En décembre dernier, la Fédération française du bâtiment (FFB) prévoyait une baisse d’activité de 5,6% pour le secteur du bâtiment si aucun budget n’était voté par l’État. Suite à l’adoption de la loi de finances 2025, en février, elle a depuis revu ses prévisions et table maintenant sur un repli d’activité de seulement 2,6%. Après 2 ans de crise pour le secteur, la FFB semble donc optimiste pour les années à venir, à condition que rien n’entrave la relance tant espérée.
Le 11 mars 2025, la Fédération française du bâtiment (FFB) a publié un communiqué de presse annonçant « une éclaircie » pour le secteur du bâtiment. Si la FFB est tellement optimiste, malgré la crise, c’est notamment grâce à l’introduction, au budget 2025, de quatre mesures qu’elle estime nécessaires pour remettre d’aplomb le secteur.
Quatre mesures gouvernementales particulièrement attendues
Pour sortir de la crise, le secteur a besoin d’un fort soutien gouvernemental et, ce soutien, la FFB l’a obtenu, notamment avec l’extension du PTZ neuf à toutes les zones, y compris les zones B2 et C, jusqu’ici exclues du dispositif, car « non tendues¹ ». Avec le nouveau PTZ version 2025, l’accession à la propriété est donc soutenue jusqu’à fin 2027.
Les trois autres actions attendues et qui devraient aider à sortir le secteur de la crise sont :
- l’exonération des droits de donation/succession jusqu’à 300 000 € par bénéficiaire pour le financement d’une résidence principale neuve ou une rénovation énergétique (jusqu’en 2026) ;
- MaPrimeRénov’, dont le budget est fixé à 2,3 milliards d’euros. Cette mesure demeure une aide précieuse pour les foyers souhaitant entreprendre des travaux de rénovation énergétique ;
- baisse de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS), ce qui permet de réallouer 200 millions d’euros aux opérateurs HLM pour des investissements ;
2025, une année charnière pour le secteur du bâtiment
Sur ce début d’année 2025, la FFB constate une reprise des ventes de logements. Elle prévoit néanmoins que les véritables effets des mesures gouvernementales se feront sentir à l’automne 2025. Le recul d’activité en logement neuf devrait ainsi être limité à – 5,4 % en volume en 2025, ce qui est une nette amélioration par rapport au recul de – 19,1 % constaté en 2024 !
Mais soyons réalistes : les conséquences de cette année 2024 sur les entreprises du bâtiment risquent de se faire sentir pendant encore un moment, avec des effets décalés sur l’emploi. La FFB note que « seulement » 30 000 postes ont été perdus dans le secteur en 2024, mais que ce chiffre risque d’atteindre 50 000 en 2025.
Car pour beaucoup d’artisans et d’entrepreneurs dont la trésorerie est déjà malmenée, cette baisse d’effectifs est un passage obligé, tout simplement pour une question de survie. Rappelons qu’en 2024, le nombre de défaillances a augmenté de 22,5 % et que le nombre de défaillances devrait encore augmenter en 2025.
Vers un vrai redressement en 2026 ?
La FFB est néanmoins optimiste, sur le long terme. D’ailleurs, les mises en chantier, qui sont un indicateur économique important, devraient passer au-dessus de la barre des 300 000 unités en 2025, même si le vrai redressement de la production est attendu pour 2026.
Malheureusement, cet optimisme doit être pondéré par le contexte économique général, qui est particulièrement incertain et évolue extrêmement vite.
Car depuis la parution de ce communiqué, la hausse des droits de douane par l’administration Trump, dans un contexte de guerre commerciale, est venue compliquer la donne. Si pour le moment, il ne devrait pas y avoir de forte incidence sur le prix des matériaux, la déstabilisation du commerce mondial qui est en cours et la menace d’une crise boursière ne sont pas des signaux positifs.
¹ Dans une zone non tendue, le déséquilibre entre l’offre et la demande de logements est moins prononcé.
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