Schématiquement, la recherche est un processus qui vise à produire de nouvelles connaissances, en cheminant à travers quatre phases structurantes. Le point de départ est invariablement un sujet de questionnement bien défini, auquel les connaissances accumulées à ce jour apportent des réponses lacunaires ; ces lacunes, détourées en phase 1, guident la formulation d’objectifs précis, d’une démarche intellectuelle, sa déclinaison programmatique (phase 2), puis son opérationnalisation, asservie dynamiquement durant la phase d’investigation (phase 3) vers l’objectif ; les connaissances originales acquises sont finalement formalisées et soumises à l’évaluation par les pairs (phase 4), leur conférant un surcroit de fiabilité, propre aux résultats de travaux de recherche.
Figure 1 - Les quatre phases de la recherche
Selon le manuel de Frascati (disponible sur le site Internet de l'Unesco, voir la rubrique « Pour aller + loin »), les activités de recherche se segmentent en trois catégories complémentaires :
- la recherche fondamentale, qui vise à faire progresser la connaissance des constituants et des lois de la nature ;
- la recherche appliquée, dont l’objet est d’explorer le domaine d’application des connaissances fondamentales ;
- le développement expérimental, consistant « en des travaux systématiques fondés sur des connaissances existantes obtenues par la recherche et/ou l’expérience pratique, sur des prototypes ou des installations pilotes, en vue de lancer la production de nouveaux matériaux, produits ou dispositifs, d’établir de nouveaux procédés, systèmes et services ou d’améliorer considérablement ceux qui existent déjà ».
Dans les deux premières catégories, le niveau d’incertitude et le temps de cycle avant impact commercial (typiquement supérieur à 5 ans, voir l'outil Les 3 catégories de recherche) excède généralement la capacité de prise de risque et les exigences des entreprises en termes de ROI. C’est pourquoi les activités de recherche en propre des entreprises, a fortiori des primo-accédantes, s’inscrivent la plupart du temps dans la troisième catégorie, consacrant le terme de « R&D ».
De cette brève incursion dans le panorama général de la recherche, ressortent les attributs suivants :
- basées sur une indétermination de fondement, les activités de recherche sont intrinsèquement risquées ;
- par construction, les connaissances issues du processus de recherche n’ont pas d’équivalent, ni d’antériorités : elles constituent un savoir propre et original ;
- avant la fin de phase 4, les communications relatives aux recherches doivent être ciblées et maîtrisées, pour prévenir la diffusion erratique : la confidentialité est de mise pour protéger la propriété, l’originalité des travaux et éviter de générer des attentes trop précises ;
- les produits de la recherche ne sont exploitables qu’au terme d’un cycle complet ; ils ne sont pas commercialisables a priori et nécessitent une démarche interne complémentaire de valorisation ;
- le processus de recherche s’apparente par essence à un projet, défini ab initio par un objectif et des moyens à mettre en œuvre pour l’atteindre.
Faire le choix de la R&D c’est connaître et assumer ces caractéristiques structurantes, en accepter les contraintes et se donner les moyens structurels – matériels, organisationnels, humains – pour en bénéficier.