La démarche d’intelligence économique est basée sur trois piliers fondamentaux :
- le volet sécurité et protection de l’information qui vise à mettre en œuvre les moyens, outils et actions qui permettront de préserver le patrimoine immatériel de l’entreprise ;
- le volet veille et renseignement qui regroupe l’ensemble des actions de collecte d’informations qui permettent à l’entreprise de décrypter les évolutions de son environnement (législatif, normatif, concurrentiel, technologique) et même, dans l’idéal, de l’aider à anticiper ces mêmes mouvements ;
- le volet lobbying et communication d’influence qui doit permettre à l’entreprise de se positionner par la prise de parole, les relations qu’elle met en place, et ainsi modifier son environnement afin que ce dernier lui devienne favorable. L’on parle ici aussi bien des aspects normatifs et réglementaires, que des tendances de consommation que l’entreprise peut aider à créer par le biais de la communication.
L’intelligence économique, comme discipline transverse, appelant les compétences de plusieurs métiers, offre donc un véritable challenge organisationnel du point de vue de l’attribution des ressources, de son organisation, et de la coordination des différents acteurs.
Or, une entreprise dispose en général de moyens limités pour la mise en place d’une démarche d’intelligence économique.
Il apparaît donc absolument nécessaire de prioriser les différentes fonctions et objectifs à déployer.
Comment choisir entre sécurité, veille et communication d’influence ?
Identifiez tout d’abord vos lacunes :
- Souffrez-vous d’un déficit d’image ? D’un manque de notoriété ?
- Êtes-vous en retrait dans les associations professionnelles ou organismes de normalisation par rapport à vos concurrents ?
- Votre système d’information est-il correctement sécurisé ?
- Vos locaux sont-ils également sécurisés ?
- Avez-vous mis en place une vraie stratégie de protection de vos innovations ?
- Surveillez-vous correctement votre environnement concurrentiel ? normatif ? réglementaire ? technologique ?
- Avez-vous systématisé les processus de surveillance de votre environnement ?
Réunissez les différents interlocuteurs concernés par l’intelligence économique : directeur sûreté/sécurité, directeur des systèmes d’information, directeur R&D, service juridique (et plus particulièrement en charge de la propriété intellectuelle), directeur marketing pour les innovations produits et la veille concurrentielle, responsable intelligence économique ou veille.
Validez conjointement les points de progression les plus forts, et mettez-les en regard des lacunes identifiées.
Priorisez votre plan de déploiement d’une démarche d’intelligence économique sur les points les plus en retrait et pour lesquels le potentiel de progrès est le plus élevé.
Synthèse des lacunes et points de progression Poste | Niveau de maîtrise | Potentiel d’amélioration | Degré de priorité |
Sécurité/ protection | très faible/faible/moyen/bon/très bon | très limité/limité/médiocre/élevé/très élevé | prioritaire/secondaire/mineur |
Veille/ renseignement | très faible/faible/moyen/bon/très bon | très limité/limité/médiocre/élevé/très élevé | prioritaire/secondaire/mineur |
Lobbying/ communication d’influence | très faible/faible/moyen/bon/très bon | très limité/limité/médiocre/élevé/très élevé | prioritaire/secondaire/mineur |
Pour arriver à cette synthèse, il pourra être nécessaire au préalable de lister un ensemble de questions auxquelles il faudra répondre, aussi bien sur les lacunes constatées que sur les potentiels de développement sur chacun des axes de l’intelligence économique.
Il peut donc être nécessaire de réaliser un audit plus complet permettant d’arriver à cette synthèse.
Si cette priorisation est nécessaire, c’est qu’il est difficile de tout mener de front lors de la mise en place d’un processus global d’intelligence économique.