et la capacité pulmonaire totale.
- La spirométrie mesure le volume d’air qui est expulsé des poumons et la rapidité à laquelle cela se fait.
- La capacité pulmonaire totale mesure la quantité totale d’air que les poumons peuvent contenir.