Comment les entreprises repèrent-elles les hauts potentiels ?

Quand les leaders d’aujourd’hui s’en iront, qui les remplacera ? Pour répondre à cette question, de nombreuses entreprises, telles Orange ou RTE, la filiale d’EDF qui gère le réseau de transport d’électricité, ont mis en place des programmes de gestion des talents, avec un volet dédié aux cadres à haut potentiel. « L’objectif est de placer la bonne personne, au bon endroit, au bon moment », explique Estelle Bossard, du département talents et cadres dirigeants de RTE.

Les managers identifient les cadres à potentiel

Si c’est la direction qui décide de mettre en place le programme, le travail de repérage incombe aux managers. Chez Orange, les ressources humaines leurs transmettent un guide pour les aider à identifier les hauts-potentiels. À l’intérieur : les 2 critères auxquels doivent répondre les cadres pour être identifiés « talent pool leader » : « la performance, facile à évaluer, et le potentiel », explique Cécile Fontbonne, ex-directrice du Talent management et du développement des cadres chez Orange France. Le potentiel rassemble un ensemble de qualités humaines : la capacité à apprendre plus vite que les autres, l’esprit de leader, l’adaptabilité aux changements et la gestion du stress. Pour être un haut potentiel, il faut aussi être tourné vers l’avenir et envisager un futur dans son entreprise. Des qualités qu’un manager identifie « au fil de l’eau », précise David Bernard, psychologue du travail fondateur d’AssessFirst, éditeur de logiciels en ressources humaines, quand un cadre gère un dossier ardu avec tact ou qu’il fait preuve d’une motivation sans égale, par exemple.

Les membres du codir évaluent chaque cas

Le manager présente ensuite son poulain lors d’une « review ». L’ensemble des membres du comité de direction se réunissent pour étudier le cas de chaque cadre repéré. Chez Orange, c’est une fois par an. À RTE, des « conseillers carrière » sont aussi présents. Le but de ces passages en revue : croiser les regards, pour s’assurer de ne pas faire d’erreurs. Tout le monde donne ainsi son avis sur la personnalité et l’engagement du cadre à haut potentiel.

Les ressources humaines leur font passer des tests

En plus des managers et de la direction, les ressources humaines sont aussi consultées. Pour donner leur avis, les RH font souvent passer des tests de personnalité. Parfois même, dès le recrutement, si c’est pour un poste stratégique. Les ressources humaines réalisent aussi des « questionnements », un entretien lors duquel les questions sont ciblées pour faire ressortir le profil psychologique de chacun. « Les ressources humaines donnent alors un éclairage sur des facettes du profil des cadres qui ont pu échapper aux managers, précise Cécile Fontbonne. Par exemple, on essaye de comprendre comment il gère son stress, capitalise sur ses échecs ou se remet en cause. » Les services de ressources humaines organisent aussi des entretiens à 180 ou 360° : les collaborateurs sont invités à s’exprimer sur leurs relations de travail avec celui qui est évalué. Ils donnent leur avis sur ses compétences organisationnelles, sa manière de résoudre les conflits ou encore son dynamisme.

Les hauts-potentiels sont envoyés en assessment center

Une fois cette batterie de tests réalisée, arrive la phase finale de la détection du haut potentiel : son passage en assessment center. Pendant une journée, les cadres qui ont été repérés en amont sont envoyés dans ce centre extérieur à l’entreprise, où ils sont soumis à toute une série de tests, notamment psychométriques, et surtout à des mises en situation. « On simule un environnement de travail et on leur donne des missions, avec un rôle de manager à jouer, ce qui permet d’évaluer leur manière de réagir », explique David Bernard. Chez Orange, ces assessements durent une journée, au terme de laquelle les heureux élus qui ont passé tous les tests avec brio, sont propulsés vers des formations spécialement conçus pour eux. Ils ont alors accès à des sortes de MBA internes, des échanges internationaux ou du coaching individualisé.

Par Ingrid Falquy

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Quand les pros de l’intuition se mêlent au recrutement

Les entreprises cherchent toujours des moyens de conforter leur choix lorsqu’elles décident de recruter quelqu’un. Certaines multiplient les entretiens, jusqu’à plus de 10 ! D’autres soumettent leurs candidats à des batteries de tests. D’autres encore, plus rares, choisissent de se fier à l’intuition. Pas la leur. Celle de professionnels, qui ont appris à apprivoiser cette faculté de prendre la bonne décision sans faire appel à la raison. Il faut dire que l’intuition peut faire des miracles. Selon Alex Todorov, psychologue à l’université de Princeton cité dans la Havard Business Review, il suffirait seulement de 165 millisecondes au cerveau intuitif pour évaluer, avec une précision remarquable, la fiabilité, la sympathie et les compétences d’une personne en face de soi. D’où l’intérêt pour le recrutement.

Une tendance émergente

« C’est une nouvelle demande que j’ai depuis 3-4 ans, indique Kris Saint Ange, coach intuitif. Des chefs d’entreprise, surtout dans la restauration, me consultent pour émettre un avis sur des CV ou des candidats (moyennant 140 euros de l’heure, ndlr). Quand je reçois un CV avec photo, je vois tout de suite si la personne va s’intégrer ou pas. » Intuitive de naissance, Kris Saint Ange parle de don. Elle a accès à des informations qui échappent à notre conscience. « C’est la base de l’intuition, explique Alexis Champion, docteur en informatique et directeur d’Iris Intuition Consulting, cabinet et école de l’intuition implanté depuis 7 ans en France. Tout est ici et maintenant et on est capable de le percevoir, même si on ne sait pas comment l’expliquer. »

L’intuition utilisée par l’armée américaine

Alexis Champion, aide lui aussi des entreprises à recruter, par l’intuition. « On a peu de demandes de ce type : entre 5 et 10 par an », précise-t-il. Tous types d’entreprises, aussi bien des grandes, que des PME, s’intéressent à son flair, et à celui des trois autres membres du cabinet. Tous se sont formés à l’intuition avant de développer une offre de formation. Alexis Champion est passé par un apprentissage auprès des chercheurs Stephan Schwartz et Russell Targ ainsi que des intuitifs militaires américains Paul H. Smith et Lyn Buchanan. Ces deux derniers ont participé à l’expérimentation de l’intuition dans le cadre du projet Stargate mené dans les années 1970 et 1990 par le gouvernement américain pour étudier les applications militaires et civiles de la vision à distance. C’est-à-dire, la capacité à voir psychiquement les évènements de loin. Une aptitude que l’on peut utiliser grâce à la technique du « remote viewing ». C’est elle qu’Alexis Champion et les autres intuitifs utilisent pour aider les entreprises à recruter via l’intuition.

Le « remote viewing » appliqué au recrutement

Concrètement, comment ça marche ? « Lorsqu’une entreprise demande nos services, elle n’a même pas besoin de nous dire ce qu’elle fait, ni où elle est implantée, ni pour quel poste elle recrute », répond Alexis Champion. Elle a simplement à dire qu’elle cherche à recruter. « Moins on en sait, mieux l’intuition fonctionne », explique le spécialiste. Ensuite, les membres du cabinet exploitent la technique du remote viewing. « Il y a en a un qui pose des questions, sur le type d’entreprise qui recrute, le profil de la personne, le poste à pourvoir, etc. et un autre qui y répond en commençant par décrire visuellement ce qu’il voit puis en y ajoutant des informations plus précises. » À l’issue du processus, le cabinet fournit un rapport d’informations intuitives. Le client y trouve des réponses, pour certaines à des questions qu’il connaît déjà (le profil du poste, par exemple), ce qui lui permet d’évaluer la fiabilité des réponses données intuitivement. « Nous avons un taux d’informations valides de 78 % », affirme Alexis Champion.

Intuition = discrimination ?

« L’intuition peut être inestimable et fiable, mais uniquement si elle est utilisée par une personne qui a une parfaite connaissance de l’environnement dans lequel elle évolue, ainsi qu’une excellente maîtrise de ces compétences. C’est l’expérience sur le long terme qui lui permet de pouvoir se fier à son intuition », prévient le professeur anglais de psychologie Ken Manktelow cité sur Taliance.fr. Celui qui dispose d’un maximum d’informations peut donc se fier à son intuition pour prendre la bonne décision sans être perturbé par des sentiments. Un peu comme les algorithmes de recrutement, mais en mieux. Si les robots sont 25 % plus efficaces que les humains pour choisir les bons candidats en se référant à des informations objectives, l’intuition, a toujours raison. Il n’existe cependant pas de recherches légitimant l’utilisation de l’intuition humaine dans le processus de recrutement. Il faut dire qu’un élément pose problème : la dimension visuelle de la technique utilisée par Kris Saint Ange et Alexis Champion. Elle peut faire penser à de la discrimination, dans la mesure où elle incite à traiter de manière différente des candidats sur la base de critères non justifiés par rapport au poste.

Par Elodie Buzaud

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Comment Quick embauche ses cadres grâce au recrutement prédictif

« Quels sont les candidats qui pourraient performer à ce poste ? » C’est la question à laquelle les entreprises veulent répondre quand elles pratiquent le recrutement prédictif, une méthode scientifique qui se base sur des données rationnelles et objectives (parcours, personnalité, capacités intellectuelles et performances) pour anticiper la réussite future des candidats. Pour cela, elles collectent et analysent leurs données internes pour trouver le profil type à recruter. Puis elles croisent les résultats avec les données des candidats.

C’est de cette manière que Quick recrute chaque année 100 à 150 cadres et managers depuis 2007. « À cette époque, le turn-over était trop élevé, surtout sur les postes de manager. Et on ne comprenait pas pourquoi les nouvelles recrues partaient si vite », se souvient Pascale Vincent, responsable des ressources humaines. L’équipe travaillait alors avec des questionnaires de personnalité sur papier, mais sans analyser les données scientifiquement. Ils ont donc décidé de tester le recrutement prédictif avec AssessFirst, société éditrice d’outils pour la gestion des talents et candidats, qui propose notamment un test de personnalité dont les résultats sont analysés par des data scientists.

Collecter toutes les données à disposition dans l’entreprise

Analyse de données bien ordonnée commence par soi-même. Quick a réuni certaines données internes, comme les performances des équipes ou le taux de turn-over, pour les faire analyser par les data scientists de AssessFirst. En plus, chacun des collaborateurs a répondu à un test de personnalité : une série de questions auxquelles il faut répondre instinctivement.

Analyser les données des collaborateurs en poste

Pendant un mois, les data scientists d’AssessFirst ont analysé les données pour « les rendre intelligentes », comme l’explique Simon Baron, psychologue du travail et chief scientist. En clair, ils ne se contentent pas de les réunir mais leur donnent du sens. Ils croisent les données individuelles avec les performances et établissent des graphiques qui permettent de comprendre ce qui fait qu’un collaborateur réussit bien dans un domaine.

Ici, le tableau montre la corrélation entre traits de personnalité et performance.

Déterminer le profil du futur collaborateur recherché

Ensuite, il faut décider quels critères sont à privilégier en fonction des besoins de l’entreprise : vendre plus ? Fidéliser la clientèle ? Améliorer la marque entreprise ? « Chez Quick, on utilise les outils d’AssessFirst pour éviter un turn-over important sur les postes de manager et de siège, explique Pascale Vincent. Au début, on a été surpris de voir que la positivité et l’envie d’aller de l’avant était des critères à prendre particulièrement en compte. On n’y avait pas pensé ».

Ici, le graphique montre la corrélation entre un profil type et le chiffre d’affaires : plus le nouveau collaborateur correspond au profil type, plus le CA est haut.

Évaluer les candidats en fonction du « job profiler »

Les candidats, présélectionnés par les recruteurs Quick, reçoivent un questionnaire en ligne, le même que celui rempli par les collaborateurs en poste. Leurs résultats sont croisés avec ceux du profil type. La synthèse est envoyée aux 9 personnes chargées du recrutement qui s’en servent comme outil d’aide à la décision. Elles ont été formées à l’interprétation des graphiques, avec des exemples de questions à poser. S’il ressort qu’un candidat s’intéresse beaucoup aux idées abstraites, le recruteur est incité à lui demander comment il a utilisé sa créativité pour s’en sortir face à une situation inédite. Histoire de comprendre s’il peut être pragmatique au travail.

Ici le graphique montre la correspondance entre les traits d’un personnalité d’un candidat et ceux du profil type « commercial sédentaire ».

Ensuite au cours de l’entretien, comme c’est le cas à chaque fois que les candidats passent des tests, un retour leur est fait sur leur profil. Et ils apprécient beaucoup cette analyse, selon Pascale Vincent. Même ceux qui ne sont pas retenus, car cela leur donne une idée de ce qu’ils pourraient améliorer.

Suivre les performances

Depuis l’adoption de cette technique de recrutement, Quick continue à suivre ses salariés, notamment à l’occasion des « talent reviews » annuels, pendant lesquelles les ressources humaines réévaluent le potentiel de chacun. Cela permet de savoir si un collaborateur est à la bonne place, et de lui proposer une formation adaptée ou un changement de service. Mais surtout, c’est un bon moyen pour vérifier l’efficacité du modèle. « On a pu constater que le turn-over avait baissé, et en ce moment, on travaille avec AssessFirst pour réajuster notre « job profiler » en fonction de nos nouveaux besoins », explique Pascale Vincent. Le recrutement prédictif ne s’arrête pas après l’embauche, parce qu’il tient en compte l’humain, toujours en évolution.

Par Ingrid Falquy

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Recherche d’emploi : pourquoi vous n’avez pas intérêt à snober les petites entreprises

Les cadres préfèrent les grandes entreprises : EDF, Total, Sncf, Google… Mais les postes à pourvoir dans les sociétés de plus de 500 salariés se font de plus en plus rares. Depuis 3 ans, le nombre de postes dits vacants – libres ou occupés sur le point de se libérer et pour lesquels l’employeur cherche à recruter à l’extérieur – diminue dans les entreprises de 10 salariés et plus… et progresse dans celles comptant 1 à 9 personnes. Par exemple, au 4e trimestre 2013, on comptait 63 200 postes à pourvoir dans les entreprises de plus de 10 salariés, sur les 138 900 emplois vacants à l’époque. Les 75 700 postes restants se trouvaient dans les entreprises de moins de 10 salariés.

1 poste vacant sur 2 se trouve dans une petite entreprise

Selon l’Acoss, les très petites entreprises (TPE) sont les seules à avoir embauché plus qu’elles n’ont détruit de postes entre le 2e trimestre 2014 et le 2e trimestre 2015. Les autres indicateurs de conjoncture incitent à penser que la tendance va durer, notamment l’augmentation des investissements chez les PME constaté par Bpifrance le 5 août dernier et le récent rebond des créations d’entreprises enregistré par l’Insee. Sans compter la nouvelle prime à l’embauche du premier salarié pour les TPE, annoncée par le Premier ministre le 9 juin dernier, qui devrait inciter les petites sociétés à recruter.

Quid de la qualité des postes à pourvoir ?

Sauf que les petites entreprises n’embauchent pas comme les  grandes. Elles recrutent pour répondre à un besoin urgent, et pas forcément pour remplacer un salarié parti ou prêt à quitter son poste. C’est pourquoi elles embauchent de plus en plus en contrats courts. La part des recrutements sous contrats de moins d’un mois est passée de 70 % en 2008 à 85 % en 2015. « Et, si le candidat idéal n’est pas trouvé rapidement, les petites entreprises se tournent vers d’autres solutions pour répondre aux besoins de leurs clients : sous-traitance, cotraitance, etc. », comme nous le disait Jean-Marie Pottier, vice-président national en charge de la formation, de l’éducation et de l’emploi à la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).

S’il sera de plus en plus difficile de faire l’impasse sur les petites entreprises dans une recherche d’emploi, il ne faudra pas s’attendre à y trouver un CDI. À moins de bien choisir sa petite entreprise, en ciblant, par exemple, les « pépites » à fort potentiel.

Par Elodie Buzaud

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Carrière : tout se joue les 10 premières années

Pas de temps à perdre. Désormais, en matière de carrière, tout se joue avant 10 ans… d’expérience professionnelle. C’est l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui l’indique, dans son dernier rapport, Perspectives de l’emploi 2015, dévoilé le 9 juillet. Ceux qui ont des débuts de parcours difficiles risquent de passer à côté de leur carrière.

Des difficultés d’insertion qui n’annoncent rien de bon

Avec un taux de chômage très élevé (10,3 % de la population active au 1er trimestre 2015 et 24,7 % chez les jeunes), trouver un emploi n’est déjà pas facile pour les personnes avec de l’expérience. « Certains travailleurs expérimentés qui ont perdu leur emploi pendant la crise éprouvent toujours des difficultés à remettre leur carrière en marche, écrit Stefano Scarpetta, directeur du département emploi, travail et affaires sociales de l’OCDE, en introduction. Par exemple, certains de ceux qui ont perdu leur emploi dans les secteurs de l’industrie et de la construction ont besoin de faire un changement de carrière dans les services ou d’adapter leurs compétences s’ils ne veulent pas être exclus du marché de l’emploi. »

Alors trouver un emploi quand on est jeune, et inexpérimenté, est encore plus compliqué. C’est pourquoi, si en plus, on cumule avec une longue période sans activité (qui éloigne encore plus du marché de l’emploi), on réduit considérablement ses chances de grimper l’échelle sociale. D’autant plus, si l’on accepte des contrats précaires, sans rapport avec sa formation.

Des millions de jeunes concernés

Mais il faut bien vivre… L’OCDE en est consciente. C’est pourquoi elle livre aussi ses préconisations, pour éviter que des millions de jeunes soient exclus du marché de l’emploi. Parmi elles : renforcer le contrôle des chômeurs. Et vite. « Le temps presse pour empêcher que les séquelles de la crise ne deviennent permanentes et que des millions de travailleurs ne se retrouvent piégés au bas de l’échelle économique », ajoute Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, lors de la présentation du rapport à Paris.

Par Elodie Buzaud

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Accélérateur de carrière pour les cadres et les dirigeants, Cadremploi propose chaque jour des milliers d’offres d’emploi, des services et des conseils d’experts sur le marché du recrutement.

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Les cadres, premières victimes de la fin des 35 heures ?

On s’imaginait les Français arrimés à leurs 35 heures comme l’Hermione à son port d’attache. Et les politiques de tous bords paralysés à la seule idée de les supprimer ; ces derniers redoutant la réaction des premiers. Pourtant, selon un sondage CSA réalisé pour Les Echos, Radio Classique et le très libéral Institut Montaigne, les salariés de l’Hexagone sont majoritairement favorables à un assouplissement du temps de travail hebdomadaire.

À condition que l’entorse se fasse avec leur accord. Au travers d’un accord d’entreprise, donc. Bien sûr, les réponses diffèrent selon que les sondés votent Républicains ou PS. À droite, ils sont favorables à cette évolution pour 83 % d’entre eux. Mais, plus étonnamment, 69 % des sympathisants de gauche le sont aussi. On peut comprendre cette majorité de salariés, loin d’être rassurés par l’état actuel de l’économie du pays et de ses entreprises. L’une et les autres n’étant pas vraiment tirées d’affaire et sorties d’une crise qui n’en finit pas de résister. Des salariés qui accepteraient donc volontiers de travailler un peu plus, pas pour gagner plus, mais pour sauver leur emploi.

En revanche, ce calcul logique ne s’applique pas aux cadres. Travailler plus ? Ils le font déjà. Au forfait jour, ils dépassent très allègrement les 35, voire 40 heures hebdomadaires. Pour eux, la seule compensation depuis l’instauration des lois Aubry en 2000 tient en 3 lettres : RTT, ces jours de congés  supplémentaires qui font passer la pilule des horaires à rallonge. Rien d’étonnant, donc, à retrouver nos cols blancs parmi les plus circonspects quant à la modification du texte. Pour autant, ils sont 58 % – une majorité, même si elle est moins massive que chez les ouvriers et les employés – à être favorables à cette évolution. Comme quoi, même si les cadres n’ont strictement rien à gagner dans cette opération, ils savent que l’intérêt de leur boîte va parfois à l’encontre de leur intérêt particulier.

Par Sylvia Di Pasquale

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Les emballages à base de champignons sonneront-ils la fin des emballages en polystyrène ?

Elle utilise le mycélium, la partie végétative des champignons, dont le rôle dans la nature n’est plus à faire. Lui qui enrichit le sol en se décomposant et aide certaines plantes à se nourrir grâce à ses sécrétions d’enzymes ou à ses relâchements de dioxyde de carbone.

Pour fabriquer ces emballages écologiques, l’entreprise new-yorkaise intègre le mycélium dans un mélange d’eau, de nutriments et de déchets issus de l’agriculture locale, tels que de la paille ou des graines de coton. Ce mélange qu’elle dispose dans un moule est ensuite placé quatre jours dans l’obscurité. Durant cette période, les milliers de fibres du mycélium se développent – et servent de liant à l’ensemble – jusqu’à prendre la forme du moule qui a préalablement été défini. On lui fait alors subir un traitement thermique pour stopper sa croissance. On obtient ainsi un produit naturel.

Il s’agit probablement, à ce jour, de l’alternative la plus séduisante pour remplacer les traditionnels matériaux synthétiques polluants qui encombrent nos décharges. Les avantages des matériaux à base de champignon conçus par Ecovative sont nombreux : leur impact environnemental est faible puisqu’ils s’avèrent biodégradables et compostables, ils nécessitent moins d’énergie lors de la production, ils sont économiquement compétitifs et il s’agit d’une ressource abondante dans la nature. Qui plus est, sa production peut être facilement maîtrisée par l’homme.

Ce type de produit est en demande croissante. En tant que citoyens, nous nous soucions bien plus de l’environnement qu’auparavant. Les consciences ont évolué – nous savons que nous avons tous un rôle à jouer – et aujourd’hui, de nombreuses sociétés partout dans le monde agissent pour préserver notre écosystème, comme c’est le cas pour Ecovative.

Quelques mots sur Ecovative

La société Ecovative Design, fondée par Eden Bayer et Gavin McIntyre, a basé son activité sur le développement des emballages écologiques. L’idée a germé en 2007, alors que les deux hommes étudiaient à l’institut polytechnique Rensselaer de New York. « Depuis 2008, l’entreprise est indépendante et s’agrandit d’année en année ». Elle compte aujourd’hui 65 membres (scientifiques, designers, développeurs…) et poursuit avec ses recherches son ambition de faire de notre monde, un meilleur lieu de vie.

Pour la suite, Ecovative entend développer d’autres produits à base de champignon : « emballage donc, isolation dans la construction, équipement automobile, structures biocomposites ». Elle escompterait même construire une maison à base de champignon. Voilà qui est dit.

Par Sébastien Tribot

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L’écran de smartphone fendu en mille points, bientôt un souvenir ?

Tout comme chez l’homme dont la peau se reconstitue après blessure, les chercheurs britanniques proposent de mettre au point un écran capable de se réparer lui-même. Pour ce faire, ils ont élaboré un alliage de différents carbones. Ce nouveau matériau, à l’origine pensé pour l’aéronautique et la reconstitution des ailes d’avion, libérerait après un choc des sphères microscopiques, qui, en devenant liquide rempliraient les creux avant de se solidifier. Cela aurait pour effet de remettre l’écran dans son état originel.

Le procédé est identique au phénomène de coagulation du sang chez l’être humain. Quand nous nous blessons, du sang s’écoule et pour stopper l’hémorragie une croûte se forme. Tout cela entre dans le processus de guérison.

L’écran cassé, c’est bateau, mais c’est aussi la panne la plus courante de nos mobiles, loin devant les problèmes de batterie (autonomie), de connecteurs ou de boutons défaillants. Selon l’association de consommateurs UFC Que Choisir, dans 7 cas sur 10, les pannes proviennent des écrans.

Il s’agit de la partie la plus exposée et fragile des portables et il arrive parfois qu’une petite chute entraîne de multiples rayures (plus ou moins importantes) voire un blocage de l’écran. Lorsqu’un accident de ce genre se produit, il ne reste plus qu’à trouver un réparateur, envoyer son smartphone et endurer les délais de réparation parfois longuet, avec un résultat pas toujours satisfaisant. La technologie que développent actuellement les chercheurs de l’université de Bristol tomberait donc à pic.

Des tests sont à effectuer pour vérifier la compatibilité de l’alliage sur smartphone. Mais s’il n’affecte pas les fonctionnalités de l’écran, il y a des chances pour que nous trouvions dans quelques années sur le marché des smartphones dont l’écran se réparera tout seul. D’autres secteurs seront certainement intéressés par cette technologie. On songe en premier lieu à l’aéronautique ainsi qu’à l’industrie automobile, mais il pourrait également s’appliquer à celui des cosmétiques ou aux objets connectés.

Par Sebastien Tribot

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Volkswagen en plein dieselgate

C’est en 2013 qu’une ONG, International Council for Clean Transportation (ICCT), décide de tester les émissions de véhicules diesel, avec comme ambition de prouver que les véhicules sur le sol américain sont plus propres que les voitures européennes du fait de normes américaines plus sévères.

Mais la surprise est mauvaise puisqu’au contraire, au bout d’une année de tests sur 2 voitures Volskwagen (Jetta et Passat) et 1 de BMW, ils mesurent un taux de pollution des VW très supérieur au seuil autorisé par le Clean air Act, cette loi fédérale sur la pollution de l’air. Plus précisément, la Jetta émet entre 15 à 35 fois plus d’oxydes d’azote quand la Passat en émet entre 5 à 20 fois plus. Tout va bien pour la BMW mais l’ONG décide de saisir les autorités américaines.

L’agence américaine de protection de l’environnement se saisi de l’affaire. L’enquête est lancée et met à jour l’existence d’un logiciel équipant les voitures diesel permettant de détecter les contrôles et de limiter les émissions polluantes à ces moments exacts. C’est sans précédent !

Car une fois le test « réussi », le niveau de pollution n’était plus limité et le véhicule redevenait un gros pollueur. Grâce à ce dispositif, le géant allemand s’est épargné des investissements dans des dispositifs de limitation de la pollution, bien plus couteux que le logiciel en question dont le distributeur reste inconnu à ce jour.

Hier, VW reconnaissait que 11 millions de véhicules de sa marque et de celle d’Audi sont concernés, la fraude ayant débutée en 2008. Si la malversation n’est pas en lien avec la sécurité ou la fiabilité des véhicules, sa révélation provoque un véritable séisme. Car les conséquences pourraient être fatales pour VW, menacé par les autorités américaines d’une amende de 18 milliards de dollars, à savoir 37500$ par véhicule qui ne serait pas aux normes conformément à la loi anti-pollution. Depuis lundi, son cours en bourse a dévissé, impliquant une perte de 35 milliards de dollars en à peine 48h ! Toute l’industrie automobile est touchée, les actions de Peugeot et de Renault perdent entre 7 et 8%. Chacun des acteurs, des donneurs d’ordre aux sous-traitants tentent de mettre une distance entre VW et eux, par peur d’être emporté dans la tourmente. « Ce n’est pas dans la culture française » tente de rassurer Louis Schweitzer, président d ‘honneur de Renault. Mais l’EPA a déjà annoncé de nouveaux contrôles visant d’autres constructeurs. Dans la nuit, les membres les plus influents de VW se réunissaient en conseil de surveillance. Le sort du patron de Volkswagen, Martin Winterkron, est plus qu’incertain.

Par Audrey Loubens

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Trichez, ça déstresse

Après la « phobie administrative », voici une nouvelle excuse insolite pour justifier d’agissements immoraux : trop de testostérone ! Toutes les explications sont à découvrir dans l’étude parue dans Journal of Experimental Psychology portant sur l’influence du système endocrinien sur notre capacité à agir bien ou mal. Après avoir mesuré le taux de testostérone et de cortisol dans la salive de 117 cobayes avant et après des tests auto-corrigés, les scientifiques des Université de Harvard et du Texas ont découvert un lien entre les personnes qui avaient triché en s’arrogeant un plus grand nombre d’exercice résolu que la réalité et le système hormonal. Ce point commun est un grand taux de testostérone. D’après les auteurs de l’étude, un taux élevé aurait pour effet d’abaisser la peur des sanctions, d’où une certaine propension à la tricherie. Pour tenter les cobayes au maximum, il leur a été dit que ceux qui obtiendraient les meilleurs résultats recevraient un gain financier. Il n’en fallait pas plus pour attiser leur cupidité, d’autant qu’un taux élevé de testostérone renforce la sensibilité des individus à la notion de récompense.

Mais le plus étonnant réside dans l’impact d’un tel comportement sur le stress. Les tests salivaires ont montré un taux de cortisol plus élevé chez les adeptes de la triche, ce qui témoigne d’un plus grand stress. Le pire est à venir : tricher abaisse le niveau de cortisol ! Ainsi, le fait de tricher a une action bénéfique sur le tricheur puisque cela diminue son stress. « La testostérone fournit le courage de tricher tandis que la cortisol offre une bonne raison de tricher » résume le Pr Robert Josephs de l’Université du Texas.
Hwang Woo-suk et son faux clonage d’un embryon humain, Thomas Thévenoud et sa peur de la paperasse, Jérôme Cahuzac et ses amnésies fiscales, l’étudiant et ses anti-sèches… tous seraient en fait victimes de leurs hormones. Plus sérieusement, cette étude éclaire d’un jour nouveau la gestion de la triche et explique pourquoi une bonne leçon de morale ne sert à rien face au soulagement ressenti en abaissant son état de stress. De quoi faire réfléchir à de nouvelles approches pour ramener les brebis égarées dans le droit chemin.

Par Audrey Loubens

Les montres connectées vont-elles devenir un nouvel instrument piratique ?

Pour ce faire, ils ont conçu une application qui se sert du gyroscope et de l’accéléromètre de votre smartwatch, tous deux utilisés pour la localisation et l’orientation, pour évaluer vos mouvements et ainsi en déduire les lettres tapées. Par étude préalable, on sait que chaque frappe de lettre nécessite un mouvement particulier. On sait aussi que le laps de temps entre la frappe de deux touches est un indice; la proximité de certaines lettres fait qu’elles sont généralement tapées par la même main. Les mouvements du poignet portant la montre sont donc analysés et comparés en fonction de ces paramètres. Suite à quoi, il en ressort une série de possibilités de mots.

Il s’agit surtout d’un calcul de probabilités

Il ne faut pas s’emballer. La montre n’étant portée que sur un bras, elle ne transmet des informations que sur les actions de ce bras. Ce qui réduit de moitié le nombre de touches à analyser. Sans compter que ce système fonctionne selon des calculs qui peuvent se révéler plus ou moins exacts. L’application propose des possibilités. C’est à l’homme de choisir laquelle d’entre elles, a, selon toute vraisemblance, le plus de chance d’être correcte. Ce n’est pas une opération du saint esprit, bien sûr. Le contexte aide à deviner les mots qui se suivent. Les mots courts sont les plus difficiles à trouver. Ainsi, plus un mot comporte de lettre, plus son analyse gagne en précision. La tâche est en outre compliquée par le fait que la barre d’espace est usuellement pressée par la main droite, qui ne porte pas la montre. L’efficacité de cette application n’est donc pas exemplaire bien qu’elle démontre qu’il est faisable d’être espionné par ce biais. 

Il n’est pas nécessaire, à priori, de se méfier des smartwatch. Un pirate utilisera plus volontiers un logiciel espion appelé « keylogger ». L’enregistreur de frappe est de loin une méthode plus efficiente. 

Par Sébastien Tribot

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Volkswagen/Contrôles antipollution: il faut une enquête « au niveau européen » (Sapin)

Pour « rassurer » les citoyens, il paraît « nécessaire » de mener également des contrôles sur les autres constructeurs européens, a ajouté le ministre sur Europe 1.

Les autorités américaines ont révélé vendredi que 482.000 véhicules de marque Volkswagen et Audi, construits entre 2009 et 2015 et vendus aux Etats-Unis, avaient été équipés d’un logiciel capable de détecter automatiquement les tests de mesure antipollution pour en fausser les résultats.

Interrogé sur la nécessité de mener une enquête pour tromperie en Europe ou en France après ces divulgations, Michel Sapin a déclaré: « Nous sommes sur un marché européen, avec des règles européennes, c’est celles qui doivent être respectées ».

« Ne serait-ce que pour rassurer les uns et les autres, il me paraît nécessaire de le faire aussi pour les constructeurs français », a-t-il ajouté en précisant n’avoir aucune « raison particulière de penser que les constructeurs français se seraient conduits comme Volkswagen ».

Il est important d’agir « dans ce domaine-là qui est très important puisque c’est la pollution de l’air », « pour éviter que les gens soient empoisonnés par la pollution », a souligné le ministre.

Les autorités américaines ont déjà, selon des médias, ouvert une enquête pénale contre le constructeur.

Le gouvernement allemand a de son côté ordonné la conduite immédiate de « tests approfondis sur les modèles diesel » de la marque.

jum/fka/gf

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Revue du Web #84 : les vidéos les plus étonnantes de septembre 2015

Cette semaine dans la revue du Web :

  • L’amortisseur harmonique géant du gratte-ciel Taipei 101, en action lors d’un typhon ;
  • Pierre-feuille-ciseaux : le robot qui gagne à tous les coups ;
  • Tirer une rafale d’AK 47 sur son patron, et ne pas se faire virer : bienvenue à la Texas Armoring Corporation ;
  • Le gadget (inutile?) de la semaine : cinquante-quatre drones pour le prix d’un ;
  • Et en bonus : un drone, une éolienne et un homme qui sait où prendre des bains de soleil.

L’amortisseur harmonique géant du gratte-ciel Taipei 101, en action lors d’un typhon

Le Sud-Est asiatique est l’une des régions du globe les plus exposées aux cyclones tropicaux. Avec des rafales de vent avoisinant parfois les 230 km/h, le typhon Soudelor fut sans conteste le plus violent depuis ce début d’année, balayant les côtes chinoises au mois d’août dernier. Également sur son passage, Taïwan n’a pu éviter la violence du typhon, dont les bourrasques ont mis à rude épreuve le gratte-ciel le plus emblématique de l’île, le fameux Taipei 101.

Taipei 101 / Copyright Peellden

Du haut de ses 509,2 mètres, l’éphémère plus grand gratte-ciel du monde au moment de son inauguration en 2004 (détrôné par la Burj Khalifa en 2010), a été conçu pour faire face aussi bien à la violence des vents d’un typhon qu’aux tremblements de terre, en alliant flexibilité du bâtiment et rigidité des matériaux. Pour l’épauler dans ce dur labeur, les architectes ont suspendu une gigantesque boule d’acier de 660 tonnes, 5,5 mètres de diamètre, du 91ème au 87ème étage, faisant office d’amortisseur harmonique.

Son fonctionnement est assez simple : le mouvement de la boule de stabilisation, couplé au mouvement de la structure de la tour, fait office d’amortisseur en récupérant un peu de l’énergie de l’ensemble grâce à ses oscillations en opposition de phase. Elle peut ainsi amortir jusqu’à 40 % des mouvements du gratte-ciel, lors de vents violents comme ceux du typhon Soudelor. L’amortisseur harmonique s’est alors écarté de plus d’un mètre par rapport à sa position centrale, un record.

Pierre-feuille-ciseaux : le robot qui gagne à tous les coups

La supériorité du robot sur l’homme peut prendre des détours surprenants. Alors qu’il est devenu difficile – voire impossible – pour un champion humain d’échec de rivaliser avec un programme, on pourrait s’attendre à ce qu’un jeu régit par le « hasard » (et tout de même une part non négligeable de stratégie et de psychologie) tel que le classique pierre-feuille-ciseaux puisse résister à la domination de la machine. Peine perdue, le nouveau robot conçu par le laboratoire Ishikawa Watanabe de l’université de Tokyo gagne à tous les coups… mais en trichant.

Aidé par une caméra haute vitesse qui capture le mouvement de la main du joueur humain, un petit logiciel vient reconnaître le mouvement de celle-ci et en identifier la forme (pierre, poing fermé ; feuille, main à plat ; ciseaux, figurés par deux doigts) en un millième de seconde. L’information est alors transmise à la main robotique qui n’a plus qu’à prendre très vite la seule position gagnante, comme si de rien n’était. A vaincre sans péril…

Tirer une rafale d’AK 47 sur son patron, et ne pas se faire virer : bienvenue à la Texas Armoring Corporation

Vous vous souvenez de Trent Kimball, le patron un peu raide mais sévèrement burné de la Texas Armoring Corporation ? N’hésitant pas à s’impliquer et à « mouiller la chemise » dans les vidéos de démonstration du produit phare de sa société (un pare-brise dont le verre blindé, à l’épreuve des balles, fait plus de cinq centimètres et demi d’épaisseur), Trent Kimball s’était positionné une première fois derrière l’un de ces pare-brises, avant de se faire tirer dessus par l’un de ses employés – apparemment ravi – à l’aide d’un AK47, une vidéo que nous vous présentions déjà ici.

Quatre ans plus tard, rebelote pour le patron kamikaze, toujours aussi raide, mais cette fois-ci confortablement installé à l’intérieur d’un SUV Mercedes-Benz équipé d’un pare-brise Texas Armoring Corporation. L’employé tortionnaire de la première vidéo ne s’est de toute évidence pas fait licencier puisqu’il est toujours présent, derrière son sempiternel AK47, prêt à faire feu sur le véhicule blindé. Les douze balles s’arrêtent net sur le pare-brise, laissant en apparence de marbre Trent Kimball, désormais rompu à l’exercice. La prise de vue de l’intérieur du véhicule est particulièrement impressionnante.

Le gadget (inutile?) de la semaine : cinquante-quatre drones pour le prix d’un

L’union fait la force ? Ce pourrait être le credo de ce Géo Trouvetou britannique qui nous offre sur un plateau notre gadget (inutile?) de la semaine, une machine volante faite maison qui n’a absolument rien de rassurant. Composée de cinquante-quatre hélices de drones – ce qui en fait techniquement un « pentacontakaitetra-coptère »… – cet aéronef bricolé parait ravir son pilote, tandis que celui qui filme ne semble pas vraiment rassuré.

Baptisé « The Swarm » (la nuée, l’essaim en anglais), cet objet volant à peu près identifié utilise un stabilisateur de Hobbyking six voies, permettant d’assurer la coordination de l’ensemble des hélices. Le design très « personnel » a de quoi laisser dubitatif : le pilote est assis sur ce qui semble être une chaise de jardin, solidaire d’une structure en métal rappelant un traîneau, le tout coiffé par la fabuleuse escouade de cinquante-quatre hélices et… d’une sorte de parapluie pour figurer le cockpit, masquant plus ou moins la vue du pilote, un sens finalement pas très utile lorsque l’on pilote une boite de conserves qui a complètement prise au vent.

Jugez plutôt :

Bonus : un drone, une éolienne et un homme qui sait où prendre des bains de soleil

En bonus de cette quatre-vingt-quatrième Revue du Web, voici une petite vidéo qui a tout pour intéresser la communauté scientifique internationale. Kevin Miller, pilote de drone émérite, comptait prendre des plans aériens dont la star aurait dû être une éolienne du Rhode Island, ce tout petit état du Nord-Est des États-Unis. Une surprise l’attend pourtant tout en haut de la turbine : un homme, pensant sûrement avoir trouvé le meilleur endroit du monde pour prendre le soleil sans être dérangé, tout en bénéficiant d’une vue imprenable sur les alentours. Difficile de savoir qui, du pilote de drone ou de l’opportuniste amoureux du soleil, est en droit d’être le plus surpris…

Par Rahman Moonzur

Vidéo – Comment le big data peut-il révolutionner la médecine ?

Cette intervention a eu lieu lors des « Coups de théâtre de la santé » le 12 septembre 2015, journée consacrée à l’avenir de la santé organisée par S3 Odéon, un événement dédié au futur de la santé dont l’objectif est de donner au public les clés pour comprendre les (r)évolutions en cours et pour soutenir les dernières innovations.

Jean-Pierre Thierry

Médecin spécialisé en Santé Publique, en économie et en organisation des soins, Jean-Pierre Thierry se passionne pour l’innovation technologique et biomédicale. Il a consolidé son expertise par 20 ans d’expérience dans le conseil et dans la gestion de projet pour les pouvoirs publics, les établissements hospitaliers et l’industrie. Il est expert en informatique de santé auprès de la Commission Européenne (DG INFSO) depuis 1990 et auprès du gouvernement Belge (Fédéral 2000-2006, Wallon 2013). Il est aussi Président du Governing Council de HIMSS Europe et attaché de recherche dans le laboratoire d’Ethique et de Médecine Légale, Paris V.

Source : s3odeon.fr

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Poulet dinosaure et sultan aux 888 enfants parmi les études lauréates des Anti-Nobel

Pour la 25e année, le comité des « Ig Nobel Prizes » (prononcer Higuenobel) a distribué ses prix à des équipes de chercheurs « qui font rire les gens, puis réfléchir », selon la formule récurrente de l’événement, lors d’une cérémonie iconoclaste à l’université de Harvard, dans le nord-est des Etats-Unis.

Le prix de physique est revenu à trois scientifiques de l’université américaine Georgia Tech ayant établi que tous les mammifères mettaient environ 21 secondes pour uriner, plus ou moins 13 secondes.

L’équipe s’est vu remettre, comme chaque lauréat, un billet de dix mille milliards de dollars zimbabwéens, coupure dont la valeur est de quelques centimes d’euros dans un pays en proie à la plus forte inflation au monde.

Le représentant du groupe, affublé d’une lunette de toilette en guise de collier, a reçu sa récompense, comme les autres équipes, des mains d’un des cinq vrais prix Nobel présents, notamment le lauréat en économie en 2007, l’Américain Eric Maskin.

En mathématique, le comité a choisi deux Autrichiens de l’université de Vienne qui ont cherché à déterminer à l’aide de calculs statistiques s’il était possible que Moulay Ismaïl, sultan du Maroc, ait effectivement été le père de 888 enfants, nés entre 1697 et 1727, comme le soutient la légende.

Au terme de leurs travaux, appuyés également sur des éléments historiques fournis, les chercheurs ont conclu qu’il était possible humainement et statistiquement que le sultan ait bien engendré cette descendance record, lui qui s’était entouré de 4 épouses et d’un harem d’environ 500 concubines.

En biologie, c’est un groupe de cinq scientifiques chiliens et américains, pour l’essentiel travaillant à l’université de Santiago, qui a eu les honneurs de l’Anti-Nobel, après être parvenu à la conclusion qu’un poulet équipé d’une queue artificielle adoptait une démarche similaire à celle d’un dinosaure.

Outre des chercheurs, le comité a couronné un acteur institutionnel, la police de Bangkok (Thaïlande). Après son arrivée au pouvoir en mai 2014, à la faveur d’un coup d’Etat, la junte militaire a promis de s’attaquer au fléau de la corruption, particulièrement répandu dans la police.

A cette fin, a notamment été instaurée, fin 2014, une prime attribuée aux policiers refusant un pot-de-vin. La mesure a été récompensée par les organisateurs des Anti-Nobel.

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Vidéo – A quoi ressemblera le robot de compagnie ?

Laurence Devillers, experte en robotique, est intervenue lieu lors des « Coups de théâtre de la santé » le 12 septembre 2015, journée consacrée à l’avenir de la santé organisée par S3 Odéon, un événement dédié au futur de la santé dont l’objectif est de donner au public les clés pour comprendre les (r)évolutions en cours et pour soutenir les dernières innovations.

Laurence Devillers est professeure à la Sorbonne et docteure en informatique. Cette experte en robotique mène ses recherches au CNRS sur la communication entre l’Homme et la Machine, le traitement automatique de la parole et la détection des émotions dans les interactions. Elle est membre exécutif de l’Association for the Advancement of Affective Computing, qui regroupe des chercheurs du monde entier dans le champ de l’informatique affective et de la relation Homme/Machine. Elle est à l’origine du projet inédit Romeo 2 : il s’agit d’un robot, assistant médicalisé, qui sert à rompre la solitude entre les seniors et les familles qui ne peuvent se rendre dans les centres spécialisés.

Source : s3odeon.fr

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Un café en fin de journée retarde de 40 minutes le cycle du sommeil

C’est la première fois qu’une étude révèle dans quelle mesure la caféine absorbée le soir retarde l’horloge circadienne interne, qui nous signale le moment de dormir et de se réveiller au niveau cellulaire.

« C’est la première étude qui montre que la caféine, la substance psychoactive la plus utilisée dans le monde, agit sur l’horloge circadienne humaine », explique Kenneth Wright, professeur de physiologie à l’Université du Colorado à Boulder, principal co-auteur de ces travaux parus dans la revue scientifique américaine Science Translational Medicine.

« Cette recherche fournit de nouveaux éclairages fascinants sur les effets de la caféine sur la physiologie humaine », estime-t-il.

Pour ces travaux, les chercheurs ont recruté cinq personnes, trois femmes et deux hommes, qui ont été soumis à différentes expériences avec la caféine pendant 49 jours au laboratoire du sommeil et de chronobiologie de l’Université du Colorado, dirigé par le professeur Wright.

Les participants ont été soumis à quatre situations combinant différentes luminosités et doses de caféine.

Ainsi les sujets ont été placés dans une ambiance de faible luminosité et ont pris un comprimé de 200 milligrammes de caféine ajusté selon leur poids. Ils ont aussi été soumis à une lumière vive et ont pris un placebo ou un comprimé de caféine.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons de salive testés périodiquement pour mesurer les niveaux de mélatonine, une hormone secrétée par la glande pinéale pour induire le sommeil.

Notre horloge centrale se règle selon l’intensité de la lumière et coordonne les horloges cellulaires dans tout l’organisme, expliquent les scientifiques.

Durant le cycle circadien de 24 heures, les niveaux de mélatonine dans le sang augmentent pour signaler le début de la période biologique de sommeil avant de diminuer au lever du jour pour signaler le commencement de l’éveil.

Les participants de l’étude qui ont pris un comprimé de caféine avec une faible luminosité ambiante ont connu un retard d’environ 40 minutes dans le début de la phase de sommeil de leur rythme circadien par rapport à ceux ayant absorbé un placebo.

Le délai provoqué par la dose de caféine était environ de moitié celui induit par une exposition de trois heures à une lumière vive au moment de se coucher.

L’étude a aussi montré qu’une forte luminosité, seule et combinée à de la caféine, provoquait un retard du cycle circadien chez les sujets de 85 minutes et 105 minutes respectivement.

Selon ces chercheurs les résultats de cette recherche pourraient aider les voyageurs à mieux s’adapter au décalage horaire selon les moments où ils prennent de la caféine.

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Lunettes connectées : la réalité augmentée débarque au travail

En mars 2015, Google admettait avoir échoué dans son projet de Google Glass grand public – les lunettes étaient trop chères (1.500 dollars), et leur côté trop invasif a été mal accepté par certains. Cinq mois plus tard, l’entreprise a pourtant relancé, discrètement, ses lunettes connectée. Mais pour les entreprises.

Google fait en effet le pari que ses lunettes seront utilisées ailleurs – dans la médecine et la chirurgie, dans la maintenance industrielle et dans le secteur de l’énergie. La firme prévoit d’en vendre 10 millions d’exemplaire par an, d’ici à 2018, dans le secteur de l’entreprise. A croire qu’un jour, nous serons tous munis de lunettes connectées au travail.

Chirurgiens 2.0 et contrôleurs augmentés

A commencer par la restauration rapide. La chaîne de restaurants KFC fait figure de pionnier : certains de ses employés sont désormais formés à l’aide de Google Glass, qui leur montrent, étape par étape, comment faire un sandwich, ou comment éteindre une friteuse. Résultat : une formation plus rapide, et un coût de formation qui devrait être réduit d’une dizaines de millions d’euros – si la technique était déployée dans les 8000 restaurants de l’entreprise. Dans les pas de KFC, la chaîne Taco Bell prévoit aussi d’utiliser les Google Glass pour former ses employés.

Les Google Glass sont aussi en passe de devenir le nouveau gadget des chirurgiens, dans le cadre de la télémédecine. Ainsi, dans les hôpitaux suisses et américains, des chirurgiens filment déjà leurs interventions grâce à des Google Glass. A l’autre bout du monde, d’autres médecins, ou des étudiants, tous munis de lunettes connectées, assistent aux opérations en direct. Pendant que le chirurgien saisit un scalpel, défile sous les yeux du chirurgien débutant, un message s’affiche : “incision imminente”. Les confrères du spécialiste, plus chevronnés, peuvent, eux, donner des conseils et assister leur collègue.

Du côté des transports, les Google Glass pourraient donner naissance à des “contrôleurs augmentés”. A la SNCF, un projet (testé durant l’automne 2014) devrait être généralisé : l’utilisation par les agents iDTGV, de lunettes connectées pour valider les billets de train et identifier les passagers. Pratique pour valider les billets de train et pour identifier les passagers : il suffit en effet de “scanner le ticket” en le regardant. Puis apparaissent devant les yeux, le nom de l’usager, son numéro de siège, et son anniversaire.

Banquiers et policiers robocop

Les Google Glass sont aussi le nouveau graal des conseillers bancaires. La Banque populaire teste ainsi une application pour ses conseillers dans l’Ouest de la France. Munis de Google Glass, ces derniers accueillent les clients en voyant s’afficher sur leurs écrans des informations personnalisées (identité, comptes ou dernière visite). Il s’agit ainsi de reconnaître plus rapidement les clients, afin de « personnaliser davantage la relation ». Les lunettes s’adaptent ensuite aux demandes. Dans le cas de l’achat d’une voiture d’occasion, la cote de l’Argus sera immédiatement indiquée au conseiller, puis les lunettes calculeront un taux de crédit. Enfin, le conseiller verra s’afficher des propositions de contrats d’assurance.

Reste la police et les pompiers, qui font déjà, partout dans le monde, usage des Google Glass lors de leurs actions de terrain. Les policiers de Dubaï et de New-York portent ainsi les lunettes connectées de Google pour enquêter : grâce aux Glass, ils peuvent contrôler les plaques d’immatriculation, comparer des noms et des visages de suspects dans une base de données, consulter rapidement un casier judiciaire (par exemple, lors d’une garde à vue), ou filmer une arrestation. Des applications de reconnaissance faciale (FaceRec, NameTag) ou vocale pourraient même, un jour, leur permettre d’identifier le visage ou la voix d’un individu – mais Google s’oppose pour l’instant à l’utilisation de telles applications.

Chez les pompiers, les Google Glass ont été testées (avec succès) par un américain, Patrick Jackson. Développeur amateur, ce soldat du feu a imaginé une application qui permet d’accéder aux plans d’une maison, ou encore de repérer les bornes à incendie les plus proches lors d’une intervention.

Chantiers BTP intelligents

Mais Google n’est pas le seul à se lancer dans ce domaine. La réalité augmentée et la réalité virtuelle intéressent de nombreuses autres sociétés, qui proposent leurs créations à d’autres secteurs de l’industrie.

Ainsi, dans le BTP, Atheer a conçu des casques de sécurité à réalité augmentée, qui permettent de visualiser des plans de construction, ou d’envoyer des mails aux collègues. La startup californienne Daqri a aussi conçu un mélange de lunettes connectées et de casques de chantier – le “Smart Helmet”, qui affiche en direct des informations utiles à l’ouvrier. Pour mieux travailler (grâce à des plans de construction en 3D, à la vidéo et à l’envoi d’e-mails), et pour préserver sa sécurité, grâce à la vision à 360 degrés.

De son côté, Mitsubishi Electric teste une application de réalité augmentée, conçue par Metaio, sur les lunettes “intelligentes” Moverio, d’Epson. Grâce à cette appli, les techniciens chargés de la maintenance des climatisations sont assistés en temps réel par leurs lunettes, lors de leurs interventions. Sur leur écran, s’affichent ainsi des représentations 3D (des flèches virtuelles et des pictogrammes) qui les aident par exemple à retirer un ventilateur, ou à le réparer.

Enfin, la réalité augmentée profite déjà à l’aviation civile. Ainsi, des constructeurs testent-ils des lunettes connectées pour les agents de maintenance des avions. A Londres, Virgin Atlantic a ainsi équipé, le temps d’un test, ses techniciens de lunettes Sony SmartEyeglass. Objectif : améliorer la communication et la collaboration en temps réel entre les équipes de mécaniciens et les agents de maintenance, notamment grâce au partage de photos et de vidéos, lors d’une réparation.

Des “supers” pilotes d’avion

A noter que Virgin Atlantic a aussi équipé, à London Heathrow, son personnel chargé des passagers “Upper class”, de Google Glass. La compagnie aérienne a ainsi testé l’utilisation par ses employés de fonctions permettant de commencer l’enregistrement des voyageurs Business dès leur sortie de leur véhicule, de leur fournir les dernières informations sur le vol, la météo, ou des renseignements sur leur destination. Pour un service encore plus personnalisé, les salariés devraient pouvoir consulter, dans un futur proche, des informations sur les préférences culinaires et les régimes des passagers.

Mais les lunettes de réalité augmentée peuvent aussi être utilisées par les pilotes de ligne. Ainsi, une application pour Google Glass et Epson Moverio, “Aero Glass” (encore en mode bêta test) devrait bientôt permettre aux pilotes de visualiser la topographie, les reliefs et les couloirs de navigation. L’application devrait leur permettre de disposer d’informations sur le trafic aérien et sur la météo. En outre, ils pourront aussi consulter les documents de leurs aéronefs sans quitter leur “route” des yeux, et détecter des obstacles.

Par Fabien Soyez

L’informatique au service de la protection des véhicules automobiles

Les véhicules automobiles occupent une place prépondérante dans la révolution numérique du fait de l’implication des UCE dans leur fonctionnement. Ces unités peuvent améliorer la sécurité de la conduite sur la route, appeler automatiquement les urgences en cas de besoin et guider les conducteurs à leur destination. Aujourd’hui, les automobiles en comportent couramment une centaine. « L’informatique a été l’un des plus grands facteurs d’innovation dans l’automobile » indique Christoph Krauß du Fraunhofer STI.

Son sujet d’étude se concentre sur la sécurité informatique des véhicules. « Les automobiles fonctionnaient jusqu’alors comme des systèmes fermés, mais les interfaces informatiques d’aujourd’hui les rendent davantage vulnérables aux attaques externes » ajoute-t-il. Par exemple, les hackers peuvent intercepter des informations personnelles, le kilométrage des véhicules peut être trafiqué, le système de sécurité anti-démarrage leurré… Alors que la technologie continue de progresser, il devient de plus en plus important d’améliorer la sécurité informatique des véhicules.

M. Krauß et ses collaborateurs ont conçu une solution qui comporte des modules de sécurisation du hardware (MSH) pour la protection des composants électroniques. Le fonctionnement de ces modules repose sur la dernière version du « Trusted Platform Module » (TPM 2.0) [1], un standard international, sous licence libre, développé par le Trusted Computing Group. La majorité des industries informatiques de pointe est membre de ce consortium et a concouru à la conception de cet outil. Pour sa part, l’Institut Fraunhofer STI a apporté son expertise en solutions de sécurité du hardware. « Notre outil est une plateforme de logiciels pour le développement d’UCE sécurisées et se base sur TPM 2.0. Il permet de simuler l’utilisation d’éléments d’UCE essentiels pour un véhicule, avant leur implémentation », indique le chef de projet Andreas Fuchs. « Des informations importantes sont fournies aux constructeurs pendant la période de développement et ils peuvent repenser, le cas échéant, les scénarios d’utilisation de ces composants. C’est utile pour eux puisqu’ils ne peuvent accéder complètement aux MSH, pour des raisons de sécurité ». Selon le M. Krauß : « Le rôle de l’outil MSH est d’entrer en communication avec le hardware et de vérifier que les fonctions de sécurité sont bien actives pour une UCE donnée ». Le MSH peut donc détecter les attaques : « Si le système d’aide au stationnement est manipulé, l’UCE du système va entraîner préventivement le blocage du véhicule. »

L’outil MSH développé par le Fraunhofer STI a déjà été intégré à un démonstrateur pour la prévention des extractions non-autorisées de données des constructeurs et des données privées des utilisateurs.

Démonstrateur protégeant les données des fabricants et des utilisateurs en prévenant les extractions non-autorisées. ©Frauhnofer STI
La plateforme peut, à terme, être également utilisée dans d’autres secteurs (par exemple pour la sécurité des sites d’implantations industrielles et pour l’internet des objets).

Source : diplomatie.gouv

Manager en mode Google

De la confiance. Telle est la clé. Larry Page et Sergueï Brin, fondateurs de Google, ont développé un mode de fonctionnement qui valorise l’ingénieur, qu’il soit manager ou non. Leur objectif est de minimiser le turn-over de leurs équipes, donc de participer à l’épanouissement de leurs troupes.  Pour cela, les chefs ont pris le pari de responsabiliser les ingénieurs en épurant au maximum la hiérarchie. En 2002, ils ont même testé l’absence totale de niveau mais se sont vite rendu compte qu’un manager rendait quand même bien des services : encadrement des hommes, gestion globale des projets, aide à l’organisation, note de frais, gestion des conflits… Autant de tâches courantes nécessaires. Larry et Sergueï ont donc réintroduit les ingénieurs manager mais en plaçant un grand nombre d’ingénieurs sous leur responsabilité. Avec au moins une dizaine d’individus à gérer, ces managers sont contraints de ne pas trop s’immiscer dans le quotidien des ingénieurs tout en assurant la coordination des efforts. Idéal pour que l’ingénieur garde sa liberté tout en ayant un référent. Cette approche valorisant l’expertise technique à l’exercice de l’autorité est très appréciée et participe de la popularité de Google.

 De plus, les dirigeants ont poussé à l’extrême le concept de la confiance en leurs ingénieurs en leur laissant 20% de leur temps de travail libre pour leurs projets personnels.C’est le principe de Pareto. Ainsi, les employés passent 4/5 à œuvrer pour Google exclusivement mais profitent d’1/5 de temps à explorer des thématiques qu’ils apprécient particulièrement. Evidemment, on peut penser que Google mise sur la récupération d’une partie de ces travaux, mais cela conforte un peu plus l’esprit « corporate », l’employé s’investissant d’autant plus dans son travail que son employeur le chouchoute. C’est d’ailleurs sur ce temps libre qu’ont émergés les idées de Gmail ou encore d’Adsense.

Google a d’ailleurs beaucoup travaillé sur l’environnement de travail en proposant des avantages en nature exceptionnels. Ainsi, Google nourrit gratuitement son personnel qui bénéficie d’une restauration à volonté. Ce seul avantage coûte plusieurs dizaines de millions de dollars. Google permet aussi de dormir sur place et d’amener son animal de compagnie.

Enfin, les Googlers sont les salariés les mieux payés au monde avec un salaire moyen mensuel de 10600 $. Un avantage qui se répercute sur la famille des employés qui bénéficie d’une « prestation décès » :en cas de mort, Google continue à verser la moitié du salaire au conjoint survivant.

On comprend pourquoi Google est l’entreprise la plus désirable au monde.

Par Audrey Loubens

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Alimentation : besoin ou plaisir, un équilibre fragile entre deux voies nerveuses

Le comportement alimentaire est régulé par différentes voies nerveuses et le fait de manger est ainsi contrôlé à la fois par les besoins énergétiques de l’organisme mais aussi par le plaisir associé à la nourriture. Dans le contexte actuel où les nourritures riches sont de plus en plus présentes dans nos régimes alimentaires et où les pathologies comme l’obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires sont en pleine expansion, il est important de comprendre dans quelle mesure ces différents circuits nerveux sont impliqués et connectés entre eux. Connaître les contributions respectives du circuit qui maintient l’équilibre énergétique et du circuit de la récompense (ou du plaisir) permettrait de développer des traitements plus efficaces contre ces maladies.

Une équipe de recherche s’est intéressée à un groupe de neurones de l’hypothalamus, baptisés NPY/AgRP,  connus pour leur rôle dans la prise alimentaire. Ces neurones font partie du circuit qui maintient l’équilibre énergétique : ils promeuvent la prise alimentaire lorsqu’ils sont activés, en cas de jeûne ou d’hypoglycémie par exemple. Ils ont donc jusqu’ici été considérés comme des cibles de choix pour la mise au point de traitements contre l’obésité. En étudiant des souris privées de ces neurones, les chercheurs ont démontré que ceux-ci sont essentiels pour déclencher la prise alimentaire lorsque la nourriture n’a pas de valeur hédonique forte et constitue simplement une réponse aux besoins métaboliques. En revanche, ils contribuent moins à la prise alimentaire lorsque la nourriture est très appétente, riche en graisses et en sucres.

En effet, lorsque ces neurones sont absents ou inhibés, les souris consomment moins la nourriture standard, même après un jeûne. A l’inverse, elles vont se nourrir normalement si on leur présente des aliments riches en graisses et en sucres. Une série d’expériences a montré que, lorsque l’activité des neurones NPY/AgRP est compromise, l’hormone qui les stimulait va activer à la place des neurones impliqués dans le circuit de la récompense. Cette voie nerveuse fonctionnant à la dopamine prend donc le relai et dirige le comportement alimentaire. Il en résulte une façon de se nourrir perturbée, déconnecté des besoins énergétiques de l’organisme et essentiellement dépendante du plaisir provoqué par les aliments.

Les souris étudiées consomment alors les aliments gras et sucrés en plus grande quantité et prennent du poids. Leur comportement alimentaire est aussi beaucoup plus sensible aux facteurs extérieurs comme le stress. Dans l’ensemble elles constituent un bon modèle de ce que les anglophones appellent le « comfort feeding » ou le fait de manger pour se réconforter.

Dans le cas des souris de cette étude, l’activité des neurones NPY/AgRP est altérée suite à une intervention génétique mais une exposition continue à des nourritures riches pourrait avoir des conséquences similaires en induisant une désensibilisation de ces neurones au profit d’un contrôle par le circuit nerveux de la récompense. Les habitudes alimentaires qui en résultent, dissociées du métabolisme, contribuent à l’établissement de troubles de type compulsif et favorisent le développement de l’obésité. Ces résultats apportent donc un éclairage nouveau sur le rôle des neurones NPY/AgRP dans le maintien de l’équilibre énergétique. Ils indiquent également qu’agir au niveau pharmacologique sur ces neurones pour traiter l’hyperphagie pourrait se révèler contre-productif.

 

© Serge Luquet
La prise alimentaire est régie par plusieurs réseaux neuronaux :

  • le circuit de contrôle de la prise alimentaire en réponse aux besoins énergétiques de l’organisme (en bleu) comprend le noyau paraventriculaire (PVN), l’hypothalamus latéral (LH), le noyau du tractus solitaire (NTS) et le noyau arqué (Arc). Les neurones d’Arc s’activent lorsque les niveaux d’énergie sont bas et sécrètent deux molécules (NPY et AgRP) afin de promouvoir la prise alimentaire.
  • le circuit lié au « plaisir » associé à la nourriture (en rose) comprend l’aire tegmentale ventrale (VTA), siège des neurones dopaminergiques, le striatum et le noyau accumbens (Nacc). La libération de dopamine dans le circuit de récompense va promouvoir la prise de nourriture riche en graisses et sucres.

Lorsque l’activité des neurones NPY/AgRP est compromise, le contrôle de la prise alimentaire devient majoritairement tributaire du circuit de récompense. Le comportement alimentaire est alors moins lié aux besoins métaboliques et plus dépendant de facteurs environnementaux tels le stress ou les propriétés gustatives de la nourriture.

 

Références :
Palatability can drive feeding independent of AgRP neurons ; R. G. P. Denis, A. Joly-Amado, E. Webber, F. Langlet, M. Schaeffer, S. Padilla, C. Cansell, B. Dehouck, J. Castel, A-S. Delbès, S. Martinez, A. Lacombe, C. Rouch, N. Kassis, J-A. Fehrentz, J. Martinez, P. Verdié, T. S. Hnasko, R. D. Palmiter, M. J. Krashes, A. D. Güler, C. Magnan et S. Luquet ; Cell Metabolism ; 13 août 2015.

Source : cnrs

Et aussi dans les
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Planètes : les « Jupiters chauds » se seraient formés très rapidement

Dans le système solaire, les planètes rocheuses, comme la Terre et Mars, occupent les régions proches du Soleil, alors que les planètes géantes et gazeuses, comme Jupiter ou Saturne, sont plus éloignées. D’où la surprise de Michel Mayor et Didier Queloz lorsqu’ils découvrent, il y a exactement vingt ans, la toute première exoplanète : celle-ci est en effet une planète géante gazeuse similaire à Jupiter, mais tournant autour de son étoile vingt fois plus près que la Terre autour du Soleil.

Depuis, les astronomes ont montré que ces futurs « Jupiters chauds » se forment en périphérie du disque protoplanétaire, le nuage qui donne naissance à l’étoile centrale et aux planètes environnantes, avant de migrer à l’intérieur. C’est lorsqu’elles se rapprochent ensuite au plus près de leur étoile que ces planètes géantes gazeuses se réchauffent et deviennent des Jupiters chauds – au contraire de notre Jupiter, planète géante « froide », environ 5 fois plus éloignée du Soleil que la Terre. Mais quand ces Jupiter chauds se rapprochent-ils de leur étoile ? Les astronomes imaginaient jusqu’ici deux théories possibles : ce processus peut se produire dans une phase très précoce, alors que les jeunes planètes s’alimentent encore au sein du disque originel, ou bien plus tardivement, une fois que de nombreuses planètes ont été formées et interagissent en une chorégraphie si instable que certaines d’entre elles se retrouvent propulsées au voisinage immédiat de l’étoile centrale.

Une équipe internationale d’astrophysiciens, comprenant plusieurs chercheurs français et menée par Jean-François Donati, de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP, CNRS/Université Toulouse III-Paul Sabatier), viendrait de montrer que le premier scénario était une réalité. Avec ESPaDOnS, le spectropolarimètre construit par les équipes de l’IRAP pour le télescope Canada-France-Hawaï (CFHT), ils ont observé des étoiles en formation au sein d’une pouponnière stellaire située à environ 450 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Taureau. L’une d’elles, V830 Tau, montre des signatures similaires à celles causées par une planète 1.4 fois plus massive que Jupiter, mais sur une orbite 15 fois plus proche de l’étoile que la Terre ne l’est du Soleil. Cette découverte suggère que les Jupiters chauds peuvent être extrêmement jeunes et potentiellement bien plus fréquents autour des étoiles en formation qu’au voisinage d’étoiles adultes comme le Soleil.

Les étoiles jeunes abritent des trésors d’information sur la formation des planètes. Leur activité et leur champ magnétique très intenses les couvrent de taches des centaines de fois plus grosses que celles du Soleil. Elles engendrent donc dans leur spectre des perturbations d’amplitude bien plus importantes que celles causées par des planètes qui deviennent du coup beaucoup plus difficiles à détecter, même dans le cas des Jupiters chauds. Pour aborder ce problème, l’équipe a entrepris le programme d’observation MaTYSSE dans le but de cartographier la surface de ces étoiles et de détecter d’éventuels Jupiters chauds.

En suivant ces étoiles au cours de leur rotation et par le biais de techniques tomographiques inspirées de l’imagerie médicale, il est possible de reconstruire la distribution des taches sombres et brillantes, ainsi que la topologie du champ magnétique, à la surface des étoiles jeunes. Cette modélisation rend également possible la correction des effets perturbateurs de l’activité et la détection d’éventuels Jupiters chauds. Dans le cas de V830 Tau, les auteurs sont parvenus à découvrir, grâce à cette nouvelle technique, un signal enfoui suggérant la présence d’une planète géante. Même si de nouvelles données sont nécessaires pour valider la détection, ce premier résultat prometteur démontre clairement que la méthode proposée peut nous fournir les clés de l’énigme de la formation des Jupiters chauds.

SPIRou, le nouvel instrument que les équipes de l’IRAP construisent en ce moment pour le TCFH et dont la première lumière est prévue pour 2017, permettra de repousser encore les limites de la méthode, grâce à sa capacité à observer dans l’infrarouge – domaine dans lequel les étoiles jeunes sont beaucoup plus brillantes. Grâce à lui, la formation des étoiles et des planètes pourra être explorée encore plus finement.

© ESO / APEX
Formation des étoiles et des planètes au sein de la pouponnière stellaire de la constellation du
Taureau, telle que révélée par le télescope APEX au Chili.

© NASA / JPL
Vue d’artiste d’une planète géante en formation dans le disque d’une étoile jeune.

Animations des taches, planète et champ magnétique de l’étoile jeune V830 Tau, tels que reconstruits à partir des observations ESPaDOnS :

Source : cnrs

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L’océan Antarctique absorbe de nouveau plus de CO2, bonne nouvelle pour le climat

Les océans absorbent environ un quart des émissions carboniques provenant de la combustion du charbon et du pétrole, dont 40% pour l’océan Austral, ce qui réduit le réchauffement du climat, précisent ces chercheurs dont la découverte est publiée jeudi dans la revue américaine Science.

« L’océan entourant l’Antarctique capte nettement plus de CO2 qu’il n’en libère, retirant notamment une grande partie de ce gaz émis dans l’atmosphère par les activités humaines comme la combustion des énergies fossiles », explique la Dr Dorothee Bakker de la faculté des sciences environnementales de l’Université britannique d’East Anglia, une des auteurs.

« Cela contribue à freiner l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère et à ralentir le changement climatique », ajoute-t-elle.

Elle rappelle que des recherches effectuées il y a une dizaine d’années montraient que les quantités de CO2 absorbées par l’océan Austral n’avaient pas augmenté depuis la fin des années 1980, faisant craindre que cet important puits de carbone pourrait commencer à se saturer.

Selon ces études, l’océan Antarctique avait perdu 30% de sa capacité à capturer le CO2, ce qu’ils expliquaient par des vents plus forts qui faisaient remonter à la surface des eaux chargées en carbone.

Ces nouveaux travaux, menés par une équipe internationale dirigée par le professeur Nicolas Gruber de l’Université ETH de Zurich, montrent que ce phénomène s’est inversé vers 2002, permettant à l’océan Austral de retrouver sa capacité initiale à absorber le CO2.

Ces scientifiques ont attribué ce changement à une combinaison de facteurs, dont surtout une baisse de la température à la surface et à un changement de la circulation des courants océaniques qui ont maintenu les eaux riches en CO2 en profondeur.

« Nous avons été surpris de constater des variations aussi importantes dans les quantités nettes de carbone capturées par l’océan », souligne le professeur Gruber.

Ces chercheurs ont analysé les mesures de CO2 à la surface de l’océan pendant une période de trente ans à compter de 1982. Ils ont comparé ces données avec les mesures de CO2 dans l’atmosphère faites par des satellites.

Cette recherche montre que le potentiel d’absorption du CO2 de l’océan Antarctique fluctue beaucoup plus au cours du temps que les scientifiques ne le pensaient.

« Mais notre modélisation statistique ne peut pas prédire l’évolution du potentiel de l’océan à absorber le carbone. Il est de ce fait essentiel de continuer à mesurer les concentrations de CO2 à la surface de l’océan Austral », souligne Peter Landschützer de l’Université de Zurich, un autre co-auteur de l’étude.

Ces scientifiques jugent également que cet apport important de CO2 dans l’océan ne pose probablement pas de risque accru d’acidification, une menace sérieuse pour la faune, car la plupart de ce carbone est rapidement transporté dans les profondeurs océaniques.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »

Interdiction des sacs plastiques: décret imminent, les stocks ne seront pas distribués (Royal)

Ce décret, en application de la Loi de transition énergétique, « sera envoyé lundi au Conseil d’Etat donc sera publié très rapidement », a déclaré la ministre de l’Ecologie à Bordeaux, où elle était invitée du festival « Ocean Climax » de la Fondation Surfrider, militant pour la protection des océans.

« Parfaire ce décret a été dur, jusqu’au dernier moment », a souligné Mme Royal, affirmant qu’il y a eu « toute une pression pour pouvoir utiliser les stocks existants » de sacs. « Les grands distributeurs ont demandé l’autorisation d’utiliser les stocks. Il n’en est pas question, ce serait contraire à l’esprit de la loi (…) donc les stocks ne pourront pas continuer d’être distribués aux caisses », a-t-elle ajouté.

« A partir du 1er janvier 2016, il n’y aura plus aux caisses de sacs plastiques à usage unique, qui portent gravement atteinte aux écosystèmes de l’eau et des océans ».

« Il y a 17 milliards de sacs plastiques à usage unique consommés chaque année en Europe. Et 8 milliards de sacs sont abandonnés chaque année dans la nature, au niveau européen », a-t-elle rappelé dans son intervention à Surfrider, aux côtés de l’astrophysicien Hubert Reeves, et du paléoanthropologue Pascal Picq notamment.

Le décret sur l’interdiction des sacs plastiques à usage unique, que l’Assemblée avait votée en octobre dernier, prévoit que ces sacs de caisse devront disparaître au 1er janvier 2016 au profit des sacs réutilisables, plus épais, et que les sacs « fruits et légumes » à usage unique devront disparaître au 1er janvier 2017.

Sur 300 millions de tonnes de plastique produites par an dans le monde, 10% finissent dans l’océan, a souligné Mme Royal, rappelant l’existence de « cinq continents de plastique » dans les océans, dont le 7e continent dans le Pacifique nord, trois fois la taille de la France.

Pour Mme Royal, l’interdiction des sacs à usage unique « va permettre de développer des industries de fabrication de sacs bio-dégradables et créer des emplois » en France, au lieu d’importer, comme le sont 80% des sacs plastiques consommés en France, quasi intégralement en provenance d’Asie.

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Un robot humanoïde capable de transmettre des connaissances entre les équipages de stations spatiales

Cette avancée technologique pourra notamment être utilisée pour les opérations sur la Station spatiale internationale où le robot, seul membre permanent de la station, serait le trait d’union pour le partage des connaissances entre les différents équipages, renouvelés tous les six mois. Ces résultats seront présentés au 24e Symposium international IEEE sur les robots et la communication interactive humaine, le 3 septembre 2015 à Kobe, au Japon.
La culture humaine se compose de connaissances acquises par l’expérience partagée de la société. La transmission culturelle permet aux nouveaux membres de la société d’apprendre rapidement de cette expérience accumulée. Pour qu’un robot appréhende le comportement coopératif, nécessaire à la transmission culturelle des connaissances, des chercheurs ont créé un système grâce auquel un agent humain peut enseigner à l’humanoïde Nao de nouvelles actions par démonstration physique (en plaçant les membres du robot dans la bonne position), par imitation visuelle (via un système Kinect) ou par commande vocale. Ces actions individuelles sont ensuite rassemblées en procédures et stockées dans la mémoire autobiographique du robot, développée par les chercheurs, afin qu’il puisse les restituer si nécessaire à d’autres agents humains.

Les chercheurs ont développé ce système de mémoire autobiographique pour répondre au défi de la coopération entre les hommes et les robots, de plus en plus une réalité notamment dans le domaine spatiale, l’humanoïde Robonaut 22 volant désormais de façon permanente à bord de la Station spatiale internationale. Pour tester leur système, ils ont imaginé un scénario qui pourrait se passer dans la station spatiale internationale. La transmission des informations à bord y est essentielle puisque les équipages sont renouvelés tous les six mois. Dans ce scénario, une carte électronique est endommagée. Nao joue le rôle de l’assistant du scientifique suivant ses consignes, apportant ou tenant les éléments de la carte au cours de la réparation. Grâce au souvenir de cet évènement, si cette même panne se reproduit, le robot pourra montrer à un nouveau membre de l’équipage, via un système vidéo, la réparation qui avait déjà été réalisée. Il pourra également répondre à des questions sur l’évènement précédent tout en aidant à la nouvelle réparation. Si une panne légèrement différente se produit, le robot pourra partager son expertise sur les défaillances de ce type tout en enregistrant les tâches à mener pour résoudre ce nouveau problème et les transmettre aux scientifiques de l’équipage suivant.

Ces résultats démontrent la faisabilité de ce système et indiquent que de tels robots humanoïdes constituent une solution potentielle pour l’accumulation et le transfert de connaissances. Les chercheurs souhaitent désormais tester leur robot Nao dans les conditions réelles des opérations spatiales, en gravité zéro, mais aussi développer un autre domaine d’application, l’assistance aux personnes âgées, le robot jouant cette fois-ci le rôle d’un aide-mémoire personnel.

Pour découvrir le robot Nao en train d’apprendre à réparer la carte électronique : 

 

© Inserm/Patrice Latron
Peter Ford Dominey et le robot Nao, étude de la cognition robotique développementale. Au lieu d’employer des plans préétablis, le robot peut apprendre en temps réel par interaction directe avec un humain

 

© Inserm/Patrice Latron
Peter Ford Dominey et le robot Nao, étude de la cognition robotique développementale. Au lieu d’employer des plans préétablis, le robot peut apprendre en temps réel par interaction directe avec un humain

Source : cnrs

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La centrale nucléaire de Fessenheim fermera en 2018 (Ségolène Royal)

« Il y a l’application de la loi, c’est assez simple maintenant puisque effectivement il y a un plafonnement de la production d’énergie nucléaire », a relevé la ministre, en marge d’une visite à Strasbourg.

« Ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc, Flamanville va ouvrir d’ici à 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer », a-t-elle admis.

Elle a par ailleurs jugé « sans fondement » le chiffre de 5 milliards d’euros d’indemnités qu’EDF pourrait réclamer à l’Etat au titre de la fermeture de la centrale, en réponse à une question des journalistes en ce sens. « Aucune évaluation » n’a été réalisée à ce jour, a-t-elle affirmé.

La semaine dernière, l’électricien français EDF avait repoussé au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche), alors que plusieurs anomalies techniques ont été révélées ces derniers mois.

C’est la quatrième fois qu’EDF repousse la mise en service du réacteur de 3e génération, l’un des plus puissants du monde (1.650 mégawatts), qui devait initialement être livré en 2012 pour un budget de 3,3 milliards d’euros.

Le président de la République avait renouvelé en mars sa promesse d’engager la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) « à l’horizon de la fin du quinquennat », c’est-à-dire en 2017.

Mise en service en 1977 avec deux réacteurs de 900 mégawatts chacun, Fessenheim est la doyenne des centrales nucléaires françaises.

lg-yo/jlc/bir

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »

Les perfluoroalkylées (PFAS) passent dans le lait maternel

Philippe Grandjean, expert en santé environnemental à la Harvard T.H. Chan School of public health ne cache pas son inquiétude. L’étude qu’il a menée sur une cohorte de 81 enfants nés sur les îles Féroé entre 1997 et 2000 montre une contamination aux produits chimiques directement liée au fait que les mères allaitent leur bébé. Un paradoxe car l’allaitement au sein est censée être la meilleure alimentation pour un bébé. Pourtant, d’après ses travaux, les enfants nourris exclusivement au sein présentent un taux de substances perfluoroalkylées (PFAS) supérieur de 20 à 30% par rapport aux autres enfants. Ce taux anormalement élevé est causé par ces mêmes substances qui sont présentes dans le corps de la mère et migrent dans le lait en se fixant sur ses protéines. En nourrissant leur enfant au sein, les mères transmettent aussi les PFAS. Or, si l’impact des ces produits chimiques sur des bébés reste inconnu, ils sont suspectés de provoquer des perturbations endocriniennes et de favoriser l’apparition de cancers chez les adultes.
La problématique des substances chimiques contaminant les jeunes enfants par le biais du lait maternel est malheureusement connue. Notamment chez les mères surexposées, que cela soit par leur métier ou par leurs habitudes alimentaires par exemple. C’est pour cela que l’on conseille aux femmes enceintes et mamans allaitantes de limiter leur consommation de poisson pour se protéger des métaux lourds comme le mercure, d’éviter les dentifrices et eaux trop fluorées et bien sûr d’être vigilantes sur la consommation de médicaments.
La bonne nouvelle concernant cette étude est que le taux de PFAS revient à la « normal » dès la fin de l’allaitement, la contamination n’étant que ponctuelle. Enfin, les bienfaits d’un allaitement au sein restent nettement supérieurs aux dangers représentés par les PFAS.

Par Audrey Loubens

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Une substance aromatisante considérée comme préoccupante pour la santé

En 2002, une évaluation internationale avait été réalisée sur le périllaldéhyde utilisé en tant qu’arôme alimentaire et elle avait conclu qu’ « il  ne constituait pas un problème de sécurité aux niveaux actuels de consommation ». En 2008, la Commission européenne a invité l’EFSA à réévaluer cette substance dans le cadre de l’évaluation systématique de tous les arômes alimentaires autorisés dans l’UE.

L’industrie des arômes a pour la première fois soumis des données sur cette substance en 2012, à la suite de la demande faite par l’EFSA. En 2013, les experts de l’EFSA avaient alors conclu que la substance était potentiellement génotoxique et ils avaient sollicité une étude complémentaire qui leur permettrait de déterminer ses effets potentiels sur le foie et l’estomac. C’est cette nouvelle étude soumise en 2014 qui fait l’objet du présent avis scientifique, dans lequel l’EFSA conclut que le périllaldéhyde induit des dommages à l’ADN dans le foie. Les experts de l’EFSA ont toutefois noté que les données de contrôle historiques (à savoir les données concernant les animaux d’essai non exposés à la substance spécifique examinée) du laboratoire qui a effectué ce test présentaient quelques faiblesses.

Dans le cadre du système de l’UE conçu pour évaluer les arômes, le périllaldéhyde constitue aussi la substance de référence d’un groupe d’arômes, utilisée pour évaluer neuf autres substances chimiques structurellement similaires connues collectivement comme « aldéhydes alicycliques ». Par conséquent, les experts de l’EFSA indiquent qu’il existe donc aussi un problème de sécurité potentiel pour ces autres substances, à moins que d’autres éléments ne viennent prouver le contraire.

On trouve le périllaldéhyde à l’état naturel dans la peau des agrumes. On le produit en quantités limitées pour l’ajouter à certains aliments cuits, à des crèmes-desserts, des produits à base de viande et des boissons alcoolisées ou non-alcoolisées de façon à apporter un parfum piquant d’agrumes et un goût hespéridé, boisé et épicé.

Les gestionnaires de risques de l’UE examineront comment utiliser au mieux l’avis scientifique de l’EFSA pour envisager des mesures de suivi possibles.

Source : efsa

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Accident nucléaire : quelle contamination alimentaire est acceptable ?

L’Europe s’interroge sur les niveaux maximaux admissibles (NMA) de contamination radioactive à autoriser en cas d’accident nucléaire. Le Parlement européen a adopté ce projet de réglement le 9 juillet dernier.

Les limites sont fixées pour 4 groupes de radionucléides – plutonium, strontium, iode et césium – et 5 catégories d’aliments – aliments pour nourrissons, lait, boissons dont eau potable, aliments de base et aliments dit mineurs. Les produits dépassant les NMA ne pourront pas être vendus ou exportés. La Commission a simplement décidé de reconduire les valeurs retenues en 1987 et établies suite à l’accident de Tchernobyl en 1986.

Les experts en charge de fixer ces niveaux sont associés au Traité Euratom, un « traité qui a pour mission statutaire le développement rapide des industries nucléaires », rappelle la CRIIRAD. Le nom de ces experts n’est pas rendu public au motif que cela pourrait « porter atteinte » à leurs « intérêts légitimes », selon la Direction générale de l’énergie.

Pour la Commission européenne, le projet garantit le respect de la limite maximale de dose efficace de 1 mSv/an. « Cette affimation est totalement fausse », estime pour sa part la CRIIRAD. « Les vérifications conduites par la CRIIRAD font apparaître des doses de l’ordre de 10 fois supérieures (et jusqu’à 100 fois pour des scénarios pénalisants) et montrent que les enfants paieront le tribut le plus élevé », affirme l’association indépendante. Face à ces constats, un amendement a proposé de réduire par 10 les limites applicables à l’ensemble des aliments solides et mineurs. Il a été rejeté lors du vote au Parlement par 68 % des votants.

Une contamination largement sous-estimée

La CRIIRAD a analysé le rapport scientifique, daté de 1998, qui valide le choix des NMA. « L’analyse critique a permis à la CRIIRAD d’identifier toute une série d’erreurs, d’incohérences et d’irrégularités » qui vont « toutes dans le même sens : minimiser les risques et aboutir à la fixation de limites de contamination excessivement élevées ».

Notamment, les NMA ont été définis pour l’impact d’un accident lointain, survenant à plus de 1 000 km des frontières de l’Union européenne. Les experts basent leurs calculs sur le fait que seulement 10 % des aliments solides et 1 % de l’eau potable seraient contaminés. Mais la contamination serait en réalité beaucoup plus vaste en cas d’un accident survenant au sein de l’Europe. « Dans ce cas, les hypothèses de calcul ne tiennent plus : le pourcentage d’aliments contaminés serait bien plus élevé ce qui impose des limites beaucoup plus basses », prévient la CRIIRAD.

L’association demande donc de revoir à la baisse « de façon drastique » les NMA ou « rédiger un second règlement applicable aux accidents susceptibles d’affecter fortement les Etats membres de l’UE ». En attendant, la Commission doit rendre pour fin mars 2017 un rapport sur la pertinence de ces NMA fixés ans les annexes. Un autre rapport doit étudier la pertinence d’un mécanisme de dédommagement des agriculteurs dont la production serait contaminée au-delà des NMA.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

 

Ingénierie & BTP : 10 conseils pour augmenter sa rentabilité en réinventant son cycle projet

Les grands ingénieristes et acteurs du secteur de l’énergie font face à un marché en évolution constante et à de fortes pressions : concurrence qui s’internationalise, évolution des normes et des réglementations, clients de plus en plus exigeants (coûts, innovation, transfert de connaissance…).

Ils répondent à ces enjeux grâce à leur puissance d’innovation et à leur souplesse opérationnelle. Ainsi, ils sont capables de chercher des relais de croissance hors du territoire national, d’intégrer aisément des équipes pluridisciplinaires, de faire collaborer des « cascades de sous-traitants » ou de co-concevoir pour réduire les investissements et les risques.

Conserver et améliorer sa rentabilité impose de développer cette capacité à s’adapter rapidement et à innover dans les méthodes projet. Cela nécessite de pouvoir répondre à des questions telles que :

·         Comment apporter une vue personnalisée des informations des opérationnels au top management ?

·         Comment garantir la confidentialité et la sécurité des données dans un environnement multi-projets ?

·         Comment développer l’agilité de l’organisation et des processus ?

·         Comment passer d’une vision cloisonnée de l’information à une vision partagée et collaborative ?

·         Comment constituer une « mémoire » du projet pour la phase d’exploitation ?

·         Comment accélérer le lancement des projets pour réduire les coûts ?

·         Comment piloter le processus contractuel et les exigences ?

 

Des questions auxquelles ce guide répond, à travers une démarche simple et éprouvée sous la forme de 10 conseils opérationnels.

 

Au sommaire

·         Introduction : une capacité d’adaptation cruciale

·         Les trois clés pour des cycles projets dynamiques et évolutifs

o    1ère clé : structurer et interconnecter les informations

o    2ème clé : organiser la collaboration et les process métier

o    3ème clé : capitaliser et consolider la connaissance

·         10 conseils pour réinventer votre cycle projet

·         Conclusion : les gains et la mise en place de la démarche

·         Auteurs et références