L’ISO/IEC 17025 « Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d’étalonnage et d’essais » est une norme très utilisée avec plus de 40 000 laboratoires accrédités dans le monde dont près de 2 000 en France. C’est un des textes normatifs les plus prescrits, par exemple dans le cadre du marquage CE ou de l’agrément des laboratoires officiels. Bien que ce contexte réglementaire soit de plus en plus présent, un grand nombre de laboratoires l’applique de façon volontaire, l’objectif étant alors d’apporter à leurs clients des garanties en termes d’impartialité, de compétences, de traçabilité et d’adéquation des mesures réalisées (essais, analyse, étalonnages) au besoin.
Depuis 2005, date de la publication de la précédente version de ce référentiel, le contexte a considérablement évolué : le vocabulaire s’est adapté aux nouvelles pratiques ; les technologies ont subi de profondes mutations, notamment avec la dématérialisation des données ; un « schéma » unique pour les normes d’accréditation de la série ISO/IEC 170XX a été créé ; l’approche du management de la qualité a bénéficié d’évolutions importantes, notamment avec les différentes révisons de l’ISO 9001 et le concept de processus... Ainsi, une révision en profondeur le l’ISO/IEC 17025 était devenue nécessaire pour l’adapter à ce nouveau contexte.
La France s’est grandement impliquée dans les travaux de révision de cette norme, avec la présence de trois experts au comité technique (TC) de l’ISO et une forte activité de la commission miroir XA50 à l’AFNOR. Il est à noter également que la publication est concomitante avec celle de la norme ISO/IEC 17011 qui est applicable aux organismes d’accréditation, ce qui constitue un double challenge pour eux.
Dans ce cadre, des nouvelles tendances se dégagent dans la nouvelle norme. Son champ d’application a changé, en intégrant notamment les concepts d’impartialité et de cohérence des activités du laboratoire. Elle s’appuie sur une approche par les risques tout en devenant moins prescriptive, avec une obligation de résultats et non de moyens. En complément, elle intègre les exigences de l’International Laboratory Accreditation Cooperation (ILAC) qui étaient déjà reprises dans la documentation du Cofrac, les exigences étant, d’une manière générale plus complètes et plus explicites.
Dans ce contexte, l’objectif de l’article est de développer le contenu de la norme afin de l’appliquer de manière pragmatique et dans un esprit d’amélioration continue.