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Feu vert pour utiliser les eaux recyclées dans le secteur agroalimentaire

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Feu vert pour utiliser les eaux recyclées dans le secteur agroalimentaire

Posté le par Nicolas LOUIS dans Environnement

Le gouvernement a publié deux textes au Journal officiel rendant pleinement opérationnelle l'utilisation des eaux recyclées comme ingrédient entrant dans la composition des denrées alimentaires, sous conditions. Cette évolution réglementaire doit permettre aux industriels de l'agroalimentaire de réduire leurs prélèvements dans la ressource naturelle en eau.

La dernière étape permettant aux industriels de l’agroalimentaire d’utiliser les eaux recyclées dans leurs processus de fabrication vient d’être franchie. Cet été, le gouvernement a publié un décret ainsi qu’un arrêté rendant pleinement opérationnelle cette technique qui avait été actée par un premier décret en début d’année. L’objectif de ce nouveau cadre réglementaire est de réduire significativement les prélèvements de ce secteur d’activité dans la ressource naturelle en eau, notamment lors des épisodes de sécheresse. Entre 15 % et 80 % de la consommation en eau potable pourrait être économisé selon le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

En janvier 2024, un premier décret avait été publié au Journal officiel, définissant « les conditions requises pour la production et l’usage d’eaux réutilisées en vue de la préparation et la conservation de toutes denrées et marchandises destinées à l’alimentation humaine. » Sauf que ce texte ne permettait pas d’appliquer concrètement cette mesure dans les usines.

Le nouveau décret publié en juillet vient modifier le code de la santé publique en élargissant l’utilisation de certaines eaux recyclées dans les entreprises du secteur alimentaire. Les industriels peuvent à présent « utiliser les eaux recyclées issues des matières premières et les eaux de processus recyclées comme ingrédient entrant dans la composition des denrées alimentaires finales. » Ils sont aussi autorisés à faire circuler ces eaux recyclées, dans le même réseau que le réseau de distribution classique de l’eau.

L’arrêté publié en juillet vient quant à lui sécuriser les garanties sanitaires que doivent respecter les eaux recyclées en fonction des types d’usage prévus. Il précise notamment le contenu du dossier de demande d’autorisation à rédiger pour pouvoir les réutiliser, ainsi que les conditions de leur utilisation. Les eaux usées doivent par exemple subir un traitement en station de traitement permettant l’atteinte de valeurs limites d’émissions prescrites dans le cadre de la réglementation relative aux ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement).

Une baisse des prélèvements en eau potable estimée à 2,5 millions de m3

L’ANIA (Association nationale des industries alimentaires), la Coopération Agricole et Pact’Alim ont salué cette évolution réglementaire, qui représente selon eux « une avancée majeure pour les industries agroalimentaires et la sobriété hydrique de leurs productions. » Regroupant plus de 200 adhérents et 55 000 salariés, l’ABEA (Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires) s’est elle aussi réjouie de ce changement et estime que son impact massif devrait se situer au niveau du poste de nettoyage. Celui-ci mobilise 43 % des prélèvements en eau potable des entreprises du secteur, qui pourra être substituée par une eau réutilisée.

Selon l’ABEA, 55 % des entreprises agroalimentaires bretonnes ont actuellement des projets de recyclage de l’eau. Et 28 des plus importants sites sont prêts à mettre en place la réutilisation de l’eau pour une baisse annuelle des prélèvements estimée à terme à 2,5 millions de m3, soit la consommation annuelle de la ville de Vannes qui compte 54 000 habitants. « A moyen terme, les économies d’eau seront majeures pour les entreprises agroalimentaires bretonnes qui mettront en place de la réutilisation : de l’ordre de 20 à 25 % de prélèvements en moins, notamment dans les filières lait, viande et légumes », déclare l’association.

Cette évolution réglementaire s’inscrit dans le cadre du Plan eau mis en œuvre par le gouvernement en mars 2023 et qui vise à accélérer la réutilisation des eaux usées traitées (REUT). Il prévoit notamment la valorisation des eaux dites « non conventionnelles » avec pour objectif de développer 1 000 projets de réutilisation sur l’ensemble du territoire d’ici 2027 et de multiplier par dix le volume d’eaux usées traitées réutilisées pour d’autres usages d’ici 2030. En France, la REUT en stations d’épuration ne concerne actuellement que 1 % du volume total. Un chiffre bien loin de pays comme l’Espagne ou l’Italie, dont les volumes recyclés atteignent respectivement 12 % et 8 %, selon l’observatoire de Services Eau France. Des pays comme Israël exploitent cette technique de façon bien plus poussée puisque 80 % des eaux usées y sont recyclées.

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Posté le par Nicolas LOUIS

Les derniers commentaires

  • L’assainissement n’a aucune vocatuon d’épurer l’eau usagée (usée) parce qu’il n’y est pas obligé. Pour nettoyer de l’eau de nettoyage, on peut le faire sur le lieu de la production de cette rau souillée en vonnaissance de la pollution quelle contient. Quand on regroupe des millard de litres d’eau de nettoyage les polluants sont mélangés et cest impossible d’avoir une action positivd sur une multitudes de polluants de nature et de types diffetents.
    Dans ma biotechnologie, je détruit totalement les excréments parce que le lieu de production n’utilise aucun produit chimique qui nuit au biologique epuratoire des excréments. Ma biotechnologie ne traite pas leau usagée (usée) elle deyruit lz pollution connue dans leau usagée. Vous ne trouverez aucune documentation qui décrit quel polluant elle détruit.
    Pour épurer un liquide d’eau usagée il faut fu temps. Pour les excrement, le biologique a besoin de 5 à 8 jours.
    L’assainissement récupère la totalité de ka production du jour qui transite sur la station de bassin en bassin toujours plein.
    La production de la ville étant continue, le yransit sur la station est lui aussi continuel pour faire la place à l’entrée. Impossible d’effectuer la moindre action de nettoyage d’un quelconque polluant. Le coût financier serait 100 000 fois supérieurs au coût financier de rejeter en l’état leau usagée avec ses pollutions.
    L’assainissement de nos jours est la plus grande catastrophe écologique économique et biologique de notre temps.


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