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La SeaBubble d’Alain Thebault : une innovation au potentiel véritablement disruptif

Posté le par Pierre Thouverez dans Innovations sectorielles

Cette start-up française qui emploie dès à présent 15 personnes (80 en intégrant les sous-traitants) parviendra-t-elle à surmonter les archaïsmes asphyxiants de l’administration française ?

On pouvait craindre que la SeaBubble, perchée sur des foils, manquerait de stabilité quand l’eau s’agite. Mais cette vidéo publiée par Alain Thebault le 7 septembre 2017 sur son compte Twitter personnel démontre que l’engin tient vraiment très bien la route. Bluffant.

A Paris est-ce la SeaBubble qui n’est pas adaptée à la réglementation pour naviguer sur la Seine ou est-ce la réglementation française qui est obsolète ? La vitesse est limitée entre 12 et 18 km/h sur la Seine. Ceci afin de limiter la puissance des vagues générés par les bateaux, ainsi que la pollution. Mais la SeaBubble ne génère pas de vague, il vole au-dessus de l’eau. Et il est 100% électrique à batterie. C’est donc bien la réglementation française qui est inadaptée.

Certains objecteront que naviguer à 30 ou 50 km/h est dangereux. Or les SeaBubbles seront équipés de systèmes de navigation 100% autonome : le risque d’erreur humaine sera donc nul. De nombreux bateaux dans le monde sont dès à présent équipés de systèmes de navigation semi-autonome. La densité de trafic sur l’eau est bien moindre que dans les rues parisiennes. En outre les SeaBubbles sont silencieux et donc bien plus conviviaux, même à 50 km/h, que les bateaux thermiques pétro-fumants navigant à 12 km/h.

Haute efficience

Techniques de l’ingénieur avait fait écho dès janvier 2015 d’un engin slovène, le Quadrofoil, utilisant la même technologie. Et souligné la haute efficience énergétique de cette solution de transport. La trainée est réduite de 40%, et donc la consommation énergétique. Mais Alain Thebault, recordman du monde vitesse en voilier avec son fabuleux hydroptère, dispose manifestement d’un bien meilleur réseau de relations que l’équipe slovène. Le co-fondateur de Google, Larry Page, lui avait demandé s’il pouvait venir faire un baptême en Hydroptère dans la baie de San Francisco. Alain Thebault a accepté. Aujourd’hui ce sont les SeaBubbles qui séduisent Google. Et l’ex-directeur de la communication d’Uber-France a rejoint l’équipe du capitaine Thébault.

Il serait dommage que la capitale de la France ne puisse pas être la première au monde à disposer de ce nouveau moyen de transport. Pour une fois, ce n’est pas une innovation californienne qui débarque en France mais l’inverse. Bénéficier du soutien du président de la République Emmanuel Macron et de la Maire de Paris Anne Hidalgo sera-t-il suffisant ?

Techniques-Ingénieur.fr n’a pas hésité à publier des analyses critiques quand des innovations comportent des tares physiques intrinsèques. Comme par exemple avec la route solaire ou l’arbre à vent. Mais la vidéo diffusée par Alain Thebault et susmentionnée a éliminé les doutes au niveau de la stabilité des SeaBubbles. Techniquement, la solution a un potentiel véritablement disruptif.

Facteur non négligeable pour devenir un succès commercial : le SeaBubble a un côté assez Bling-Bling et m’as-tu-vu: il permet de marcher sur l’eau, d’être ainsi au-dessus de la mêlée, et d’aller vite. Le concept plaît par conséquent beaucoup, tant en Suisse (Lac Léman) qu’en Californie (San Francisco Bay Area).

Bientôt du Bubble-sharing ?

Cette start-up, si elle réussit à parvenir à des volumes de production permettant de faire baisser ses coûts, peut devenir une Licorne. Comme BlaBlaCar fondée par Frédéric Mazzella, un autre chouchou d’Emmanuel Macron. Peut-être que BlaBlaCar et SeaBubble finiront d’ailleurs par converger. Des BlaBlaBubbles.

Le parcours personnel d’Alain Thebault, tel que décrit par cet article publié en 2016 dans Le Point ainsi que dans cette vidéo-conférence, est touchant. Comme ce champion breton de vitesse à la voile le dit lui-même, « il revient de loin ». Et d’ajouter : « je n’ai pas la même conception du confort que la majorité des gens. Quand tu n’as rien, la lumière, la nourriture n’ont pas la même saveur. »

Le navigateur Eric Tabarly lui avait déclaré :
« Alain, le plus important dans la vie, c’est de rester Libre »

Vive l’innovation française.

Olivier Daniélo

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez

Les derniers commentaires

  • Une mini vidéo de quelques secondes sans manœuvre vous suffit à balayer tous doutes ? Retournez voir les précédentes vidéos à faible vitesse, avec manouvres et déplacements de personnes et vous allez changer d’avis.
    Vous avez des craintes envers « Archaïsmes asphyxiants de l’administration française ». Que de grands mots ! Du calme ! Laissons faire les choses, ne pleurons pas avant d’avoir mal !
    « …le risque d’erreur humaine sera donc nul », quel enthousiasme ! Le pilotage automatisé sur terre n’est déjà pas entièrement validé alors en mer ! C’est bien mal connaitre ce domaine que de comparer des systèmes de pilotage en mer, utilisé seulement lorsque la densité de bateau est dérisoire, avec une utilisation sur la Seine.


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