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L’Etat propose 100 millions pour Fessenheim

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

La ministre de l’Energie, Ségolène Royal, a offert environ 100 millions d’euros à EDF au titre de compensation pour le manque à gagner issu de la fermeture la centrale nucléaire de Fessenheim.

Le gouvernement se serait sans doute bien passé de cette fuite. Nos confrères du Monde ont pu consulter un courrier adressé le 4 mai au pdg d’EDF, Jean-Bernard Lévy, dans lequel la ministre évoque les compensations financières auxquelles pourrait prétendre l’électricien : « En l’état des éléments dont je dispose, le montant de l’indemnité devrait être de l’ordre de 80 à 100 millions d’euros », écrit-elle. Une somme jugée dérisoire par les haut-cadres de l’entreprise.

Bataille de chiffres

La question des indemnités a été soulevée très tôt suite à l’annonce par François Hollande de la fermeture de la centrale de Fessenheim lorsque l’EPR de Flamanville sera opérationnel, soit fin 2018 officiellement. Un rapport parlementaire de septembre 2014 rédigé par les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avait estimé cette indemnité à 4 milliards d’euros. Un chiffre saugrenu selon le gouvernement qui misait plutôt sur une enveloppe de 2 milliards d’euros maximum. EDF peut s’appuyer sur les investissements réalisés sur le site et le feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lors de la dernière visite décennale. De fait, arrêter prématurément les deux réacteurs de la centrale autoriserait l’électricien à demander réparation à l’Etat. Ségolène Royal estime quant à elle que cette fermeture ne serait pas si coûteuse pour EDF qui pâtit des cours bas de l’électricité sur les marchés de gros. A noter que cette négociation intéresse également l’Allemand EnBW et les Suisses Alpiq, Axpo et BKW, qui ont un droit de tirage et un tiers de la centrale.

Jeu de dupe

Il fait peu de doute que le montant de cette première proposition augure une négociation ardue entre les équipes d’EDF et du ministère de l’Energie, et du Budget. Car comme à chaque fois lorsqu’il est question du groupe public, le gouvernement porte la double casquette d’actionnaire majoritaire (85%) et d’Etat stratège. Une dualité qui n’apaise pas les craintes de voir l’électricien fortement nucléarisé (1er exploitant mondial) faire les frais de la politique française de transition énergétique. En effet, si la loi de TE était appliquée, la Cour des Comptes a estimé qu’EDF serait dans l’obligation de fermer entre 17 et 20 réacteurs. D’où l’importance du cas Fessenheim…

Romain Chicheportiche

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